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Portée par Michael Pender et HHS Calais, l’Irlande écrit son histoire à Rome

Pender Calais
vendredi 26 mai 2023 Mélina Massias (avec communiqué)

L’Irlande, dont les individualités sont souvent si fortes, s’est unie pour écrire une partie de son histoire sur la splendide place de Sienne, en Italie. Grâce à un triple zéro signé Michael Pender et HHS Calais, l’île d’Emeraude a planté pour la première fois son drapeau en terres italiennes. Pour ce faire, il a fallu batailler face aux locaux, engagés dans un barrage qui avait un goût de revanche pour les hommes de Michael Blake, battus sur leurs terres, dans un scénario quasiment identique, en 2016. Rapides, les Bleus, sacrés en 2022, ont complété le trio de tête.

Historique. En quatre-vingt-dix-sept ans d’histoire, jamais l’Irlande n’avait remporté la Coupe des nations du CSIO 5* de Rome. Vendredi 26 juin, grâce notamment à Michael Pender et son exceptionnel HHS Calais, le couple en forme du moment et véritables locomotives de leur escouade aujourd’hui, les hommes de Michael Blake ont réparé l’anomalie. Triple zéro, les deux complices ont permis aux leurs de doubler l’Italie, particulièrement en forme face à son public, nombreux et bruyant, dans un duel face au chronomètre aux allures de revanche.

“Lorsque le barrage s’est décidé, nous savions que nous avions Mikey Pender et qu’il faudrait un parcours incroyable pour le battre”, a lancé Michael Blake, heureux du triomphe de son collectif, savamment composé. “Nous comptions sur Denis (Lynch, ndlr) et trois jeunes issus de la Rolex Young Riders Academy, qui est une initiative fantastique. L’Irlande prend ce programme très au sérieux et apprécions à sa juste valeur le soutien qu’il offre aux cavaliers. On peut avoir du talent, on peut avoir les chevaux, mais il faut de l’expertise pour tout assembler ensemble. Je suis incroyablement fier d’eux tous. C’était un match en deux mi-temps, et la seconde était la nôtre !”

L'équipe irlandaise victorieuse pour la première fois à Rome. © Sportfot 



Aux rênes de l’imposant Vistogrand, déjà au départ de plusieurs Grand Prix 5* la saison dernière avec Shane Breen alors qu’il avait seulement neuf ans, Denis Lynch a lui aussi dû endosser une dose de pression importante. Alors que la troisième rotation de la seconde manche touchait à sa fin, six des huit équipes encore en lice étaient à égalité de points, avec huit unités au compteur ! L’Irlandais et son étalon, sortie de piste avec une faute lors de l’acte initial, ont tenu bon, pour s’offrir un duel face à l’Italie, seule autre nation parvenue à rester sur un score de deux fautes. “Il faut rendre crédit à Uliano (Vezzani, le chef de piste, ndlr). Je trouve qu’il a construit un super parcours. Beaucoup de personnes ne s’en souviennent peut-être pas, mais en 2016, à Dublin, l’Italie nous a battu au barrage. Alors, aujourd’hui était une bonne journée pour nous ! Nous sommes venus ici avec un plan solide et je suis très reconnaissant envers mon cheval et Michael (Blake, ndlr), de m’avoir fait confiance aujourd’hui. C’est un immense plaisir de monter aux côtés de ces jeunes garçons qui ont été exceptionnels aujourd’hui, en particulier Mikey (Pender, ndlr) au barrage. Il a monté aux petits oignons et je pense que tous les chevaux ont superbement bien sauté”, a commenté Denis Lynch, qui remettra son titre en jeu, dimanche, dans le Grand Prix de ce CSIO 5*.

Le poing rageur de Michael Pender après son triple sans-faute. © Sportfot 

Décrit par beaucoup comme un véritable génie, le discret et presque introverti Michael Pender a, une fois encore, prouvé que ses nerfs sont faits d’acier, et que le couple qu’il forme avec son immense bai, dont la mère ne dépasse pas le mètre cinquante-cinq, est l’un des plus solides du moment. Lauréats des Grands Prix 5* de Valkenswaard, Riyad, 3* de Vilamoura et 4* de Vejer de la Frontera à deux reprises, le tout en moins d’un an, ces deux-là ne cessent de faire parler d’eux, pour le plus grand bonheur de Marion Hughes, propriétaire de Calais, et Tom Brennan, jamais bien loin de la pépite née dans ses prés, voilà douze ans. “Je suis vraiment chanceux d’avoir un cheval si fantastique. Il a été brillant lors des deux premiers tours, et encore mieux au barrage”, s’est réjoui celui qui est surnommé “magique Mikey” au pays. “Merci à tout le monde au sein de Hughes Horses de conserver ce cheval pour moi. Il est là depuis qu’il a trois ans et a été formé dans les écuries depuis toujours. J’ai de la chance d’être encore son cavalier. Merci aussi à Michael (Blake, ndlr) de m’avoir donné la chance de monter aujourd’hui. Nous allons faire la fête ce soir !”
L'atypique mais ultra talentueux Calais. © Sportfot 

