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Au Grand Palais Éphémère, Victor Bettendorf s’offre une victoire éternelle

Quelle victoire pour Victor Bettendorf et Mr. Tac, tant méritée!
Sport dimanche 19 mars 2023 À Paris, Charlotte Denquin

Il y a moins d’un an, Victor Bettendorf renouait avec les Grands Prix 5*. Il y a trois semaines, il s’imposait dans le Grand Prix secondaire du CSI 5*-W de Göteborg. Cet après-midi, le Luxembourgeois a mis tout le monde d’accord en remportant pour la première fois l’épreuve majeure d’un CSI 5*, au Saut Hermès, avec son génial Mr. Tac. Ce duo extraordinaire s’est offert une victoire à ce niveau aux saveurs éternelles, dans l’enceinte même du Grand Palais Éphémère. Une nouvelle fois, Harrie Smolders et Monaco N.O.P. ont dû se contenter de la deuxième place, un rang que le duo ne connait que trop bien tandis que le Belge Wilm Vermeir s’est frayé une place sur le podium avec Iq van het Steentje.

“C’est incroyable, il va me falloir quelques jours pour que je réalise”, a confié Victor Bettendorf en conférence de presse, quelques minutes après s’être imposé dans le Grand Prix du Saut Hermès avec Mr. Tac. En décembre, à l’occasion du CHI de Genève, le Luxembourgeois et le protégé de la famille Mégret s’étaient élancés dans leur troisième Grand Prix 5*, le premier en indoor, conclu avec deux barres. Quelques semaines plus tard, les deux complices avaient obtenu un score similaire dans l’étape de la Coupe du monde Longines de Bales, puis dans celle de Göteborg. Entre temps, ils s’étaient imposés dans le Grand Prix secondaire du CSI 5* suédois, un premier succès venu confirmer le potentiel du couple. Cet après-midi, au sein du Grand Palais Éphémère, situé devant la dame de fer, le duo a pris une tout autre envergure. Face à treize autres barragistes et sur un second parcours laissant peu de places aux tournants serrés, Victor Bettendorf a pu compter sur la dextérité et la rapidité bien connues de son fils de Non Stop. Deux qualités qui avaient déjà permis au couple de s’imposer, en 2022, dans les Grands Prix de Bourg-en-Bresse et du Compiègne Classic. Après un premier parcours rondement mené, certainement l’un des plus agréable à regarder de la journée, le cavalier, largement encouragé par sa compagne Adeline Hécart depuis le Kiss and Cry, a profité de la vitesse au sol de son partenaire pour imposer un temps de référence de 32’’08 au barrage… qui n’a finalement jamais été battu! Ainsi, quelques mois après leur première participation en CSI 5*, Victor Bettendorf et ce génial hongre, aux pieds et aux membres nus, se sont emparés de la plus belle épreuve du Saut Hermès. Une belle preuve de la progression du Luxembourgeois qui, il y a dix ans, avait participé aux épreuves U25 du concours parisien.   

“Je ne réalise pas. C’est un concours que j’ai toujours rêvé de faire. Lorsque j’ai participé au CSI U25, je m’étais dit que j’aimerais revenir un jour, cette fois pour le CSI 5*. J’étais déjà heureux d’être qualifié pour le Grand Prix et encore plus d’être sans-faute alors, ce barrage, ce n’était que du bonus”, a raconté le cavalier avant de poursuivre, “le parcours était très technique et délicat mais n’a mis aucun cheval à l’effort. Je n’ai pas pris part à de nombreux Grands Prix 5* alors, au barrage, j’ai tenté le tout pour le tout en essayant d’être sans-faute avec un bon chronomètre. C’est phénoménal de gagner ici.” Pour autant, si cette victoire va permettre au cavalier d’intégrer le top trente du classement mondial Longines, ce dernier pointant actuellement au trente-cinquième rang, et donc de participer de manière plus régulière à des CSI 5*, hors de question pour lui de parcourir le monde chaque week-end avec son bai qu’il connait si bien. “Je connais très bien Mr. Tac. Je l’ai monté à cinq et six ans puis ai pu le récupérer l’année dernière grâce à la famille Megret. J’espère que cette histoire va encore durer. J’ai de superbes chevaux alors j’en profite mais j’ambitionne de m’établir à ce niveau, pas seulement de réaliser un coup d’éclat de temps en temps. Mon cheval va avoir des vacances, il ira au pré pendant deux ou trois semaines. Après, je ciblerai quelques concours qui me permettront d’être compétitif mais également de former la relève. Je ne souhaite pas courir après les CSI 5* parce que j’ai réussi une fois à m’imposer. Pour l’instant, j’aimerais me rendre à La Baule et Aix-la-Chapelle. Les championnats d’Europe de Milan sont aussi dans un coin de ma tête mais nous n’avons pas d’équipe et, en individuel, ce n’est pas la même histoire. Je ne me fixe pas d’objectifs trop lointains, je verrai en fonction de mon cheval.”    

