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Messi van’t Ruytershof, un messie pour Paris ? (1/2)

Sport mardi 22 novembre 2022 Mélina Massias

Emerald, Le Blue Diamond, Diamanthina, Pegase… La dynastie des Ruytershof est loin, bien loin d’être terminée. Alors que Luna était sacrée championne de Belgique cette année, un autre représentant de l’affixe belge a éclos au grand jour : Messi. Le bien nommé a ébloui son monde en se révélant pour sa première vraie saison au plus haut niveau. Sensible, timide, presque introverti, l’immense bai au doux regard a bénéficié, au cours de ses dix premières années de vie, de toute la panoplie pour devenir un champion. Né au cœur des prairies de Bert van den Branden, à l’origine de la reproductrice star qu’est Carthina et de la myriade de cracks qui en découlent, le BWP a ensuite été formé par nul autre que Kurt de Clercq, avant de rejoindre Janne Friederike Meyer-Zimmerman. Après avoir fait sensation dans les Coupes des nations de Sopot et Aix-la-Chapelle cette saison, la paire nourrit, à juste titre, de grands objectifs, et vise, notamment, les Jeux olympiques de Paris 2024. Portrait en deux volets.

“Messie. Nom masculin. Personnage providentiel qui mettra fin à l'ordre présent, imparfait ou mauvais, et instaurera un ordre de justice et de bonheur.” Qu’il soit inspiré de cette définition, donnée par le Larousse, ou du célèbre joueur de foot éponyme, le nom de Messi van’t Ruytershof est, dans un cas comme dans l’autre, parfaitement trouvé. Partenaire de choix de l’Allemande Janne Friederike Meyer-Zimmerman, l’immense bai a tout pour lui : le talent, les origines, et l’amazone parfaite. À dix ans, le fils de Plot Blue et Inathina van’t Ruytershof, elle-même descendante de For Pleasure, a éclos au grand jour en 2022, après une formation savamment menée.

Messi et Jane, à quelques mètres d'un double sans-faute plus que convaincant dans la Coupe des nations d'Aix-la-Chapelle. © Mélina Massias

En réalisant deux excellents doubles zéro en Coupe des nations 5*, à Sopot d’abord puis sur la mythique piste d’Aix-la-Chapelle, en plus d’une victoire en Grand Prix 4* obtenue du côté d’Hagen, en 2022, le hongre BWP avait toutes ses chances pour décrocher une sélection aux Mondiaux de Herning. Ce fut chose faite, mais en qualité de réserviste de luxe, la concurrence au sein de la Mannschaft étant colossale, cette année peut-être plus encore que les autres, après les performances de jeunes pousses comme Jana Wargers, neuvième en individuel au Danemark, ou bien encore de Gerrit Nieberg, recalé pour l’échéance, malgré son triomphe dans l’antre de la Soers.

Le sourire de Janne, toujours aux côtés de son cher Messi, lors de la remise des prix de la Coupe des nations du CSIO 5* d'Aix-la-Chapelle. © Mélina Massias

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“Je crois que pour chaque cavalier qui endosse le rôle de cinquième, il y a une part de déception. C’est normal, car nous n’avons pas l’opportunité de concourir”, concède Janne Friederike Meyer-Zimmerman, rencontrée à l’occasion de la finale du circuit des Coupes des nations, à Barcelone, début octobre. “Au moment de l’annonce de ce choix, je ne l’ai pas vraiment compris. Mais, avec du recul, je crois que cela est lié à plusieurs choses. Je revenais après ma grossesse (l’amazone a donné naissance à un petit garçon prénommé Friedrich Alexander Christoph, le 31 janvier dernier, ndlr) et j’avais un cheval qui semblait nouveau, bien que je n’aie jamais eu ce sentiment. Peut-être que notre chef d’équipe l’a vu comme cela. C’était la première saison où Messi faisait ses preuves. Cette année, d’autres cavaliers ont aussi accompli de très bonnes choses et obtenu de super résultats. Tout cela a peut-être conduit à ce que nous soyons considéré comme un jeune binôme. Pour sûr, ce n’était pas la dernière chance de Messi. Cette décision n’a pas été prise à mon encontre ou celle de Messi, mais c’était forcément une forme de déconvenue. Dans tous les cas, je pense qu’il faut toujours aller de l’avant. Désormais, notre grand objectif est Paris. D’ici là, j’espère connaître Messi encore plus par cœur. Il aura l’âge idéal pour cet événement. J’aimerais l’amener à devenir l’un des meilleurs chevaux qui soient. Pour moi, il fait partie déjà partie de cette catégorie.”

Messi dans le Grand Prix 5* d'Aix-la-Chapelle. © Mélina Massias

Le génie dans le sang

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La conviction affichée par Janne Friederike Meyer-Zimmerman en vue de l’objectif Paris 2024 est largement induite par les multiples qualités de son partenaire à quatre jambes. Depuis toujours, Messi semble destiné à un brillant avenir. Un coup d'œil à sa génétique permet de comprendre. Sa mère, Inathina van’t Ruytershof, est une fille de… Diamanthina van’t Ruytershof, elle-même descendante de l'exceptionnelle Carthina v’t Ruytershof. Diamanthina, grande gagnante internationale est surtout la propre sœur d’un certain Emerald van’t Ruytershof. L’exploitation de cette souche, et la reconnaissance mondiale de l’affixe associé est dû à un homme : Bert van den Branden. Le Belge, installé près d’Anvers, en Flandre-Orientale, a produit une quantité incroyable de chevaux de qualité. Grâce aux transferts d’embryons, la rareté des produits issus de cette lignée a largement diminué, mais, chaque année ou presque, un nouveau “van’t Ruytershof” fait ses preuves au plus haut niveau.

