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Les étalonniers dressent un bilan positif d’un Salon des étalons 2023 à l’accent européen

Camille Condé-Ferreira et Vagabond de la Pomme.
Elevage vendredi 24 février 2023 Mélina Massias

Chaque année, l’engouement autour du Salon des étalons de Saint-Lô se confirme et s’intensifie. Avec la disparition de la partie élevage du programme du Jumping International de Bordeaux, l’événement manchois assume désormais pleinement son statut unique au monde. Au-delà d’une fréquentation particulièrement élevée, cela s’est traduit en 2023 par une ouverture européenne marquée par la présence d’étalons ayant parfois parcouru pas loin de vingt heures de route pour faire le déplacement ! Une poignée d’étalonniers dresse le bilan de ce rendez-vous incontournable.

En achevant la présentation de leurs derniers étalons, Arnaud Evain, à la tête du Groupe France Elevage (GFE) et Frédéric Neyrat, qui dirige Béligneux Le Haras (BLH) ont qualifié l’édition du salon des étalons 2023 d’indécente. Par le nombre de contrats signés, par l’engouement des éleveurs professionnels comme amateurs, venus de Normandie et de Navarre, et par le nombre de visiteurs démentiel, la manifestation a été une véritable réussite. Telle une fourmilière, les écuries ont vu défiler des centaines de personnes chaque jour, venues jeter un œil aux stars connues et en devenir dans leur plus simple habit et discuter avec les étalonniers et naisseurs de ces stars. Les travées du pôle hippique, elles, ont tout bonnement débordées vendredi 18 et samedi 19 au soir, lors des deux épreuves sportives, le Masters des étalons et le Grand Match. Surtout, ce cru 2023 s’est encore ouvert à l’étranger, les mastodontes que sont le stud-book Holstein et le haras VDL ayant déplacé pour l’occasion plusieurs mâles de haut standing. Plus que jamais, le salon des étalons de Saint-Lô, unique en France, en Europe et dans le monde, est un incontournable de l’élevage. 

Connor.

“Le stud-book Holstein venait à Saint-Lô pour la deuxième fois avec des étalons. La première datait de 2019. Nos mâles font rarement le déplacement, parce que nous avons tout de même dix-huit heures de route en camion pour venir. Mais nous avions été très agréablement surpris par le retour que nous avions eu en amenant Clarimo il y a trois ans”, débute Lisa Katharina Mäder, dynamique et passionnée représentante du livre de race allemand en France. “Les éleveurs n’ont pas l’habitude de voir ces chevaux, hormis à la télévision. En France, ces derniers prennent très au sérieux le fait de pouvoir observer les étalons en vrai. Cette année, nous avons la chance d’avoir amené trois chevaux (Million Dollar van het Schaeck, Plot Blue x Vigo d’Arsouilles, Connor 48, Casall x Cor de la Bryere et Uriko, ex Clooney, Untouchable 27 x Lavito, ndlr) qui les intéressent. Million Dollar notamment a attiré pas mal de monde. Certaines personnes sont venues exprès à Saint-Lô depuis le Sud-Ouest pour les voir ! Cela nous a beaucoup touché. À mon avis, un étalon comme Uriko a beaucoup à apporter en France. En le voyant en vrai, les éleveurs s’en rendent compte. Le bilan est donc extrêmement positif.” 

 Uriko.

