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Quelques favoris manquent leur rendez-vous et de belles surprises à la veille de la finale des Jeux olympiques de Paris

Enjoy de la Mûre
lundi 5 août 2024 Mélina Massias

Trente prétendants pour trois médailles. Mardi, les scores seront remis à zéro et les trente couples qualifiés pour la finale des Jeux olympiques de saut d’obstacles auront une chance de monter sur le podium. Si la plupart des favoris ont obtenu leur ticket pour cette ultime étape, d’autres sont passés au travers, laissant la place à de belles surprises. Retour sur cette avant-dernière épreuve.

Les épreuves par équipes achevées, cavaliers et chevaux étaient seuls face à leurs destins, lundi 5 août. Soixante-treize couples au départ, Nayel Nassar et Amre Hamcho, cavalier de Coronado et Vagabon des Forêts, ayant déclaré forfait, pour trente places qualificatives. La mission était relevée, tant pour les couples que pour les chefs de piste, qui n’avaient pas le droit à l’erreur. Et, comme depuis le début de la compétition, Grégory Bodo et Santiago Varela ont signé un sans-faute. Même si certains, à l’image du numéro un mondial Henrik von Eckermann, jugeaient le parcours trop accessible, le résultat final leur a donné raison. Vingt et une paires ont trouvé les clefs pour laisser tous les obstacles en place, tandis que neuf autres sont parvenues à décrocher leur ticket pour la grande finale de mardi en renversant une barre. Bilan de cette épreuve qualificative, avant la dernière journée de compétition, où tout le monde partira sur un pied d’égalité, avec un compteur vierge.

Pas de problème pour Henrik von Eckermann et King Edward Ress, qualifiés pour la finale individuelle des Jeux de Paris. © Benjamin Clark / FEI

Les favoris confirment

En or par équipes vendredi, Scott Brash, Harry Charles et Ben Maher, aux rênes de leurs brillants Jefferson, né Jerenmias van het Hulstenhof, Romeo 88, né Champion of Picobello et Dallas Vegas Batilly seront bien de la partie mardi 6 août pour la finale individuelle des Jeux olympiques de Paris. Si les deux premiers se sont qualifiés aisément, le premier n’ayant d’ailleurs pas renversé la moindre barre depuis le début de la compétition, le troisième, champion olympique en titre, a fait une belle frayeur à ses fans. En effet, alors que le Britannique abordait la dernière ligne du parcours avec sa Selle Français, cette dernière n’a qu’à moitié sauté l’impressionnant mur numéro douze, l’emportant avec ses postérieurs. Heureusement, grâce à un chronomètre juste assez rapide, le couple a obtenu sa qualification pour la finale et partira… en numéro deux demain. 

Après une grosse faute en fin de parcours, Dallas Vegas Batilly et Ben Maher parviennent à se qualifier in extremis. © Benjamin Clark / FEI

Seule autre nation à avoir réussi à placer ses trois représentants en finale : les Pays-Bas. Nul doute que les Oranje, représentés par Maikel van der Vleuten, ultra rapide mais pénalisé d’une faute avec Beauville, en bronze à Tokyo, Kim Emmen et Imagine, qui font partie des trois couples à ne pas avoir fait tomber de barre depuis le début des Jeux, et Harrie Smolders et le brillantissime Uricas vd Kattevennen auront à cœur de prendre leur revanche, eux qui ont terminé au pied du podium collectivement.

Quel style pour le génial Uricas vd Kattevenen et Harrie Smolders ! © Benjamin Clark / FEI



À domicile, les chances des Bleus reposeront sur Simon Delestre et I Amelusina R 51, qui semble avoir pris la mesure de l’échéance et a livré un bon parcours aujourd’hui, avec beaucoup de marge, et surtout sur Julien Epaillard et sa Dubaï du Cèdre. La Selle Français Originel a dominé de la tête et des épaules la qualificative, s’offrant le luxe de la conclure à la première place, ce qui permettra à son cavalier de s’élancer en dernier. Auteur d’un excellent parcours, Olivier Perreau n’est pas passé loin du but avec sa Dorai d’Aiguilly, sanctionné sur l’ultime oxer du parcours, après une dernière ligne mal négociée.

