À Milan, la Suisse jouera sa qualification olympique pour Paris. En fin tacticien, Michel Sorg est déjà sur le pont, depuis de longs mois, pour constituer la meilleure escouade possible. Et ses efforts semblent déjà porter leurs fruits, puisque son équipe a décroché sa troisième victoire en CSIO 5* du côté de Falsterbo, en Suède. Portée par Steve Guerdat et Martin Fuchs, le quatuor a dominé la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.
Et de trois ! Après Saint-Gall et Aix-la-Chapelle, voilà que la Suisse s’offre Falsterbo. En Suède, la très solide équipe présentée par Michel Sorg a dominé les débats, pour décrocher son troisième succès en collectif en Coupe des nations CSIO 5*. Steve Guerdat et Martin Fuchs, qui ouvraient et fermaient la marche vendredi 14 juillet sur leurs respectifs Dynamix de Bélhème, pépite de la famille Aimez qui ne cesse de faire parler d’elle, et Conner 70, un délicat mais ô combien talentueux petit-fils de Casall, les deux amis et piliers du clan helvète ont parfaitement rempli leur rôle, assurant aux leurs de terminer les deux manches de la compétition avec un total de quatre unités seulement.
Conner Jei et Martin Fuchs dans l'écrin historique de Falsterbo. © FEI/Leanjo de Koster
Pas question pour autant de minimiser les performances d’Elian Baumann et Janika Sprunger, au diapason dans ce quatuor rodé au plus grand événement. Le premier, qui a récemment annoncé la retraite de celui qui l’accompagnait sur la deuxième marche du podium collectif des championnats d’Europe Longines de Riesenbeck en 2021, comptait sur sa nouvelle star, le hongre Little Lumpi E. Remarquable dans le Grand Prix de Genève, le petit génie avait déjà répondu présent à Sopot, signant une honnête Coupe (4+4) et un bon Grand Prix, duquel il s’était classé quatrième. En Suède, sur les terres d’Henrik von Eckermann et Malin Baryard-Johnsson, qui ont préféré la lucrative étape de La Corogne à leur historique Officiel de Suède, la paire s’en est tiré avec un sans-faute en première manche puis un parcours à quatre points en seconde. Enfin, Janika Sprunger, qui retrouve progressivement ses marques avec l’équipe première, a laissé échapper deux fois quatre points avec sa toute jeune Orelie, qui rectifiera sans nul doute le tir lors de sa prochaine tentative.
Little Lumpi E et Elian Baumann sur la rivière de Falsterbo. © FEI/Leanjo de Koster
Janika Sprunger est bel et bien de retour, notamment grâce à Orelie ! © FEI/Leanjo de Koster
La Grande-Bretagne frappe fort en deuxième manche
Un peu décimée en raison de la concurrence de très beaux événements ce week-end, avec notamment le retour de Chantilly sous ses nouvelles couleurs, la Grande-Bretagne a sorti les crocs. Après un premier acte bouclé à huit points, les soldats de Di Lampard sont partis au front et ont gagné la bataille, alignant quatre parcours parfaits. Impressionnants. Dans l’escouade, Harry Charles, le plus expérimenté, a rendu deux copies parfaites sur son génial Casquo Blue. Il partageait la veste bleue du Royaume-Uni avec sa sœur cadette, Sienna Charles, qui honorait par la même occasion sa première sélection avec l’équipe première après avoir brillé chez les Jeunes. Associée à son ancienne monture, Stardust, la jeune femme a concédé quatre points, avant, donc, de livrer une prestation sans fausse note. Même bilan pour Samuel Hutton, désigné ouvreur avec Oak Grove’s Laith, un Selle Français fruit du travail de Mickaël Varliaud et initialement baptisé Bentley de Riverland. Le Britannique a d’ailleurs réalisé le même score qu’un certain Abdel Saïd, chez qui il est installé depuis de nombreuses années. Le patron défendait, lui, les couleurs de la Belgique avec Obama van Ostaayen, une grande première après son changement de nationalité, il y a deux ans. Après un premier parcours à huit points, Robert Whitaker a de son côté relevé la tête avec Vermento, un étalon né en Irlande et confronté pour la première fois de sa carrière à une telle épreuve.
À égalité avec la Grande-Bretagne, les Etats-Unis ont été relégués au troisième rang en raison d’un chronomètre à peine plus lent. Les trois féminines Natalie Dean, Alise Oken et Alessandra Volpi, aux rênes d’Acota M, double zéro, Gelvera (0+4) et Berlinda (8+4) épaulaient Karl Cook, associé à sa géniale Kalinka van’t Zorgvliet (4+0), qui lui avait permis de remporter les deux premiers Grands Prix 5* de sa carrière l’an dernier.
La Suède et la France ferment la marche
Avec douze points, les Pays-Bas, la Belgique et l’Italie ont aussi dû compter sur leur chronomètre pour être départagés. À ce petit jeu, les Bataves l’ont emporté. Ils ont notamment été portés par le double zéro de Kars Bonhof et Hernandez TN, né Hamilton Leva WD, en pleine ascension ces dernières semaines. Pas de double sans-faute du côté des belges, mais de bonnes prestations pour Abdel Saïd (4+0), Koen Vereecke et son fantastique Kasanova de la Pomme (4+0), qui a d’ores et déjà son ticket en poche pour Milan, ainsi que Pieter Devos, sans-faute en première manche en compagnie du jeune Nascar van’t Siamshof. Chez les Transalpins, Emanuele Camili a sorti le grand jeu sur Odense Odeveld, un fils de Diamant de Semilly et neveu des stars Lector vd Bisschop, Fantomas de Muze et Brooklyn Heights (né Jorden van de Kruishoeve). Bon sang ne saurait mentir ! Ses deux coéquipiers Alberto Zorzi et Giampiero Garofalo sont parvenus à l’imiter en seconde manche aux commandes d’Highlight W et Max van Lentz Schrans.
En ce jour de fête nationale, la bondissante Dialou Blue PS s’est glissée parmi les sept doubles sans-faute de la journée. Elle a également signé la plus belle performance française, mais n’a pu empêcher le naufrage du navire bleu, qui a dû composer avec l’élimination de Mathieu Billot et son très - trop ? - généreux Quel Filou 13, dans l’incapacité de franchir le triple numéro 6 avec son amplitude gigantesque. Le bilan n’est guère mieux pour la nation hôte, passée à côté de son sujet malgré les prestations encourageantes de Wilma Hellström et sa reine Cicci BJN (4+0) et de Rolf Göran-Bengtsson sur le prometteur Zuccero (4+0). Souhaitons aux Scandinaves de meilleurs jours pour la suite de leur week-end sur cette piste historique et inimitable.
Photo à la Une : Steve Guerdat et la fantastique Dynamix de Bélhème. © FEI/Leanjo de Koster
Toutes les épreuves du CSIO 5* de Falsterbo sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.