Aux côtés de Denis Lynch et Michael Pender, Jack Ryan et Michael G Duffy ont aussi rempli leur rôle. Le premier, juché sur le tout bon BBS McGregor, a connu une journée sans, avec douze puis quatre points, tandis que son compatriote, aux commandes du fort plaisant Clitschko 17, a d’abord échappé une faute, avant de rectifier le tir ensuite. 

Michael G Duffy et le plaisant Clitschko 17. © Sportfot



Trois autres doubles sans-faute seulement

En première manche, les clear round se sont élevés au nombre de douze. En seconde, ils n’étaient plus que huit à trouver toutes les clefs du tracé imaginé par le maestro italien, Uliano Vezzani, dont le vertical de palanque numéro trois, placé de telle sorte qu’il formait le corps d’un attelage, a donné du fil à retordre à nombre de cavaliers, plusieurs couples des plus aguerris ayant essuyé des refus sur ce profil atypique et peu appétant. Au rang des très belles prestations, celle de Michael Pender, non pas double mais triple sans-faute, mais aussi Wilma Hellström, magistrale avec sa très talentueuse Cicci BJN, dont un portrait sera à retrouver prochainement sur Studforlife, le vétéran John Whitaker, tout en maîtrise avec son pourtant sensible Unick du Francport et Giampiero Garofalo, qui a régalé les foules sous le soleil brûlant de Rome avec Max Van Lentz Schrans, un fils de l’excellent Untouched, également à l’origine du démonstratif United Touch S. Alors qu’il a revêtu ses fers pour courir sur l’immense écrin de verdure de la Place de Sienne, l’étalon de Richard Vogel s’est montré un poil moins souverain que cet hiver, mais confirme les qualités de reproducteur de son père. 

L'impeccable Cicci BJN. © Sportfot

Au-delà de la performance de ses leaders du jourchampion d’Italie en titre, la Squadra Azzura a enregistré de bonnes copies, signées Antonio Maria Garofalo et Conquestador (4+0), toujours à leur avantage en Coupes des nations, comme l’an passé à La Baule, ainsi que Francesca Ciriesi et Cape Coral (0+4). Choisie pour défier l’Irlande, la paire féminine a rapidement buté, balayant tout espoir de victoire. Quatrième soldat aligné par Marco Porro, Emanuele Gaudiano a totalisé seize points, quatre en première manche puis douze ans la suivante, avec le chic Crack Balou. 

Le geste plein de sens de Giampiero Garofalo. © Sportfot



Quatre équipes à douze points

Derrière, quatre collectifs ont totalisé douze points. Parmi eux, la France, la Suède, l’Allemagne et les Pays-Bas, départagés dans cet ordre grâce à leur chronomètre cumulé. Les Tricolores, lauréats de cette Coupe des nations 5* l’an dernier, misaient sur Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper (4+0), Grégory Cottard et sa Bibici (0+8), Marc Dilasser et Arioto*du Gesvres (8+4) ainsi que Kevin Staut et Visconti du Telman (0+4). Un peu moins rapide, la Suède d’Henrik Ankarcrona s’est appuyée sur ses deux reines, Wilma et Cicci, tandis que le score du roi Henrik n’a pas compté en première manche (!) avec Iliana (8+4). Cinquième, l’Allemagne n’a pas eu assez des parcours parfaits d’André Thieme et Chakaria (née Carelia) en première manche, puis de ceux de Daniel Deusser, aux rênes de Killer Queen, et Jana Wargers aux commandes de Limbridge en seconde. Même constat pour les Pays-Bas, sixièmes avec trois sans-faute sur huit parcours, un rang au-dessus de la Belgique et deux devant la Grande-Bretagne, en difficulté après l’abandon de Matthew Sampson lors de son second parcours, bien compliqué pour sa bouillonnante Ebolensky, qui avait visiblement suffisamment donné lors de son premier passage. Enfin, huit et neuvième, le Brésil et la Suisse n’ont pas été invités pour la deuxième mi-temps de ce match hautement passionnant. 

Une vraie caresse pour Bibici. © Sportfot

Photo à la Une : La joie de Michael Pender et HHS Calais, une nouvelle fois insubmersibles. © Sportfot