Notre site web utilise la publicite pour se financer. Soutenez nous en desactivant votre bloqueur de publicite. Merci !

Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper s’emparent d’une lumière divine au Grand Palais

Deuxième victoire de rang en Grand Prix 5* pour Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper.
dimanche 23 mars 2025 Mélina Massias

Sous la verrière du Grand Palais, Simon Delestre est chez lui. Après ses victoires en 2018 et 2019 avec Hermès*Ryan des Hayettes, le Lorrain a imposé un autre crack, Cayman Jolly Jumper, né chez Nathalie Chevalier, dans le temps fort de l’événement parisien. Déjà aux honneurs sept jours plus tôt aux Pays-Bas, le binôme s’est cette fois distingué dans un scénario bien différent, en prenant le meilleur sur Robert Whitaker et Max Kühner, respectivement associés à Vermento et EIC*Julius Caesar.

Pour le grand retour du Saut Hermès sous la nef du Grand Palais, le sponsor titre du concours n’aurait pas pu rêver meilleur vainqueur que Simon Delestre. Une semaine après leur triomphe néerlandais à Bois-le-Duc, le Lorrain et son inclassable Cayman Jolly Jumper ont remis le couvert à Paris, dimanche 23 mars, dans un scénario pour le moins différent. 

Lors de leur première victoire en Grand Prix 5*, Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper avaient toutes les cartes en main en étant les derniers d’un barrage à trois, où leurs deux concurrents n’étaient pas parvenus à signer de double sans-faute. Cette fois, la donne était bien différente, avec huit concurrents et déjà deux barrages sans fausse note au moment du passage du couple. Malgré un départ chaotique et un tracé parfois haché, l’immense talent du fils de Hickstead au-dessus des obstacles a fait mouche, permettant à son cavalier de rallier la ligne d’arrivée en 41’’21 et de rêver d’une troisième victoire dans cet écrin qui lui avait déjà souri avec le bien (re)nommé Hermès*Ryan des Hayettes en 2018 et 2019. 

Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper vont prendre goût à défiler en tête des tours d'honneur des Grands Prix 5* ! © Sportfot

“C’est absolument incroyable. Cayman a remporté le Grand Prix Rolex de Bois-le-Duc la semaine dernière et réitère cette semaine. J’ai toujours cru que Cayman était un cheval de légende ; en voilà la preuve”, a réagi, sans détour, Simon Delestre. “Il est tellement électrique… Parfois, lorsque je prends des risques au barrage, je peux perdre un peu de contrôle, mais j’ai essayé de faire de mon mieux, d’aller avec lui et de l’aider. J’ai dû le retenir, parce qu’avec lui, il suffit d’ouvrir les doigts pour qu’il parte. La situation de la semaine dernière était un peu plus confortable ! Cette fois, je n’avais pas mille options. J’ai tenté ma chance et cela a payé. C’est formidable, irréel ! Gagner deux Grands Prix 5* de suite ne m’est jamais arrivé dans ma vie, je n’ai pas les mots.”

Quel écrin divin pour remporter un Grand Prix 5* ! © Sportfot

Avant d’exploser de joie dans les bras de son clan au paddock, l’actuel douzième mondial a tremblé jusqu’au bout. Tour à tour, Alexa Ferrer, Andreas Schou et Grégory Wathelet ont déroulé d’excellents barrages, tout en étant rapides. Si le deuxième cité, qui retrouvait son fidèle Darc de Lux en état de grâce plus d’un an après sa dernière apparition en Grand Prix 5*, n’est pas allé suffisamment vite pour s’imposer et a, de toute façon, concédé une faute, la Française et le Belge, ont, eux, franchi les cellules en 40’’72 et 41’’23 aux commandes de Vitalhorses*Fleur d’Oz et Ace of Hearts. Mais tous deux ont fait rouler à terre la barre orange et blanche défendant l’ultime vertical du tracé raccourci ! Rageant, terriblement rageant tant leurs deux prestations respectives étaient de qualité. Les deux pilotes ont finalement dû se contenter des rangs cinq et six, tandis que leur homologue danois a occupé la septième position.

Alexa Ferrer et Fleur d'Oz étaient les plus rapides au barrage, mais leur victoire leur a échappé pour une faute. © Sportfot

Pour Alexa Ferrer, la frustration du jour laissera certainement place à la satisfaction sous peu. La Tricolore, qui a participé à la formation du gagnant du jour et a été sélectionnée pour sa première Coupe des nations CSIO 5* il y a quelques semaines, confirme de semaine en semaine sa grande régularité au plus haut niveau, peu importe sa monture. Nul doute, donc, qu’elle finira par arracher la victoire au plus haut niveau. Grégory Wathelet, lui, devrait pouvoir se réjouir de son retour en compétition, après avoir patienter sur le banc durant plusieurs semaines, en raison d’une blessure à l’épaule. Surtout, le Belge a pu faire monter en puissance son autre cheval de tête, l’étalon Bond Jamesbond de Hay, qui l’accompagnera à Bâle début avril pour la finale de la Coupe du monde Longines. Le duo s’est octroyé la troisième place du Saut Hermès, une épreuve en deux manches à 1,55m, samedi soir. 