Dubaï du Cèdre et Julien Epaillard ont signé le sans-faute le plus rapide de cette qualificative et seront les derniers à se présenter lors de la finale. © Benjamin Clark / FEI

Juste avant Julien Epaillard, deux sérieux candidats se produiront une (avant) dernière fois à Versailles. Très rapides et donnant une impression de facilité assez déconcertante, Shane Sweetnam et Daniel Coyle se sont qualifiés aisément sur CSF James Kann Cruz et Legacy, née Chavantele. Cette dernière n’a, d’ailleurs, pas commis de faute depuis jeudi, comme Legacy et Imagine.

Shane Sweetnam et CSF James Kann Cruz iront en finale, comme Legacy et Daniel Coyle. © Scoopdyga

Dans la même situation que Legacy et Imagine, Caracole de la Roque a enchaîné avec brio, permettant à Karl Cook, au départ de ses premiers Jeux olympiques, de réaliser un parcours parfait. Plein de maîtrise, l’Américain sera accompagné par sa coéquipière Laura Kraut, en selle sur Baloutinue, en finale, même si cette dernière s’est qualifiée avec une faute. Piégé par l’ultime oxer, McLain Ward, auteur d’une démonstration avec le puissant Ilex, manquera cette ultime épreuve, après avoir terminé quatre places au-delà de la barre de qualification…

L’heure de leur revanche

Déçues ou déchues collectivement, la Suisse, le Brésil, la Belgique et l’Allemagne auront chacune deux chances en individuel. Steve Guerdat et Martin Fuchs ont relevé la tête sur Dynamix de Bélhème et Leone Jei, né Hay El Desta Ali, livrant deux prestations sans fausse note et obtenant par la même occasion une bonne position sur la liste de départ de demain. Rodrigo Pessoa, aux rênes de Major Tom, né Nielsdaka van de Rhamdia Hoeve, et Stephan de Freitas Barcha, avec sa championne des Jeux panaméricains, Primavera, en seront aussi et tenteront de venger le Brésil, éliminé par équipes après une très légère coupure constatée sur le flanc de Nimrod de Muze après son parcours sans-faute dans la qualificative par équipes, jeudi. 

Dynamix de Bélhème et Steve Guerdat ont retrouvé tout leur relâchement et leur brillant. © Dirk Caremans / Hippo Foto

Huitièmes vendredi, les Belges se consolent avec Gilles Thomas et Ermitage Kalone, en survole aujourd’hui à Versailles, et Grégory Wathelet, entré dans la compétition aujourd’hui avec le puissant étalon Bond Jamesbond de Hay, dont les moyens et l’amplitude seront très certainement utiles demain. Le bai a toutefois semblé moins souverain qu’à l’accoutumée pour cette entrée en matière, laissant échapper quatre points.

Nouvelle démonstration des jeunes Ermitage Kalone et Gilles Thomas. © Dirk Caremans / Hippo Foto

L’Allemagne, qui a littéralement dominé la saison des Coupes des nations et regorge de couples plus solides les uns que les autres, a frisé la correctionnelle, mais verra deux de ses couples tenter le tout pour le tout une médaille. Alors que Richard Vogel et United Touch S ont commis huit points inhabituels, Christian Kukuk et Philipp Weishaupt en ont concédé quatre sur Checker 47 et Zineday, qui sera ouvrira la finale olympique. 

Zineday et Philipp Weishaupt ont frôlé la correctionnelle lundi à Versailles. © Dirk Caremans / Hippo Foto



Max Kühner tentera aussi de prendre sa revanche avec Elektric Blue P, alors que l’Autriche a échoué à se qualifier pour la finale par équipes. Le sentiment de revanche sera double, si ce n’est triple pour Andres Azcarraga. Le Mexicain a réalisé un somptueux parcours sur son étalon Contendros 2, trois-quarts frère de Codex One, alors même que ce dernier a été refusé à plusieurs reprises lors des différentes inspections vétérinaires, et que son équipe nationale n’a eu d’autre choix que déclarer forfait avant la finale, la monture de Carlos Hank Guerreiro n’étant pas apte à concourir. 

