Sport
dimanche 7 février 2010
Bosty s'impose dans le Grand Prix de Bordeaux, privant Ehning du doublé.
Cette fois-ci, les choses étaient revenues dans l’ordre. Après le sévère parcours de Coupe du monde d’hier où seuls deux cavaliers avaient pu passer entre les mailles du filet de Frank Rothenberger, dimanche, pour le Grand Prix du Jumping International de Bordeaux, ils étaient douze barragistes.
Marcus Ehning, dernier de la liste, était bien sûr de la partie, non plus avec Leconte, le vainqueur d’hier, mais avec le désormais légendaire Sandro Boy, toujours aussi fringant malgré ses 17 ans. Et la question était non pas « qui va gagner ce barrage ?» mais « qui pourra battre Ehning ? ». Et en consultant la liste, un seul nom paraissait évident. Bosty ! Roger-Yves Bost, 45 ans et un certain nombre de barrages (et d’exploits) au compteur. Dont deux à Bordeaux, mais pour ça, il faut remonter aux années Norton de Rhuys, 1990 et 1992.
Car il n’y a pas mieux que Bosty dans ce rôle de « déjoueur » de pronostics. Son arme principale : la certitude de gagner n’importe quelle épreuve à n’importe quel moment. Ce qu’il fit, contre toute attente, à Cannes, l’été dernier sur le très difficile Global Champions Tour. Si difficile qu’il fut le seul à réaliser un double sans faute gagnant. A Bordeaux, le défi était différent : onze adversaires à abattre, dont ce diable de Marcus Ehning dont il ne connaissait pas le résultat, puisque l’Allemand devait être le dernier à partir.
Mais Roger-Yves Bost n’est pas du genre à se poser trop de questions quand il s’agit d’aller vite. Et pourtant, il se passe des choses pendant ses parcours : ses acrobaties pour sauver une faute, un fer qui vole en l’air : « Ça m’a un peu déconcentré et puis j’ai dû relancer Idéal parce que cela le faisait ralentir » expliquait Bosty. Même en 42.07 secondes, le cavalier a géré son cheval avec lucidité, lui laissant même de brefs instants pour respirer, se relâcher avant de repartir de plus belle. Marcus Ehning sait que Bosty est un morceau coriace quand il est comme ça. Mais l’Allemand, en grand champion, n’a pas bradé cette victoire. Le parcours de Sandro Boy fut plus fluide, certes, mais à l’arrivée, il manquait finalement 6 centièmes : « je ne suis certainement pas déçu », se réjouissait son cavalier. « L’an dernier, je perdais ce Grand Prix de 2 centièmes, cette année, je le perds de 6 centièmes, mais en même temps j’ai gagné l’épreuve Coupe du monde hier avec un centième d’avance et c’est donc un bilan encore plus satisfaisant. J’aime bien Bordeaux et vous pouvez compter sur moi l’année prochaine».
Et le Jumping de Bordeaux devrait également pouvoir compter à nouveau sur ce public fabuleux, de plus en plus accro à l’événement puisqu’il était encore plus nombreux que l’an passé : plus de 22.000 spectateurs payants et 30.000 visiteurs pour le salon Jumping l’Expo. Le bonheur était au Parc des Expositions ce week-end.
Communiqué R&B Presse
photo : bricotchristophe.com / CEB