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“Nous croyons beaucoup en Dallas Vegas Batilly pour l'avenir”, Nicolas Delmotte (1/2)

Interviews mercredi 3 août 2022 Mélina Massias

Vainqueur de deux Grands Prix 5* l’année dernière avec son fidèle Urvoso du Roch, qui l’a également accompagné dans sa première aventure olympique, Nicolas Delmotte s’attache désormais à poursuivre la formation de quelques chevaux prometteurs. Parmi eux, et autour des tout bon Citadin du Chatellier et Ilex VP, se trouve une certaine Dallas Vegas Batilly, sur laquelle il espère compter d’abord pour les Européens de Milan en 2023, puis surtout pour les Jeux de Paris en 2024. Discrètement, et sans jamais faire de vague, le sympathique Nordiste poursuit sa route, toujours bien entouré par ses propriétaires, ses montures, mais aussi son associé dans de nombreux projets, Laurent Guillet. Entre son piquet de chevaux actuel, sa première expérience olympique, son passif d’éleveur mais aussi le bien-être animal, le jeune quadragénaire n’a éludé aucune question. Premier volet d’un entretien en deux épisodes.

Vous êtes venus à Dinard avec cinq montures. Quels étaient vos objectifs avant cet événement ?

J’ai choisi de courir le Derby avec Denerys du Monceau (SF, L’Arc de Triomphe x Rox de la Touche), une jument compétitive, déjà classée deuxième dans une épreuve du même type à La Baule (à Dinard, la baie de neuf ans a concédé deux fautes, ndlr). J’aime beaucoup les Derbies, que je trouve très agréables à monter. Ilex VP (BWP, Diamant de Semilly x Darco) sautera lui le Grand Prix 5*. Hier (entretien réalisé samedi 30 juillet, ndlr), il était septième de l’épreuve majeure de la journée. Il a très bien sauté et est en forme. C’est donc de bon augure pour dimanche (la paire n’a finalement laissé échapper qu’une petite faute dans une épreuve relevée, ndlr). Citadin du Chatelier (SF, L’Arc de Triomphe x Diamant de Semilly), qui est aussi très compétitif et gagne souvent, s’est imposé le premier jour et a terminé cinquième hier. Je suis content de lui ; il a bien sauté.

À quoi destinez-vous ce cheval de dix ans, qui semble progresser de jour en jour ? Pourrait-il être un candidat sérieux pour disputer des Grands Prix 5* ?

J’ai déjà commencé à l’engager dans des Grands Prix 4*, comme à Bourg-en-Bresse, où il s’est classé huitième. Il est très respectueux. Pour cette raison, j’alterne entre des épreuves plus petites et plus importantes. Le but reste quand même de sauter des Grands Prix 4 et 5* avec lui.

L'excellent Citadin du Chatellier. © Mélina Massias

Il y a un peu moins d’un an, votre complice Urvoso du Roch (SF, Nervoso x Grand d’Escla) a été vendu au jeune irlandais Tom Wachman, disciple de Cian O’Connor. Dans quelle mesure son départ a-t-il modifié vos plans ?

Après la vente d’Urvoso, je pouvais encore compter sur des chevaux compétitifs, comme Ilex, Citadin ou Dallas (Vegas Batilly, SF, Cap Kennedy x L’Arc de Triomphe) qui commence à prendre la relève. C’est une jument en laquelle nous croyons beaucoup pour l’avenir. En termes d’organisation, j’ai suivi mon programme habituel, en débutant ma saison de concours à Oliva, puis en enchaînant sur d’autres événements. J’ai régulièrement des nouvelles d’Urvoso, et je reçois de temps en temps des vidéos de ses parcours. Il s’est rendu en Floride cet hiver, puis est revenu en Europe ces derniers mois. Tout se passe bien et tout le monde est très content.

Ilex VP, ici dans la Coupe des nations d'Aix-la-Chapelle. © Mélina Massias

“Nous avons beaucoup de jeunes chevaux”

Justement, vous vous attachez à former la relève. Outre Citadin et Ilex, qui disputent le 5* ce week-end, vous pouvez compter sur trois bonnes juments de neuf ans : Denerys du Montceau, Dallas Vegas Batilly et Rachel (OES, Cassuci x Agrpoint Cannizzaro). Comment avez-vous croisé leur route ?