Des confirmations, des révélations et des promesses

Premier à avoir trouvé les clefs du sans-faute dans l’acte initial de ce difficile Grand Prix, qui a vu douze des cinquante engagés abandonner en cours de route, Robert Whitaker a mené Vermento à la deuxième place. Eux aussi se rendront en Suisse dans quelques jours, pour disputer leur premier grand championnat. Le fils de John Whitaker et son fils d’Argento semblent en forme à l’approche de l’événement, après une saison hivernale marquée par une victoire à Helsinki, une deuxième place à La Corogne et une troisième à Londres, mais aussi quelques contre-performances. L’étalon de douze ans n’était plus apparu sur la scène internationale depuis un mois et son abandon dans l’épreuve reine du CSI 5*-W de Göteborg. Malgré son gabarit important, Vermento est parvenu à dérouler un bon barrage, pour arrêter le temps en 41’’70 et mettre la pression sur ses poursuivants. 

Robert Whitaker et Vermento sont prêts pour la finale de la Coupe du monde de Bâle. © Sportfot

Cela a payé, puisqu’outre les lauréats du jour, seules deux autres paires sont parvenus à réaliser un double zéro. Bouclé en 42’’26, le second parcours d’EIC*Julius Caesar, onze ans et déjà dans le Top 5 à Hong Kong, Amsterdam et Madrid ces derniers mois, a permis à son cavalier, Max Kühner, de monter sur la troisième marche du podium. À peine moins rapides avec un chronomètre de 43’’33, Christian Ahlmann et Untouched LB sont quatrièmes. Mais le fils de United Touch S aura marqué cette édition du Saut Hermès de son empreinte au-delà de son seul classement. Pour sa toute première apparition à ce niveau, l’étalon de neuf ans a dominé de la tête et des épaules son sujet, faisant montre d’un style parfait et d’une aisance folle. À n’en pas douter, l’avenir s’annonce radieux pour le petit-fils de Windows vh Costersveld, alias Cornet Obolensky, né chez Lena Bieler et Thomas Verhuffen.

Untouched LB, neuf ans, s'annonce déjà comme un phénomène. © Sportfot

Si le bai a été l’une des grandes révélations de l’épreuve, d’autres de ses compères ont aussi su se montrer sous un très bon jour. Ce fut le cas du gris Chicarito 11, huitième, et du puissant Enrico de la Pomme, neuvième et dont l’incompréhension avec son amazone au barrage sera vite oubliée. Tous deux étaient respectivement montés par Adrian Schmid, vainqueur du Grand Prix 4* d’El Jadida avec son fils de Casalito, et Kendra Brinkop Claricia, révélatrice hors pair des stars de demain. Que dire aussi des prestations des étalons Ermitage Kalone et Touardo Blue, en balade sous la verrière du Grand Palais aux rênes des Belges Gilles Thomas et Nathan Budd, ou encore de l’énième classement en Grand Prix 5* de l’année de Priam du Roset, complice de longue date de Marcus Ehning ? Respectivement onze, douze et dixième, ces trois duos ont été piégés par moins d’une demi-seconde de temps dépassé et n’ont pas offert au public le bonheur de s’élancer sur un second parcours.

Quelle récompense, quelle émotion pour Nathan Budd et son formidable Touardo Blue, sans-faute aux obstacles dans ce Grand Prix relevé. © Sportfot

Les prestations à quatre points de Cocaïne du Val, malheureuse sur l’ultime oxer du tracé initial après un parcours parfaitement négocié par Grégory Cottard, et de Hello*Chadora Lady PS, une nouvelle fois impressionnante avec l’Ecossais Scott Brash après sa deuxième place du week-end dernier à Bois-le-Duc, ainsi que celles sanctionnées de huit points de J’Adore, sous la selle de la jeune Lalie Saclier et du fabuleux Enjoy de la Mûre, aux commandes d’Omar Abdul Aziz Al Marzooqi méritent aussi un coup de projecteur. Si la malchance ou le manque d’expérience n’a pas tourné en leur faveur cette fois, l’impression laissée dans la capitale française n’en reste pas moins excellente.

Omar Abdul Aziz Al Marzooqi doit encore gagner en expérience, mais son crack Enjoy de la Mûre le portera, un jour, aux sommets. © Sportfot

Les résultats complets et les vidéos.

Photo à la Une : Deuxième victoire de rang en Grand Prix 5* pour Simon Delestre et Cayman Jolly Jumper. © Sportfot

(Re)vivez les épreuves du Saut Hermès sur GRANDPRIX.tv