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Quatre nouvelles montures pour Steve Guerdat

Richard Vogel et Looping Luna à Wellington.
Sport mardi 14 mars 2023 Mélina Massias

Alors que Steve Guerdat a patiemment attendu que les diamants bruts de ses écuries se transforment en pierres précieuses ces derniers mois, quatre nouvelles recrues viennent garnir ses rangs. Comptant déjà sur l’excellente Dynamix de Bélhème, quatrième à Bois-le-Duc ce week-end, le chevronné Vénard de Cerisy, Double Jeu d’Honvault ou encore Albfüehren's Maddox, le champion olympique pourra désormais s’appuyer sur quatre montures précédemment présentées en compétition par Richard Vogel. Propriété d’Andrea Sigrist-Murphy et Kevin Murphy, Looping Luna, Caramba 92, Caracho 18 et Checker 80 vont ainsi évoluer avec l’ancien numéro un mondial. La première d’entre elle est d’ailleurs d’ores et déjà prête à affronter le très haut niveau, en atteste sa deuxième place dans l’étape de la Coupe du monde Longines de Leipzig en janvier dernier.

“Les mots ne sont pas suffisants lorsque l’on perd ses trois plus proches amis. Merci Caramba, Luna et Caracho pour tout ce que j’ai pu vivre avec vous ces années. J’aurais aimé être à la maison pour vous donner une dernière pomme et vous souhaiter bonne chance pour la suite.” Par ces quelques lignes remplies d’émotion publiées sur Instagram, Felicia Wallin, fidèle groom de Richard Vogel, a officialisé une information révélée par le média germanique Spring-reiter.deCes trois chevaux, ainsi qu’un quatrième, Checker 80, moins éminent dans le piquet de son cavalier, ont changé d’écuries. De celles de l’Allemand, pour l’heure outre-Atlantique pour disputer les multiples épreuves du Winter Equestrian Festival (WEF) de Wellington, les quatres talentueuses montures ont rejoint celles d’un certain Steve Guerdat, installé à Elgg, près de Zurich, en Suisse. 

Felicia Wallin et Caracho à Leipzig. © Leanjo de Koster/FEI

Pour Richard Vogel, vingt-six ans, le coup est évidemment dur. Vainqueur presque surprise de l’étape de la Coupe du monde Longines de Stuttgart avec United Touch S, étalon de dix ans qu’il conserve au sein de son piquet, le jeune homme avait assuré sa qualification pour la finale du circuit grâce à la précoce Looping Luna, neuf ans seulement, fille de Lord Fauntleroy et chère à son coeur. Alors qu’il l’a formée de son plus jeune âge jusqu’à son premier classement en Grand Prix 5*, obtenu à Leipzig, où le duo s’était seulement incliné face à Gerrit Nieberg et son génialissime Blues d’Aveline CH, l’Allemand, soixante-neuvième mondial, devra se résoudre à voir sa perle évoluer sous selle suisse. “Je me souviens encore du premier concours que j’ai fait avec Luna, à Opglabbeek, où elle prenait part aux épreuves réservées aux jeunes chevaux. Richie l’a toujours profondément adorée. Je pense qu’il était particulièrement heureux de ce résultat à Leipzig, parce que Luna est très spéciale à ses yeux - et aux miens aussi ! C’était formidable, un peu comme voir son enfant grandir. Et puis, elle a fait ça avec tellement de facilité !”, racontait la Suédoise Felicia Wallin à Studforlife quelques temps après la deuxième place de la talentueuse baie. “Luna est une jument très rigolote. Elle aime avoir autant d’attention que possible. Elle veut être la priorité de tout le monde. Elle est très proche de l’homme, adore passer du temps entourée d’humains, avoir des friandises, être brossée, mais elle n’aime pas tellement les autres chevaux.”

 Looping Luna, ici à Lanaken lors du championnat du monde des chevaux de sept ans. © Sportfot



Un poil moins dans la lumière que leur voisine, Caramba 92, Caracho 18 et Checker 80 n’en restent pas moins des recrues de premier ordre pour le triple vainqueur de la finale de la Coupe du monde. Âgé de douze ans, le premier cité est un hongre westphalien, passé un temps en France sous la selle de Cédric Bellanger, avant de rejoindre définitivement les écuries VW, pour Vogel et Will, en 2019. Comme Looping Luna, qui a effectué la quasi totalité de ses classes dans les écuries de Richard Vogel, sans pour autant que ce dernier ne soit soit son unique cavalier, le fils du bondissant Comme Il Faut 5 a déjà disputé des Grands Prix 4* sur sol européen et 5* au Mexique. Particulièrement à l’aise à 1,45 et 1,50m, il totalise pour l’heure seize victoires internationales. 