Au-delà de ses obligations professionnelles, Lisa Katharina est une indéfectible amoureuse de ce rendez-vous hivernal. “Cela fait huit ans que je viens à Saint-Lô. J’ai milité pendant deux ans auprès du stud-book Holstein afin de leur faire comprendre l’importance que revêt le salon des étalons et de les inciter à présenter des étalons ici. Les années faisant, il ne reste plus qu’un seul salon des étalons en France, ce qui est dommage, notamment pour les éleveurs en région. Forcément, cette année encore plus que les autres, tout le monde se concentre ici. J’ai l’impression qu’il y a beaucoup plus de visiteurs que lors des dernières éditions. Même vendredi, pour la première journée, le Hall était plein ! Je ne m’attendais pas à cela. Pour tout le monde, Saint-Lô est un moment rempli d’émotions. J’en discutais avec mon ami Quentin Lepers, qui travaille chez Gènes Diffusion. Cette année, la société arrête l’insémination pour les chevaux de sport et, de fait, n’est pas présente ici. Quentin venait depuis le début du salon des étalons et cela le rend triste de ne pas être là. Il m’a dit qu’il éprouvait un manque ! Que ce soit pour le côté convivial, professionnel ou l’événement en lui-même, on ne manquerait Saint-Lô pour rien au monde”, assure-t-elle. “Les Allemands ont saisi l’importance de ce salon et son côté unique. En Allemagne ou dans les autres pays européens, il y a des présentations mises sur pied par les étalonniers eux-mêmes, moyennant souvent une entrée payante. Je ne sais pas toujours si les éleveurs français se rendent compte de la chance qu’ils ont d’avoir accès gratuitement à un événement de cette envergure, qui regroupe certains des meilleurs étalons de la planète au même endroit. Il y a quelques années, nous pouvions avoir côte à côte dans les écuries Big Star, Diamant de Semilly, Diarado et Orient Express. On ne voit cela nulle part ailleurs. C’est fabuleux, il n’y a rien à redire à propos de Saint-Lô !”


Million Dollar. 




Le haras de Gravelotte voit la vie en rose

Si le stand du Holstein avait surtout vocation à aiguiller les éleveurs, à apporter des conseils de croisements aussi précis que précieux, celui du haras de Gravelotte a fait chauffer les stylos. “Nous avons été surpris du nombre de personnes accueillies vendredi, tout comme du nombre de contrats signés ce soir-là ! Je ne m’y attendais pas du tout”, révèle Claire Bresson. “Samedi, le stand n’a pas désempli non plus et nous avons également vendu énormément de saillies, beaucoup plus que les années précédentes. Il y a un réel engouement pour notre catalogue et nous en sommes ravis. Nous espérons que cela va se poursuivre et se concrétiser tout au long de la saison de reproduction.” 

 Le puissant Dallas.

Outre les jeunes pépites que sont Ichaï de Reile (For Feeling x Eyken des Fontenis) ou Hugo d’Authout (Upsilon x Kannan), la valeur montante Diego de Blondel (Vigo Cécé x Dollar dela Pierre), le génial Eras Ste Hermelle (Vargas de Ste Hermelle x Andiamo), de retour en très grande forme à Oliva, en atteste sa victoire vendredi dernier, le haras propose également les étalons de la famille van de Lageweg, un partenariat qui ne cesse de se bonifier avec le temps. “Notre association fonctionne très bien et est reconduite pour la cinquième année. Nous sommes en confiance et tout se déroule au mieux. L’équipe VDL se plie en quatre pour proposer de la semence réfrigérée aux éleveurs. De plus, ils arrivent à gérer la carrière sportive d’étalons comme Grand Slam (Cardento x Heartbreaker) et Comthago (Comme Il Faut x Carthago), ou Dallas (Douglas x Heartbreaker) et Glasgow van’t Merelsnet (Nabab de Rêve x Darco) avant qu’ils n’aient pris leur retraite. Ils parviennent à effectuer leur carrière sportive, tout en restant fertiles et disponible en frais, ce qui est à souligner. Ce sont vraiment des étalonniers éleveurs avant d’être des étalonniers vendeurs. Cela se ressent énormément dans la relation que nous entretenons aussi bien avec qu’eux qu’avec nos clients”, reprend l’experte. “Hardrock (Heartbreaker x Carthago) était venu une fois à Saint-Lô, parce qu’il était en transit lors de son achat et que les dates de l’événement tombaient bien, mais cette année VDL faisait le déplacement, de chez eux, pour la première fois. Il y a douze heures de route. Cela laisse rêveur, de consentir à un tel effort, pour une présentation de cinq minutes en piste. Je pense qu’ils mesurent l’importance de ce salon, unique en Europe malgré la présence d’autres événements organisés par des étalonniers. Lorsque les étalonniers étrangers avec lesquels je travaille sont venus l’an dernier en tant que visiteurs, ils ont été tellement séduits, surpris, presque choqués même, parce qu’ils n’imaginaient pas du tout cela, qu’ils ont tenu à présenter deux étalons cette année. Ils reviendront certainement avec plus de chevaux l’an prochain, puisque tout s’est très bien passé et que les retours sont positifs. Le personnel présent sur place va également contribuer à encourager cette démarche.” Bref, 2023 se présente de la meilleure des manières pour l’équipe du haras de Gravelotte, qui a, en plus, ajouter à son catalogue la collection d’étalons forts prometteurs d’Abdel Saïd, en collaboration avec l’élevage 111, parmi lesquels figurent par exemple C-Jay (Cumano x Kashmir van’t Schuttershof), Extreme 111 (El Barone 111 x Bamako de Muze) ou encore le phénomène Haschich d’Albain (Canabis d’Albain x Quartz du Chanu), révélation du championnat de France des quatre ans à Fontainebleau en 2021.


