Comme un air de déjà vu… En mars 2024, comme depuis août 2022, le Suédois Henrik von Eckermann portera le brassard de numéro un mondial. Plus fort que tout le monde, le cavalier des écuries Cyor a fait mieux que résister au retour en force de Ben Maher, puisqu’il a creusé l’écart avec son homologue britannique. Disposant tous deux de plusieurs chevaux d’exception, le double champion du monde en titre et le champion olympique de Tokyo se livrent une belle bataille et se retrouveront “en vrai” cette semaine, à Bois-le-Duc, où s’annonce un choc des titans. Plus discret que ces deux rivaux, puisque cantonné à former la relève en extérieur, loin des projecteurs, Steve Guerdat conserve sa troisième place.
Depuis quelques mois, Ben Maher et Henrik von Eckermann s’affrontent dans un duel à distance qui a encore une fois tourné à l’avantage du second. En tête du classement mondial Longines depuis août 2022, le double champion du monde et vainqueur de la finale de la Coupe du monde d’Omaha le restera au moins un mois de plus. Mieux encore : il a repris de l’avance sur son grand rival et pourra envisager sereinement le mois de mars 2024, qu’il aborde avec cent seize unités de marge, contre soixante-cinq en février.
Fort de ses deux médailles d’or mondiales et de son titre de vainqueur sortant de la finale de la Coupe du monde Longines, Henrik von Eckermann n’a pas chômé le mois dernier, marquant de précieux points dans le Grand Prix et la Ligue des nations Longines d’Abou Dabi, avec King Edward Ress et Iliana, puis lors de l’étape de la Coupe du monde de Göteborg. Deux fois deuxième des temps forts individuels de ces deux CSI 5* et double sans-faute dans l’épreuve collective organisée aux Emirats-arabes-unis, le cavalier des écuries Cyor a engrangé de précieux points. S’il peut compter sur l’un des tous meilleurs chevaux du monde avec son fidèle King Edward, et qu’Iliana, Glamour Girl ou encore Calizi ne sont pas en reste, Henrik von Eckermann doit se méfier de son homologue britannique, lui aussi aux commandes de l’un, si ce n’est le meilleur piquet de chevaux du moment.
Installé à Wellington pour l’hiver, le champion olympique de Tokyo enchaîne les bonnes performances. Preuve en est, le Britannique a encore fait parler de lui le week-end dernier, remportant notamment le Grand Prix 4* du CSIO organisé chaque année depuis vingt-cinq ans en Floride avec le très prometteur Point Break, et s’offrant un sans-faute dans la Coupe des nations aux rênes de Ginger Blue. Malgré ces très bonnes performances, à laquelle il convient d’ajouter une seconde victoire du fils d’Action-Breaker sur un parcours à 1,50m et une autre, signée cette fois par Dallas Vegas Batilly face à des obstacles à 1,55m, cela n’a pas suffi pour (re)prendre les commandes du classement mondial. Déjà numéro un mondial par le passé, Ben Maher devra redoubler d’efforts pour détrôner l'indétrônable Henrik von Eckermann. Cette semaine, le Britannique va retrouver l’Europe, à l’occasion de l’étape du Rolex Grand Chelem de Bois-le-Duc. Aux Pays-Bas, il croisera un certain Henrik von Eckermann, qui présentera, lui aussi, son meilleur cheval dans le Grand Prix Rolex de dimanche. Cela promet un nouveau duel au sommet.
Julien Epaillard et Richard Vogel en hausse
Déjà complété par Steve Guerdat en février, le trio de tête reste inchangé. Le Suisse, plus discret que ces deux collègues, prépare déjà les Jeux olympiques de Paris. Pas question donc d’enchaîner les vols à l’autre bout de la planète et d’imposer de longs voyages à ses complices. Fidèle à ses convictions, le Suisse a posé ses valises à Vejer de la Frontera une bonne partie du mois de février. Là-bas, le champion olympique de Londres a pu dégourdir les jambes de sa fabuleuse championne d’Europe Dynamix de Bélhème tout en donnant de l’expérience à des montures moins aguerries. Si Steve Guerdat n’a marqué de nouveaux points que grâce à sa victoire dans la Coupe du monde Longines de Bordeaux, remportée avec Is-Minka, il a enregistré de bonnes performances avec Lancelotta, Albführen's*Iashin Sitte, Easy Star de Talma ou encore les brillants Looping Luna et Caracho, qui se sont, eux, distingués au CSI 2* de Gorla Minore la semaine dernière.
Comme Steve Guerdat, Julien Epaillard, qui gagne un rang en mars, s’est éloigné des terrains 5* pour profiter des pistes du complexe sportif d’Oliva. Le Normand a tout de même remporté le Grand Prix secondaire du CSI 5*-W de Bordeaux, en compagnie de son produit maison Donatello d’Auge. Alors qu’il a récemment cédé les rênes du tout bon Hoover à Mathieu Guéry, le numéro quatre mondial a profité de sa série de concours espagnole pour découvrir ou (re)découvrir d’autres montures, à l’image de Grabuge, propre frère d’Orient Express*HDC, Dante d’Auge ou Eywa et Foly des Vernelles, deux sœurs utérines nées dans le Loiret, chez Xavier Guilbon.
Malgré trois classements, permis par ses meilleures montures Landon, né Crack de Nyze, Greya, né Contina 47 et Toulayna van het Bloesemhof, Kent Farrington perd un rang et est cinquième. En février, l’Américain a également fait ses débuts internationaux en compagnie de Happy Hour 22, une fille de Crunch 3 renommée Myla, auparavant aperçue avec l’Espagnol Sergio Alvarez Moya. Le néo-duo s’est d’ailleurs classé troisième de sa première épreuve à 1,50m à Wellington.
Six et septième, Martin Fuchs et Simon Delestre sont stables et conservent leurs rangs. Derrière eux, l’Autrichien Max Kühner gagne une place et pointe désormais en huitième position. Il est talonné par un certain Richard Vogel, de retour au sein du Top 10 pour la deuxième fois de sa carrière. L’Allemand, heureux cavalier du phénomène United Touch S, entre autres stars de son piquet, a remporté un Grand Prix 5* à Wellington et marqué quelques points avec Cydello, tout bon hongre de dix ans à la maigre expérience internationale, et OO Seven de l'Équipe, ancien complice de la Britannique Jessica Mendoza qu’il ne monte que depuis le début de l’année. En Floride, l’Allemand a également présenté Hollywood V, fils de Mylord Carthago et ancien complice d’Henrik von Eckermann, depuis monté par sa propriétaire, Caroline Mawhinney, ainsi que Dream Star One, un Selle Français de onze ans vu aux rênes de Véra Benchimol.
En dixième position, McLain Ward, qui perd deux rangs par rapport au mois dernier, clôt le Top 10, qui ferme ses portes à Harrie Smolders, désormais douzième. Dix-septième en février, Tiffany Foster est désormais dix-neuvième mais demeure la meilleure amazone de ce classement.
Photo à la Une : Henrik von Eckermann et son roi King Edward Ress. © Stefan Lafrentz / Hippo Foto