La joie de Victor Bettendorf après son barrage parfait. © Scoopdyga



Riyad, Ramatuelle, Bois-le-Duc, Londres, Genève… autant de concours lors desquels Harrie Smolders et Monaco N.O.P. ont brillé ces deux dernières saisons, mais autant de Grands Prix où le couple est passé à un rien de la victoire, terminant deuxième. Une place sur le podium qu’il avait également occupée lors de la finale de la Coupe du monde Longines de Leipzig en 2022 ainsi qu’aux Mondiaux d’Herning, se parant d’argent par équipes. Aujourd’hui, pour le plus grand bonheur de Victor Bettendorf, la paire a pu ajouter Paris à sa liste. Passée quelques minutes après les lauréats, les vice-champions du monde par équipes ont déroulé un barrage rapide, comme à leur habitude. Pourtant, le dessin imposé par le Néerlandais à son fils de Cassini II ne leur a pas permis d’accrocher la victoire. À l’arrivée, 32’’76, et une très belle deuxième place. “Je ne sais pas vraiment où j’ai perdu du temps. Monaco est un cheval rapide mais ce n’est pas le plus impressionnant. Le cheval de Victor a plus d’action et cela l’a surement aidé à gagner plus de temps” a d’ailleurs analysé, après coup, Harrie Smolders.  

 Encore une superbe performance pour le très régulier Monaco N.O.P.. © Scoopdyga

Vainqueurs de l’étapes de la Coupe du monde Longines de Malines en décembre, Wilm Vermeir et Iq van het Steentje, discrets, ont su faire leur bout de chemin pour finalement occuper l’ultime marche du podium. Si le Belge n’a pas semblé pousser le fils de Toulon au barrage, les deux complices ont tout de même passé les cellules du chronomètre en 33’’36, de quoi accrocher la troisième place dans ce parcours réduit lors duquel la vitesse au sol a primé sur les courbes serrées.  

Et puisque les Belges étaient en forme ce dimanche, Wilm Vermeir a devancé deux de ses compatriotes! Le premier, Pieter Devos, a accroché une nouvelle place d’honneur avec la superbe Mom’s Toupie de la Roque, qui s’est classée dans huit des onze derniers Grands Prix auxquels elle a pris part! Avec l’ancienne partenaire de Julien Épaillard, le Belge a déroulé un bon barrage mais a rajouté une septième foulée dans la ligne courbe oxer 4-double 5. Avec un chronomètre de 33’’79, il a pris la quatrième place, juste devant Olivier Philippaerts et l’infatigable H&M Legend of Love. Rajoutant une foulée dans chaque ligne, le cavalier à la veste bleue et son explosive grise ont quitté la piste avec un temps de 34’’05.   

