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Martin Fuchs sacré nouveau roi de Windsor, tandis qu’Edwina Tops-Alexander s’envole à Madrid

Edwina et Fellow Castlefield
dimanche 14 mai 2023 Mélina Massias

Fellow Castlefield et Conner Jei ont signé un retour remarqué en Grand Prix 5*. Le premier, engagé à Madrid sous la selle d’Edwina Tops-Alexander, n’avait plus affronté ce niveau d’épreuve depuis neuf mois. Preuve qu’il n’a rien perdu de sa superbe, le bai s’est imposé en signant… le seul et unique sans-faute de l’après-midi, se payant ainsi le luxe de ne pas disputer de barrage ! Le complice de Martin Fuchs, lui, a fait de Windsor son terrain de jeu. Délicat, mais pétri de qualités, le petit-fils de Casall a enregistré son troisième succès à ce niveau.

Les deux mains posées sur sa bouche, Edwina Tops-Alexander a mis un moment à prendre conscience de sa victoire, dimanche 14 mai à Madrid. Support d’une étape du Longines Global Champions Tour (LGCT), la vaste piste espagnole a offert au public un nouveau dénouement spectaculaire, deux ans après le duel ayant opposé Olivier Robert à Scott Brash. Cette fois, et même si Andreas Schou a tout tenté pour essayer de s’ouvrir, lui aussi, les portes du barrage, l’amazone Australienne s’est envolée vers la première place en signant le seul et unique parcours exempt de toute faute de la journée, grâce à son génial Fellow Castlefield, né Fellow Liefhebber. Avec ce clear round, ô combien difficile à exécuter cette après-midi, le KWPN de treize ans, fils du Selle Français Je t’Aime Flamenco, a permis à sa cavalière de renouer avec le succès en Grand Prix 5*, quatre et demi après son dernier triomphe à ce niveau, en décembre 2018, à Prague.

Edwina Tops-Alexander et Fellow Castlefield. © Stefano Grasso / LGCT

“Je ne m’attendais absolument pas à rester seule en tête jusqu’au bout. Je ne savais même pas que j’étais la seule sans-faute ! Je pensais qu’il y en avait un ou deux avant moi. J’étais tellement concentrée sur ce que j’avais à faire que j’ai bien failli ne pas réussir à aborder le premier ! J’ai dû ajouter une foulée et je me suis ensuite beaucoup inquiétée du temps. Fellow Castlefield n’est pas le plus rapide, donc je dois vraiment penser à cela. Je pensais qu’il y aurait un barrage. C’était déjà arrivé il y a quelques années à Monaco. Le parcours était difficile aujourd’hui”, a réagi la souriante quadra. Cela faisait longtemps que je n’avais plus gagné à ce niveau. Il était temps ! La rapidité à laquelle les choses peuvent changer est impressionnante. Mon cheval est en super forme ; il disputait son premier Grand Prix depuis août dernier. Nous avions vraiment ciblé cet événement.”

Le sourire de la reine du jour à Madrid. © Jorge Cunha / LGCT



Né chez la famille Liefhebber, aux Pays-Bas, Fellow Castlefield a connu ses premiers succès sous la selle de l’Irlandaise Susan Fitzpatrick, se montrant notamment à son avantage en Coupes des nations 3*. Passé aux rênes d’Edwina Tops-Alexander en mai 2021, le bai avait déjà frôlé la victoire au plus haut niveau à plusieurs reprises, comme à Stockholm et Valkenswaard, en 2021, où il avait terminé deux et troisième. Cette fois a été la bonne, et les questions techniques posées par Javier Tenor n’ont pas semblé lui poser le moindre problème. De quoi conquérir son premier Grand Prix 5* avec style !
Les vainqueurs du jour en action. © Stefano Grasso / LGCT

Derrière la paire australienne, quatre duos, sur les quarante au départ, sont tout de même parvenus à laisser toutes les barres sur les taquets. Malheureusement pour eux, le chronomètre n’a pas joué en leur faveur. Deuxième, Andreas Schou a tenté de franchir les cellules à l’heure, déployant l’immense amplitude de son fabuleux Darc de Lux, de retour aux affaires après sa prestation magistrale lors de la finale de la Coupe du monde Longines d’Omaha, mais cela n’a pas payé. Sanctionné d’un point, le Danois avait pourtant le sourire en caressant des deux mains l’encolure de son étalon. À n’en pas douter, ces deux-là sont dans la forme de leur vie et devraient encore faire parler d’eux dans les prochains mois. Et pourquoi pas à Milan ?

