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Pour ses premiers championnats d'Europe, Andre Thieme déjoue tous les pronostics

Sport dimanche 5 septembre 2021 Eléonore Magnien

Après cinq jours de compétition intense dans les installations de Ludger Beerbaum, Andre Thieme a fini par être sacré champion d'Europe. Il succède ainsi à Martin Fuchs et Peder Fredricson qui ont lutté ardemment pour décrocher un second titre mais qui se sont cette fois-ci contentés de l'argent et du bronze. 

Bien malin celui qui aurait parié sur la victoire d'Andre Thieme au début de la semaine. Il y a un mois, ce cavalier de quarante-six ans participait à ses premiers Jeux olympiques. A Riesenbeck, il courait seulement son deuxième championnat international, et bien qu'il ait déjà remporté de belles épreuves en Europe et aux Etats-Unis, l'Allemand est toujours resté discret. Grâce à la complicité de la délicate et bouillonnante DSP Chakaria (Chap 47) qu'il aime "autant que sa femme", Andre Thieme s'est pourtant imposé comme nouveau champion d'Europe. "Tokyo c'était un peu trop tôt pour Chakaria mais elle a beaucoup appris là-bas et moi aussi", explique l'Allemand. 

Pénalisé de quatre points lors de la Chasse, le couple a ensuite enchaîné sur un double sans-faute lors de la finale par équipe, contribuant ainsi largement à la médaille d'argent de l'Allemagne. "Tout le monde était très content de ce résultat mais au fond de moi, j'étais un petit peu déçu, nous étions passés si près de l'or ! Martin m'a alors regardé et m'a dit "Vous pensiez vraiment que vous pouviez nous battre (rires) ?!"" Deux jours plus tard, Andre a eu l'occasion de se venger dans la finale individuelle. Il a pris la tête des opérations après un sans-faute dès la première manche. Il ne l'a plus lâchée malgré une barre à terre dans la seconde, qui s'est révélée particulièrement fautive. Deux couples seulement ont été en mesure d’y réaliser un parcours sans-faute : Christian Kukuk avec le puissant Mumbai (Diamant de Semilly) et Nicola Philippaerts associé à Katanga v/h Dingeshof (Cardento), ce qui leur a permis de terminer respectivement quatrième et cinquième.

La part belle aux outsiders...

Andre Thieme a ainsi remporté la plus belle victoire de sa carrière. "J'ai déjà gagné un Grand Prix dotés à un million de dollars et je dois dire que c'était quelque chose de très agréable mais ceci n'a rien à voir. Je n'avais jamais monté de parcours aussi difficiles de ma vie devant ma famille, mes amis et une telle foule (plus de trois mille spectateurs se sont rassemblés aujourd'hui, ndlr)." Le triomphe d'un cavalier allemand à domicile aura été le dénouement parfait pour des championnats qui l'auront été tout autant, tant au niveau des infrastructures que de l'organisation. 

Andre Thieme bras en l'air au moment de savourer sa victoire 

Si la liste de départ manquait d'une ou deux têtes d'affiche, au repos après Tokyo ou dépêchées sur les circuits du Rolex Grand Slam (dont les prochaines étapes se courront à Calgary et Aix-la-Chapelle dès la semaine prochaine) et du Longines Global Champions Tour, elle a eu le mérite de mettre en exergue de nouveaux noms. On peut citer la Norvégienne Victoria Gulliksen (9ème) mais aussi la Grecque Ioli Mytilineou (12ème). Cette dernière aura d'ailleurs été la véritable révélation de ces championnats d'Europe avec son petit crack Levis de Muze (Elvis Ter Putte). Elle n'avait pas renversé la moindre barre jusqu'à ce qu'une mésentente sur l'entrée de triple du dernier parcours la contraigne à abandonner. "J'ai admiré ce couple toute la semaine", confiait Ludger Beerbaum. "Elle nous a montré ce qu'était une belle relation entre un cavalier et son cheval. Même ces parcours difficiles ont paru faciles. Ce qui leur est arrivé n'est pas mérité mais c'est le sport. Elle a pris une très bonne décision et je suis sûr qu'on les reverra dans de belles épreuves dans le futur et probablement sur le podium.

 Pas un obstacle ou presque n'a été franchi par Ioli Mytilineou et Levis de Muze sans que le public ne s'extasie devant leur aisance

Des favoris tout de même au rendez-vous

En parallèle de ces belles découvertes, les habitués des podiums ont gardé la main mise sur les médailles restantes. Champion d'Europe il y a deux ans à Rotterdam, Martin Fuchs est revenu avec un tout jeune cheval de neuf ans, Leone Jei (Baltic VDL). Repéré trois ans plus tôt chez la famille Hendrix, ce grand gris s'est toujours montré spécial mais il s'est véritablement révélé lors des épreuves Jeunes Chevaux du CHIO d'Aix-la-Chapelle en 2019 où il avait enchaîné les sans-faute. Dès lors, Martin avait fait le pari d'en faire un cheval de championnat, bingo ! Six mois après avoir couru son premier Grand Prix 5*, Leone Jei a été sacré vice-champion d'Europe. "Après la remise des prix de la Chasse (dont il a terminé cinquième, ndlr), Ludger Beerbaum était venu me voir pour me dire qu'on se recroiserait sûrement dimanche, ça n'a pas manqué !", rigole Martin. Un peu déçu de ne pas avoir réussi à réaliser un doublé, le Suisse a tout de même réussi à devancer Peder Fredricson et son expérimenté Catch Me Not S (Cardento). Cette fois-ci, le Suédois médaillé d'or à Göteborg en 2017 s’est contenté du bronze. 

Après Rotterdam en 2019 avec Clooney 51, Martin Fuchs a renoué avec le podium grâce à Leone Jei

Les résultats complets

Crédit photos : FEI/Christophe Taniere et Sportfort.com