Diego de Blondel.


Parmi les premières tendances, Claire Bresson constate toutefois l’intérêt de ses clients pour les mâles testés sur descendance. “Les éleveurs semblent se rassurer en se dirigeant vers des étalons confirmés. Chez nous, moins de personnes se tournent vers la jeune génétique. Cela s’explique peut-être par les proportions démentielles qu’ont pris les ventes d’embryons et de foals cette hiver. De telles choses étaient impensables il n’y a pas si longtemps. Les éleveurs essayent donc peut-être de miser sur un investissement à court terme. Cela étant, j’espère que les éleveurs vont embrayer sur les jeunes étalons. Nous proposons une génétique qui vaut le coup, qui est différente et change de ce que l’on voit habituellement. J’espère que cela va ouvrir de nouvelles portes, de nouveaux courants de sang et que nous n’allons pas tourner en rond. En tout cas, je suis très fière de la progression de Diego de Blondel, qui ne nous déçoit pas et tient ses promesses, tout comme Ichaï, Hugo ou Horizon du Cerisier (Kannan x Loyalty du Cerisier). Nous attendons maintenant leurs premiers poulains et avons une incroyable confiance en l’avenir pour eux.”

 Horizon du Cerisier.



Stand plein chez France Etalons

Résolument tourné vers l’Europe, ce salon des étalons, qui a accueilli les étalons du Holstein, du haras VDL, mais aussi ceux du haras belge des Rosiers, dont le très remarqué Coldplay (Cornet Obolensky, ex Windows vh Costersveld x Cardento) et du catalogue conjoint de Grégory Wathelet et Gilles Botton, les habitués n’ont pas été en reste. À commencer par France Etalons, qui a fait le plein. “Nous sommes très, très contents de cette édition. Il y a eu une grande fréquentation. J’habite le quartier, donc je jauge le nombre de personnes en fonction de l’état du parking. Il était déjà plein en fin de matinée ; il ne restait plus une place ! C’est particulièrement impressionnant. Il y avait autant de monde que lors du Grand Prix CSI 4*. Nous sommes donc évidemment satisfaits. Nous avions cinq collaboratrices. Chacune avait au moins trois clients en continu. Il y avait donc au minimum quinze personnes en permanence sur le stand”, sourit Denis Hubert, vétérinaire et co-fondateur de l’instance avec Michel Guiot. “C’est un très bon début de saison. Cela montre que les gens sont optimistes pour l’élevage, puisqu’ils ont vraiment envie d’avoir des poulains. C’est bon signe. Nous sommes aussi chanceux, car nous avons un super catalogue. Je pense que cela joue aussi. Le bilan pour le salon des étalons 2023 est positif.”


