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Chakaria, Vital Chance, HHS Calais, Toulayna et Chica B, stars du week-end aux quatre coins du globe

Vital Chance et Conor Swail à Thermal
Sport lundi 20 mars 2023 Mélina Massias (avec communiqués)

Après avoir célébré leurs victoires respectives, à Ocala et Thermal, André Thieme et Conor Swail n’ont pas manqué de saluer leurs complices à quatre jambes, sans lesquels rien ne serait possible. Faisant tous deux partie des meilleurs chevaux du monde, DSP Chakaria (née Carelia) et Vital Chance n’ont pas volé les compliments de leurs pilotes. HHS Calais, formidable partenaire de Michael Pender non plus après un énième succès en Grand Prix, acquis à Vejer de la Frontera sur un parcours très relevé, ni Toulayna, et Chica B, complices respectives de Kent Farrington et Arturo Parada Vallejo.

Si la victoire de Victor Bettendorf dans l’antre multicolore du Grand Palais Éphémère a attiré tous les regards dimanche, d’autres couples ont aussi mérité leur part de gloire. Au programme le week-end dernier, pas moins de cinq CSI 4*, et donc, autant de Grands Prix ! Trois juments et deux hongres, plus ou moins habitués aux honneurs, ont brillé, d’Ocala à Vejer de la Frontera, en passant par Wellington, Thermal et Coapexpan. À Ocala d’abord, les champions d’Europe 2021, André Thieme et la pétillante Chakaria (ex Carelia) ont fait main basse sur le temps fort dominical, le 19 mars. Support de l’ultime étape qualificative pour la ligue nord-américaine du circuit de la Coupe du monde Longines de saut d’obstacles, le vaste terrain en herbe a propulsé l’Allemand et son alezane “au paradis”. “Je suis sincèrement amoureux de ma jument ; elle est le cheval de ma vie, il n’y a pas à discuter. Elle est si différente et meilleure que n’importe quel autre cheval que j’aie eu”, s’est ému le quadragénaire. “Elle m’a procuré tellement de bonheur et de succès. Je ne peux pas en dire assez à son sujet.” 

Le sourire d'André Thieme, en tête du tour d'honneur avec sa Chakaria. © Shannon Brinkman / FEI

“Stupéfait” lors de sa première rencontre avec la fille de Chap I, alors âgée de huit ans, André Thieme a sû, avec le temps, dompter son tempérament de feu, pour tirer la quintessence de ses qualités hors norme. Sur cette même piste d’Ocala, la paire avait crevé une première fois l’écran, en mars 2021, en s’imposant dans le Grand Prix national doté d’un million de dollars. Une première très grande victoire qui a précipité l’éclosion des deux complices. Sélectionnés aux Jeux olympiques de Tokyo, André et son alezane ont finalement enfoncé le clou, en septembre 2021, aux Européens de Riesenbeck, empochant, presque à la surprise générale, le graal individuel. Toujours préservée, la représentante du stud-book DSP a connu une fin d’année 2022 plus difficile après avoir triompher en Suède, faisant chuter son pilote lors des championnats du monde de Herning, puis commettant huit points dans la seconde manche de la finale des Coupes des nations Longines de Barcelone. Neuvième à Genève au mérite d’un double zéro mi-décembre, la belle a cette fois enfoncé le clou et envoie un message fort à quelques mois des Européens de Milan. Prévus pour avoir lieu sur une piste en herbe, ces championnats continentaux pourraient bien être l’occasion pour la jument de treize ans d’entrer définitivement dans l’histoire.

L'extrêmement talentueuse Chakaria, née Carelia chez la famille Jürgens. © Shannon Brinkman / FEI

Derrière ce duo d’exception, Maria Gabriela Brugal Gasso, cavalière pour la République dominicaine, a signé une entrée en matière plus que réussie dans son premier Grand Prix Coupe du monde. Associé à J’Adore Flamenco, un fils de Je t’aime Flamenco, la jeune amazone a arrêté la montre en 40”14, contre 38”28 pour le lauréat du jour. Après cette belle performance, la jeune femme tentera de se préparer aux mieux pour les prochains Jeux panaméricains. “J’ai de grands projets pour l’avenir avec mon cheval. Il est fantastique”, a-t-elle déclaré.

