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La Suisse remporte son bras de fer face au Brésil et garde la Coupe de Saint-Gall à la maison

Steve
vendredi 2 juin 2023 Mélina Massias

La Coupe des nations Longines du CSIO 5* Saint-Gall a offert un magnifique spectacle au public suisse. Ravi, ce dernier a assisté à la deuxième victoire consécutive de son équipe nationale, sur ses terres. Auteurs de deux des trois doubles zéro de l’après-midi, les Helvètes se sont imposés au terme d’un match serré face au Brésil, surprenant et tenace, mais vaincu au barrage. L’Allemagne, quant à elle, a complété le tiercé gagnant.

Jeu, set et match. Sous une magnifique lumière dorée, Martin Fuchs s’est fait acclamer de la plus belle des manières par son public, à Saint-Gall, vendredi 2 juin. Le Suisse n’a pas (encore ?) récidivé dans le Grand Prix 5*, qu’il a remporté l’an dernier avec Conner 70, mais a délivré les siens, en remportant son bras de fer face à Yuri Mansur, pour une victoire hautement savoureuse dans la Coupe des nations Longines, première de l’année sur le Vieux Continuent pour le circuit principal de la Fédération équestre international. Au coude à coude avec le Brésil, qui ne s’est imposé qu’à une reprise dans l’Officiel helvète, et jamais à Saint Gall, les locaux ont tenu bon la barre, pour conserver leur dû, acquis en 2022 après… vingt-deux ans de disette

Martin Fuchs et son agile Leone Jei. © Sportfot

Le fils de Baltic VDL en route pour la victoire sur les terres de son cavalier. © Martin Dokoupil/FEI

Parti vers l’entrée de piste à pied, derrière une nuée de polos rouges et la veste de costume toujours très élégante de Michel Sorg, aux côtés de son fidèle groom, Sean Vard, Martin Fuchs était concentré et déterminé. Après deux bons parcours de son tentaculaire Leone Jei (né Hay El Desta Ali), le jeune prodige a avalé l’immense terrain en herbe de Saint-Gall dans un barrage géré au millimètre. Si l’agile gris n’est plus un jeune perdreau à ce niveau, malgré ses onze ans, le duel était serré. Quittant la piste presque impassible, sous les cris de ses supporters, Martin Fuchs a croisé son adversaire du jour : Yuri Mansur. L’Auriverde, qui avait troqué son habituelle veste jaune soleil pour revêtir ses couleurs nationales, a tout tenté sur sa jeune et fort plaisante Miss Blue Mystic Rose, une jument de dix ans, fille de Chacco-Blue et Magnolia Mystic Rose, par Quamikase des Forêts, née au Brésil, au haras Rosa Mystica. Pour sa première sur ce format d’épreuve, celle qui n’a encore jamais disputé de Grand Prix 5* a frôlé l’exploit. Grâce à un tracé au cordeau, la pétillante baie a arrêté le chronomètre avec trente centièmes d’avance sur Martin Fuchs, mais emporté avec elle la barre défendant l’ultime vertical aux couleurs Longines. Rageant ! Forcément déçu, Yuri Mansur sait toutefois qu’il a là une pépite pour l’avenir.

Yuri Mansur et la très prometteuse Miss Blue Mystic Rose. © Sportfot

Steve Guerdat salue son public au tour d'honneur. © Sportfot



Un match à distance palpitant

Défaite la semaine passée à Rome, où elle n’avait pas déployé toutes ses forces, la Suisse a serré le poing pour le dernier CSIO de Michel Sorg dans le costume de sélectionneur. Edouard Schmitz, Bryan Balsiger, Martin Fuchs, donc, et Steve Guerdat, qui a fait trembler les tribunes du Gründenmoos, ont plus que tenu leur rang. Juché sur l’exceptionnel Gamin van’t Naastveldhof, sans doute l’un des chevaux les plus talentueux du moment, le premier cité a concédé deux fois quatre points, prouvant une nouvelle fois que la hauteur n’était pas un problème pour son complice, sacré dans le temps fort individuel du CSIO 5* de Dublin l’an dernier. Son compatriote, Bryan Balsiger, lui aussi représentant de la jeunesse helvétique, a fait encore mieux avec une Dubaï du Bois Pinchet des grands jours. Le poing serré et levé au ciel lors de ses deux passages entre les cellules d’arrivées, le jeune homme a claqué un double sans-faute easy, lui qui avait connu quelques déboires l’an passé lors des deuxièmes actes des Coupes d’Aix-la-Chapelle et Falsterbo (0+16). Pénalisé par quatre points en première manche, Martin Fuchs s’est parfaitement rattrapé avec Leone Jei, tandis que son ami Steve Guerdat, en grand seigneur qu’il est, a mis le feu aux tribunes grâce à un double sans-faute sans fausse note signé du bout des rênes de l’atypique Venard de Cerisy, préservé pour les moments qui comptent. Aujourd’hui en faisait indéniablement partie et la paire a assuré une chance de victoire aux siens et actant un barrage. 

