À Londres, la reine Jessica Springsteen a enregistré sa quatrième victoire dans un Grand Prix 5*, et la première à ce niveau avec son partenaire des Jeux olympiques de Tokyo, Don Juan van de Donkhoeve. Grâce à des prises de risques osées, le duo a tout bonnement été irrattrapable. Pas même Olivier Philippaerts, déjà deuxième sur cette même piste l’an passé avec H&M Miro, ni le redoutable et très régulier Harrie Smolders, aux commandes du brillant Monaco, n’y sont parvenus.
Plus discrète qu’à l'accoutumée ces derniers mois, la talentueuse Jessica Springsteen a frappé un grand coup à Londres, dimanche 13 août. Accompagnée de son partenaire olympique Don Juan van de Donkhoeve, avec lequel elle avait contribué à la médaille d’argent collective glanée par les Etats-Unis à Tokyo, en 2021, la jeune trentenaire n’a laissé aucune chance à ses poursuivants dans le Grand Prix du Longines Global Champions Tour (LGCT) de Londres, douzième étape régulière du lucratif circuit. Face au rythme endiablé imprimé par le duo expérimenté, tous ses poursuivants ont mordu la poussière et se sont inclinés.
Jessica Springsteen tout sourire après son barrage décoiffant sur son partenaire olympique Don Juan van de Donkhoeve. © LGCT
“Honnêtement, je suis sous le choc. Je ne pourrais pas être plus heureuse ! Je n’ai pas de mots pour décrire Don. Il a été fabuleux. C’est ma première victoire en Grand Prix 5* avec lui et je suis très reconnaissante. J’ai pris des risques pour gagner, mais cela a payé. Je pense que j’aurais pu faire une foulée de moins pour aborder le deuxième obstacle du barrage. Sur le double, mon cheval a tout donné, il a sauté de manière incroyable. Ensuite, je me suis dit que je devais continuer ! Don Juan est incroyablement rapide, mais son amplitude est tellement immense que les lignes deviennent un peu faciles pour moi. De fait, je dois parfois suivre un tracé un peu plus large pour continuer à galoper”, a-t-elle déclaré à l’issue de l’épreuve, théâtre de sa quatrième victoire en Grand Prix 5* !
Harrie Smolders, troisième avec Monaco, et Olivier Philippaerts, deuxième sur H&M Miro, entourent la star du jour : Jessica Springsteen. © LGCT
Son premier triomphe à ce niveau remonte à 2016, où l’amazone avait imposé son spectaculaire et tempétueux Cynar VA. Ensuite, Jessica Springsteen avait remis le couvert à deux reprises, aux rênes de sa pétillante et désormais retraitée RMF Zecilie, pour conquérir les temps forts des CSI 5* de Ramatuelle, étape du LGCT, en 2019, puis de Bruxelles, en 2021. Cette fois, l’Américaine a fait régner sa loi avec une troisième monture, l’étalon Don Juan van de Donkhoeve, un fils de Bamako de Muze et Diva van de Donkhoeve, par Heartbreaker. Si le SBS de treize ans est indéniablement le meilleur représentant de sa souche maternelle, il n’est pas le premier à faire ses preuves à haut niveau. Sa grand-mère, Utopia van de Donkhoeve, a ainsi évolué jusqu’en Grands Prix à 1,60m et autres Coupes des nations avec les Belges Pieter Devos et Koen Vereecke, tandis que VDL Fakir, né Fakir van de Donkhoeve, Sherlock, né Novio van de Donkhoeve et star en devenir des écuries Charles, Farao of Heritage et Allegro van de Donkhoeve ont tous été aperçus jusqu’en CSI 5*.
Utopia van de Donkhoeve, la grand-mère maternelle de Don Juan van de Donkhoeve, ici sous la selle de Pieter Devos. © Sportfot
Les Belges rendent les armes et Harrie Smolders reste sur son nuage
Alors qu’ils avaient réussi un doublé mémorable l’an dernier, les Belges se sont cette fois avoué vaincus. Niels Bruynseels, premier à signer un chronomètre de référence aux rênes de son olympique Delux van T&L, apparu en grande forme, a finalement terminé au pied du podium. Son compatriote Olivier Philippaerts a bien tenté de prendre sa revanche sur l’année dernière, en vain. Associé, comme en 2022, à son fort prometteur fils de Diamant de Semilly, H&M Miro, le représentant du Plat-Pays a été un temps en avance sur sa rivale du jour. Jusqu’au numéro quatre, la paire faisait course en tête. Mais, la seconde partie du barrage déroulé par Jessica Springsteen était tout bonnement irrattrapable. Grâce à une énorme prise de risque pour aborder le double, ainsi qu’une galopade effrénée pour aborder l’ultime vertical, la souriante jeune femme n’a pas laissé la moindre chance à ses poursuivants. Une nouvelle fois, Olivier Philippaerts s’est contenté de la deuxième place, si souvent promise à… Harrie Smolders.
Déjà deuxièmes l'an dernier, Nicola Philippaerts et son Miro ont conservé leur rang cette année. © LGCT
Justement. Le Néerlandais, qui a joué l’une des plus belles partitions de l’après-midi avec son Monaco, déroulant avec maestria son barrage, s’est cette fois rangé au troisième rang. Comme souvent, le Batave ne rate rien. Bien qu’il reste discret, et que ses places d’honneur n’aient peut-être pas autant d’écho que les victoires d’autres pilotes, sa régularité est tout simplement bluffante. Ce week-end encore, le troisième meilleur cavalier du monde a enchaîné les parcours sans-faute, une semaine après avoir triomphé dans le Grand Prix 2* de Valkenswaard avec le génial Darry Lou. Vainqueur du Grand Prix 5* de Saint Gall, septième de ceux de Cannes et Rotterdam, deux et troisième des temps forts 5* de Monte Carlo et La Corogne, lauréat de celui de Riesenbeck et à nouveau sur le podium à Londres, Harrie Smolders n’a plus manqué le barrage d’un Grand Prix depuis… trois mois, et l’étape madrilène du GCT ! Stupéfiant. “Monaco a encore été exceptionnel. Je suis très reconnaissant d’avoir deux super stars en ce moment, avec Uricas vd Kattevennen et Monaco”, a réagi le redoutable pilote. “Je suis incroyablement heureux. Je dois encore travailler un peu pour ramener une victoire à la maison”, a, quant à lui, déclaré Olivier Philippaerts. “Cela fait un moment que je lorgne sur une victoire. Je vais continuer mes efforts, et, avec un peu de chance, y parvenir un jour !”
La dernière fois qu'Harrie Smolders ne s'est pas qualifié pour le barrage d'un Grand Prix remonte à... mai ! © Ljuba Buzzola/LGCT
Grâce à deux bons doubles sans-faute, les derniers de l’après-midi en face de l'hôpital royal de Chelsea, Oliver Fletcher, au départ du tout premier Grand Prix 5* de sa carrière avec Hello William, né Willie Wonka LVS et passé tout près de la mort il y a six mois, lors d'une opération consécutive à des coliques, et Beth Underhill, juchée sur la généreuse Nikka vd Bisschop, ont pris les cinq et sixièmes places de cette épreuve dominicale.
Photo à la Une : Jessica Springsteen en route pour la victoire à Londres. © Ljuba Buzzola/LGCT
