Henrik von Eckermann portera le brassard de numéro un mondial pendant le mois de décembre. Toujours intouchable, le Suédois voit toutefois deux adversaires de taille réduire significativement l’écart au sommet de la hiérarchie mensuelle éditée par la Fédération équestre internationale (FEI). Au sommet de sa discipline depuis août 2022, le Suédois n’a jamais été aussi menacé que depuis sa prise de pouvoir. Grâce à leurs excellents chevaux, Ben Maher et Kent Farrington peuvent légitimement rêver de faire vaciller le double champion du monde en titre dans les prochains mois.
En août 2022, Henrik von Eckermann prenait pour la première fois de sa carrière les commandes du classement mondial. Après un couac de la Fédération équestre internationale dans son calcul de points, le Suédois doublait sur le fil le Suisse Martin Fuchs. À ce moment-là, trente-huit toutes petites unités séparaient les deux rivaux. Dix-huit mois plus tard, en décembre 2023, ce sont cent trente-six points qui maintiennent Ben Maher à distance du double champion du monde en titre, soit le plus faible écart enregistré depuis sa prise de pouvoir.
Il faut dire que depuis cet automne, Ben Maher marche sur l’eau. Qu’il soit juché sur le dos de Dallas Vegas Batilly, Enjeu de Grisien, Faltic HB ou Point Break, le Britannique réussit tout ce qu’il entreprend ou presque. Doté de l’un, si ce n’est le meilleur piquet de chevaux du moment, le champion olympique vit une seconde partie d’année de rêve, après avoir dû composer avec une blessure physique l’ayant écarté des terrains de compétitions, puis l’accident de son crack Explosion W à La Baule. Son break prématuré au printemps permet à Ben Maher d’être plus présent sur le circuit de la Coupe du monde Longines et… de se rapprocher du trône de numéro un mondial, qu’il a déjà occupé pendant trois mois, entre octobre et décembre 2013. Dix ans plus tard, le champion olympique de Tokyo est toujours là, plus en forme que jamais. Et son homologue suédois va devoir se méfier, même si sa victoire dans l’édition 2022 du prestigieux Top Ten Rolex IJRC de Genève n’entre pas en compte, tout comme ses résultats à Prague, et que ses performances à La Corogne sont presque identiques à celles de l’an dernier. Ben Maher pourrait bien lui chiper la pole position dès janvier, si ce dernier réussit de belles performances à Genève puis Londres, voire Malines.
Kent Farrington, un autre adversaire redoutable
Troisième, au sein d’un classement globalement stable, Kent Farrington est, lui aussi, un redoutable concurrent pour Henrik von Eckermann. Après avoir opéré de grands changements au sein de son piquet de chevaux ces derniers mois, entre la retraite de sa brillante Gazelle Ter Elzen ou encore celle du très compétitif Creedance. Pour autant, l’Américain, en excellent gestionnaire qu’il est, avait anticipé. Une nouvelle génération de pépites a ainsi intégré ses rangs et brille déjà au plus haut niveau. Landon, qui portait si bien le nom que lui avait initialement donné la famille Gijs, Crack de Nyze, est le fer de lance du nouveau piquet de chevaux de l’Etats-unien. L’alezan par Comilfo Plus a décroché deux médailles à Santiago du Chili, début novembre, pour son premier grand championnat, avant de terminer troisième du très richement doté Grand Prix 5* de Thermal le week-end dernier. Ces belles performances lui ont aussi permis de passer devant le talentueux Dexter Fontenis au classement par couple ! En parallèle, d’autres pépites pointent le bout de leur nez, à l’image de Toulayna van het Bloeselhof et Greya, née Contina 47, toutes deux âgées de neuf ans et en réussite du côté de Toronto mi-novembre. De retour à Genève cette semaine, après avoir fait l’impasse l’an dernier, Kent Farrington revient fort, très fort, et affiche moins de deux cent soixante-dix points de retard sur la première place de cette hiérarchie mondiale.
À moins de quatre cents unités du sommet, le champion d’Europe Steve Guerdat gagne une place et est désormais quatrième. Ce mois-ci, le Suisse s’est montré à son avantage au CSI 5*-W de Stuttgart avec Dynamix de Bélhème, évidemment, Double Jeu d’Honvault mais aussi Albführen’s Iashin Sitte. Désormais quatrième meilleur cavalier du monde, le Jurassien a échangé sa place avec son ami et compatriote, Martin Fuchs, en baisse d’une place, ses deux classements dans les épreuves reines des CSI 5*-W de Lyon et Vérone n’ayant pas suffi à lui faire conserver son classement.
La France à égalité avec la Suisse et les Etats-Unis
Dans le Top 10 du mois de décembre, se trouvent donc deux Suisses, deux Américains, mais aussi deux Français. En plus de Kent Farrington, McLain Ward, qui ne sera pas présent à Genève pour défendre son titre dans le Grand Prix Rolex, est septième. En baisse d’une place, il s'intercale entre Julien Epaillard, sixième, et Simon Delestre, stable au huitième rang. Le Normand et le Lorrain feront tous deux partie des favoris ce week-end à Genève, tant vendredi soir que dimanche après-midi, grâce à leurs excellentes cartouches de dix ans, Dubaï du Cèdre et Dexter Fontenis.
La neuvième place du classement mondial est toujours occupée par l’Autrichien Max Kühner, tandis que Shane Sweetnam, onzième en novembre, retrouve le dixième rang, au détriment de Harrie Smolders, onzième.
Du côté de la gent féminine, la Canadienne Tiffany Foster tient toujours la corde et pointe à la dix-neuvième position. Elle devance Laura Kraut, vingt-deuxième, Jana Wargers, trente-cinquième, Erynn Ballard, trente-sixième ainsi que Lillie Keenan, trente-huitième. Quarante-septième, Ashlee Bond est la dernière cavalière à figurer au sein du Top 50 mondial.
Photo à la Une : Un mois supplémentaire avec le brassard de numéro un mondial pour Henrik von Eckermann. © Mélina Massias