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Récap’ : le comeback d'un couple champion olympique, Wathelet retrouve ses cracks et une nouvelle recrue pour Ehning

Ben Maher Explosion W
jeudi 11 mai 2023 Mélina Massias

Ces dernières semaines, de multiples cavaliers et chevaux ont fait leurs retours, en selle ou sur les terrains de concours. C’est notamment le cas d’un couple pas tout à fait comme les autres, puisqu’il a été sacré champion olympique en 2021 ! De leur côté, Luciana Diniz et Olivier Guillon semblent en bonne voie pour recouvrer toutes leurs capacités en selle, tandis que Grégory Wathelet a remis en route trois montures de premier plan en avril et que Yuri Mansur a retrouvé son charismatique QH Alfons Santo Antonio. La crack Cheppetta, elle, a amorcé un nouveau virage dans sa vie. Marcus Ehning et Paris Sellon s’équipent, tout comme Eoin McMahon, à qui Ludger Beerbaum accorde toute confiance. Récap’ des faits marquants de ces derniers jours.

Cela n’a pas échappé aux yeux des observateurs : Ben Maher est de retour en concours ! Un peu plus de trois mois après une chute, survenue lors d’une épreuve disputée à Wellington, ayant engendré une blessure à l’épaule, le champion olympique de Tokyo a regagné l’Europe et retrouvé ses pépites sur les pistes. Blessé à l’épaule, le Britannique a progressivement repris une activité physique, avant de s’élancer sur ses premiers parcours. Présente à Opglabbeek, la nouvelle égérie de la maison Hermès n’a pas été le seul à faire un comeback attendu, puisque le bien nommé Explosion W a aussi renfilé son habit de lumière. Subitement disparu des écrans radars après le CSI 5* de Genève, en décembre 2021, l’alezan par Chacco-Blue a connu une saison 2022 très légère, ne disputant que… trois événements internationaux. Au cours de ses rares apparitions, le hongre, désormais âgé de quatorze ans avait toutefois signé deux bonnes performances, terminant d’abord quatrième de l’étape du Longines Global Champions Tour de Stockholm puis dixième du mythique Grand Prix CSIO 5* d’Aix-la-Chapelle. En lice pour les championnats du monde d’Herning l’été dernier, le crack avait dû passer le relais au non moins talentueux Faltic HB, quatrième en individuel et médaillé d’argent par équipe au Danemark. 

Explosion W. © Mélina Massias

Selon Ben Maher, qui s’est confié à nos consoeurs de WorldofShowjumping sur son retour et son plan pour les mois à venir, Explosion W semble avoir retrouvé toute sa superbe, pour le plus grand bonheur des fans de saut d’obstacles. L’alezan sera épaulé par plusieurs autres chevaux de Grand Prix cette saison : Ginger-Blue, lauréate d’une épreuve à Opglabbeek, Dallas Vegas Batilly, ancienne complice de Nicolas Delmotte, Faltic HB, évidemment, ainsi que le surprenant Exit Remo, dont les origines le destinait à une carrière en… dressage ! Dès la semaine prochaine, Di Lampard lancera son leader dans le grand bain, à l’occasion de la Coupe des nations de Rome.

 Faltic HB. © Mélina Massias



Des retours en cascade

Au rang des retours, celui de Ben Maher et Explosion W, tous deux champions olympiques, n’est pas le seul à noter. De retour en Europe depuis plusieurs semaines, Grégory Wathelet a par exemple retrouvé trois montures de choix depuis début avril. Le Belge était ainsi accompagné de Nevados S, qui observait un petit break depuis le CSI 5* de Prague, Beau Gosse du Park, pépite de l’élevage de Corinne Accary et arrêté depuis juillet 2022, ainsi que Bond Jamesbond de Hay, débarqué dans ses écuries en début d’année seulement. Tous trois n’ont pas démérité, alignant les prestations de bonnes factures à Peelbergen et Grimaud. La période estivale s’annonce donc sous les meilleurs auspices pour le médaillé de bronze olympique et son piquet, également composé de jeunes chevaux à fort potentiel.

