En mars dernier, Charlotte Bettendorf annonçait le départ de sa fidèle Nababette Z, partie vers de nouvelles aventures. Depuis fin octobre et une victoire en Grand Prix 3* à Opglabbeek, l’alezane n’était plus apparue sur la scène internationale. Fraîchement débarquée dans les écuries de l’actuel numéro trois mondial, Henrik von Eckermann, la jument de onze ans a retrouvé les terrains de compétitions la semaine dernière.
Bonne nouvelle pour le Suédois Henrik von Eckermann ! L’excellente Nababette Z, très compétitive sous la selle de la Luxembourgeoise Charlotte Bettendorf, a rejoint son piquet de chevaux. “Le plan est plutôt simple avec elle. Je ne la monte que depuis deux semaines”, confie le pilote. “Elle ira à Sopot le week-end prochain, puis aura deux semaines de repos, avant d’aller à Monaco. Ce sont les deux concours qui sont au programme pour elle, puis nous verrons comment les choses évoluent. Nous y allons étape par étape.” Rencontré à l’occasion du CSIO 5* de La Baule, début mai, le cavalier de quarante-et-un ans, confiait disposer de plusieurs montures prometteuses, encore en formation. L’arrivée de cette jument expérimentée constitue un atout de taille pour épauler les montures du champion olympique par équipe de Tokyo. Bien qu’elle n’ait encore jamais foulé de piste 5*, Nababette présente un palmarès bien garni.
Fille de Nabab de Rêve, comme son nom l’indique, et de Thursday, par Gasper, l’alezane de onze ans est née chez Louis Smeets, puis a été lancée sur la scène internationale par la Belge Stéphanie Jennen en juillet 2018, avant de rejoindre Charlotte Bettendorf, l’année suivante. Ensemble, les deux complices ont gravi les échelons et arpenté quelques beaux terrains de concours à travers l’Europe, jusqu’en CSI 4*. En une centaine de parcours disputés, la jument Zangersheide a participé à une Coupe des nations CSIO 3* (4+0) et s’est imposée à quatre reprises. En plus de nombreux classements, la paire s’est ainsi offert trois Grands Prix 2 et 3*, à Bonheiden ainsi qu’à Lierre et Opglabbeek. Plus vue sur les pistes internationales depuis fin octobre 2021, Nababette a repris du service le week-end dernier, avec son nouveau pilote, à l’occasion du CSI 4* d’Opglabbeek. Le néo-duo a d’abord concédé un parcours à quatre points, avant de se classer troisième d’une épreuve en deux phases à 1,40m. Début mars, l’alezane avait en effet quitté sa fidèle cavalière. “Au revoir mon amie, Nababette. Les mots ne peuvent décrire à quel point tu es spéciale pour moi”, avait alors déclaré l’amazone.
Un pedigree détonnant
Côté génétique, le pedigree de Nababette est pour le moins intéressant. Si l’on ne présente plus son père, Nabab de Rêve, sa lignée maternelle a de quoi surprendre. Sa mère, Thursday, est enregistrée à l’AES. Elle descend de Gasper, un fils du KWPN Jasper, vu jusqu’à 1,60m et de Bumble, une fille de Novilheiro un… Lusitanien ! D’ordinaire destinée au dressage, la race semble avoir des prédispositions pour le jumping puisque cet étalon s’est illustré sous la selle d’un certain John Whitaker, devenant le premier et seul représentant de son stud-book à se classer en Grands Prix internationaux de saut d’obstacles. Malgré ce cocktail détonnant, la génitrice de Nababette a produit six autres chevaux selon les données de Horsetelex. Tous ont évolué à 1,30m ou plus. Citons ainsi Enrique Blue et Ever So Clever Blue, deux propres frères nés en 2009 ayant évolué en Chine, ou Eleonore Blue, elle aussi fille de Mr Blue, et complice de la Belge Anouck de Proft dans ses années Juniors. Enfin, en 2016, Nababette a engendré l’étalon approuvé Fabulous Franky 1919 Z, un fils de For Pleasure.
Photo à la Une : Nababette Z et Charlotte Bettendorf à Valkenswaard. © Sportfot