Le week-end dernier, le menu international était dense. Avec trois CSI 4* et un CSIO 5* au programme, cavalières et cavaliers avaient l’embarras du choix. En se rendant à La Corogne, Victor Bettendorf a vu juste, puisqu’il y a imposé sa géniale Foxy de la Roque, neuf ans, dans le Grand Prix 4*. Celui de Valkenswaard a quant à lui sourit à Khaled Almobty et Jaguar King WD, seuls double zéro de l’épreuve et prêts pour leur voyage versaillais.
Lors de son premier CSI 5*, à Fontainebleau, en avril dernier, Foxy de la Roque, neuf ans, avait laissé entrevoir tout son talent. Cette fille d’Armitages Boy issue de la même lignée maternelle que Candy et Folie de Nantuel et née chez la famille Hécart, a continué de prendre de l’expérience au niveau 2 et 3* ces dernières semaines, avant une première consécration : une victoire dans le Grand Prix 4* de La Corogne, acquise dimanche 14 juillet. Alors que Fancy de Kergane et Figueras de Laume, ses conscrits et homologues du stud-book Selle Français, brillaient à Falsterbo, la complice de Victor Bettendorf a fait parler la poudre en Espagne. Non contente de décrocher son premier grand succès à ce niveau, la petite-fille de Kannan a, en plus, infligé quatre secondes de débours à son plus proche concurrent, l’expérimenté Encantado C’GS, révélé à haut niveau par Alexa Ferrer et désormais sous la selle espagnole de Diego Ramos Maneiro, vingt-deux ans.
En coupant la ligne d’arrivée en 39’’28, Victor Bettendorf et Foxy de la Roque ont mis tout le monde d’accord. En se hissant au deuxième rang, grâce à un chronomètre de 43’’47, Encantando C’GS, fils de Verdi TN et petit-fils de Zeus, né Gordios, a, lui, enregistré la plus belle prestation de sa carrière et offert à son jeune cavalier, champion d’Europe Junior par équipe en 2019, un premier classement à ce niveau.
Victor Bettendorf et Foxy de la Roque ont décroché leur plus belle victoire à La Corogne. © CSI Casas Novas
Pour son deuxième concours avec la Selle Français Déesse de Coquerie, descendante de Consul dl Vie et tante utérine du génial Coquin de Coquerie, alias Hello Vincent, Angelica Auguston Zanotelli ne pouvait rêver mieux. La Suédoise peinait même à en croire ses yeux après avoir réalisé un très bon double sans-faute pour accaparer le troisième rang. Jusqu’à présent, la baie de onze ans était montée par son époux, le Brésilien Marlon Modolo Zanotelli, en manque de montures pour affronter le plus haut niveau ces derniers mois. Avec son ancien cavalier, qui avait succédé à Eden Leprevost-Blin-Lebreton, Déesse de Coquerie s’était distinguée jusqu’en Grand Prix 5*, comme à La Baule en 2023, et avait notamment participé aux Jeux panaméricains de Santiago, l’automne dernier, avec une médaille de bronze collective à la clef. Le néo-duo formé par la jument née chez la famille Dulin et son amazone scandinave a été le dernier à trouver les clefs du double sans-faute dans cette épreuve en deux manches.
Le Top 8 a été complété, dans l’ordre, par Billy Twomey, Armando Trapote, Emilie Conter, Jennifer Hochstadter ainsi qu’Olivier Perreau, pour qui cette épreuve servait de dernière mise en jambes avant les Jeux olympiques de Paris. Ces cinq cavaliers, qui représentent respectivement l’Irlande, l’Espagne, la Belgique, le Liechtenstein et la France comptaient sur Chat Botte ED, Cochiloco PS, Portobella van de Fruitkorf, Golden Lady et GL Events*Dorai d’Aiguilly, et ont chacun concédé quatre points sur l’un de leurs deux parcours.
Des montures d’avenir se distinguent à Valkenswaard
“Je suis très, très heureux de cette victoire. Remporter ce Grand Prix 4* avec mon Jaguar King WD était très spécial. Il s’agit de notre dernière épreuve avant que nous nous rendions aux Jeux olympiques de Paris et cela s’est plutôt très bien terminé”, a lancé Khaled Almobty, saluant également l’organisation du concours de Valkenswaard, qui a su assurer un week-end de compétition de qualité malgré quelques inondations aperçues ci et là sur son site. En réalisant le seul double sans-faute dans l’épreuve reine de cette première semaine de compétition estivale, dimanche 14 juillet, le représentant de l’Arabie-Saoudite a remporté son premier Grand Prix 4* et défilé pour la première fois en tête d’un tour d’honneur avec son fils de Quamikase des Forêts.
Une première qui tombe à point nommé pour Khaled Almobty et son fils de Quamikase des Forêts ! © Marco Villanti
Même sans sa faute enregistrée au barrage, Janne Friederike Meyer-Zimmerman n’aurait pas battu les 36’’07 des lauréats du jour, son chronomètre ayant été figé à 37’’03. L’Allemande, qui retrouve des couleurs depuis quelques semaines avec son fidèle Messi van’t Ruytershof, avait cette fois sellé Cellagon Cascais, un prometteur fils du très en vue Colestus. Âgé de tout juste neuf ans, celui qui est né sous le nom de Calico DG a effectué l’intégralité de sa carrière internationale avec l’amazone allemande. À Valkenswaard, cette dernière en a d’ailleurs profité pour faire ses débuts avec Iron Dames*Calvino II de Nyze, l’ancien crack de Thibeau Spits, récemment vendu par ses naisseurs, Denis et Jens Nijs.
Arrivé dans les écuries du Brésilien Rodrigo Pessoa il y a quelques semaines, le Selle Français Fusario d’Boissailles, né chez Pierre-Eric Verdier et tristement renommé Starman, fait déjà parler de lui. Sur l’herbe humide des Pays-Bas, le fils d’Orgrion des Champs et petit-fils du fabuleux Calido I a réalisé un très bon tour initial, puis un barrage seulement entaché d’une faute. Cela ne l’a pas empêché de se hisser au troisième rang, du haut de ses neuf ans. Comme Foxy de la Roque, Fancy de Kergane ou Figueras de Laume, Fusario d’Boissailles incarne une nouvelle génération très bien née au sein de l’Hexagone. Le hongre alezan n’avait jamais pris le départ d’une telle épreuve avant ce week-end !
Plus âgés que Jaguar King WD, Cellagon Cascais et Starman, Comic Star et Grandorado TN N.O.P, qui se produira devant le château de Versailles dans quelques jours, ont permis à Antoine Ermann et Willem Greve de se qualifier pour le barrage. Le Tricolore et le Hollandais ont chacun quitté la piste avec quatre points lors de la finale au chronomètre, obtenant tout de même une quatrième et cinquième place.
À domicile, Joy Lammers n’a pas démérité, ne concédant que deux points de temps lors de l’acte initial de ce Grand Prix 4* avec Grace Kelly, une jument Holsteiner fruit du croisement entre Casall et une fille de Carthago, nièce d’un certain Chilli Willi et surtout propre sœur de la brillante Cinca 3, excellente en 2023 sous la selle de l’Irlandais Michael Duffy, avec notamment une douzième place individuelle et une médaille d’argent collective décrochées aux Européens de Milan.
Photo à la Une : Victor Bettendorf et Foxy de la Roque ont atomisé la concurrence à La Corogne ! © CSI Casas Novas