Nevados avait pris date à Saint-Lô.


Si Mylord Carthago (Carthago x Jalisco B), préservé cette année, demeure la star de France Etalons, le nouveau venu, Vangog du Mas Garnier (Cornet Obolensky x Quidam de Revel) semble avoir fait forte impression et intéressé les éleveurs. Surtout, la jeune génétique a de belles heures devant elle, bien aidée par la politique de la maison, qui offre le solde de la saillie d’un étalon en devenir pour tout contrat signé pour un mâle confirmé. “Nous avons la chance d’avoir beaucoup d’excellent jeunes, comme Huricane de Champloué (Cornet Obolensky x Diamant de Semilly)qui a été vendu à Bertram Allen. Nous avons James Mouche (Deuxcatsix d’Eglefin x Utrillo van de Heffinck) qui est très intéressant, ainsi que trois fils de Vigo Cécé (Jersey de Talma, Halisco d’Asschaut et High Five Manciais, ndlr) qui sont aussi prometteurs. Le fils d’Orient Express, Jalou B d’Argance est aussi très bien. Ce sont des chevaux en devenir. Leur seul défaut est d’être jeune ! Mais il est intéressant de travailler avec ces étalons. Les gens ont envie de tenter leur chance et, finalement, d’être les premiers à avoir des poulains de ces chevaux-là”, reprend le Manchois. 

 Huricane de Champloué.

En plus de son partenariat avec le Holstein, France Etalons était particulièrement dans le thème, puisqu’un certain Pégase van’t Ruytershof (Comme Il Faut x Cartani) avait, lui aussi, fait le déplacement, depuis les Pays-Bas. “Il a fait le show !”, savoure Denis Hubert. “Déjà, Pégase est très beau. Samedi, il y avait une queue de dix personnes devant son box. C’était de la folie ! Nous n’avions jamais vu ça. Son propriétaire, Jeroen de Winter, m’a confié qu’en Belgique personne ne venait voir les chevaux comme cela. Il est enchanté d’être venu ici et son cheval a fait une démonstration. Surtout, ses produits sont tops.”

La présence de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers d’éleveurs a permis à certains étalonniers de vivre une édition record, comme l’a confirmée le haras de Clarbec sur ses réseaux sociaux.


Le passage de dos de Pégase van't Ruytershof.




Milton, Joker d’Euskadi et Silver Deux de Virton séduisent chez le GFE

Venu avec vingt mâles, le Groupe France Elevage a connu, comme ses collègues, une belle édition, avec des premiers chiffres semblables à ceux de 2022 et “un peu plus de deux cents contrats de signés” entre vendredi et samedi soir. “Ce salon est très important pour nous”, lance Brice Elvezi. “Nous jouons le jeu en étant là dès 8 heures le matin. Nous avons toute une logistique à gérer, ce qui explique que nous passons pas mal de temps aux écuries ! Nous sommes contents d’être ici. Nous nous investissons beaucoup et nous sommes ravis de l’émulation que cet événement, que nous coorganisons, suscite. Nous sentons une atmosphère positive dans les allées, ce qui est très plaisant. Les gens viennent, discutent, mais savent souvent ce qu’ils veulent. Ils cherchent à conforter leurs choix, leur sentiment, en échangeant avec nous. C’est ce que nous voulons avec ce salon et c’est ce que nous avons ! Tout cela est encourageant. Tout le monde est content de se revoir, de découvrir les jeunes, les nouveaux étalons et nous partageons ce bonheur.” 

 Untouchable 27.