Nevados S. © Mélina Massias

Beau Gosse du Park, de retour en action à Grimaud. © Sportfot

De son côté, Yuri Mansur devait aussi avoir le sourire, fin avril, à Opglabbeek ! Le Brésilien à la veste jaune soleil a, en effet, réalisé deux parcours avec son sublime QH Alfons Santo Antonio (né Alfons Ra), après huit mois et demi d’absence. Alors que le bai déroulait avec brio les championnats du monde d’Herning en août dernier, la finale lui était passée entre les sabots en raison d’une boiterie survenue lors de l’ultime inspection vétérinaire. Un coup dur pour son cavalier, qui s’est, depuis, consolé grâce à son phœnix Vitiki, quatrième de la finale de la Coupe du monde Longines d’Omaha. En Belgique, Alfons, qui l’avait déjà accompagné aux Jeux de Tokyo en 2021, a signé deux parcours à 1,45m, concédant une faute avant de rectifier le tir lors de sa seconde tentative.

Le chic QH Alfons Santo Antonio. © Mélina Massias

Tandis que l’étalon Dieu Merci van T&L, tenu écarté des pistes de compétitions depuis près d’un an et une mauvaise réception au CSIO 5* de Rome en 2022, apparaissait en pleine forme lors d’une sortie à la plage, une amazone remettait le pied à l’étrier il y a quelques jours. Blessée au genou, Luciana Diniz, qui a retrouvé ses couleurs natales brésiliennes depuis quelques temps déjà, a partagé une vidéo sur ses réseaux sociaux. Sur celle-ci, on peut apercevoir l’ancienne représentante du Portugal enfourcher… Lennox ! Retraité depuis 2021, l’étalon de vingt-deux ans, passé par l’Hexagone sous la selle de Joy Najem, est maintenu en forme, à l’aide d'exercices légers, par un groom de polo. Reste désormais à savoir si la cavalière de cinquante-deux ans parviendra à retrouver de façon pérenne la compétition. 

Luciana Diniz et Lennox, quelques années avant sa retraite. © Sportfot

Enfin, Olivier Guillon a lui aussi rechaussé ses bottes, après une longue bataille ! Gravement blessé au talon, le Tricolore a dû subir une délicate opération, et prendre son mal en patience de long mois. Il y a quelques jours, son épouse, Monika Guillon Dattler a partagé une photo de son époux en selle, de quoi ravir tout l’entourage du couple. Pour rappel, le vice-champion du monde de 2010 fondait de grands espoirs en Express de Hus, parti pour les écuries de Michael Jung, tandis qu’Edward Levy et Erwan Cadiou maintiennent certaines de ses fidèles montures dans le coup en attendant, espérons-le, son prompt retour à l’œuvre.  



Nouvelle vie pour Cheppetta 

Le week-end dernier, la géniale Cheppetta, lauréate de deux Grand Prix 5*, au Longines Paris Eiffel Jumping en 2019 puis au Grand Palais Éphémère deux ans plus tard, est réapparue sous la selle de Laura Rayjasse, cavalière des écuries Bacon. Lors de la convalescence de l’attachante baie, embêtée par des soucis aux yeux, l’amazone avait déjà assuré avec brio l’intérim, pour un certain Kevin Staut. Cette fois, le Normand ne devrait pas retrouver la fille de Chepetto. Toujours préoccupé par le bien-être de leur protégée, ses propriétaires ont ainsi décidé, d’un commun accord avec son cavalier, de lui faire prendre du recul sur le très haut niveau, pour tenter de se concentrer davantage sur le volet élevage, comme ils l’ont expliqué à GRANDPRIX. Extrêmement talentueuse et dotée d’un immense cœur, la Holsteiner a fait comprendre à son entourage qu’il était temps pour elle de tourner une page de son histoire, afin d’en écrire une nouvelle. Déjà mère d’Estelle, une descendante de Diarado née en 2012, Cheppetta a été inséminée à trois reprises en 2020, selon les données du SIRE. De retour dans la région bordelaise, qui lui a tant réussie lors de sa remise en forme, la belle va continuer d’évoluer sur la scène sportive, sur des épreuves moins exigeantes pour elle.

