Récap’ : dernier tour de piste pour Hermès*Ryan, transferts en cascade et une Coupe des nations à Bruxelles cet été

jeudi 16 mars 2023 Mélina Massias

Verdiamo, Legend of Life, Quilazio ou encore Nababette ont trouvé de nouveaux cavaliers. En plus de nombreux transferts survenus ces dernières semaines, d’autres actualités ont rythmé les derniers jours. Parmi celles-ci, les dernières salves d’approbation d’étalons, la cérémonie d’adieux de Ryan des Hayettes, l’accident de Philipp Weishaupt ou encore la délocalisation de la Coupe des nations de Knokke vers Bruxelles. Retour sur l’essentiel de ce qu’il ne fallait pas manquer !

Un dernier tour de piste pour Hermès*Ryan des Hayettes

Officiellement retraité depuis juillet dernier, le minuscule et si généreux Hermès*Ryan des Hayettes saluera une dernière fois son public, ce week-end à l’occasion du Saut Hermès. Et quelle meilleure sortie pouvait être imaginée pour ce petit génie au talent plus grand que lui ? S’il défilera une ultime fois entre les murs du Grand Palais éphémère, c’est bien sous la verrière de l’édifice originel que le petit-fils de Ryon d’Anzex avait acquis deux de ses plus belles victoires, en 2018 et 2019. La capitale française avait également vu l’alezan triompher à Villepintes, en décembre 2019. Parti sur une énième victoire internationale, l’été dernier, l’indissociable partenaire de Simon Delestre fera ses adieux à ses nombreux fans durant un hommage, prévu samedi 18 mars, à 16h30. “Je suis très heureux de pouvoir mettre en lumière une fois encore cette légende vivante”, a apprécié Simon Delestre sur ses réseaux sociaux mercredi, précisant par la même occasion que cette cérémonie serait retransmise notamment sur GRANDPRIX.tv.

Hermès*Ryan des Hayettes et Simon Delestre au Saut Hermès, sous la verrière du Grand Palais. © Scoopdyga

Knokke passe son tour pour 2023

Alors que cinq semaines de compétitions étaient initialement prévues cet été du côté de Knokke, dont une Coupe des nations CSIO 5*, le site du concours va subir des travaux. Ces derniers conduisent, de fait, à l’annulation de toutes les dates de manifestation. “En raison d’une situation imprévue, nous ne sommes pas en mesure d’assurer un terrain de bonne facture pour le rendez-vous de cette année”, a fait savoir l’équipe organisatrice du rassemblement belge. “Nous sommes fermement décidés à organiser le meilleur événement de saut d'obstacles possible, c'est pourquoi nous avons pris la décision de reporter la prochaine édition de Knokke Hippique à 2024. Nous tenons à vous assurer que toute l'équipe de Knokke Hippique a fait tout ce qui était en son pouvoir pour que Knokke Hippique ait lieu cette année. Il n'y a pas lieu de s'inquiéter, en ce moment même nous travaillons sans relâche sur un nouveau concept captivant pour l'année prochaine. Accrochez-vous bien, prenez soin de vous et à bientôt !” Également placé sous l'œil de Stephan Conter et des équipes de Stephex, le terrain en herbe de Bruxelles prendra le relais dans l'organisation du seul CSIO belge du calendrier. Et le patron des écuries éponymes et homme d’affaires d’ajouter : “Nous sommes déterminés à créer une expérience inoubliable pour toutes les personnes qui seront présentes l’an prochain. Nous avons hâte de partager cela avec vous. Restons positifs et tournons-nous vers les souvenirs incroyables que nous créerons ensemble en 2024.”

La piste de Bruxelles. © Scoopdyga

La malchance s'abat sur les écuries Beerbaum

Décidément, les écuries Beerbaum jouent de malchance ces dernières semaines ! Après la chute de Ludger Beerbaum, survenue à Doha après que son cheval a trébuché sans gravité à la réception d’un obstacle, qui l’a conduit à une opération en raison d’une fracture de la jambe, son soldat Philipp Weishaupt se voit lui aussi écarté des terrains de compétitions pour plusieurs semaines. Alors qu’il promenait son chien non loin de Riesenbeck, où sont situées les écuries du Kaiser, le récent vainqueur du Grand Prix du Longines Global Champions Tour (LGCT) de Doha a connu un malheureux accident. “Je courais avec mon chien et j’ai essayé de sauter par-dessus une petite haie. J’ai trébuché et je suis tombé. J’ai été opéré du pied et les chirurgiens m’ont mis des broches”, a déclaré l’intéressé auprès des équipes de presses du LGCT. Si cet arrêt, d’un peu plus d’un mois, est une aubaine pour profiter de son fils, âgé d’à peine quelques mois, il y a un prix à payer. “C’est difficile de porter mon enfant en étant en béquilles ! Je ne suis donc pas aussi utile que je l’aimerais”, a-t-il ajouté. Cette pause forcée a déjà obligé l’Allemand a renoncé au CHI de Bois-le-Duc la semaine dernière. Fort heureusement, Christian Kukuk, lui, est passé entre les gouttes et défendra la veste grise de l’équipe à Paris ce week-end.

