À Sopot, Andreas Schou s’est offert la plus belle victoire de sa carrière, et la deuxième au niveau 5*. Âgé de trente-quatre ans, le Danois, particulièrement en vue dans ses années Jeunes, a imposé Independent dans le Grand Prix de l’Officiel de Pologne. Le couple a été le meilleur des doubles sans-faute et a pris l’ascendant sur Janne Friederike Meyer-Zimmerman, deuxième sur le génial Messi van’t Ruytershof, et Niklaus Schurtenberger, qui avait sellé Quincassi.
Après l’Officiel de Suisse, disputé la semaine passée sur la vaste piste en herbe de Saint-Gall, le circuit des Coupes des nations Longines a posé ses valises en Pologne, à Sopot. Vendredi 10 juin, le premier temps fort de la compétition, le Grand Prix, a vu cinquante couples se disputer une qualification pour le second tour du parcours. Les treize meilleurs du premier tour sont ainsi revenus en piste, pour affronter un tracé raccourci aux allures de barrage. Seul l’un des treize heureux élus, le Colombien Santiago Diaz Ortega n’est pas parvenu à sortir de piste avec un score vierge dans l’acte initial, laissant échapper un point de temps sur le plaisant Chasandro Boy (OS, Chacco-Blue x Sandro Boy). Avec une faute de plus concédée à son retour en piste, le couple a terminé douzième, devant André Thieme, champion d’Europe en titre. En selle sur Conacco (OS, Conoglio x Chacco-Blue), un hongre de onze ans relativement peu connu qui disputait sa première épreuve de ce niveau, l’Allemand a été déstabilisé au-dessus de l’avant-dernier effort du round 2, ne pouvant éviter une chute à la réception et une treizième place finale.
Au jeu de la vitesse, c’est finalement Andreas Schou qui a été le plus performant. En selle sur Independent (Diamant de Revel x Careful), SWB de onze ans vainqueur d’un Grand Prix 3* en fin d’année dernière à Vilamoura, le Danois a mis toutes les chances de son côté en coupant la ligne d’arrivée en 42”37. Le duo a ainsi enregistré la plus belle performance de sa carrière et a succédé à Brian Moggre, primé sur cette même piste l’an dernier. Dernière à prendre le départ, Janne Friederike Meyer-Zimmerman a espéré jusqu’au bout faire triompher la gent féminine. Celle qui est récemment devenue maman a déployé son génial Messi van’t Ruytershof (BWP, Plot Blue x For Pleasure) dans les longues lignes du tracé et serré ses demi-tours pour tenter de grappiller de précieux dixièmes. La stratégie a été presque payante, mais quarante centièmes de trop l’ont privé de la victoire. Pour rappel, la paire s’était déjà illustrée sur ses terres, à Hagen, en avril.
Bien que ses leaders ne soient pas présents en Pologne, la Suisse s’est de nouveau démarquée. En selle sur Quincassi (Holst, Quintero x Cassini I), Niklaus Schurtenberger s’est ainsi rangé en troisième position dans ce Grand Prix labellisé CSIO 5*. Le duo a supplanté de quelques fractions de seconde Philipp Weishaupt et sa fidèle Asathir (SF, Diamant de Semilly x Papillon Rouge), née sous le nom de Tecla d’Auge, dans les prairies normandes de Julien Epaillard.
Les Bleus se mettent en évidence
Et les Bleus ne se sont pas démarqués qu’en élevage ! Engagé pour la première fois dans un tel rendez-vous, le puissant Catchar Mail, protégé de Bernard Lecourtois, a enregistré une performance de bon augure. Cinquième grâce à un convaincant double sans-faute, l’étalon d’Edward Levy semble confirmer les espoirs fondés en lui et suivre les traces de ses illustres parents, Diamant de Semilly et Katchina Mail (Calvaro). En pleine forme après sa victoire à Cabourg Classic, le Parisien a devancé de deux rangs Kevin Staut. Redevenu meilleur représentant tricolore au classement mondial Longines en ce mois de juin, le Normand continue de surfer sur sa bonne forme du moment. Lors de ses trois derniers Grands Prix, l’ancien numéro un mondial ne s’est pas classé en dehors du top 7, avec trois montures différentes : Viking d’la Rousserie (SF, Quaprice Bois Margot, ex Quincy x Apache d’Adriers), Bond Jamesbond de Hay (SF, Diamant de Semilly x Kannan) et Dialou Blue PS (OS, Diarado’s Boy x Chacco-Blue). L’excellente Cheppetta, (Holst, Chepetto x Cash), sacrée sous le toît du Grand Palais éphémère vient donc compléter cette belle série en prenant, elle aussi, la septième place d’un Grand Prix 5*.
Bien que son barrage ne se soit pas déroulé comme espéré, après une onéreuse erreur pour aborder le vertical numéro deux avec sa crack Bibici (SF, Norman Pré Noir x Nelfo du Mesnil), Grégory Cottard ne peut qu’être féliciter pour son équitation, d’abord, mais surtout pour ses engagements et sa volonté de placer le naturel et le minimalisme sous le feu des projecteurs. Depuis plusieurs mois, le Francilien s’efforce à effacer autant d’artifice que possible de ses écuries. Fini les guêtres postérieures, les embouchures plus imposantes les unes que les autres, les martingales et désormais… les muserolles ! Si le nez nu de ses montures interpelle, au milieu des nosebands et autres lanières de cuir qui couvrent le nez des chevaux à haut niveau, la démarche est plus que jamais dans l’air du temps et dans la bonne voie.
Doubles sans-faute, le Colombien Carlos Ramirez et le Danois Lars Bak Andersen se sont hissés aux rangs six et huit sur Extra des Sequoias (sBs, Thunder van de Zuuthoeve x Saccor) et Carl-Heinz B (OS, Chacco-Blue x Quality). Ultra rapide, l’étonnant Letton Kristaps Neretnieks, récompensé dans le Grand Prix CSI 5*-W de Charjah en début d’année dernière, a bien failli signer un nouvel exploit. Cette fois en selle sur Quintair (Holst, Quintero x Con Air), qu’il montait pour la deuxième fois en concours, le trentenaire a atomisé le chronomètre, mais renversé le dernier vertical du parcours, pour terminer neuvième. Suit l’Allemand Christian Kukuk, qui a lancé dans le grand bain Nice van't Zorgvliet (BWP, Emerald van’t Ruytershof x Heartbreaker), neuf ans et sanctionnée d’une faute.
Photo à la Une : la joie d’Andreas Schou sur Independent. © Lukasz Kowalski/CSIO Sopot