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Les rois du monde règnent sur la vingt et unième édition du Top Ten de Genève

Sport samedi 10 décembre 2022 Mélina Massias

Cette épreuve-là faisait partie de sa bucket list, de ses rêves. Vendredi, après une soirée de grand sport, Henrik von Eckermann a écrit son nom, et celui de son crack King Edward, au palmarès du prestigieux Top 10 Rolex IJRC. Pour la vingt-et-unième édition de cette compétition, la piste de Palexpo a fait le plein. Joué à guichets fermés, l’affrontement des dix meilleurs mondiaux du classement mondial du mois de novembre a permis de faire briller le numéro un mondial, solidement accroché à son trône depuis cinq mois et visiblement pas près de le lâcher. Deuxième, Simon Delestre a de nouveau montré au monde entier tout le talent de son Cayman Jolly Jumper qui, sortie après sortie, semble s’apaiser. Enfin, pour parfaire le podium, Peder Fredricson est grimpé sur la troisième marche, grâce à son atypique mais si efficace Catch Me Not S.

Quand Henrik von Eckermann se fixe un objectif, il l’accomplit. Sans doute plus qu’amer de sa deuxième place l’an passé, alors que son bourreau de 2021, un certain Explosion W, l’avait privé de la victoire dans le Top Ten Rolex IJRC de Genève, le Suédois avait, vendredi 9 décembre au soir, mis toutes les chances de son côté. Enfin presque. Après un premier parcours éclatant avec son roi Edward toujours aussi impressionnant dans les airs, le numéro un mondial a parfaitement porté son brassard au deuxième tour. Lancé à pleine vitesse, le double champion du monde en titre a alors arrêté le temps en 48”42. Comme il en est de tradition à Palexpo et dans cette épreuve de prestige, une fois la ligne d’arrivée franchie, les cavaliers mettent pied à terre. “King Edward ne pourrait pas mieux sauter, mais j’espère que je ne paierai pas ma foulée supplémentaire. Je pense vraiment qu’on peut faire mieux”, déclarait alors le cavalier des écuries Cyor. Derrière lui, restait à passer Marlon Mòdolo Zanotelli, auteur d’un acte initial particulièrement brillant sur Like A Diamond van het Schaeck, ainsi que Cayman Jolly Jumper, le partenaire de Simon Delestre. Alors que le premier a complètement manqué un demi-tour en fin de parcours, ne laissant d’autres choix à sa pétillante jument de onze ans de le détruire sur son passage, le second, lui a réitéré un nouveau clear round, un de plus à une collection déjà bien garnie cette saison.

Henrik von Eckermann s'en frotte les mains après sa victoire !

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“Cayman a seulement dix ans et il s’agit de sa première saison à un tel niveau. Il a réalisé des choses remarquables ces derniers mois, notamment en Coupes des nations et aux championnats du monde. Il y a deux semaines, à Madrid, j’ai essayé pour la première fois d’aller vite au barrage avec lui (le couple a terminé troisième, ndlr). Cayman est naturellement rapide, ce qui est une grande chance. Les choses prennent une bonne tournure à chaque fois. C’était une première pour lui ici et il se comporte de la plus belle des manières. Un jour, nous arriverons peut-être à battre King Edward ! J’ai l’avantage que mon cheval soit le plus jeune des deux”, a commenté le Lorrain, qui s’est même prêté au jeu de la traduction en conférence de presse.

Toute la puissance et l'agilité du fils d'Hickstead à l'abord du dernier effort de la première manche du Top Ten. 

Pour Henrik von Eckermann, cette victoire sonnait presque comme une délivrance, ou peut-être davantage encore comme le point final d’une saison quasi parfaite. En un peu plus d’une trentaine de départs en épreuves internationales en 2022, la paire du moment a acquis deux médailles d’or, deux victoires en Grands Prix 5* et autant de deuxièmes places. Pour l’instant… Car pour l’heure, les priorités du Suédois sont claires : s’imposer dimanche dans le Grand Prix Rolex.

King Edward en plein vol en première manche.

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“King Edward mérite tellement d’être à cette place, dans cette épreuve, car il est vraiment en train d’écrire l'histoire ! Je suis très fier de pouvoir monter un tel cheval. Nous essaierons déjà de gagner le Grand Prix de dimanche, et, ensuite, nous aviserons jour après jour. J’essaie vraiment de profiter de chaque moment. Les chevaux ne sont pas des machines et on ne sait jamais ce qui peut arriver…”, a déclaré l’heureux lauréat. “Cette épreuve était mon principal objectif après les championnats du monde de Herning cet été. Je me souviens qu'en 2013, lors de la finale du Top Ten de Stockholm, j'avais dit à Eleonora Ottaviani (directrice de l'IJRC, ndlr) que je rêvais de gagner cette épreuve un jour... C'est chose faite !”

Non seulement le roi du soir a partagé sa victoire avec sa compagne… la Suissesse Janika Sprunger, mais aussi avec le propriétaire de son crack, Georg Kähny… un autre Suisse, et, surtout, sa chère groom, Louise Barraud, qui partage avec son cavalier des origines suédoises. Comme il en est de tradition, la discrète et passionnée jeune femme a soulevé le trophée sur le podium, autour de ses homologues.

Les grooms des dix cavaliers du Top Ten entourent Louise Barraud, qui soulève le trophée.

Le sourire de Louise Barraud et Henrik von Eckermann.

Les fautes, commises ci et là par quelques-uns des cadors du soir, ont permis à Peder Fredricson de se hisser sur la troisième marche du podium, grâce à deux parcours sans faute de Catch Me Not S… mais entachés d’un total d’un point, en raison d’un dépassement de temps concédé lors de l’acte initial. “C’était une fantastique épreuve et nous avons vu du très beau sport, et des chevaux incroyables. Cette finale est restée excitante jusqu'à la fin. Bien sûr, j'étais un peu déçu de mon point de temps dépassé en première manche. En seconde, j'étais nerveux, car même si je ne voulais pas faire tomber de barres, je ne voulais pas non plus risquer de prendre des points de temps supplémentaires... Toutefois, je savais que je pouvais finir sur le podium en adaptant une stratégie ‘d'assurer’ le sans-faute. Tout le monde veut gagner cette épreuve, donc je me doutais que mes concurrents allaient prendre des risques et que j'avais une chance”, a analysé le Scandinave.

Peder Fredricson, tout en légèreté avec Catch Me Not S.

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Plus rapide que l’éclair en compagnie de son vaillant Contagious, son partenaire des derniers championnats du monde et Jeux olympiques, McLain Ward s’est octroyé la quatrième place du classement final, devant Harrie Smolders, piégé au premier tour avec l’excellent Monaco, puis impeccable lors de son retour en piste. Marlon Mòdolo Zanotelli, lui, a dû se contenter du sixième rang pour son premier Top Ten, devant Kevin Staut, qui comptait sur Visconti du Telman (8+0), Julien Epaillard, qui disputait cette épreuve pour la première fois en compagnie de Caracole de la Roque (8+4), Martin Fuchs, en grande discussion avec son tempétueux Conner 70 lors de son second tour (4+12), ainsi que le vainqueur sortant, Ben Maher, dernier ce soir avec Exit Remo, qui a concédé trente et un points dans l’acte initial avant de rendre une copie parfaite dans le second.

Henrik von Eckermann a saisi son trophée des deux mains.

Crédit photo : © Mélina Massias. Photo à la Une : Henrik von Eckermann et son King Edward au tour d’honneur. 

Toutes les épreuves du CHI de Genève sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.