Marc Dilasser ne pouvait guère espérer meilleur scénario pour signer sa première victoire en Grand Prix 5*. Lui qui n’était jamais venu à Göteborg ne devrait pas regretter le déplacement ! Dans une épreuve ô combien relevée, le Breton, exilé en Normandie, a dominé de la tête et des épaules un barrage à quatre, grâce à son génial Arioto du Gevres. Une juste récompense, pour ce cavalier discret et travailleur. Derrière lui, Pius Schwizer et Lars Bak Andersen se sont rangés aux rangs deux et trois, sur leurs respectifs Vancouver de Lanlore et Ethene, après avoir signé les deux derniers doubles zéro de la journée.
Souverain de bout en bout dans le Grand Prix de la Coupe du monde Longines de Göteborg, Marc Dilasser n’a pas volé sa victoire. Bien au contraire ! Dimanche 26 février, juché sur son fidèle Arioto du Gevres, apparu à son meilleur niveau sur la piste ovale du Scandinavium, le Breton s’est défait d’un sacré morceau, dans une épreuve particulièrement relevée. “Je suis très heureux, c'est ma première victoire sur une étape Coupe du monde. A ce niveau, tous les cavaliers sont très rapides. J'ai réussi à monter mes parcours comme on l'avait prévu avec Henk Nooren le sélectionneur. Mon cheval a été formidable aujourd'hui !”, a-t-il déclaré en sortie de piste, avant de partager son barrage victorieux sur ses réseaux sociaux, accompagné d’un message de remerciement. “Merci à tous pour votre soutien, aux propriétaires d’Arioto pour leur confiance, à Romane, ma groom, ma famille, mon équipe, mes partenaires et toutes les personnes qui me suivent : Cette victoire est la nôtre.”
Marc Dilasser et son bondissant Arioto du Gevres aux honneurs. © Johan Lilja/Gotenburg Horse Show
Deuxième à prendre le départ sur le parcours initial du Grand Prix, Marc Dilasser a survolé le tracé imaginé par Peter Lundström, Maria Alfredsson, Terje Olsen-Nalum et Fredrik Malm, avec une facilité déconcertante, si bien que la perspective d’un scénario similaire à celui de Bordeaux se laissait entrevoir. Finalement, il n’en a rien été, puisque seuls… quatre duos se sont retrouvés au barrage. Premier à se confronter à la finale au chronomètre, le Tricolore avait finalement un numéro prémonitoire : le 1. De nouveau impeccable, le pilote et son brillant Arioto du Gevres, pépite et protégé de Marie-Michèle et Jean-Marie Bastin, éleveurs et propriétaires passionnés de la première heure, notamment à l’origine de l’Olympique La Fayette, n’a laissé aucune chance à ses poursuivants en quittant l’arène suédoise à l’ambiance survoltée en 41”02. Il faut dire que les deux complices n’en sont pas à leur coup d’essai au jeu de la vitesse. S’il s’agit bel et bien de leur plus beau triomphe, à l’un comme à l’autre, leur palmarès est riche en réussite. Deuxième d’un Grand Prix 5* à Grimaud en octobre dernier, lauréat d’une épreuve à 1,55m le même week-end, auteur du barrage victorieux dans la Coupe des nations d’Hickstead en juillet, deuxième du Grand Prix 3* de Cabourg Classic, et lauréat du temps fort dominical du CSI 4* de Gorla Minore le 20 mars 2022. Bref, Marc Dilasser et Arioto du Gevres ont concrétisé leur fabuleuse ascension en Suède, de quoi entrevoir une belle saison 2023, avec, pourquoi pas, une sélection pour les Européens de Milan à la clef ?
Marc Dilasser et son binôme en action. © FEI/Kim C Lundin
Vancouver de Lanlore, toujours présent !
Malgré tous ses efforts dans l’antre de Göteborg, Pius Schwizer s’est avoué vaincu, pour un peu plus d’une seconde. Associé à Vancouver de Lanlore, perle de l’élevage d’Anne Dafflon et propriété de la famille Vorpe, le Suisse a coupé la ligne d’arrivée en 42”35. Moins d’un an après ses débuts ensemble, le couple est sur un nuage depuis le passage à la nouvelle année. Troisième à Bâle et Leipzig, le fils de Toulon confirme, week-end après week-end, sa grande forme. Sans aucun doute, le Selle Français fera partie des favoris à Omaha, début avril, à l’occasion de la grande finale du circuit indoor.