J’ai acheté Denerys lorsqu’elle avait sept ans et ai récupéré Dallas au même âge, à Oliva. Rachel, qui est aussi une très, très bonne jument que j’ai en copropriété avec Laurent Guillet, comme beaucoup d’autres chevaux, m’a rejoint l’année dernière. Ces chevaux-là vont alterner entre des épreuves 2 et 4*. Ce sont des montures en devenir, mais, lorsqu’on vient de les récupérer, il y a toujours un travail de formation à effectuer.

Dans votre piquet de jeunes chevaux, qui compte notamment Ira-t-Elle des 7 Vallons (sBs, Comme Il Faut 5 x Calvaro Z) et Polisson van T&L (BWP, Lavallino Ter Klomp x Toulon), vus à plusieurs reprises sur les pistes internationales cette saison, certains vous semblent-ils sortir du lot ?

Nous avons beaucoup de jeunes chevaux. Certains, qui m’appartiennent, ne sont d’ailleurs pas sous ma selle et montés par d’autres cavaliers. C’est le cas par exemple d’Athena (Hann, Diacontinus x Landadel), la jument qui a terminé quatrième du Grand Prix des sept ans avec Mégane (Moissonnier, ndlr). Elle nous appartient à Laurent Guillet, Emmanuel Porté et moi. Nous avons pas mal de sept ans, mais nous ne pouvons pas encore dire lequel se démarquera. Certains seront forcément destinés au commerce, mais nous en avons quelques-uns qui sont intéressants.

Polisson van T&L, sept ans. © Mélina Massias

À quoi va ressembler la suite de votre programme ?

J’ai emmené quelques chevaux au Grand National du Touquet, afin de poursuivre leur formation. Ensuite, je me rendrai au CSI 3* de Deauville Classic avec Dallas, afin de continuer sa montée en puissance vers le haut niveau. Suivra Valence, puis les événements de Saint-Tropez au mois de septembre, pour les CSI 4 et 5*.

“Darmani van’t Heike est vraiment le plus heureux”

Votre fidèle Darmani van’t Heike (BWP, Grandeur x Voltaire), dix-neuf ans, avec qui vous avez engrangé pléthore de résultats, ne concourt plus depuis fin 2019. Comment se porte-t-il ?

Darmani est à la retraite. Malheureusement, avec le Covid, il n’y avait plus de compétitions. Il avait alors seize ans, et nous aurions dû le remettre en route à dix-sept ans. Il était tellement performant et avait tant donné que nous avons préféré l’arrêter plutôt que de prolonger l’aventure. Il est toujours à l’écurie, où il a toujours son box. Il est monté un jour sur deux et va au paddock quotidiennement. C’est vraiment le plus heureux !

Darmani van't Heike, ici à La Baule en 2018. © Sportfot

Vous collaborez étroitement avec Laurent Guillet. Quelle forme prend votre partenariat ?

Cela fait six ou sept ans que nous travaillons ensemble avec Laurent. Au début, j’ai acheté des chevaux, mes propriétaires ont également investi dans quelques chevaux provenant de ses écuries, dont Urvoso. Nous avons ensuite investi dans des montures ensemble, et nous en avons désormais plusieurs en copropriété. C’est le cas de Rachel, Athena, Baladin des Matis (SF, Paddock du Plessis x Trésor de Cheux), Polisson, le sept ans qui est avec moi ce week-end, etc. En formant de nombreux chevaux, cela nous permet de faire émerger quelques très bons éléments.

Après la vente d’Urvoso, Marie-Claudine Morlion, qui en était propriétaire et fait partie de vos fidèles soutiens, a-t-elle l’ambition d’investir dans d’autres recrues ?

Elle est propriétaire de Citadin et a acheté une très bonne six ans (Vigonza RC, MIPAFF, Vigo d’Arsouilles x Flamenco de Semilly, ndlr), qui en prendra sept l’année prochaine. C’est une jument que nous devons encore former. Ensuite, je pense que Marie-Claudine serait prête à investir dans un autre cheval. Si j’en repère un qui se montre intéressant et qui me plait, nous en discuterons. En tout cas, elle est toujours aussi passionnée !

Marie-Claudine Morlion aux côtés d'Urvoso du Roch, lors des Masters de Chantilly 2021. © Mélina Massias

La deuxième partie de cet entretien est disponible ici. 

Photo à la Une : Nicolas Delmotte et Dallas Vegas Batilly dans le Grand Prix 3* de Dinard. © Mélina Massias