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Grégory Cottard signe sa plus belle victoire en 5* avec l’art et la manière

Sport dimanche 5 février 2023 Mélina Massias

Le Jumping International de Bordeaux ne pouvait guère rêver meilleur vainqueur pour l’ultime épreuve de saut d’obstacles de la cinquantième édition de l’événement girondin. En selle sur Cocaïne du Val, une fille de Mylord Carthago, Grégory Cottard a prouvé, s’il le fallait encore, que la simplicité et le respect des chevaux paient. Et ce, même à haut niveau. Avec cette performance porteuse d’espoir pour l’avenir des sports équestres, le Tricolore a devancé Marlon Modolo Zanotelli, tout proche d’un doublé, cette fois avec Grand Slam VDL, et Henrik von Eckermann, une nouvelle fois cantonné au troisième rang, grâce à la complicité de la bouillonnante Iliana.

Le scénario du Grand Prix secondaire du CSI 5*-W de Bordeaux, dimanche 5 février, fut bien différent de celui de la Coupe du monde Longines de la veille. Exit le barrage fleuve, Jean-François Morand a resserré les boulons, en ne laissant filer vers la finale au chronomètre que les quatre meilleurs des trente-six partants de l’épreuve. Pour autant, le déroulé a été tout aussi intéressant, si ce n’est plus, que celui de la veille. Annoncé à 1,60m, ce temps fort dominical a permis à certains d’aguerrir les stars de demain, à l’image d’Iniesta V, complice de Simon Delestre, douzième avec cinq points et auteur d’un parcours plein de promesses, Flower Girl, délicate fille d’Hickstead pilotée par Marcus Ehning et particulièrement intéressante malgré un score final de dix points, ou encore le déjà très remarqué Dexter de Kerglenn, qui a livré une prestation de bonne facture aux côtés de Jeanne Sadran, bien que sanctionnée de neuf points. D’autres, à l’image de Cédric Hurel, dont le tout bon Fantasio Floreval a déroulé une excellente fin de parcours après avoir concédé deux fautes dans le triple et pris la mesure des efforts à fournir aujourd’hui, ont continué à prendre leurs marques à ce niveau.

Marcus Ehning et la prometteuse Flower Girl 13.

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Surtout, ce Grand Prix aura permis de faire triompher la belle équitation, celle d’un homme, Grégory Cottard, dont le système, aussi unique qu’efficace, arrive sans doute à maturité. Difficile de formuler le moindre reproche envers l’équitation du Français, très attaché au bien être de ses complices, qu’il monte sans muserolle, sans guêtres postérieures, sans martingale et le plus simplement possible. N’est-ce pas une excellente réponse aux revendications des militants animalistes, d’entre eux ayant fait irruption sur la piste du Parc des expositions de Bordeaux pendant le parcours de Maikel van der Vleuten ?  Et, même s’il y a sans doute des choses à repenser et à améliorer dans les sports équestres, le triomphe du jour est vecteur d’espoir pour l’avenir.

Grégory Cottard et Cocaïne du Val.

Parmi ses objectifs avec la délicate Cocaïne du Val, Grégory Cottard espérait confirmer, montrer davantage de régularité. Bingo. Le couple a signé le seul double zéro de l’après-midi, avec sa fille de Mylord Carthago. Si le pilote s’attendait peut-être à décrocher son plus beau succès en 5* avec sa chère Bibici, sa cadette lui a finalement grillé la priorité, de la plus belle des manières. “Il s’agit du premier Grand Prix 5* que je remporte, en plus dans mon pays. Je suis ému. Je ne m’attendais pas à gagner mon premier Grand Prix 5* avec Cocaïne, je pensais davantage à Bibici, mais au final c’est elle qui l’a fait. Cocaïne a tellement évolué au cours de l’année dernière ! J’ai cherché les bons réglages en début de saison dernière. Fin 2022, elle a commencé à être bien, j’ai commencé à l’engager de nouveau dans des Grands Prix et aujourd’hui, cela a porté ses fruits. Cette victoire restera longtemps dans ma mémoire. Ado, je venais voir les meilleurs mondiaux ici. Aujourd’hui, j’en fait partie et en plus je remporte cette épreuve. C’est juste magique”, s’est réjoui le quadragénaire. “J’ai croisé les doigts en espérant que les autres commettent des fautes, parce qu’ils sont généralement plus rapides que moi. C’était la première fois que je jouais le jeu avec Cocaïne au barrage et cela a payé.” Sa joie, le Francilien l’a partagée avec sa groom, Solène Drahi, émue aux larmes au paddock après l’ultime parcours du jour.