Vancouver de Lanlore et Pius Schwizer enchaînent les classements en Grands Prix ! © FEI/Kim C Lundin
Un poil moins rapide que la paire helvète, Lars Bak Andersen n’a pas à rougir de sa prestation. En signant le dernier double zéro de l’après-midi sur l’athlétique et plaisante Ethene (ex Erle), une fille de Corrado I, le quadragénaire enchaîne après son bon classement obtenu dans le Grand Prix secondaire du CSI 5*-W de Bordeaux au début du mois. Mieux encore, il permet de mettre un double coup de projecteur sur le Danemark, puisque la nation scandinave réussit l’exploit de qualifier ses deux représentants dans un barrage à quatre ! Pas mal, non ?
Lars Bak Andersen et Ethene. © FEI/Kim C Lundin
Le second danois, donc, n’est autre que le très en vue Andreas Schou. Bien qu’il se soit séparé de deux montures de choix ces derniers mois, laissant filer Independent vers la Turquie et Unbelievable vers la Suisse, le jeune père de famille peut toujours compter sur son puissant étalon : Darc de Lux. Le fils de Darco s’est joué de toutes les difficultés de l’acte initial avec aisance et facilité, avant de buter sur le maudit double de verticaux, élément déterminant du premier parcours et conservé pour le tracé raccourci de la finale au chronomètre. Sans cette faute, le binôme aurait pu prétendre à la deuxième place. Malgré tout, Andreas Schou avait le sourire. Et pour cause, avec cette performance le Danois s’est assuré son ticket pour le Nebraska.
Et les qualifiés sont…
Il va sans dire que l’ultime étape du circuit de la Coupe du monde Longines n’était pas au rabais. Quelques cadors, en quête de points ou en quête de victoire, sont passés à travers. King Edward et Henrik von Eckermann ont ainsi quitté la piste, devant leur public, avec huit points. Un score lourd pour le couple champion du monde, mais sans véritable incidence, le numéro un mondial trônant largement en tête du classement général de la ligue d’Europe occidentale. Même constat pour Harry Charles, qui a déroulé un somptueux début de parcours avec Casquo Blue avant de flancher sur deux des trois derniers efforts. Quatrième, le jeune Britannique sera de la partie aux Etats-Unis, tout comme Julien Epaillard et Daniel Deusser, qui miseront respectivement sur Donatello d’Auge et Scuderia 1918 Tobago. Kevin Staut, Gerrit Nieberg et Edouard Schmitz, qui a, lui aussi, concédé deux fautes inhabituelles avec son très régulier Quno, les imitent. S’ajoutent à la liste Andreas Schou, donc, Jur Vrieling, mais aussi la rafraîchissante Wilma Hellström, dixième de l’épreuve du jour avec sa fidèle Cicci BJN et qualifiée pour sa première grande échéance Séniors. Pius Schwizer, Victoria Gulliksen, Scott Brash - qui a miraculeusement grappillé huit points aujourd’hui -, Marcus Ehning, Janne Friederike Meyer Zimmermann, Denis Lynch et Simon Delestre peuvent aussi faire leurs valises. Dix-neuvième, Harrie Smolders devrait pouvoir en faire de même, puisque Yuri Mansur, encore auteur d’un parcours d’école avec Vitiki malgré un total de sept points, qui le précède d’un rang devrait être qualifié sur une autre ligue et, ainsi, libérer sa place. Premiers noms en ballotage pour les Européens : ceux de Richard Vogel et Max Kühner, qui devront espérer un désistement pour filer vers Omaha.
Marc Dilasser n'ira pas à Omaha, mais a pu profité d'un tour d'honneur bien motivé, face à un public de connaisseurs. © FEI/Kim C Lundin
Les résultats complets du Grand Prix ici.
Le classement complet définitif pour la ligue d’Europe occidentale ici.
Photo à la Une : Le bonheur de Marc Dilasser et Arioto du Gevres. © FEI/Kim C Lundin
Toutes les épreuves du CSI 5*-W de Göteborg sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.