 J'Adore Flamenco et sa cavalière. © Shannon Brinkman / FEI



Le trio de tête a été complété par les couleurs brésiliennes, portées par l’excellent Chacco Blue II (né Chacco Rouge). Passé par plusieurs écuries, dont celles de Luciana Diniz et Jeroen Dubbeldam, l’étalon de seize ans semble avoir trouvé son binôme en la personne de Santiago Lambre. Fils du numéro un mondial Chacco Blue et de Naiti Rouge, par Cincaba Rouge, le bai a vu le jour au Gestüt Lewitz de Paul Schockemöhle, tout comme Stakkato Rouge, l’un de ses frères utérins, bon gagnant jusqu’à 1,50m sous la selle de David Will notamment. En signant une finale en 40”86, l’Oldenbourg a offert à son cavalier sa place pour la finale de la Coupe du monde. Derrière, Hunter Holloway, très remarquée sur ce même circuit l’an dernier, et Johan-Sebastian Gulliksen ont signé les deux derniers double clear round du jour, devançant un certain McLain Ward, rapide avec Callas mais pénalisé d’une faute. 

Le génial Chacco Blue II. © Shannon Brinkman / FEI

Les résultats complets ici.

Kent Farrington surfe sur la bonne vague

Douzième à Ocala avec Orafina (ex Horafina), Kent Farrington a vécu un week-end réussi. En effet, la veille, samedi 18 mars, l’Américain était du côté de Wellington avec d’autres montures, dont la jeune Toulayna van het Bloesemhof. Âgée de neuf ans, la fille de Toulon née chez Jasper Doucé, qui l’a lancée sur la scène internationale, a fait mouche. Troisième fin janvier sur la même piste, à l’occasion d’une épreuve de même niveau, la petite-fille de Parco est passée à la vitesse supérieure. “Je fonde de grands espoirs en elle. Elle est rapide, respectueuse et a tout ce que j’aime chez un cheval de saut d’obstacles. Je la monte depuis ses sept ans et je suis très en confiance avec elle. C’est ainsi que j’aime faire les choses avec les chevaux : les accueillir jeunes et achever leur former moi-même”, a déclaré l’heureux lauréat. Avec cette baie, mais aussi Orafina, donc, Landon (né Crack de Nyze) et la vaillante Austria 2, Kent Farrington a plus d’une carte en main pour les années à venir.

Toulayna van het Bloesemhof et Kent Farrington. © Sportfot

Derrière, les assauts de sa compatriote Nicole Shahinian-Simpson ont, cette fois, été vains. En selle sur Akuna Mattata, un fils du tout bon Quinar, l'Étatsunienne a enregistré l’une de ses plus belles réussites, après avoir remporté deux Grands Prix 3*, en 2020 et 2021. Troisième, Darragh Kenny s’est immiscé dans un tir groupé américain et a presque manqué de galanterie face à sa compagne, Lillie Keenan, reléguée au quatrième rang. Tous deux étaient respectivement associés à Amsterdam 27 et Agana van het Gerendal. Dernière amazone à avoir trouvé les clefs du double zéro, Jessica Springsteen s’est rangée en cinquième position aux rênes de Don Juan van de Donkhoeve, le partenaire qui lui avait permis de participer à la médaille d’argent de son escouade nationale aux derniers Jeux olympiques de Tokyo. Plus rapide que tout le monde, Laura Kraut a bien failli empocher un nouveau Grand Prix avec Baloutinue, mais s’est inclinée, dans un classement où la présence en nombre de la gent féminine fait plaisir à voir. 

Nicole Shahinian-Simpson et l'expressive Akuna Mattata. © Sportfot

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Michael Pender, seul au monde !

L'ascension remarquable de Michael Pender ces derniers mois ne semble pas s’arrêter. Après avoir remporté son premier Grand Prix 5* à Valkenswaard, fin août, puis triomphé à Riyad et disputé sa première finale des Coupes des nations Longines à Barcelone, le jeune et discret Irlandais a signé un nouveau coup de maître à Vejer de la Frontera. Quelques semaines après avoir empoché un Grand Prix 3* à Vilamoura, le pilote et son fidèle HHS Calais ont été les seuls à trouver la clef du sans-faute sur un tracé signé Leopoldo Palacios Jugo lors du Sunshine Tour. “Je suis absolument ravi de remporter ce Grand Prix et de mon cheval, Calais. Il a sauté de façon super et j’espère que cela annonce le début d’une autre bonne saison”, s’est-il réjoui à l’issue de son tour d’honneur. “Le parcours était difficile aujourd’hui, puisqu’il n’y a eu qu’un sans-faute. Je suis content de ne pas avoir eu besoin de courir de barrage, chose qui n’arrive pas très souvent ! C’était incroyable.” 