Diamanthina, la grand-mère de Messi, aux rênes de Niels Bruynseels. © Sportfot

Inathina et Kurt de Clercq.

“Plus jeune, j’ai monté la grand-mère de Carthina, Gessina van het Darohof”, se souvient l’éleveur, qui, via l’association entre sa fille, Tanagra S van het Darohof, et Carthago fera naître la matrone de son élevage. À l’époque, Bert van den Branden s’attendait-il à rencontrer un tel succès avec sa grise, à l’origine, entre autres, d’Emerald, Diamanthina, Ilusionata, et Nixon van’t Meulenhof ? “Non, non”, répond-t-il dans un rire à peine dissimulé. “Toutefois, Carthina sautait vraiment bien. Tous les produits de cette souche ont un excellent mental et veulent toujours être sans-faute.” Avant de se consacrer à l’élevage, Inathina, une fille de Diamanthina et du champion olympique For Pleasure, dont les réussites sportives et à l’élevage n’ont plus besoin d’être détaillées, a effectué quelques parcours, jusqu’à 1,40m, aux rênes de Kurt de Clercq, Diarmuid Howley et Jos Verlooy. “La mère de Messi est super. Je l’ai montée, et elle était extrêmement respectueuse. Elle n’avait pas les derniers moyens, mais avait un énorme mental, voulait toujours être sans-faute et faire de son mieux”, note Kurt. “Inathina a beaucoup de qualité et énormément de sang”, souligne à son tour Bert, qui choisit, en 2011, d’utiliser Plot Blue, alors aux portes de son apogée sportive, pour sa baie. “Plot Blue était un excellent étalon (sous les selles de Werner Muff puis de Marcus Ehning, ce dernier a été au départ de cinq grands championnats, deux finales de la Coupe du monde et remporté de trois Grands Prix 5*, ndlr). Il n’avait pas trop de sang et était, de ce fait, le choix idéal pour Inathina.”

Plot Blue, le père de Messi, sous la selle de Marcus Ehning. © Sportfot

Messi à Barcelone cette année, lors de la finale du circuit, qu'il a achevée en concédant deux fois une faute. © Mélina Massias

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Ce croisement, Messi le partage en partie avec son aîné d’une année : Le Blue Diamond van’t Ruytershof, partenaire du Belge Olivier Philippaerts. Tous deux sont demi-frères, leur paternel étant donc Plot Blue, mais également neveu et oncle par leur lignée maternelle. Bon sang ne saurait mentir, mais pas que. “En fin de compte, c’est aussi et surtout son mental qui rend Messi très, très spécial”, insiste Janne.

Le Blue Diamond partage étroitement ses origines avec Messi. © Mélina Massias

Une formation signée Kurt de Clercq

Pourtant, lors de ses premiers mois, Messi ne sortait pas vraiment du lot. “Je ne suis pas sûre que tout le monde ait voulu acheter Messi poulain, en voyant ce long cheval ! Mais, en regardant ses origines, dont découlent tant d’excellents chevaux et qui regorgent un immense potentiel, on ne peut qu’être fier d’avoir un tel cheval”, imagine sa cavalière actuelle. “En fait, c’était un poulain normal”, s’amuse son naisseur. Pourtant, confronté à ses premières barres, le bai se révèle. “Ce qu’il montrait était très prometteur”, souligne l’éleveur belge. Ces qualités vont rapidement conduire le bai à rejoindre l’un des meilleurs formateurs de la planète, qui a eu l’occasion de contempler pléthore de cracks au sein de ses écuries. “J’ai vu Messi pour la première fois lorsqu’il avait trois ans, chez son co-propriétaire, Joris de Brabander, lors d’une séance de saut en liberté. Nous étions tous les deux très enthousiastes et avons entamé un partenariat de trois ans. Messi a intégré mes écuries, alors qu’il n’avait encore jamais été monté”, débute Kurt de Clercq.

Kurt et Messi, ici à cinq ans lors des championnats du monde de Lanaken. © Sportfot

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Dans la famille van’t Ruytershof, le Belge a déjà piloté la sœur, Lightningthna, la mère, Inathina, la grand-mère, Diamanthina, ou encore le grand-oncle, Emerald. En dehors de cette liste non exhaustive, s’ajoutent les noms de Flora de Mariposa, championne olympique par équipe avec Pénélope Leprevost en 2016 à Rio, de Vigo d’Arsouilles, du champion du monde de 2010, de l’excellente Narcotique de Muze II, du complice de Gerco Schröder Glock’s London (ex Carembar de Muze) mais aussi ceux de Mumbai van de Moerhoeve, H&M Indiana C&C, ou même Gazelle Ter Linden, tous gagnants en Grands Prix 5* avec Christian Kukuk, Malin Baryard-Johnsson et Kent Farrington. Aucun doute ne fait : Messi ne pouvait trouver meilleure personne pour lancer sa carrière sportive. Et, malgré la myriade de champions passés entre ses mains, Kurt de Clercq n’a jamais tari d’éloges au sujet de son protégé. “Depuis le début, Messi était vraiment exceptionnel par rapport à de nombreux chevaux”, confie-t-il avec franchise. “Il était extrêmement sensible et j’ai passé de nombreuses heures à le faire travailler. Le sentiment qu’il procurait et son coup de saut ont toujours été incroyables, depuis son plus jeune âge.”

Messi à quatre ans avec Kurt de Clercq.

La suite de cet article est disponible ici.

Photo à la Une : Janne Friederike Meyer-Zimmerman et son cher Messi van’t Ruytershof, ici à Barcelone, lors de la finale du circuit des Coupes des nations. © Mélina Massias