En cette période incertaine due à la pandémie de Covid-19, Studforlife vous propose de faire un tour d’horizon des différentes méthodes et techniques des cavaliers pour garder leurs chevaux en forme.
Pour ce 6e rendez-vous, allons à la rencontre de Martin Fuchs. Le n°2 mondial nous parle de son organisation, de sa philosophie sur la situation actuelle, de la nouvelle recrue arrivée dans son écurie ainsi que de sa stratégie pour la reprise des concours.Martin Fuchs et Clooney 51 lors des Européens de Rotterdam
Martin Fuchs, qui est basé à Wängi, près de Zurich, explique le programme de ses chevaux : « Mes chevaux sautent une fois par semaine, mais pas très haut. J’alterne entre lignes de gymnastique et parcours. Le reste du temps, ils sont travaillés sur le plat ou longés. Je monte le matin jusqu’à 13-14h et je profite ensuite pour faire tout que je n’ai pas le temps de faire d’habitude, comme des balades, du vélo, lire, jouer à la playstation, aller au sauna… ou m’occuper des aspects administratifs. » Cette période pourrait sembler reposante pour le champion d’Europe, mais comme il le précise, « ce serait une période agréable si ce n’était aussi stressant financièrement. » Car comme pour la plupart des cavaliers de haut niveau, les coûts restent présents, mais les rentrées financières liées aux gains lors de compétitions n’existent plus.
Martin Fuchs et Clooney 51 en or à Rotterdam
La star de l’écurie, c’est bien évidemment Clooney 51, son complice, médaillé d’argent aux Mondiaux 2018 et Champion d’Europe en 2019. Le talentueux cavalier suisse nous décrit le programme type de son crack : « Ce lundi, il a été monté sur le sable et sur l’herbe par Steffi, ma cavalière. Mardi, c’était longe et travail. Mercredi, balade et galop sur le sable. Jeudi, gymnastique. Vendredi et samedi balade, dimanche congé. De plus, tous les jours, il va au parc et au paddock. Tous mes chevaux ont le même programme, que ce soit Chaplin ou The Sinner. Cette période sans concours semble bien convenir aux chevaux. Toutefois, pour la plupart, ils avaient déjà eu une période de pause de février à mars, lorsque j’étais à Wellington. »
C’est donc en mars que Martin Fuchs et son amie Paris Sellon sont revenus en Suisse : « Le retour des États-Unis s’est bien passé. Cela a bien sûr été un peu compliqué de trouver un vol, mais nous y sommes arrivés. »
Cette période sans concours pourrait être l’occasion d’accorder plus de temps à de jeunes chevaux, mais il n’en a pas dans son écurie. « J’ai mes 8 chevaux de tête et j’en monte 4 par jour, en alternance. » Parmi ses cracks, une nouvelle recrue, Stalando : « Il est âgé de 12 ans. Je l’avais pris à Wellington où il a beaucoup gagné. Il appartient à des clients polonais, qui m’ont demandé de le monter un peu. Il a prouvé qu’il avait les moyens pour gagner en 5*. Du coup, il a intégré mon piquet de chevaux. »
Un conseil du n°2 mondial pour garder les chevaux en forme durant cette période ? « Rien de particulier, mais de mon côté, je profite d’améliorer le travail en dressage et de perfectionner mes pirouettes au galop. »
Martin Fuchs et Clooney 51 à Rotterdam
Et comment envisage-t-il le retour à la compétition ? « J’espère que l’on pourra bientôt reprendre le chemin des compétitions. Je pense qu’on pourra débuter par des concours nationaux. Je suis d’ailleurs en contact avec plusieurs organisateurs en Suisse qui, dès que les concours reprendront, seront prêts à organiser des manifestations jusqu’au niveau Grand Prix national. Il s’agira donc de faire plusieurs concours nationaux pour remettre les chevaux dans le coup avant de reprendre la route des 5*. »
Le report des Jeux olympiques ne change pas fondamentalement les plans de Martin Fuchs : « Cela reste l’objectif n°1 avec Clooney. Bien sûr je suis déçu de l’annulation du CHIO d’Aix-la-Chapelle, où je voulais tenter de poursuivre mon grand chelem après ma victoire à Genève. » Ce n’est que partie remise pour Martin Fuchs.