Belle revanche pour le Mexicain Andres Azcaraga et son étalon de dix-sept ans, Contendros 2. © Benjamin Clark / FEI

Dans une autre mesure, Henrik von Eckermann aussi a une revanche à prendre. Si la Suède n’a pas obtenu de médaille cette année, pour la première fois en trois ans, le numéro un mondial aura surtout une revanche à prendre face à lui-même. Quatrième des Jeux de Tokyo, le Scandinave garde un goût amer, très amer de cette performance et aimerait sans nul doute offrir un titre olympique en individuel à son crack King Edward Ress

Du panache et des rêves qui se concrétisent

José Maria Larocca, pour l’Argentine, Takashi Haase Shibayama, pour le Japon, Ramzy Al Duhami et Abdulrahman Alrajhi pour l’Arabie Saoudite, Emanuele Camilli pour l’Italie et Omar Abdul Aziz Al Marzooqi pour les Emirats arabes unis se sont offert le droit de rêver avec l’art et la manière sur Finn Lente, Karamell M & M, Untouchable 32, Ventago, Odense Odeveld et Enjoy de la Mûre. Ce dernier a peut-être signé le parcours du jour. Du haut de ses dix ans, la pépite de Béatrice Drigeard Desgarnier et Adeline Morel a survolé le parcours, faisant étalage de son immense talent sous la selle du cadet des épreuves de saut d’obstacles. Formé par Adeline Morel, Kyle Timm et Eduardo Alvarez Aznar, le fils de Vigo Cécé et Carmen, par Sable Rose, a fait vibrer toutes les tribunes de Versailles et ses éleveurs, qui n’en n’ont pas manqué une miette et ont eu le bonheur de le voir en vrai jeudi, dans la qualificative par équipes qu’il avait conclue avec huit points. Mardi, tous les rêves seront permis.

Emanuele Camilli et Odense Odeveld sont dans le match, malgré les tribunes clairsemées en arrière-plan. © Dirk Caremans / Hippo Foto



Des favoris ne passent pas le cut

Bien qu’ils soient peu nombreux, certains favoris sont passés à côté de la finale. Tout d’abord, il y a eu les huit points de Richard Vogel et United Touch S, ceux d’Edouard Schmitz et Gamin van’t Naastveldhof, ceux d’Edwina Tops-Alexander et Fellow Liefhebber ou encore ceux de Peder Fredricson et Catch Me Not S. Pour eux, tout espoir s’est envolé immédiatement, de même que pour Ioli Mytilineou et L’Artiste de Toxandria, pénalisé de trois fautes en fin de parcours. Il y a eu de la déception et de l’incompréhension pour Yuri Mansur et Miss Blue Mystic Rose, qui ont quitté la piste de Versailles avec dix-neuf points au compteur, sans pourtant avoir effleuré le moindre obstacle. Surprise par l’impressionnant mur numéro douze, la fille de Chacco-Blue a refusé de le franchir, avant de changer d’avis lors d’une seconde tentative. Ce même mur a aussi été fatal à Daniel Bluman et Ladriano, si souverains jeudi et qui ont finalement abandonné aujourd’hui. Guère mieux pour le vétéran Rokfeller de Pleville, dix-neuf ans, dont le cavalier, Eduardo Alvarez Aznar a jeté l’éponge à mi-parcours après plusieurs fautes inhabituelles.

Ce n’est pas passé non plus pour Jérôme Guéry et Quel Homme de Hus, né Quempas, au départ de ses derniers Jeux olympiques, pour une touchette en milieu de triple. Le duo belge y a cru jusqu’au bout mais a terminé trente-cinquième, à un rien du but. Même sanction pour l’ancien complice de Diable Rouge, Napoli vh Nederassenthof, qui a survolé le parcours avec le Danois Andreas Schou mais a été piégé par le dernier élément du tracé… de même que McLain Ward, grand perdant de cette qualificative avec Ilex. 

Mardi, tous les compteurs seront remis à zéro et les trente couples qualifiés s’élanceront dans l’ordre inverse du classement établi à l’issue de l’épreuve de lundi.

Les résultats complets.
La liste de départ de la finale individuelle.

Photo à la Une : Quelle prestation pour Omar Abdul Aziz Al Marzooqi et Enjoy de la Mûre, qui se qualifient haut la main pour la finale des Jeux olympiques de Paris ! © Benjamin Clark / FEI