L'émotion de Grégory Cottard et sa groom, lorsque leur victoire a été assurée.

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Premier à s’élancer au barrage, le cavalier des écuries de Wy a dû patienter quelques minutes avant de savourer. Toujours discret, Grégory Cottard a légèrement fendu l’armure lorsqu’il s’est avancé le premier au cœur de l’arène pour la remise des prix. Son dernier rival, Marlon Modolo Zanotelli, n’est pas passé loin d’un doublé. Après avoir achevé son samedi soir en apothéose avec VDL Edgar M, le Brésilien avait cette fois misé sur un autre crack, Grand Slam VDL, en pleine forme ces dernières semaines. Sans une barre effleurée en route, tous deux auraient pu triompher. “J’étais très concentré sur ce que j’avais à faire en piste. Grand Slam a sauté de façon fantastique. Il est en grande forme en ce moment. Je manque un peu de chance avec lui ; c’est la deuxième fois que je manque de gagner un Grand Prix à cause d’une faute, alors qu’il est le plus rapide au barrage. Il me donne un sentiment incroyable. Aujourd’hui, je suis le seul responsable de cette faute”, a commenté le Brésilien. Et d’ajouter, en plaisantant : “Je crois que le chef de piste était un peu fâché après hier soir ! Pour moi, ce parcours était bien. Mon cheval a de l’expérience, il a déjà disputé plusieurs Grands Prix, mais beaucoup de cavaliers ont été un petit peu plus en difficulté avec des chevaux moins aguerris. Malgré tout, c’était un bon tracé techniquement. De temps en temps, il y a des parcours difficiles qui ne sont pas agréables à monter ; ce n’était pas le cas aujourd’hui, le parcours était très plaisant à monter. C’était un bon spectacle pour le public. Hier soir aussi. Le fait qu’il y ait beaucoup de sans-faute était bien pour le public, même si ce n’était pas l’idéal pour nous, cavaliers.”

Marlon Modolo Zanotelli et le séduisant Grand Slam.

Comme samedi soir toujours, Henrik von Eckermann s’est octroyé la troisième place. Cette fois, ce n’est pas son stratosphérique King Edward qui a brillé, mais bien la bouillonnante Iliana, une descendante de Cardento, comme... Grand Slam ! En décrochant son ticket pour le barrage, le Suédois a serré le poing, satisfait, après quelques parcours plus compliqués avec cette jument extrêmement sensible. Sa faute lors de son second passage en piste n’aura en rien gâché son plaisir.

Henrik von Eckermann voulait arraché son ticket pour le barrage avec Iliana.

Lars Bak Andersen, ancien cavalier, entre autres, du regretté Con Air et de Quel Filou 13, a conclu son week-end girondin sur une note positive. En selle sur son meilleur complice, Carl-Heinz B, particulièrement tendu dans l’ambiance chaleureuse du Jumping International de Bordeaux, le Danois a pris la quatrième place, après un barrage à dix points. Derrière, tous les couples ayant quitté la piste avec quatre points ont été classés. Le meilleur d’entre eux a été Daniel Deusser, qui bataillait avec Marlon Modolo Zanotelli pour le titre de meilleur cavalier du concours. Finalement, l’Allemand a été battu et s’est contenté d’un dernier classement, acquis avec le généreux Bingo Ste Hermelle.

Lars Bak Andersen et son meilleur atout avant d'entrer en piste au barrage.

La fierté de Grégory Cottard et sa pétillante Cocaïne du Val.

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Les résultats complets ici.

Crédit photo : Mélina Massias. Photo à la Une : Grégory Cottard et Cocaïne du Val sur l’ultime obstacle du parcours initial.

Toutes les épreuves du CSI 5*-W de Bordeaux sont à (re)voir sur GRANDPRIX.tv et Clipmyhorse.tv.