Hermès*Ryan des Hayettes quitte la scène internationale sur une victoire
L’heure de la retraite a sonné pour Hermès*Ryan des Hayettes. Issu d’une très bonne souche maternelle, le minuscule alezan brûlé aura vécu de grandes heures sous la selle du Lorrain Simon Delestre, avec en point d’orgue une médaille de bronze européenne, acquise sur la mythique piste d’Aix-la-Chapelle, en 2015. En neuf années passées au plus haut niveau, le crack a récolté un véritable pactole financier et a surtout conquis de nombreux fans, par son talent et son cœur immense. À dix-sept ans, il est temps pour le Selle Français de profiter d’une nouvelle vie, loin des pistes de compétition.
“Il y a les champions et il y a Hermès Ryan : un crack parmi les cracks”, confiait Simon Delestre à GRANDPRIX.info en novembre 2021. À seize ans, et après une ultime victoire internationale, glanée sur l’étroite piste éphémère de Monaco le 1er juillet, le minuscule alezan quitte la scène internationale et ses tapis rouges pour profiter d’une retraite bien méritée, du haut de ses dix-sept ans.
“Difficile de trouver le meilleur moment, mais te voir quitter la scène internationale sur une ultime victoire me réjouit. Merci est le premier mot qui me vient à l’esprit pour tout ce que tu m’as permis de vivre. Ton envie, ton énergie, ton talent, la confiance que tu as su m’accorder, ont été sans faille. Les mots manqueront quoi qu’il arrive. Il est temps pour toi, après une dernière Marseillaise en ton honneur ce week-end, de prendre ta retraite sportive. Il est forcément très difficile pour moi d’imaginer la suite des concours sans toi, toi qui me suis depuis douze ans, dont neuf à haut niveau. Il y aura toujours un vide, un manque de ne plus t’avoir à mes côtés, toi qui étais capable de renverser n’importe quelle situation par ton talent hors norme. Quelle chance pour un cavalier de croiser un jour la route d’un génie comme toi ! Tu auras marqué les esprits, tant par ta personnalité que par ton talent. Le monde du jumping se souviendra longtemps de ton histoire atypique et de tes innombrables performances. Je voudrais remercier l’ensemble de mon équipe, ma famille, ma femme, mes co-propriétaires et tous ceux qui ont eu la chance de travailler avec Hermès Ryan, nous avons vécu parfois des situations difficiles mais la fin a toujours été heureuse. Je voudrais également saluer l’incontestable compétence de ma groom Audrey (Moranda, ndlr), toujours aux petits soins pour notre cheval, celle de son ostéopathe, Nicolas, de son maréchal ferrant, Christian et de son vétérinaire, Jérôme. Grâce à l’implication de chacun, Ryan a aujourd’hui encore un physique exceptionnel pour un cheval de dix-sept ans et un moral d’acier ! Tu es et resteras mon ami, mon binôme, mon confident, mon partenaire. Tu as vécu avec notre famille toutes les différentes étapes de ma vie, qui m’ont conduit à être qui je suis aujourd’hui. Nous t’organiserons une belle fête, pour que tout le monde puisse célébrer, une fois encore, la grandeur de ton talent et pour revivre tes plus belles performances. En attendant tu resteras aux écuries pour te faire choyer, avant de t’adapter à ta nouvelle vie au parc”, a écrit Simon Delestre sur ses réseaux sociaux, rendant un vibrant hommage à son complice de toujours.
Lancé en compétition à cinq ans par Maximilien Lermercier, Ryan des Hayettes, de son nom originel, a trouvé, dès l’année suivante, son cavalier, en la personne de Simon Delestre. Ensemble, tous deux ont gravi les échelons, amassé près de deux millions et demi d’euros et quinze victoires internationales. Difficile de résumer les performances du couple, qui a marqué de nombreuses personnes au fil des années. Le cœur, la générosité et le courage de Ryan auront été sans limite, si bien que l’alezan brûlé aura même franchi des obstacles plus gros que lui. Parmi ses plus belles réussites, ses trois victoires en Grands Prix Coupe du monde restent marquantes. En 2015, puis en 2021, six ans plus tard, le petit Selle Français a illuminé la piste de Vérone, tandis que celle de Lyon avait eu l’honneur de le voir briller dans son temps fort, en 2017. S’ajoute à cela un triomphe dans les Grands Prix 5* d’Anvers, en 2015, de Paris, en 2019, son doublé au Saut Hermès, en 2018 et 2019, et dans le Grand Prix secondaire du CSI 5*-W d’Amsterdam en 2019. Si l’aventure olympique de la paire franco-française aura été compliquée, à Rio, en 2016, l’année précédente aura été marquée par une médaille de bronze, acquise lors des championnats d’Europe Longines, organisés dans le mythique temple d’Aix-la-Chapelle.
Fils de Hugo Gesmeray et Ryonne des Hayettes, une fille de l’Anglo-Arabe Ryon d’Anzex, Ryan a fait les belles heures de son élevage. Meilleur descendant de sa mère, le microscopique hongre est également le frère utérin d’Orson des Hayettes (ISO 166, CS, Mozart des Hayettes), Rolex des Hayettes (ISO 148, sBs, Papillon Rouge), Fiona des Hayettes (Lord des Hayettes) ou encore Melody des Hayettes (ISO 148, Mozart des Hayettes). Esther (Lugano van la Roche), la troisième mère de Ryan, a également engendré Ravel des Hayettes (Mozart des Hayettes), vu jusqu’en Grands Prix 3* et vainqueur du temps fort du CSI 2* de Sancourt en 2013, tandis que les sœurs de Ryan commencent à faire leurs preuves à l’élevage. Ainsi, Bulgarie et Bugatti de Carva ont été créditées d’indice de performance de 151 et 145 et Goldeneye de Jarsay de 127. Mais, indéniablement, Ryan restera la tête de file de sa lignée maternelle.
Photo à la Une : Ryan des Hayettes en passe de remporter son deuxième Grand Prix au Saut Hermès. © Scoopdyga