Lorsqu’il évoque Vancouver Dreams, arrivée dans ses écuries début janvier, Darragh Kenny ne tarit pas d'éloges. Les dires de l’Irlandais avaient encore plus de sens ce dimanche, après le premier succès de son alezane en Grand Prix 4*. Un peu plus au Sud sur le planisphère mondial, une fille de l'extraordinaire Bacardi VDL s’est quant à elle imposée au niveau supérieur, à Coapexpan.
En l’absence d’un CSI 5* sur le Vieux Continent, le programme sportif du week-end semblait presque allégé. Dimanche 26 mars, le Grand Prix 4* de Vejer de la Frontera, qui clôturait le Sunshine Tour 2023, a récompensé Michael Pender. Mais l’Irlandais n’a pas été le seul à mettre son île à l’honneur. En effet, du côté de Wellington, un certain Darragh Kenny s’est offert la victoire dans un autre temps fort labellisé 4*, quelques heures après son compatriote. Le représentant du trèfle irlandais, en selle sur Vancouver Dreams, fraîchement intégrée à ses écuries après avoir longtemps défendu les couleurs de l’Autrichien Max Kühner, s’est imposé de main de maître.
Darragh Kenny et Vancouver Dreams. © Sportfot
Sous le charme de son alezane, l’heureux lauréat n’a pas manqué de saluer ses qualités. “On n’a pas besoin de se soucier des obstacles au barrage. Il faut juste avoir la bonne place. Elle est incroyable. Son respect vaut 15/10. Elle ne fait que des sans-faute ! Le plus important est donc de la laisser se relâcher, se calmer un peu pour ne pas perdre de temps en l’air. Lorsque qu’elle est arrivée chez moi, elle était très nerveuse et se figeait un peu en l’air. Nous avons passé beaucoup de temps à l’inciter à se décontracter et à sauter de façon plus fluide. Elle a tout donné aujourd’hui et a été brillante. On ne peut pas faire autrement que de l’aimer !”, a-t-il loué.
Avec Darragh Kenny, la belle alezane semble avoir trouvé le bon pilote. © Sportfot
Petite-fille de Stakkato, excellent étalon, tant en père, père de père que père de mère, l’Hanovrienne de treize ans descend de Valentino. Lors de ses huit premiers parcours internationaux avec Darragh Kenny, la belle s’était déjà classée deux fois, à 1,45m et 1,50m et avait également remporté une autre épreuve, à 1,50m. Expérimentée, Vancouver Dreams avait déjà disputé une poignée de Grands Prix 4 et 5* avec Max Kühner, sans connaître la victoire à un tel niveau.
Habitué des remises des prix au plus haut niveau, Darragh Kenny, lui, s’est offert les services d’un entraîneur de luxe. Depuis décembre dernier, Markus Beerbaum veille au grain depuis la terre ferme sur les faits et gestes du cavalier. “Markus est excellent dans son rôle à pied. C’est chouette de bénéficier du regard de quelqu’un d’autre sur les chevaux. J’ai beaucoup évolué seul depuis que j’ai commencé à travailler pour Missy (Clark, ndlr) et John (Brennan, ndlr), bénéficier de l’expérience et des connaissances de quelqu’un comme Markus pour aller au bout des choses est appréciable”, a confié l’intéressé.
Vancouver Dreams. © Sportfot
Pour s’emparer de sa première grande victoire, le duo a achevé un barrage ayant réuni sept paires seulement, en 36”18. Et, comme la semaine dernière, où l’Irlandais s’était déjà classé troisième avec Amsterdam 27, il a devancé sa bien-aimée, Lillie Keenan ! En forme étincelante l’amazone continue sa folle ascencion. Après avoir signé des performances magistrales en compagnie de l’excellent Queensland E, né Quinto de la Hamente, l’Américaine misait cette fois sur un fils de Vigo d’Arsouilles, Fasther, qu’elle monte depuis un peu plus de quatre ans. Hier, le couple a égalé sa meilleure performance en date en Grand Prix 4*, grâce à un temps de 37”85.
Lillie Keenan et Fasther. © Sportfot
Le trio de tête a été complété par les champions de Belgique en titre : Nicola Philippaerts et la prometteuse Luna van’t Ruytershof. La fille de Levisto, issue de la prolifique souche développée par Bert van den Branden à partir de la célèbre Cartina, a aligné deux parcours impeccables pour se ranger au troisième rang après avoir coupé la ligne d’arrivée en 38”11. Deux autres doubles zéro, œuvres de Samuel Hutton sur Casablanca-H et Charlotte Jacobs aux rênes de Edocenta, sont à souligner.
Luna van't Ruytershof. © Sportfot
La production du crack Bacardi à son aise à Coapexpan
Aux côtés de Janika Sprunger notamment, Bacardi VDL a défrayé la chronique. Bourré de qualités, l’étalon par Corland, né sous le nom de Bupardie, a, pour l’heure, une descendance confidentielle. Seule une cinquantaine de poulains sont enregistrés sur la base de données Horsetelex. Pourtant, l’un d’eux s’est démarqué ce week-end, au Mexique. Monté par John Perez Brohm, Gigi-Carmen a mis à l’honneur la production de son père. Petite-fille d’Oklund, et issue d’une souche maternelle ayant donné quelques bons gagnants, la baie brune a remporté son duel face à Catover, cocktail entre les sangs d’Action-Breaker et Contact Me, complice d’Alberto Sanchez-Covar et seul autre barragiste dans le Grand Prix 5* de Coapexpan, joué samedi 25 mars.
Gigi-Carmen en action. © Produciendo/ Club Hípico Coapexpan Oficial
La KWPN de douze ans a conclu son second parcours en 40”94, contre 43”26 pour son premier dauphin. Une sacrée réussite, d’autant que la belle était alignée au départ de son deuxième Grand Prix 5* seulement, et son premier avec John Perez Brohm, qui en a pris les rênes fin 2021.
Troisième, Manuel Gonzalez Dufrane a mis à profit son expérience avec l’excellente Hortensia van de Leeuwerk, qui avait porté le drapeau mexicain vers la victoire dans la petite finale du circuit des Coupes des nations Longines, en octobre dernier à Barcelone, pour dérouler le parcours à quatre points le plus rapide et s’octroyer une bonne place d’honneur.
Le podium du Grand Prix. © Produciendo/ Club Hípico Coapexpan Oficial
Photo à la Une : Darragh Kenny et Vancouver Dreams. © Sportfot