L'impeccable Darc de Lux et son cavalier, Andreas Schou. © Stefano Grasso / LGCT

Juste derrière, Jur Vrieling n’a pas démérité. Victime d’une chute sans gravité dans le Nebraska, le Néerlandais a, lui aussi, écopé d’un point de temps dépassé, mais s’est montré un poil plus lent sur son puissant Long John Silver 3. Le Batave a ainsi devancé deux pilote à trois points : Philipp Schulze Topphoff sur le très régulier Clemens de la Lande, déjà à son avantage cet hiver et pas plus tard que la semaine passée du côté de Mannheim, ainsi qu’Omer Karaevli, qui misait sur Maurice, tout bon fils de Thunder van de Zuuthoeve.

Long John Silver 3 et Jur Vrieling. © Stefano Grasso / LGCT

Les résultats complets ici.



Les jardins du roi sacrent le prince Martin

Quelques minutes avant le dénouement du Grand Prix du LGCT de Madrid, un affrontement au sommet s’est déroulé du côté de Windsor, pour l’un des plus prestigieux événements de la saison. Face à face, Martin Fuchs et Ben Maher se sont défiés, associés à leurs exceptionnels Conner 70 et Explosion W, ce dernier effectuant son grand retour au plus haut niveau, tout comme son cavalier, blessé à l’épaule quelques mois plus tôt. Finalement, le prince Martin, déjà à pareille fête avec son tempétueux fils de Connor à Saint Gall l’an dernier et Dinard la saison précédente, a été plus fort, grâce à un barrage achevé en 33”37, contre 33”77 pour les champions olympiques de Tokyo. 

Martin Fuchs et son impressionnant Conner Jei. © Peter Nixon / Royal Windsor Horse Show

“Conner a été fantastique aujourd’hui”, s’est réjoui l’heureux lauréat. “Il est de retour après une pause assez longue depuis Genève, puisqu’il avait participé à pas mal de concours l’an dernier. Nous lui avons accordé du repos le temps de la saison indoor. Pour être franc, il n’était pas très facile lors des derniers concours où je l’ai monté, alors j’ai cherché des conseils sur les choses que je pouvais faire différemment et comment je pouvais l’aider à retrouver son meilleur niveau. J’ai appelé mon oncle, Markus Fuchs, et il l’a monté trois fois par semaine. J’ai vraiment de la chance d’avoir son soutien.” Possiblement l’un des chevaux les plus difficiles à avoir croisé la route de l’actuel quatrième meilleur cavalier du monde, le bai brun est indéniablement l’un des plus talentueux.

Sortie de piste pour Connor Jei, Martin Fuchs et leur ange-gardien, Sean Vard. © Ashley Neuhof / Royal Windsor Horse Show



Que dire alors d’Explosion W ? En gageant que l’immense alezan tienne la distance et puisse s’aligner au départ des Jeux olympiques de Paris 2024, dans à peine plus d’un an, il pourrait offrir au sport l’un des plus beaux duels de l’histoire, face au stratosphérique King Edward Ress. Avant d’en arriver là, Ben Maher peut légitimement savourer sa deuxième place du jour. “Je suis très heureux. Explosion a sauté de façon incroyable. Il a été arrêté huit ou neuf mois et a simplement effectué deux petites épreuves la semaine dernière. Alors, venir ici de cette façon, et performer de la sorte dans un Grand Prix Rolex ne peut que me rendre fier de toute l’équipe qui a œuvré pour son retour. Je pense que je n’aurais rien pu faire de plus. Aujourd’hui, Martin était le meilleur cavalier et j’ai dû me contenter de la deuxième place.”

Ben Maher et Explosion W, de retour au sommet. © Ashley Neuhof / Royal Windsor Horse Show

Premier à tenter sa chance au barrage, Bertram Allen a finalement terminé troisième, en selle sur son généreux Pacino Amiro. Aux commandes d’Elektric Blue P et Cassius Clay VDV, Max Kühner et Roger-Yves Bost ont été les deux autres duos à trouver les clefs du double zéro dans ce Grand Prix ayant réuni trente-deux couples.

Les résultats complets ici.

Photo à la Une : La joie d'Edwina Tops-Alexander en sortie de piste. © Jorge Cunha / LGCT