Quatrième et avant-dernière partie avec Nicolas Delmotte !
Par rapport à vos débuts, est-ce que l'évolution du sport fait que c'est aujourd'hui plus difficile d'accéder au haut niveau ?
« Oui. Avant, c'était plus facile. Le Global n'existait pas et l'accès aux concours était plus aisé. Aujourd'hui, si on ne fait pas partie des 30 meilleurs mondiaux, c'est très difficile. Il faut prendre une table VIP ou on ne peut pas y accéder. En France, nous avons encore la chance que lorsqu'un cinq étoiles est organisé sur notre territoire, on peut avoir 4 places et comme nous avons 4-5 cavaliers qui font partie des 30 meilleurs mondiaux et sont donc eux qualifiés d'office, cela nous fait 4 places de plus … qui sont ensuite proposées aux autres cavaliers français classés toujours selon la ranking alors pour quelqu'un comme moi qui n'ai qu'un cheval, c'est un peu plus dur de rentrer. » Karla de Toscane (Quidam de Revel), championne de France des 7 ans et propre soeur des étalons Jadis et Rahotep de Toscane, a évolué jusqu'en Grand Prix avec Nicolas Delmotte avant de se consacrer à l'élevage.
Le Global Champions Tour, c'est quelque chose qui vous fait envie pour sa dotation et malgré ses pistes ?
N.D. : « Je trouve que ce qu'a fait Jan Tops est formidable. On a quand même vraiment tiré notre sport vers le haut. Maintenant, à monter, je vais toujours préférer aller monter un CSIO 5* avec une Coupe des nations comme Saint Gall que d'aller monter à Cannes ou Saint Tropez. Maintenant, je trouve que le Global Champions Tour, c'est vraiment super. J'ai eu la chance d'en faire déjà un tout petit peu et j'aime bien aussi les monter. »
Champion de France à 4 & 6 ans, Lucciano (Burggraaf) a ensuite évolué en Coupe des nations avec le nordiste.
Est-ce que vous vous intéressez à l'élevage ?
« J'en ai fait un tout petit peu pour m'amuser mais je n'ai rien sorti d'extraordinaire alors j'ai vite arrêté ! Je préfère acheter une partie d'un cheval que de les faire naître. Je pense que pour élever, il faut être professionnel ou en tout cas avoir les bonnes juments. Je pense que j'avais une bonne jument avec Discrète IV mais sa production était normale. Nous avons sorti des bons chevaux mais pas pour aller faire du très haut niveau. J'ai fait ça pour mon plaisir mais j'ai arrêté car ça coûtait quand même de l'argent et je préfère investir dans un cheval plus tard. » Vous aimez néanmoins conseiller les éleveurs sur les étalons que vous montez ? N.D. : « Oui, j'aime bien donner mon avis et en discuter mais aujourd'hui, celui qui a la bonne jument peut presque la croiser avec n'importe quel étalon. En fait, je vais plutôt conseiller par rapport aux étalons qui produisent bien comme c'est le cas de Kannan. Je vais surtout conseiller par rapport à la jument quand je les connais : savoir s'il faut ramener du sang ou des choses comme ça mais je ne suis pas assez connaisseur pour dire s'il faut à tout prix mettre ce cheval là ou pas. L'élevage est tellement aléatoire qu'il n'y a rien de mieux que les chevaux pour vous faire mentir. »
Comment décririez-vous Number One d'Iso ?
« C'est un cheval avec énormément de qualités et une très grande personnalité. Pour moi, c'est un cheval qui dans les moyens et dans la qualité est un des meilleurs chevaux que j'ai eu l'occasion de monter. Qu'on le remette en route ou qu'il soit dans le bain, lorsque je saute 1m50, j'ai l'impression de sauter 1m30. Pour lui, ce n'est pas très dur. Par contre, c'est un cheval très chaud avec beaucoup de caractère et une personnalité à part entière donc il faut vraiment être son ami. Si on n'est pas complice avec lui, ce n'est pas la peine. C'est d'ailleurs un cheval qui m'a permis d'évoluer avec d'autres chevaux parce qu'il m'oblige à composer un peu plus et à m'adapter un peu plus aux chevaux et pas forcément vouloir les entrer dans un moule. C'est vraiment un cheval qui m'a permis de progresser dans mon équitation car c'est un cheval qu'il faut vraiment monter en équilibre et où l'on ne peut pas trop s'asseoir. »