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Après Aix-la-Chapelle, Gerrit Nieberg et Ben 431 s’offrent Hambourg

Nieberg Ben Aix
Sport samedi 20 mai 2023 Mélina Massias

Si certains doutaient encore de la capacité de Gerrit Nieberg et Ben 431 à vaincre les Grands Prix les plus relevés de la planète, leur victoire dans le Grand Prix 5* de Hambourg est la meilleure des réponses. Mettant toute son énergie au service de son pilote, le fils de Sylvain a survolé la piste de Klein Flottbek, qui accueillera, dimanche, son traditionnel et mythique Derby. Après Aix-la-Chapelle, la paire allemande s’affirme définitivement comme taillée pour les grandes pistes en herbe. Derrière, Ben Maher est bel et bien de retour, que ce soit avec Explosion ou ici en compagnie de Dallas Vegas Batilly. Au troisième rang, si HHS Calais, absent, ne s’est pas offert un énième Grand Prix, sur cette piste qui lui avait tant réussi l’an dernier, l’Irlande était bien représentée, grâce à Michael Duffy et la brillante Che Fantastica.

Une immense piste en herbe, un terrain historique, un public de connaisseurs. À peu de choses près, le tableau proposé par le sublime écrin d’Hambourg ressemble fortement à celui d’Aix-la-Chapelle, temple des sports équestres. Samedi 20 mai, alors que le concours vole désormais de ses propres ailes depuis son retrait de la lucrative série du Longines Global Champions Tour, Gerrit Nieberg et son Ben 431 n’ont laissé aucune chance à leurs concurrents, un peu comme ils l’avaient fait à la Soers. Avalant les obstacles les uns après les autres, presque à la façon d’un Pur-Sang à Auteuil, le généreux bai n’a pas perdu le moindre centièmes au-dessus des barres, ni au sol, pour conclure sa course sans la moindre faute et avec un chronomètre de 46”63. 

Les terrains en herbe sont décidemment le terrain de jeu favori de Gerrit Nieberg et son Ben 431. © Sportfot

Né chez Christa Mikulski, le très motivé Ben semble, de prime abord, affiché un pedigree peu commun. Son père, Sylvain (né Balou 400), qui a évolué à haut niveau, compte à peine une poignée de descendants sur la base de données Horsetelex. Sa mère, Quipolly, dont la carrière sportive s’est arrêtée à 1,30m, est une fille de Quincy Jones (né R-Max). Mais derrière ce petit monde, se trouvent Baloubet du Rouet, côté paternel, et Quidam de Revel, le sire à l’origine de Quincy Jones. Plus de quatre ans après l’avoir rencontré, Gerrit Nieberg a réussi à dompter toute l’énergie de son Westphalien, pour en tirer toute la quintessence. Géré au millimètre, le bai, qui lui avait d’abord permis de se révéler au grand jour lors de la finale de la Coupe du monde Longines de Leipzig avant de triompher en maître au cœur du stade équestre de la Soers, en a sans doute surpris encore plus d’un du côté de Klein Flottbek.

Après un Grand Prix plus difficile à Madrid, Ben et Gerrit ont relevé la barre sur leurs terres. © Sportfot



Ben Maher, bel et bien de retour

Alors que le traditionnel Derby d’Hambourg, prévu dimanche en Allemagne, pourrait bien être apprécié par un nombre record de spectateurs, Ben Maher, lui, en a profité pour confirmer à ses rivaux son retour en (très) grande forme. Déjà deuxième dans les jardins du roi Charles III la semaine passée à Windsor, le Britannique s’est de nouveau incliné dans un Grand Prix 5*. Absent de longues semaines en raison d’une blessure à l’épaule, le champion olympique de Tokyo avait cette fois laissé son surnaturel Explosion W et misait sur une Selle Français destinée à briller : Dallas Vegas Batilly. L’ancienne complice de Nicolas Delmotte, dont le lancement dans le grand bain a été accélérée en fin d’année dernière lors de sa vente à Charlotte Rossetter et Pamela Wright, enchaîne les résultats avec le plus grand sérieux. Déjà à son avantage dans le Grand Prix 5* de Genève, début décembre, la fille de Cap Kennedy s’était imposée dans un Grand Prix 4* à Wellington, fin janvier, avant d’observer une pause forcée. De retour depuis le début du mois, et la voilà déjà (presque) en haut de l’affiche, de quoi rêver de grandes choses pour la suite.

Dallas Vegas Batilly à Wellington il y a quelques mois. © Sportfot

Si les 47”22 de Ben Maher et Dallas Vegas Batilly n’étaient pas si loin du temps enregistré par les lauréats, le chronomètre de Michael Duffy était un peu moins rapide. L’Irlandais, qui présentait sa très belle recrue hivernale Che Fantastica, parfaitement à son aise sur cette immense piste verte, a joué placer dans un barrage hautement délicat. Double zéro, la paire s’est délectée d’une très convaincante troisième place, après avoir disputé… deux échéances internationales ensemble !

Philipp Weishaupt frôle l’exploit

Dernier double clear round de l’après-midi, Nicolas Pizzaro a enregistré une sacrée performance aux rênes de sa fidèle Pia Contra, qui n’était jusque-là apparue sur le Vieux Continent qu’à l’occasion de deux CSI 4* courus l’été dernier. Visiblement, l’air d’outre Rhin a plu à la fille de Conthargos, qui, face à une concurrence relevée, a signé le plus beau résultat individuel de sa carrière.

Pia Contra au Canada. © Sportfot

Au cinquième rang, Philipp Weishaupt a bien failli rafler la mise, en compagnie d’un certain Coby 8. Son père, Contagio, est peut-être l’un des étalons les plus sous-cotés du moment, lui qui peut se targuer, parmi une production restreinte, d’être à l’origine du bai, mais aussi de Contagious, l’alezan de McLain Ward. Plus rapide que Gerrit Nieberg pour franchir les cellules de la ligne d’arrivée, le soldat de Ludger Beerbaum, tout juste de retour de blessure après s’être blessé le pied lors d’une balade en forêt avec son chien, aurait bien pu empocher la mise. L’histoire aurait été des plus rigolote, Contagio ayant été le fidèle partenaire sportif de… Gerrit Nieberg !

Sixième, Martin Fuchs n’est, lui non plus, pas passé loin d’un coup de tonnerre. De fait, son partenaire du jour, Commissar Pezi, pépite de l’écurie Fuchs, était aligné au départ de son tout premier Grand Prix 5*. Si une barre poussée à terre lors de la finale au chronomètre l’a privé d’une place dans le trio de tête, tous les espoirs sont permis pour l’avenir. Derrière le Suisse, Sandra Auffarth a emmené un tir groupé allemand. L’habituelle complétiste ne s’est pas démontée, tentant crânement sa chance avec la complicité de Quirici H, pour son… premier Grand Prix 5* ! Après les exploits pluridisciplinaires de ses compatriotes et homologues Ingrid Klimke et Michael Jung, la multi-médaillée est bien décidée à rivaliser.

Sandra Auffarth et sa star du jumping. © Sportfot

Les résultats complets ici.

Photo à la Une : Ben 431 et son cavalier à Aix-la-Chapelle. © Mélina Massias

Tous les parcours du CHI d’Hambourg sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.