Philipp Weishaupt, ici à Prague. © Sportfot

Mais cette avalanche de coups du sort est compensée par une bonne nouvelle ! Lauren Hough, qui n’est plus apparue sur la scène internationale depuis près d’un an, bien qu’elle ait continué à concourir lors d’épreuves nationales, s’est associée à Ludger Beerbaum et Andreas Helgstrand. L’amazone américaine, récompensée de quatre médailles aux Jeux Panaméricains, dont deux de bronze avec l’inoubliable et bondissante Ohlala, sera chargée du développement du marché américain pour le compte des deux associés. La quadragénaire rempliera également des missions de cavalière et d’entraîneur outre-Atlantique. “Comme beaucoup l’ont appris cette saison, je suis heureux d’annoncer un nouveau chapitre dans ma carrière. Je fais désormais partie des écuries Beerbaum et Helgstrand, en tant que cavalière, entraîneur et liaison en Amérique du Nord pour la vente de chevaux. Plus d’informations viendront dans les prochaines semaines quant à cette transition, et j’ai hâte de voir les aventures qui nous attendent”, a déclaré l'Étatsunienne dans un message publié sur ses réseaux sociaux début mars.

Lauren Hough. © Sportfot

Le champion olympique de Tokyo sur la voie du retour

Après avoir lui aussi été victime d’une chute en piste, ayant mené à une opération, le champion olympique Ben Maher a entamé sa rééducation. Dans une vidéo partagée avec sa communauté, le Britannique, pour l’heure aux Etats-Unis, s’est réjoui d’avoir pu reprendre une activité physique. Opéré de l’épaule, l’actuel numéro neuf mondial, “espère être bientôt de retour”. Absent des terrains de compétition depuis le 29 janvier dernier, le cavalier d’Explosion W et Faltic HB a déjà perdu de précieuses positions dans la hiérarchie des meilleurs mondiaux.

Le marché des transferts en plein essor

Ces dernières semaines, les transferts d’écuries ont battu leur plein. Outre celui de quatre anciens complices de Richard Vogel, arrivés en terres suisses en début de semaine, chez Steve Guerdat, plusieurs nouveaux couples sont en passe de se former. Depuis quelques semaines déjà, l’excellente Nababette, grande gagnante sous la selle de Charlotte Bettendorf et propulsée au plus haut niveau par Henrik von Eckermann entre mai et novembre 2022. Deuxième du Grand Prix du CSIO 5* de Falsterbo, l’alezane au pedigree original, où figure le performeur Lusitanien Novilheiro, présenté à haut niveau par John Whitaker dans les années 80, a pris ses marques avec sa nouvelle amazone : Sammantha Kasowitz. La jeune femme de vingt-quatre ans évolue régulièrement jusqu’à 1,45 et 1,50m sur le sol américain.

Nabebette et sa nouvelle amazone. © Sportfot

Révélé cet hiver sur le circuit de la Coupe du monde Longines grâce au Belge Jordy van Massenhove, le talentueux Equine America Verdiamo a, lui, rejoint une certaine Janne Friederike Meyer-Zimmermann. Déjà bien équipée avec l'extraordinaire Messi van’t Ruytershof, l’Allemande, qui avait notamment marqué les esprits en triomphant dans le temple sacré des sports équestres, à Aix-la-Chapelle, en 2011, sur l’inoubliable Cellagon Lambrasco, pourra s’appuyer sur ce brillant mâle bai, issu du croisement entre Verdi et Ufasja, une descendante d’Andiamo. Né chez son ancien cavalier, qui l’a patiemment conduit jusqu’au plus haut niveau, le représentant du stud-book Zangersheide, classé à Helsinki et Bâle, et sanctionné d’un unique point de temps dépassé à Leipzig, sera sans nul doute un atout de premier choix pour sa nouvelle amazone, qui avait tragiquement perdu le talentueux Büttner’s Minimax en décembre dernier.