HHS Calais et Michael Pender, en route pour une nouvelle victoire ! © Andalucia Sunshine Tour

Grâce à deux parcours à un et deux points, l’Allemagne et l’Espagne se sont offert autant de places de choix, par l’intermédiaire de Michael Viehweg et Santiago Nuñez Riva. Le premier était associé à Contario, un fils de Contendro I de dix ans dont la souche maternelle a également produit des chevaux de dressage, tandis que le second avait misé sur Chakira. La représentante du stud-book Zangersheide, fille de Crown et petite-fille de Quidam de Revel présentant un linebreeding intéressant sur Ramiro, est née chez la famille Nijhof et a évolué pendant plusieurs mois avec Cédric Hurel, avant de rejoindre son partenaire espagnol. 

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Vital Chance : rock star un jour, rock star toujours

En voilà un autre, qui accumule les victoires ! Le petit mais non moins talentueux Vital Chance a de nouveau fait des merveilles. Cette fois, la pépite de Marie Bourdin et Antoine Dechancé, sublimée par l’équitation de Conor Swail, a fait sienne la piste de Thermal, où s’achevait la traditionnelle série de concours hivernale. Comme à son habitude, le fils de Diamant de Semilly et Image du Château II, par Rivage du Poncel, a défié la montre avec succès, en signant un barrage en 48”31. Pourtant, le bai a renversé sur son chemin deux barres, qui n’ont pas eu raison de son succès ! En effet, comme à Vejer de la Frontera, le parcours initial de ce Grand Prix 4* s’est avéré particulièrement sélectif puisqu’en plus de Conor Swail et son Selle Français Originel, seules Sophia Siegel et A-Gril se sont hissés en finale. L’Américaine et la sœur utérine du talentueux Independent, gagnant en Grand Prix 5* avec Andreas Schou avant d’être vendu, ont, à leur tour, concédé huit points lors de leur second parcours, se montrant toutefois un peu plus lentes que la paire irlandaise. 

Le fabuleux Vital Chance sait qu'il est une star ! © Desert International Horse Park



“Je suis évidemment très content”, a réagi le représentant de l’île d'Émeraude. “Vital Chance n’est pas encore au niveau où il devrait et va être, mais c’était le moment de se battre. C’est un super résultat, mais nous devons encore progresser sur de nombreux points. Theo (160, une  autre de ses montures, surtout destinées aux épreuves de vitesse, ndlr) a été incroyable cette saison. Un Grand Prix 4* est un peu difficile pour lui. Le meilleur cheval est évidemment Vinny. C’est son travail d’entrer en piste et d’obtenir de tels résultats. Normalement, nous sommes très bons pour cela, mais en ce moment, nous traversons une petite crise de confiance. Heureusement, nous nous en sommes sortis aujourd’hui ! Vinny est toujours très joyeux. Je crois que c’est ce qui le rend si doué. Mais il est toujours bouillant sous ma selle et, ces derniers temps, je peine à gérer cela. C’était un bon pas en avant de remporter ce Grand Prix. Nous allons dans la bonne direction. C’est l’un des meilleurs chevaux du monde et il est en pleine forme. Nous aurons encore besoin de trois ou quatre concours [pour revenir à notre meilleur niveau].” Et, compte tenu du palmarès du couple, nul doute que cela sera le cas !

Le fabuleux Vital Chance dans toute sa splendeur ! © Desert International Horse Park

La troisième place de l’ultime temps fort du CSI 4* de Thermal est tombée dans l’escarcelle de Cassio Rivetti, juché pour l’occasion sur Nadale van Dorperheide, une fille de Zilverstar T, ancien complice de la famille Philippaerts.

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Au Mexique, une ancienne complice de Martin Fuchs aux honneurs

Formée de 2016 à 2020 par Martin Fuchs, l’adorable Chica B, quatorze ans, a fait main basse sur son tout premier Grand Prix 4*, du côté de Coapexpan, au Mexique. Si la concurrence y est forcément moins rude que sur le Vieux Continent ou à Wellington, d’autant plus lors de week-ends aussi chargés que celui écoulé, la performance de la fille de Canturano et Arturo Parada Vallejo, son cavalier depuis le début de l’année, n’en reste pas moins de bonne facture. Avec un chronomètre de 39”14 au second tour, le duo est parvenu à doubler l’Argentin Ignacio Maurin sur Chaquitos PS, issu du croisement entre les deux étalons très en vue Chacco-Blue et Conthargos et d’une souche prolifique, ainsi que l’expérimentée Paola Amilibia, associée au vaillant Gaudi, né Sire de la Tour Vidal, et passé, entre autres, dans les mains de Marcus Ehning et Ludger Beerbaum. Dernier barragiste, Simon Nizri a quitté la piste avec quatre points sur Ferrari VDL, un fils de l’indémodable Cardento.

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Photo à la Une : Conor Swail et Vital Chance à Thermal. © Desert International Horse Park