Caramba 92, compétitif fils de Comme Il Faut 5. © Sportfot

Chic, attachant et talentueux, Caracho est né chez la famille Ritters, notamment à l’origine de Carambole, grand artisan de certains des plus beaux résultats de Willem Greve, et de… United Touch S ! Champion de l’approbation du Holstein en 2014, le Holsteiner bai de onze ans semble en pleine éclosion. Très remarqué outre-Rhin depuis ses débuts, le fils de Cassilano et Stella IV, par Quick Star, a concrétisé une partie des espoirs fondés en lui en remportant le championnat de Leipzig, une épreuve à barrage à 1,50m disputée lors du CSI 5*-W organisé en janvier dernier. 

L'excellent et talentueux Caracho. © Sportfot

Checker, enfin, s’est pour l’heure montré plus discret. Le hongre de neuf ans a débuté sa carrière internationale sous la selle du Britannique Jason Smith avant de rejoindre Richard Vogel. Il aura ensuite surtout évolué avec Sophie Hinners, qui travaille avec l’Allemand et son compère David Will. Ce dernier avait d’ailleurs repris les rênes de l’alezan issu de Clarcon début 2023.  

Checker. © Sportfot



Si ces quatre montures suivent toutes le même chemin, c’est en raison du choix de leurs propriétaires, Andrea Sigrist-Murphy et son époux, Kevin Murphy, tous deux à la tête de la société helvète Horse Management. Toujours selon les informations de Spring-reiter.de, cette décision est liée à une volonté des Suisses de rapprocher leurs complices de leur résidence principale. “Bien sûr, je suis triste que notre coopération s’arrête. C’est dommage car ces chevaux me tiennent beaucoup à cœur. J’ai monté Looping Luna lors de ses premiers concours ; je la connais mieux que quiconque. Je suis très fier de ce que nous avons accompli. Toutefois, je suis très reconnaissant envers la famille Murphy et heureux d’avoir pu monter ces chevaux. Sans leur soutien et de telles montures, ma carrière serait certainement différente”, a commenté Richard Vogel auprès de nos confrères. Le jeune et talentueux cavalier pourra toujours compter, entre autres, sur United Touch, qui devrait d’ailleurs l’accompagner dans le Nebraska début avril, ainsi qu’Accoton PS, Cepano Baloubet, et Codex 28, tous en réussite en Floride ces dernières semaines.

Looping Luna en route pour décrocher son plus beau résultat en terminant deuxième du Grand Prix CSI 5*-W de Leipzig. © Leanjo de Koster/FEI

Pour Steve Guerdat, l’arrivée de ces quatre chevaux est évidemment une excellente nouvelle, d’autant plus qu’elle intervient dans un contexte qui lui est déjà particulièrement favorable. En effet, après un court passage à vide, coïncidant avec une étape de formation pour un grand nombre de chevaux de son piquet, le champion Suisse revient sur le devant de la scène tel un boulet de canon. Après avoir pris son temps avec quelques grands talents figurant dans ses écuries, le triple vainqueur de la finale de la Coupe du monde et ancien numéro un mondial récolte les fruits de son travail. La plus en vue de toutes les pépites du champion olympique de Londres, Dynamix de Bélhème, a une nouvelle fois signé une démonstration ce week-end, à Bois-le-Duc, terminant quatrième du temps fort dominical, quinze jours après empoché son premier Grand Prix 4* à Vejer de la Frontera. Si la belle cristallise les plus grands espoirs de Steve Guerdat à l’horizon Paris 2024, Double Jeu d’Honvault, Vénard de Cerisy, Is-Minka, Albfüehren's Maddox, Easy Star de Talma ou encore Quorail de Choizy, plus ou moins expérimentés à haut niveau, ne sont pas en reste. En somme, il faudra se méfier encore plus du jeune père de famille dans les mois et années à venir !

 Steve Guerdat et sa jument de tête, Dynamix de Bélhème. © Mélina Massias

Photo à la Une : Richard Vogel et Looping Luna à Wellington l’an dernier. © Sportfot