Marlon Módolo Zanotelli devance la jeune génération au pied de la Tour Eiffel
Au terme d’un barrage osé, qui a tenu les spectateurs, venus nombreux sur le Champ de Mars, en haleine, le Brésilien Marlon Módolo Zanotelli s’est offert sa première victoire dans un Grand Prix du Longines Global Champions Tour. À Paris, le pilote a fait briller sa géniale et si généreuse Like a Diamond van het Schaeck, une fille de Diamant de Semilly. Deuxième, Lily Attwood, vingt ans, est passée à un rien du plus beau triomphe de sa jeune carrière avec le tout bon Cor-Leon vd Vlierbeek Z. Une autre Lillie, Keenan, a complété le podium grâce au talentueux Queensland E, perle de l’élevage de la Hamente d'Emmanuel Wera et Françoise Jeholet.
Peinant à retenir son émotion à l’issue du Grand Prix du Longines Global Champions Tour (LGCT) de Paris, samedi 25 juin, Marlon Módolo Zanotelli a pleinement savouré une victoire particulière. “C’est très dur de décrire ce que je ressens. Déjà, le public a été formidable. Quel week-end nous avons eu, avec tant de personnes qui sont venus regarder et nous encourager ! Ma jument a été fantastique tout le week-end et la semaine dernière également. Je dois remercier ses propriétaires, la famille Gjelsten, qui sont ici et m’offrent la possibilité de la conserver pour le sport et toute mon équipe qui me soutient beaucoup. C’est vraiment spécial. J’ai été deuxième de nombreuses fois, j’ai beaucoup frappé à la porte, mais gagner ici est vraiment spécial. Merci beaucoup à tout le monde ; je sais que je ne suis pas français, mais j’ai l'impression de l’être aujourd’hui”, a déclaré le Brésilien, au bord des larmes.
Alors qu’il était le dernier à entrer en jeu sur le champ de mars, au pied de la Dame de fer, le pilote de trente-quatre ans a tout donné avec sa brillante Like a Diamond van het Schaeck (BWP, Diamant de Semilly x Bamako de Muze), onze ans. Déjà mère de l’étalon approuvé Parfait van het Schaeck, par Comme Il Faut, et deux autres filles nées en 2018, la jument belge a remporté sa première épreuve à ce niveau, après s’être illustrée à plusieurs reprises jusqu’à 1,55m. Lors de la finale au chronomètre, la baie a démontré toute son agilité. En tentant un demi-tour osé pour aborder le vertical numéro trois, Marlon Módolo Zanotelli a bien failli voir ses espoirs de victoire réduits à néant. Faisant confiance à sa complice et pilotant parfaitement cette distance ô combien délicate, le cavalier est parvenu à s’en sortir sans encombre, malgré les frémissements du public, et a poursuivi sa route de plus belle. En coupant la ligne d’arrivée en 36”07, la paire a mis tout le monde d’accord.
Au moment où l’heureux lauréat enlaçait sa fidèle groom, Andrea Hoenack, en sortie de piste, une jeune amazone prenait sa tête entre ses mains, déçue de se faire griller la priorité à la dernière minute. En effet, Lily Attwood a cru, l’espace de quelques longues minutes, tenir sa première victoire en Grand Prix 5*. La lauréate du temps fort dominical du CSI 4* de Fontainebleau s’était parée d’un immense sourire à la réception de l’ultime vertical du parcours raccourci, franchi sans encombre avec son génial Cor-Leon vd Vlierbeek (Z, Calvaro x Omar). Aidée par la Française Coraline Radigue, comme lors de l’événement bellifontain, la Britannique aurait bien pu faire briller la jeunesse dans la capitale, si ses 37”55 n’avaient pas été battues.
Une autre jeune amazone, Lillie Keenan, a complété le trio de tête. L’Américaine a arrêté le temps en 39”13 au barrage, ne prenant pas tous les risques avec l’excellent Queensland E, débaptisé de son nom d’origine, Quinto de la Hamente (Z, Quickfire de Ferann x Socrate de Chivre), et auteur d’un somptueux premier parcours. Nouvellement formé, le duo montre une entente quasi parfaite, alors qu’il ne disputait là que son deuxième concours commun ! En effet, le bai, réserviste malheureux aux derniers Jeux olympiques de Tokyo, a récemment été vendu par son ancienne cavalière, l’Israélienne Dani G. Waldmann, qui a décidé de mettre sa carrière sportive entre parenthèses pour embrasser de nouvelles ambitions.
Avec Dreamland, lui aussi déchu de son nom d’origine, Boy de Riverland (SF, Sunday de Riverland x For Pleasure), Eric van der Vleuten a mis un petit bout de la France à l’honneur en terminant quatrième, après un bon double zéro. Le couple courrait sa deuxième épreuve à ce niveau. Enfin, le vétéran Geir Gulliksen a déroulé le dernier double clear round aux rênes du gris Equine America Grandino H (KWPN, Calvino Z x Numero Uno), lui aussi novice à ce niveau. Parfait ouvreur du Grand Prix, le KWPN s’est emparé de la sixième place.
Olivier Robert sauve les meubles pour les locaux
Derrière, Olivier Robert et John Whitaker ont commis une faute au barrage, prenant respectivement les rangs six et sept. Associé à Vivaldi des Meneaux (SF, Chippendale Z x Bamako), le Français a été le meilleur représentant de la nation hôte dans cette neuvième étape de la saison régulière du LGCT, programmée en parallèle du CSIO 5* de Rotterdam, dont la France a terminé deuxième dans la Coupe des nations. Septième, le légendaire Britannique avait sellé le tout bon Selle Français Equine America Unick du Francport (SF, Zandor x Helios de la Cour II).
Face au parcours délicat et bien dosé de Grégory Bodo, quelques cavaliers sont parvenus à se classer sans signer de sans-faute. Ce fut le cas de l’Espagnol Eduardo Alvarez Aznar, huitième avec son Selle Français Bentley de Sury (SF, Sunday de Riverland x Calvaro) pour un point de temps dépassé, ainsi que de Ben Maher, aux rênes du génial Faltic HB (KWPN, Baltic VDL x Concorde), Edward Levy, sur Rebeca LS (SLS, Rebozo x Cassini I), Daniel Bluman, avec Ubiluc (Meckl, Ubiko x Lucian) et Jérôme Guéry, piégé sur l’ultime oxer du parcours initial en compagnie de Great Britain V (sBs, Nabab de Rêve x Carolus II). Présent en nombre à domicile, les Tricolores ont été à la peine, avec quelques scores lourds, notamment dus à des incompréhensions ayant entraîné des dépassements de temps conséquents.
Photo à la Une : La joie de Marlon Modolo Zanotelli. © Scoopdyga