Coup droit gagnant pour Ping Pong van de Lentamel et Gerrit Nieberg à Riesenbeck

Auteur d’une brillante saison 2025, notamment couronnée de deux victoires en Grands Prix 4* et d’une neuvième place dans le mythique Grand Prix Rolex du CSIO 5* d’Aix-la-Chapelle, Ping Pong van de Lentamel, dix ans, a transformé l’essai au plus haut niveau. Sous la selle de l’Allemand Gerrit Nieberg, le fils d’Emerald van’t Ruytershof à la robe pie a remporté son tout premier Grand Prix 5*, qui plus est à domicile. Dans l’épreuve reine du Longines Global Champions de Riesenbeck, les deux complices, très à l’aise sur l’herbe, ont devancé la légende suédoise Peder Fredricson, juchée sur Alcapone des Carmille, ainsi que le Néerlandais Harrie Smolders, associé au revenant Bingo du Parc.
Théâtre de la onzième étape du Longines Global Champions Tour, l’imposante piste en herbe des écuries Beerbaum a accueilli, dimanche 14 septembre, un Grand Prix 5* côté à 1,60m. Imaginé par l’Allemand Frank Rothenberger, emblématique chef de piste d’Aix-la-Chapelle et pressenti pour les mondiaux de 2026 qui se dérouleront là-bas, le parcours initial a réuni trente-neuf couples, parmi lesquels seuls six ont filé au barrage.
Après les Grands Prix 5* de Hambourg et Aix-la-Chapelle, c’est finalement la pelouse allemande de Riesenbeck qui a souri à Ping Pong van de Lentamel et Gerrit Nieberg. Arrivé en fin d’année 2023 dans les écuries du Westphalien de trente-deux ans, le prodigieux pie, aussi remarquable par sa technique que par sa robe, s’était illustré en début d’année en remportant coup sur coup deux Grands Prix 4* à Vejer de la Frontera, lors de la tournée hivernale du Sunshine Tour. Il avait ensuite confirmé au CHIO 5* d’Aix-la-Chapelle, en terminant huitième du difficile Prix de l’Europe, puis neuvième du Grand Prix Rolex - remporté en 2022 par son cavalier, Gerrit Nieberg. Auteur du troisième sans-faute du tour initial, le BWP, fils d’Emerald van’t Ruytershof et d’une mère par Toulon, a arrêté son chronomètre en 46’’99 pour ne plus jamais être rattrapé. De cette façon, Gerrit Nieberg et son hongre de dix ans ont décroché leur premier succès en Grand Prix 5* à domicile. En effet, Hörstel, cité hôte du CSI 5* de Riesenbeck, est située à seulement trente-huit kilomètres de Münster, ville d'origine de l’ancien cavalier de Ben 431 et Blues d’Aveline.
Impeccable de bout en bout, le fils d'Emerald van't Ruytershof a brillé à Riesenbeck. © Stefano Grasso / LGCT
Cette victoire, attendue et tout sauf une surprise, récompense aussi l'œuvre du sympathique Filip Van Hul, éleveur du phénomène Ping Pong van de Lentamel. À partir de Vita, grand-mère de Ping Pong, le Belge a fait émerger une solide lignée maternelle, qui tient désormais son fer de lance.
“Il m’est difficile de trouver les bons mots. Je suis plus qu’heureux de la façon dont Ping Pong a sauté, déjà en première manche, puis au barrage. Je ne m’attendais pas vraiment à gagner aujourd’hui ; je cherchais plutôt à réaliser un second parcours fluide et sans-faute. Ping Pong est le plus facile de tous les chevaux ! Il est d’une grande intelligence ; cela rend mon rôle beaucoup plus simple. Travailler avec lui au quotidien est un vrai plaisir, et encore plus en concours, où il veut tout bien faire”, a commenté le Germanique au micro de GCTV après le quatrième succès en Grand Prix 5* de sa carrière.
Gerrit Nieberg et Ping Pong van de Lentamel ont remporté leur premier Grand Prix 5* ensemble. © Stefano Grasso / LGCT
Alcapone des Carmille renoue avec le podium, Bingo du Parc retrouve les sommets
Devenu cheval de tête du piquet du légendaire Peder Fredricson depuis le départ à la retraite de l’excellent Catch Me Not S, Alcapone des Carmille a réalisé un double sans-faute avec une époustouflante facilité. N’ayant pas décroché de podium dans le moindre Grand Prix depuis celui du CSIO 5* de Bruxelles en août 2024, l’expérimenté Selle Français, élevé par Carole Levallois, s’est même payé le luxe de devancer le très en forme Harrie Smolders, pour soixante centièmes seulement.
