Avant un week-end chargé en sport, avec notamment au menu le Longines Global Champions Tour de Madrid et le Grand Prix Rolex de Windsor, plusieurs couples ont tiré leur épingle du jeu en ce week-end prolongé. À Montefalco, hôte d’un CSI 4*, Pius Schwizer et Vancouver de Lanlore ont prouvé leur forme olympique, surfant sur la vague pour s’offrir leur plus beau succès individuel commun, tandis que du côté de Mannheim, la Coupe des nations labellisée 3* est tombée dans l’escarcelle des Bataves.
Tout juste un mois après sa sixième place lors de la finale de la Coupe du monde Longines d’Omaha, Vancouver de Lanlore a retrouvé avec brio et brillant le chemin des terrains de concours. Dimanche 7 mai, à Montefalco, petite ville sise au centre de la botte italienne, à cent-cinquante kilomètres au Nord de Rome, l’étalon Selle Français s’est emparé du Grand Prix 4* joué sur la charmante piste en sable transalpine. Sous la selle de Pius Schwizer depuis un peu plus d’un an, le fils de Toulon et pépite de l’élevage d’Anne Dafflon ne cesse de s’illustrer aux quatre coins du globe. Ce week-end, le bai brun de quatorze ans a décroché sa première victoire avec son pilote helvète, mais aussi son premier succès à ce niveau, lui qui a pourtant un palmarès à en faire pâlir plus d’un ! Première ravie de cette réussite méritée, la naisseuse de l’étalon, propriété de la famille Vorpe, a partagé sa joie sur les réseaux sociaux. “La confiance inouïe entre eux deux ! L’osmose parfaite ! Bravo, bravo, bravo !! Je n’ai, en fait, pas de mot pour décrire mon admiration pour ces deux-là et toute ma gratitude pour Kací (Pirnerová, la groom de Vancouver, ndlr) et tous ceux qui veillent sur lui”, s’est-elle exprimée. Les semaines et les mois passants, l’ancien partenaire de Pénélope Leprevost ne semble que se bonifier. De bon augure, pour sûr, à quelques mois à peine des championnats d’Europe de Milan, où la Suisse jouera sa qualification olympique.
Pour dix maigres centièmes de retard, le redoutable irlandais Richard Howley s’est cette fois incliné. Après avoir cédé les rênes de son fidèle Arlo de Blondel voilà plusieurs mois déjà, le pilote peut heureusement compter sur Consulent de Prelet, un fils du Zangersheide Consulant et petit-fils du Selle Français Fuego de Prelet. Associés depuis fin 2021, les deux complices font souvent partie des premiers appelés à la remise des prix et l’ont encore prouvé ce week-end. Juste derrière eux, Emanuele Gaudiano et son généreux Chalou ont ravi leur public, se rangeant au troisième rang à l’issue d’un double zéro et d’un barrage achevé en 40”92.
Dans la même que le trio de tête, mais un poil moins véloce, Martin Fuchs a laissé le podium lui échapper avec son prometteur Commissar Pezi, qui ne cesse de s’aguerrir, semaine après semaine. Trois autres duos sont parvenus à sortir indemnes des deux tracés de la journée : Emanuele Camilli, en selle sur Odense Odeveld, Paris Sellon, juchée sur sa chère Attoucha Hero, ainsi que Bruno Chimirri, qui misait sur Your Lord d’Acheronte.
Mannheim, terrain de jeu des Pays-Bas
Tandis que quelques-uns des meilleurs mondiaux s’affrontaient en individuel à Montefalco, les Pays-Bas ont uni leurs forces à Mannheim, support de la première étape de la Longines EEF Series, circuit de Coupes des nations porté par la Fédération équestre européenne (EEF) depuis déjà deux saisons. Grâce à Kevin Jochems, aux rênes de sa bien nommée Flying Jackie, une KWPN de treize ans particulièrement compétitive à 1,50m, Willem Greve, aux commandes de son excellent Highway M (né Horado V), Loewie Joppen, qui montait Havel van de Wolfsakker, ainsi que Frank Schuttert associé à Hawaii-S, les Bataves ont empoché la mise. Il faut dire que leurs trois premiers couples ont plié le match, signant tous un double clear round et permettant, de fait, à leur nation de conclure son après-midi sur un score vierge.
“Mannheim est l’un des meilleurs concours. J’ai moi-même de bons souvenirs ici et c’est encore plus appréciable de monter sur le podium d’une manière différente”, s’est exprimé Vincent Voorn, chef d’équipe des Oranje pour l’occasion. “Nous avons bien travaillé avec ces cavaliers pour ce concours. Nous avions planifié cette Coupe des nations il y a déjà deux mois et je pense que cela a payé aujourd’hui. Ils ont été fantastiques.” Et Kevin Jochems d’abonder en ce sens : “J’ai vécu une excellente journée. Ma jument a sauté de façon fantastique et signé deux superbes parcours. L’un était très ensoleillé, et l’autre s’est déroulé sous la pluie ! Globalement, je pense que nous avons tous passé une très bonne journée.” Habitué à arpenter les pistes de concours les plus réputées de la planète cheval, Willem Greve s’est satisfait de l’événement. “C’était technique, à la hauteur du plateau”, a-t-il analysé. “Le temps était court, ce qui nous obligeait à réaliser un tracé précis. Avec sept doubles sans-faute, je pense que Christa (Jung, cheffe de piste de la compétition, ndlr) a fait un super travail et que nous avons assisté à du beau sport.”
À domicile, l’Allemagne s’est inclinée, malgré les bonnes performances de ses pairs, dont celle formée par Philipp Schulze Topphoff, double zéro, Stefan Engbers et Baju NRW, sanctionné par deux points de temps seulement en première manche puis impeccables en seconde, ou encore Drako de Maugré et Starissa, véritables stars en devenir et guidés par Patrick Stühlmeyer et Mario Stevens. Troisième, l’Espagne a fait très bonne figure, portée notamment par les deux doubles zéro d’Alberto Marquez Galobardes, déjà impressionnant à Barcelone en octobre dernier avec son même Aldo du Manoir, et Eduardo Alvarez Aznar, qui avait fait confiance au tout jeune Enjoy de la Muré. Décidément, les Selle Français plaisent à l’étranger ! D’ailleurs, les Bleus, eux, ont terminé quatrième, devant la Suisse, parfaitement lancée en première manche puis un peu moins en réussite lors du second acte.
Photo à la Une : Vancouver de Lanlore et Pius Schwizer, ici à Barcelone en octobre 2022. © Mélina Massias