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Chaplin ne retrouvera pas les terrains de concours

Chaplin et Martin Fuchs.
Elevage vendredi 24 mars 2023 Mélina Massias

Mexico, Madrid, Estoril, Lyon, Leipzig. Chaplin a laissé une trace indélébile dans le sport et s’apprête à en faire autant à l’élevage. Absent des terrains de compétition depuis son sacre lors de la dernière finale de la Coupe du monde Longines, en avril 2022, le complice de Martin Fuchs tire sa révérence à seize ans, après une carrière riche en réussite, mais gérée avec parcimonie. 

Clooney 51 était le cheval d’une vie pour Martin Fuchs, Chaplin, celui de son cœur. À seize ans, et après une carrière sportive clairsemée mais couronnée de succès, le charismatique et talentueux bai ne retrouvera pas les terrains de concours. Le Suisse l’a annoncé vendredi 24 mars sur ses réseaux sociaux. Désormais, le fils de Verdi se consacrera à une seconde carrière, celle d’étalon. Le vainqueur de la Coupe du monde Chaplin prend sa retraite et rejoint l’équipe Nijhof pour la reproduction. Merci mon Chapi pour les sept années les plus incroyables. Champion de la Coupe du monde, vainqueur en Grand Prix Coupe du monde, lauréat de trois Grands Prix du Global Champions Tour, gagnant en Coupe des nations, champion de Suisse… juste pour citer quelques-unes de ses fabuleuses performances. Chaplin a disputé treize Grands Prix 5* et s’est classé dans douze d'entre eux. Il est doté du meilleur caractère et des meilleures qualités. Des moyens, du respect, rapide et le cœur d’un lion. Le plus grand battant que je n’aie jamais monté. Je suis éternellement reconnaissant envers Luigi Baleri (également propriétaire de Clooney, ndlr) d’avoir rendu ce duo possible, Sean Vard d’avoir parcouru le monde avec cette superstar et toute l’équipe Fuchs pour sa dévotion tout au long de sa carrière. J’attends avec impatience de voir plein d’extraordinaires bébés Chaplin”, a salué le champion d’Europe 2019.

Chaplin entouré de son groom, Sean Vard, et de son propriétaire, Luigi Baleri, après sa victoire à Lyon, en 2021. © Mélina Massias

Chaplin est né sous le nom de Cerberus W, aux Pays-Bas, près de Slootdorp, chez la famille Knoop. Fils de Verdi et Jaltha B, une bonne jument par Concorde ayant elle-même évolué jusqu’à 1,35m, le KWPN a été le meilleur représentant de sa lignée, bien que quelques produits aient obtenu de bons résultats à 1,40m et plus. D’abord présenté par le Portugais Mario Wilson Fernandes sur la scène internationale, le bai rejoint rapidement Leon Thijssen, qui assure une partie de sa formation, tout comme Jelmer Hoekstra, entre 2013 et 2016. Cet été, et alors qu’il vient d’obtenir une remarquable septième place dans sa première épreuve à 1,55m, Chaplin trouve son coéquipier, Martin Fuchs. Ensemble, le duo ne ratera rien. À Mexico, sur une immense piste en herbe, tous deux s’imposent dans leur deuxième Grand Prix 5*, en 2017. Parfaitement à l’aise dans cette configuration, l’attachant étalon réitère à Hambourg et St Gall, un an plus tard, se classant trois et quatrième des Grands Prix, puis neuvième à Estoril avant de s’imposer à Madrid, en 2019, puis enchaîne à Estoril, s’emparant une nouvelle fois de la première place. 

Toute la gratitude de Martin Fuchs envers son cheval de coeur. © Mélina Massias



Mais en indoor aussi, le génie brille. En 2021, Chaplin conquiert Lyon et offre un triplé inédit à son cavalier, avant de s’envoler vers Leipzig, au printemps suivant. Aidé par le valeureux The Sinner, le fils de Verdi achève en Allemagne sa carrière de la meilleure des manières, sur un titre au prestige indéniable. “Chaplin a fourni un effort que je n’aie jamais vu un autre cheval dans le monde donné. Les deux parcours qu’il a sauté pour Martin dans la finale étaient incroyables. Pour moi, c’était vraiment exceptionnel”, avoue son groom, Sean Vard, quelques jours après ce triomphe. Et d’ajouter : “Chaplin est vraiment spécial pour moi. Il est magnifique et incroyablement intelligent. Il est très, très fort, et son caractère l’est tout autant. Il voyage toujours seul, dans son propre van. Quand il embarque, il enlève tout : les licols, les protections, les couvertures : il préfère être nu ! Il n’aime pas trop voyager dans le camion, à côté des autres, sans doute parce qu’il pense qu’il est le meilleur du monde.”

Chaplin en action à Leizpig. © Scoopdyga

Chaplin a offert de grands moments d'émotions à Martin Fuchs, comme ici à Madrid. © Sportfot

Doté d’une technique impeccable, d’une puissance phénoménale et d’un remarquable charisme, Chaplin semble avoir toutes les qualités pour débuter sa nouvelle vie. Si les amateurs de sport regretteront sans doute de ne pas avoir pu profiter davantage des qualités du bai sur les plus belles pistes du bai, qui a disputé en moyenne de quinze parcours internationaux par an pendant ses six années au plus haut niveau, nul doute qu’il saura laisser une trace encore plus forte à l’élevage. Pour rappel, le désormais ancien complice de Martin Fuchs a véritablement débuté sa carrière de reproducteur en 2021. Une trentaine de poulains sont nés depuis, selon les informations de la base de données Horsetelex. 

 Volonté de fer allié à une technique impeccable, Chaplin semble avoir tout pour lui. © Scoopdyga

Photo à la Une : Chaplin et Martin Fuchs à Lyon. © Mélina Massias