La boucle est bouclée pour Tiffany Foster. Partie de rien, ou presque, la talentueuse Canadienne s’est emparée de son premier Grand Prix 5*, du côté de Thunderbird, tout près de sa ville natale. Du côté de Wiesbaden, Marc Houtzager a, quant à lui, renoué avec la victoire à très haut niveau, grâce à sa fidèle Sterrehof’s Dante, lauréate du temps fort du CSI 4*.
Toujours souriante, toujours de bonne humeur, Tiffany Foster était aux anges, samedi 27 mai. À Langley, support d’une étape du circuit de la Major League Showjumping, la Canadienne, devenue, un temps l’an passé, la meilleure cavalière du monde, s’est offert son tout premier Grand Prix 5*. Une victoire ô combien importante et pleine de sens, pour celle qui est née à Vancouver, à une cinquantaine de kilomètres de son terrain de jeu du jour. Amazone émérite, notamment douzième des derniers championnats du monde de Herning avec Figor, la Canadienne a ajouté la ligne manquante à son palmarès individuel.
Tiffany Foster a bouclé la boucle en remportant son premier Grand Prix 5*, presque à domicile ! © MLSJ
“Je n’en ai pas encore vraiment conscience, mais je suis tellement heureuse, et ravie que cela se soit passé ici, à Thunderbird !”, s’est émue Tiffany Foster, qui misait pour l’occasion sur Northern Light, née Northern Comme Plot chez Ingrid Ragnarsson et surnommée Nora. D’ordinaire vouée à des épreuves moins importantes en termes de hauteur, la fille du regretté Plot Blue, qui avait jusqu’alors disputé une douzaine de compétitions à 1,60m, a plus qu’été à la hauteur samedi. “J’ai fait appel à elle quelques fois pour prendre part à d’importantes épreuves à 1,60, mais, en général, je la conserve pour le niveau 1,50 et 1,55m. C’est en partie parce que je suis chanceuse d’avoir de super propriétaires, et que j’ai d’autres chevaux, comme Figor et Hamilton, qui peuvent franchir les parcours les plus imposants avec une grande facilité”, a expliqué l’heureuse lauréate. “Elle est le type de cheval qui n’apprécie pas sauter de grosses épreuves toutes les semaines. Je pense que cela lui demande de grands efforts. Alors j’alterne, je l’engage dans de toutes petites épreuves et j’essaie de la garder heureuse, à son aise et détendue. Je pense que je suis en train de trouver la bonne formule avec elle. Elle aime aussi les pistes plus petites et en sable. Si je continue avec cette stratégie, et que je choisi les bonnes occasions pour elle, je ne devrais plus jamais dire qu’elle est mon troisième cheval !”
La joie de Tiffany Foster et sa fille de Plot Blue. © MLSJ
Dans un barrage n’ayant réuni que quatre couples, Tiffany Foster et son étoile polaire ont réalisé le seul double zéro de la journée. Associé à son extraterrestre CSF James Kann Cruz, l’une des nombreuses pépites de l’élevage irlandais, Shane Sweetnam a rapidement buté sur le tracé raccourci, laissant rouler une barre à terre. Un poil plus rapide que son homologue féminine, le pilote a dû se contenter du deuxième rang. Pas de quoi, toutefois, faire chuter ses impressionnantes statistiques avec son fils de Kannan, qui termine dans… 71% des cas dans le top 10 de ses parcours à ce niveau !
Troisième, Lillie Keenan continue sur sa lancée. Sur son nuage outre-Atlantique, la jeune Américaine enchaîne les performances de premier ordre. Cette fois associée à Fasther, un descendant de Vigo d’Arsouilles, elle a laissé échapper un quatre points au barrage. “Mon cheval n’aurait pas pu faire plus pour moi. J’ai commis une erreur vraiment stupide”, s’est désolée la cavalière. “Le sport en est ainsi lorsqu’on essaye de gagner. Avec la faute que j’ai faite, je ne mérite pas d’être troisième. Mon cheval, lui, mérite tout.”
Tentant le tout pour le tout, Erynn Ballard a, elle, concédé huit points sur son espoir olympique, Gakhir, finalement quatrième.
Gagnant à l'applaudimètre, Hans-Dieter Dreher se fait doubler à Wiesbaden
Le week-end sportif ne s’est pas achevé dimanche, mais bien lundi pour les participants du CSI 4* de Wiesbaden, en Allemagne. Sur ses terres, Hans-Dieter Dreher a bien cru la victoire acquise avec son génial Cous Cous 3. Si le public en a rapidement fait son favori, le local s’est fait doubler sur la ligne par son voisin néerlandais, Marc Houtzager. Juché sur l’une de ses meilleures juments, Sterrehof's Dante, une fille de Canturano quatrième par équipe aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021, le Oranje a filé vers la première place en 38”97. Finalement, quatre maigres centièmes ont séparé les deux premiers couples du classement définitif ! Plus victorieux à ce niveau depuis plus de trois ans et son succès acquis aux rênes de cette même baie, dans le temps fort de l’édition 2020 du Jumping Amsterdam, le quinquagénaire a choisi un cadre idyllique pour regoûter aux tours d’honneurs victorieux.
La bombe levée de Marc Houtzager. © TOMsPic / Wiesbaden
Derrière, et avec ses trois cavaliers placés dans le top 12, les écuries Karlswood de Cian O’Connor ont vu leurs investissements récompensés. L’élève a même dépassé le maître, puisque Max Wachman, qui guidait Kilkenny, né MHS Fernhill chez Tom Brennan et vu jusqu’aux Jeux olympiques sous la selle de Cian, s’est classé troisième au profit d’un double sans-faute maîtrisé. Le superviseur des deux frères Wachman s’est quant à lui contenté du rang quatre, avec le jeune Empoli de Champloué, rebaptisé Tipperary depuis son départ des écuries Allen. Présente à Wiesbaden, Lovisa Munter, groom de Bertram, en a profité pour donner une caresse à son ancien complice, qui était alors surnommé “Champ”, un nom tout trouvé pour cet excellent alezan de neuf ans par Arko III et issu de la souche du Château. Le néo-duo a été le dernier à trouver les clefs du double clear round outre-Rhin.
Photo à la Une : Tiffany Foster et sa styliste Northern Light en route vers leur plus belle victoire commune au Canada. © MacKenzie Clark