Passé à un rien d'aller plus vite que Gerrit Nieberg, Peder Fredricson a signé deux excellents parcours sur un Alcapone des Carmille des grands jours. © LGCT
Juché sur un autre cheval issu de l’élevage tricolore, Bingo du Parc, le Néerlandais a poursuivi son excellente saison en s’octroyant son cinquième podium en Grand Prix 5* depuis janvier. Une performance d’autant plus remarquable que son alezan, fils de Mylord Carthago et né chez André Herouart, n’avait plus bouclé de parcours à 1,60m depuis… septembre 2023 et la finale des Coupes des nations de Barcelone ! À la suite de cet événement, Bingo du Parc est resté éloigné des pistes internationales durant dix-huit mois, avant de signer son grand retour en mars dernier.
Quel retour époustouflant en Grand Prix 5* pour Bingo du Parc, resté éloigné des pistes internationales durant dix-huit mois ! © LGCT
Également auteur d’un sans-faute lors du tour initial, Jack, l’un des cadets de la dynastie britannique des Whitaker, a réussi à réitérer son exploit avec Jack JL au barrage. Mais avec un temps en 49’’66, la paire a dû se contenter d’une médaille en chocolat. Un résultat des plus encourageants, toutefois, pour le gris qui compte moins de quarante apparitions internationales du haut de ses onze printemps !
Quant à l’Autrichien Max Kühner et à l’Allemand Christian Ahlmann, ils ont tous deux écopé de quatre points de pénalité au second acte, les reléguant à la cinquième et sixième place, juste devant la Belge Annelies Vorsselmans, protégée de Jeroen Dubbeldam et septième pour deux points de temps dépassés en première manche sur Trezeguet. Le premier avait sellé Cooley Jump the Q, tandis que le second avait opté pour D'Aganix 2000, descendant d’un de ses anciens cracks. Âgé de onze ans, l’étalon est le fils de Dominator 2000, présent aux championnats du monde de Herning en 2022 et vainqueur de plusieurs Grands Prix 5* sous la selle du représentant du haras Zangersheide, et plus vu en compétition depuis plus de deux ans.
Les cavaliers de Ludger Beerbaum échouent à domicile
La piste internationale, située dans l’enceinte de l’écurie de celui que l’on surnomme le Kaiser, peut aussi être considérée comme le jardin de Christian Kukuk, champion olympique en titre, et cavalier de Ludger Beerbaum jusqu’en décembre prochain, après treize années de bons et loyaux services. Cette arène a également accueilli Henrik von Eckermann, ancien numéro un mondial et ancien protégé du multimédaillé allemand. Le premier cité avait misé sur sa partenaire des championnats d’Europe de La Corogne, la légère Just Be Gentle. Enchaînant un début de parcours d’une facilité déconcertante, le duo a mis à terre l’impressionnante spa numéro 11, située quelques foulées avant un délicat vertical. Quant au Suédois, il avait sellé son jeune mais prometteur Qastaar Castanoo, alias Steely Dan, fautif sur l’ultime obstacle du Grand Prix du CSIO 5* de Bruxelles il y a deux semaines. Cette fois-ci, la paire s’est moins bien entendue et a préféré abandonner.
Le classement général du circuit général est toujours dominé par le Belge Gilles Thomas. Bien qu’il n’ait pas participé à cette étape, son meilleur poursuivant, Andreas Schou, n’a pas obtenu le résultat nécessaire pour l’inquiéter. Le Danois a dû jeter l’éponge avec son fidèle Darc de Lux. La semaine prochaine, le Longines Global Champions Tour traverse à nouveau l’Atlantique et réintègre une étape disparue depuis trois ans, celle de New York, aux États-Unis. Gerrit Nieberg, lui, ajoute son nom à la liste des qualifiés pour le Super Grand Prix de Prague, programmé en novembre.
Photo à la Une : Gerrit Nieberg et Ping Pong van de Lentamel ont décroché leur première victoire en Grand Prix 5* à Riesenbeck. © Stefano Grasso / LGCT