Belle troisième place pour Wilm Vermeir et Iq van het Steentje. © Scoopdyga

Largement porté par le public parisien, Roger-Yves Bost a tout donné avec son puissant Cassius Clay VDV. Le gris, enfin de retour à son meilleur niveau, a produit des sauts impressionnants, comme à son habitude, notamment sur l’oxer placé en numéro 2. Si le temps passé en l’air a pénalisé le couple au niveau du chronomètre, les 34’’18 affichées lui ont tout de même permis de prendre la sixième place, de quoi ravir le Français, chouchou du public tricolore, sur l’état de forme de son crack. Le duo a devancé les ouvreurs de ce barrage, Gerrit Nieberg et Blue d’Aveline CH. Vainqueurs de l’étape de la Coupe du monde Longines de Leipzig en début d’année, ils ont cette fois davantage assuré, terminant en 35’’11.   

Avant dernier à s’élancer dans ce barrage, Simon Delestre aurait certainement aimé s’imposer, vingt-quatre heures à peine après avoir célébré les adieux de son génie Hermès*Ryan des Hayettes sur cette même piste. Comme la semaine dernière à Bois-le-Duc, cependant, une barre a privé le Lorrain d’une potentielle victoire avec son extraterrestre Cayman Jolly Jumper. Après avoir fauté à l’entrée du double, le Français n’a pas lâché les chevaux lors de l’ultime ligne. À l’arrivée, le couple s’est classé huitième grâce au parcours à quatre points le plus rapide, 33’’14.  

Devant le public français, venu nombreux, Roger-Yves Bost a signé la meilleure performance tricolore. © Scoopdyga



Plus tôt dans l’après-midi, à 15h30, le coup d’envoi de ce Grand Prix a été donné par Marcus Ehning. Avec Priam du Rozet, le Centaure a, d’entrée de jeu, déroulé un parcours parfait sur les barres. Cependant, l’Allemand s’est fait piéger par le temps, tout comme sa compatriote Kendra Claricia Brinkop avec In Time, également privée de barrage pour avoir dépassé les 63’’ accordées par le chef de piste Santiago Varela. Cependant, si le chronomètre n’est pas ce qui a posé, ensuite, le plus de problèmes aux cavaliers, il a certainement engendré quelques fautes.   

Peu fautif lors de la première moitié de l’épreuve, le triple placé en numéro 7 s’est finalement révélé être un vrai juge de paix, engendrant quinze fautes dont neuf sur le deuxième élément, un vertical, qui a notamment privé Daniel Deusser et le très régulier Scuderia 1918 Tobago d’un barrage. Le vertical sur palanque 11 ainsi que l’oxer 12 ont également causé quelques torts aux cavaliers à l’image de Yuri Mansur et du double champion de France des six et sept ans, Cheyenne de la Violle, qui a fauté sur ces deux éléments pour son premier Grand Prix 5*.   

Au total, quatorze couples sont tout de même parvenus à quitter la piste du Grand Palais Éphémère sans la moindre faute. Hormis les huit meilleurs cités plus haut, on a compté une barre sur la combinaison pour François-Xavier Boudant et Brazyl du Mezel (33’’55). Saluons cependant la performance du Français, neuvième de ce Grand Prix, déjà de retour au plus haut niveau après avoir subi un AVC il y a quelques semaines. Il a devancé Marlon Modolo Zanotelli, dernier à s’élancer avec Grand Slam VDL et finalement dixième, lui aussi piégé sur cette même combinaison. Onzième, le Belge Koen Vereecke a renversé le vertical 3 placé en bout de ligne avec le talentueux Kasanova de la Pomme tandis que l’Irlandais Mark McAuley a fauté sur l’oxer 4 avec Jasco v. Bisschop, douzième. Malgré les nombreux applaudissements du public, Grégory Cottard et sa géniale Bibici ont été moins à l’aise que lors de la première manche, accusant vingt points. Enfin, Ioli Mytilineou et Levis de Muze, qui avaient pourtant déroulé un sublime tour initial, ont été éliminés après une mésentente sur le quatrième obstacle.     

Les résultats ici  

Tous les parcours du CSI 5* de Paris sont à revoir sur GRANDPRIX.tv        

Photo à la Une: Quelle victoire pour Victor Bettendorf et Mr. Tac, tant méritée! © Scoopdyga