La joie du clan suisse ! © Longines CSIO St Gallen

Mélusine Guiblin-Miché, Thibault Baudron, Emma Uusi-Simola et Sean Vard, les grooms de Dubai, Gamin, Venard et Leone, entourent Michel Sorg. © Longines CSIO St Gallen

Petit bain dans la rivière pour célébrer la der' du sélectionneur Michel Sorg à Saint Gall. © Longines CSIO St Gallen

Mais la Suisse n’a pas eu la victoire facile. Impérial et impressionnant en première manche, le Brésil de Philippe Guerdat qui avait tiré le numéro… un, a bien résisté en seconde, concédant toutefois une faute de trop pour l’emporter sans contestation. Francisco José Mesquita Musa, associé à Alea Marathon, Rodrigo Pessoa et son crack Major Tom, né Nielsdaka van de Rhamdia Hoeve ainsi que Yuri Mansur et sa Miss Blue ont conclu l’acte initial sur un score vierge, épargnant à Nimrod de Muze, formidable complice de Pedro Veniss, un parcours supplémentaire. Mais le duo a dû venir à la rescousse en seconde période après que les numéros un et trois de son équipe ont concédé une faute chacun. Souverains, l’alezan et son pilote n’ont fait qu’une bouchée du parcours imaginé par Gérard Lachat, pourtant délicat et technique. Résultat, le sort du match s’est décidé au barrage, et la Suisse a empoché la mise. Du quoi booster un peu plus encore l’escouade helvète, qui jouera sa qualification olympique à Milan, dans quelques semaines, lors des championnats d’Europe.

Pedro Veniss avait le sourire après l'excellente prestation de Nimrod de Muze. © Sportfot

Dubai du Bois Pinchet n'a pas flanché à Saint Gall. © Martin Dokoupil/FEI

L'extraordinaire Gamin van't Naastveldhof n'est pas passé loin d'une grande performance. © Longines CSIO St Gallen



Vingt-cinq parcours à quatre points

Sur les soixante-deux parcours de la fin d’après-midi, vingt-cinq se sont soldés par une faute, vingt-trois par un clear round et quatorze par une élimination, douze points ou plus. Si un ou deux couples sont apparus à la peine, aucune faute “anti-cheval” n’a été commise à Saint-Gall. Si le dernier double, qui précédait un vertical délicat, a été le théâtre de nombreuses fautes, sur l’entrée, défendue par un vertical, ou sur l’un ou l’autre plan de l’oxer de sortie, le triple, la ligne 4-5 ou encore le mur numéro 2 ont également joué leur rôle. Avec un total de huit points au terme de ses huit parcours, et une seconde manche impeccable, l’Allemagne s’est invitée sur la troisième marche du podium. Si aucun de ses couples n’est parvenu au convoité double zéro, Elysium, Coolio 42, Starissa et My Prins van Dorperheide, montures de Hans-Dieter Dreher, Marcel Marshall, Mario Stevens et David Will, ont chacun réalisé un sans-faute convaincant. 

Marcel Marshall et Coolio 52. © Sportfot

Derrière, la Grande-Bretagne s’est rangée au rang quatre, juste devant les Bleus, pénalisés de seize points dans la première manche, puis auteur d’une copie presque parfaite dans la seconde, qui leur a permis de conserver leur score. L’Autriche et le Danemark, dont certains couples se sont montrés à leur avantage, ont devancé les Pays-Bas, qui sont tombés bien bas à Saint-Gall, malgré une équipe solide, portée notamment par Con Quidam RB, camarade de Sanne Thijssen, de l’olympique Bingo du Parc, piloté par Harrie Smolders et le très régulier Long John Silver 3, sur lequel comptait Jur Vrieling.

Sous la selle d'Olivier Perreau, GL Events Dorai d'Aiguilly a montré de très belles choses. © Sportfot

Le clan suisse célébré par son public. © Martin Dokoupil/FEI

Les résultats complets ici.

Photo à la Une : Steve Guerdat et Venard de Cerisy ont été impériaux sur leurs terres. © Longines CSIO St Gallen

Toutes les épreuves du CSIO 5* de Saint Gall sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.