Aux côtés de Laura Rayjasse, Cheppetta a rapidement (re)trouvé le chemin de la remise des prix ! © Sportfot




Marcus Ehning et Paris Sellon s’équipent

Alors qu’il a récemment annoncé le départ à la retraite de sa bouillonnante Calanda 42, Marcus Ehning, qui devrait également dire au revoir à au moins un autre de ses cracks dans les semaines à venir, va prendre les rênes d’une nouvelle recrue. En effet, Misanto Diamant d’Amour va intégrer l’écurie du Centaure. Propriété de la famille Krech, qui avait connu de multiples succès grâce au Selle Français Prêt A Tout, le bai de dix ans, jusqu’alors confié aux bons soins de Jens Wawrauschek, a évolué jusqu’en Grand Prix 4*. Né Nadim van het Mangelhof, le BWP est un fils de Diamant de Semilly et petit-fils de Darco. “Nous souhaitons tout le meilleur à Misanto Diamant d’Amour, Didi, alors qu’il quitte notre écurie pour rejoindre celle de Marcus Ehning et son équipe. Didi et moi avons vécu trois années incroyables ensemble, faites de super souvenirs et résultats”, a écrit l’Allemand sur ses réseaux sociaux, le 2 mai dernier. “À huit ans, Didi et moi avons remporté l’épreuve réservée aux jeunes chevaux à Berlin, sur le Global Champions Tour. Un an plus tard, il remportait sa première compétition à 1,50m. Didi était l’un des chouchous de l’écurie. Il va manquer à toute l’équipe, mais nous savons que son futur sera brillant. Je suis infiniment reconnaissant de la confiance et du soutien de la famille Krech, qui m’a offert la possibilité de monter ce formidable cheval.” En réponse à ce beau message, Ruth Krech a ajouté : “Merci Jens ! Tu as réalisé un super travail et nous avons passé de merveilleux moments ensemble. Merci aussi à ton équipe fantastique et, surtout à Dani, mon groom préféré, qui prend si bien soin de tous les chevaux, avec un grand professionnalisme. Sans aucun doute, nous poursuivrons notre collaboration.”

Misanto Diamant d'Amour et son désormais ancien pilote. © Sportfot

Paris Sellon, elle, ne va pas pouvoir compter sur une mais bien deux nouvelles pépites ! L’Américaine, installée en Suisse, dans les écuries de Steve Guerdat, a récemment acquis Olivia de Muze N et Aconzina PS. Toutes deux âgées de neuf ans, ces juments appartenaient respectivement à Greg Broderick et Max O’Reilly et étaient sous la selle de Niamh McEvoy. À la recherche d’une future cartouche pour disputer les plus beaux Grands Prix, la jeune amazone semble avoir visé juste, Olivia de Muze, fille d’El Torreo de Muze, s’étant déjà brillamment classée cinquième d’un Grand Prix 4* à Vejer de la Frontera, pour sa première tentative à ce niveau. Aconzina, elle, s’est montrée très compétitive jusqu’à 1,50m et devrait sans nul doute franchir une, voire deux marches de plus à l’avenir, afin d’épauler Attoucha et Remix, les deux actuelles juments de tête de Paris Sellon.

Olivia de Muze, ici à sept ans. © Sportfot



Ludger Beerbaum fait confiance à son soldat Eoin McMahon

Ce week-end, le Longines Global Champions Tour, qui fera étape à La Corogne en juillet, a posé ses valises à Madrid. Pour l’occasion, la grise Mila 64 (née Mank), lauréate la saison dernière de deux étapes du lucratif circuit, à Doha et Mexico, apparaîtra avec un nouveau cavalier. Visiblement encore convalescent, bien qu’il ait posé ses béquilles, rechaussé ses bottes et qu’il soit en mesure d’enfourcher son vélo, le Kaiser Ludger Beerbaum a confié sa pépite à l’un de ses soldats : Eoin McMahon. L’Irlandais a déjà fait connaissance avec la fille de Monte Bellini à l’occasion de trois parcours disputés dans les écuries maison de Riesenbeck, qui étaient hôtes d’un CSI 2* fin avril. “Je suis impatient d’aller à Madrid avec Mila. C’est une jument très spéciale et c’est génial pour moi de pouvoir compter sur elle. Nous sommes toujours flexibles et en mesure de nous soutenir les uns les autres lorsque quelqu’un est blessé. Le fait que Ludger connaisse si bien Mila et soit en mesure de me transmettre son savoir est super”, a commenté le nouveau cavalier de la représentante du studbook OS dans une vidéo partagée sur les réseaux sociaux. Et son patron d’ajouter : “J’espérais qu’Eoin et Mila s’entendent bien lorsque j’ai eu l’idée de les associer. Je crois qu’ils ont prouvé que c’est vraiment le cas. Je les sens prêts à aller à Madrid et je serais surpris que cela ne se passe pas bien.”

Mila et Ludger Beerbaum à Prague. © Sportfot

Photo à la Une : Ben Maher et Explosion W à Aix-la-Chapelle. © Mélina Massias