Il y a des cavaliers dont l’éclosion se fait rapidement mais parfois, le papillon ne brille pas longtemps. Rares sont ceux qui réussissent à se remettre en question pour trouver la force et le caractère afin de rebondir après avoir touché le sol, et ainsi revenir sans aigreur mais au contraire encore plus fort grâce à toute l’expérience qu’ils ont pu emmagasiner sur leur chemin de croix. Grand talent du CSO français, Nicolas Delmotte prouve aujourd’hui qu’il fait bel et bien partie du gratin mondial grâce à Number One d’Iso.
Quels ont été vos premiers contacts dans les chevaux ?
« J’ai appris à monter à cheval chez Bruno Broucqsault au club de Phalempin lorsque j’avais 8-9 ans et finalement, je n’ai quitté ces écuries qu’à 21 ans. Mes parents étant agriculteurs, j’ai également monté un peu chez eux. Nous avions deux-trois poneys et je montais juste comme ça en étant passionné. En fait, ma mère travaillait près du club de Phalempin et comme j’étais passionné, elle est allée voir et m’y a inscrit. Nous sommes arrivés là un peu par hasard. J’y ai passé tous mes examens. A l’époque, c’était étrier de bronze, éperon de bronze, étrier d’argent, éperon d’argent. Après, je suivais Bruno Broucqsault dans tous les concours. Bruno a ensuite proposé à mes parents de former un cavalier qu’il embaucherait à 18 ans. J’ai donc arrêté l’école à 16 ans. Le but de Bruno était que si un jour il était blessé, ce qui lui était déjà arrivé, ou qu’il y avait un problème, il puisse compter sur quelqu’un pour le remplacer et monter ses jeunes chevaux. Malheureusement pour lui, son malheur a fait son bonheur car il s’est cassé avec Dilemme de Cephe lorsque le cheval avait 4 ans. Ils ont panaché et j’ai récupéré tous les jeunes chevaux. Cela m’a permis d’évoluer et de passer un cap. J’ai pris de l’expérience en faisant plein de concours. »
Lorsque vous avez cette proposition à 16 ans, quelle a été la réaction de vos parents ?
« C’était une décision importante mais mes parents m’ont toujours suivi. Ils n’ont jamais été contre. J’ai toujours eu la chance qu’ils aillent dans mon sens même si ce n’est pas une décision qui se prend du jour au lendemain mais ils m’ont toujours écouté. »
Vous décidez finalement de voler de vos propres ailes à 21 ans, soit seulement trois ans après avoir été salarié ?
« Oui … j’avais la chance de disposer de chevaux tels que Discrète IV et Bolero de Brecey à cette époque. Je voulais donc prendre une licence de première catégorie alors que Bruno avait toujours une seconde. Cela ne lui convenait plus trop car il avait peur que je ne sois plus assez présent dans ses écuries en étant obligé de partir au concours dès le jeudi. C’était moins pratique et j’ai donc décidé de partir. »