Nièce de la vaillante H&M Legend of Love (née Wild Lady), qui a connu de belles heures de gloires sous la selle d’Olivier Philippaerts, Legend of Life (née Waldfee), a fait ses débuts avec son nouveau complice ce week-end, à Bois-le-Duc. Fort semblable à son aînée, la grise, fille d’un certain Lord Fauntleroy, également à l’origine de la géniale Looping Luna, est arrivée dans les écuries d’Andreas Schou ! Après le départ d’Independent et Unbelievable, le Danois semble avoir trouvé là une pépite. Tout juste âgée de dix ans la représentante du stud-book DSP a déjà disputé quelques parcours à 1,50m sous selle allemande et ne devrait pas tarder à passer au niveau supérieur.

En septembre 2021, Quilazio permettait au jeune Italien Filippo Marco Bologni de disputer ses premiers championnats d’Europe Séniors, à Riesenbeck. Souvent très, voire trop, démonstratif, le surpuissant bai a quitté son fidèle pilote. À treize ans, le Holsteiner par Quidam de Revel a trouvé un nouveau point de chute, chez un jeune garçon. “Cher Quilazio, aujourd'hui nos routes se séparent. Je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu as fait pour moi au fil des années. Tu es arrivé dans nos écuries pour un autre cavalier, mais le destin a voulu nous réunir de façon inattendue. Cela a été le plus beau des cadeaux. Nous nous sommes parfaitement compris dès le premier jour. Tu m'as permis d'atteindre des objectifs, des rêves, que je ne pensais pas réalisables. Tu vas me manquer [...]. J'ai dû dire au revoir à beaucoup de chevaux dans ma vie, mais je n'ai jamais eu autant de mal à le faire”, s’est ému le Transalpin sur ses réseaux sociaux. Parmi ses plus belles performances, le duo avait notamment terminé sixième du temps fort individuel du CSIO 5* de La Baule en 2021.

À cette liste de changements d’écuries bien fournie, ajoutons ceux de Gucci des Embruns, “Très Bon” à cinq ans et nouveau complice de Romain Duguet, Away Semilly, vendu par ses naisseurs après une mise en valeur signée Yuri Mansur, Balinsky, monté un temps par Constant van Paesschen, actuellement contraint d’observer une pause en raison d’une fracture du pied survenu après une chute dans ses écuries, Eldorado de Laume, qui rejoint la Chine après avoir évolué jusqu’à 1,45m sous la selle de Paul Delforge, et d’Imposant van de Reger, meilleure monture du Portugais Rodrigo Giesteira Almeida. Le gris, fils de Comme Il Faut 5, qu’il appelait le roi, lui avait permis de triompher dans un Grand Prix 3* à Vejer de la Frontera en octobre dernier. “Bonne chance le roi ! J’espère que tu continueras à surprendre le monde”, a écrit le pilote sur ses réseaux sociaux.

Les dernières approbations de l’année ont rendu leur verdict

Côté élevage enfin, la valse des approbations d’étalons s'est achevée ces derniers jours. Le SBS, d’abord, a admis quinze nouveaux mâles, lors de son Selection Show. Parmi eux, une certaine diversité dans les croisements. Le plus remarqué aura sans doute été Okavango Sitte, fils du brillant Quel Homme de Hus. Après plusieurs événements, le stud-book Zangersheide a, quant à lui, autorisé dix-neuf nouveaux étalons à produire Z, lors de son rassemblement français, qui a eu lieu à Deauville le week-end dernier. Les descendants d’Emerald van’t Ruytershof ont fait sensation, puisqu’ils représentent un tiers des approuvés. De fait, l’extraordinaire alezan, aussi bon dans le sport qu’à l’élevage, continue de faire perdurer le sang de feu Diamant de Semilly, toujours au goût du jour, et sa lignée maternelle prolifique, œuvre de Bert van den Branden, via Carthina. Pour le BWP, vingt-sept mâles élevés pour le saut d’obstacles ont reçu leur feu vert pour entamer officiellement leurs devoirs d’étalons. Encore une fois, Diamant de Semilly n’est jamais bien loin. Qu’il soit le père des candidats approuvés, leur grand-père, via Emerald van’t Ruytershof ou encore leur arrière-grand-père grâce à Mosito vh Hellehof, Qartoon de Muze ou El Barone 111, le fils d’Elf III n’est jamais bien loin. Fort heureusement pour la diversité génétique, d’autres courants de sang ont su tirer leur épingle du jeu, comme Twillight Sparkle van het Schaeck, un fils de Cascadello I sur la souche de Qerly Chin né chez Perry de Winter, pour ne citer que lui.

Le très remarqué Umberto EM, fils d'Emerald van't Ruytershof, lors de l'approbation Zangersheide de Deauville. © Pixels Events