Fraîchement débarqué dans les rangs du GFE, le chic gris Milton a livré une prestation pleine d’aisance, samedi, sous la selle de Cyril Cools, permettant au fils de Mylord Carthago de séduire les nombreuses personnes présentes en bord de piste pour l'observer. “Milton était connu, mais peu de monde l’avait vu dans ces conditions. Ses propriétaires (Martina Romagnoli et Cyril Cools, ndlr), ont fait l’effort de l’amener, ce qui est vraiment appréciable. Il était très beau et a fait une belle présentation. Comme chaque année, Ugano Sitte (Clinton x Avontuur) a aussi très bien fonctionné, tandis que nos jeunes Joker d’Euskadi (Diarado x L’Arc de Triomphe) et Jet des Forêts (Untouchable 27 x Calvaro) démarrent la saison très fort. Ensuite, nous retrouvons les classiques Candy de Nantuel (Luidam x Diamant de Semilly), Untouchable 27 (Hors La Loi x Heartbreaker) et Kannan (Voltaire x Nimmerdor), qui restent nos têtes d’affiches. En fin de saison, ce sont eux qui servent le plus de juments et cela se traduit dès le début. Il y a également un très bon sentiment autour de Silver Deux de Virton (Kashmir van’t Schuttershof x Heartbreaker). Il était déjà en France et a intégré notre catalogue tardivement. Beaucoup de gens nous indiquent qu’ils allaient franchir le cap et l’utiliser cette année. L’un des points forts du GFE est d’essayer de proposer ces étalons à un rapport qualité/prix avantageux. Les gens sont sensibles à cela”, précise Brice Elvezi.

 Milton.

Welcome back, Nathan de la Tour

Aux côtés du haras de Villers, d’Elle, de Semilly, de Beaufour, ou encore l’élevage de Kergane, le sang anglo-arabe était aussi bien représenté. “Pour l’instant, nous vivons une belle édition”, expliquait ainsi Aurélien Lafarge, dimanche matin, avant une dernière journée qui affichait encore et toujours complet. “Nous avons beaucoup de visiteurs, qui sont ici pour la même chose : choisir un reproducteur pour leurs juments. Nous sommes sur un salon plutôt positif pour nous. Par rapport aux années précédentes, celle-ci s’annonce intéressante. Nous avons amené ici deux étalons : Potter du Manaou (Ryon d’Anzex x Rif du Crocq), qui est très populaire en ce moment en Normandie, ainsi que Nathan de la Tour (Fusain du Defey x Faritchou), qui sera stationné, lui aussi, au haras d’Austral, et est très attendu. Ensuite, le jeune Eirin de Pompadour (Griot de Mara x Véloce de Favi), un étalon de quatre ans qui vient d’intégrer notre catalogue, suscite beaucoup d’intérêt et de curiosité. Il possède un pedigree très intéressant et nous recevons pas mal de questions à son sujet. Ce salon est incontournable, bien qu’il soit très loin de notre Sud-Ouest. Il représente une plateforme nationale et internationale indispensable pour notre métier. Le salon est complètement unique et nous avons la chance qu’il soit organisé ici, en France et à Saint-Lô, avec un pôle qui correspond complètement à ce type d’événement.”

Le très attendu Nathan de la Tour, de retour en France après avoir été utilisé outre-Rhin.  

Potter du Manaou.



Le diable se cache dans les détails

Et, comme rien n’est parfait, quelques détails peuvent sans doute être améliorés, à commencer par les points de restaurations. Trop peu nombreux, les stands distribuant nourriture et boissons ont été pris d’assaut de toute part, de vendredi à dimanche, sans discontinuer. Toutefois, il convient de saluer l’initiative des organisateurs d’avoir instauré un snack du côté des écuries, souvent plus calmes et légèrement en retrait du hall principal. “Je trouve le point de restauration pour les grooms aux écuries super”, salue Lisa Kätharina Mäder. “Cela manquait vraiment et c’est hyper important pour toutes les personnes qui travaillent dans l’ombre. Le pôle est à quelques dizaines de mètres, déborde de monde et les personnes qui œuvrent aux écuries n’ont pas toujours le temps de venir jusqu’ici. Le temps de tout traverser, quinze étalons sont déjà passés en piste ! De manière générale, je trouve qu’il manque de points de restaurations à l’intérieur. Il y avait trois bars il y a quelques années ; il n’en reste plus qu’un alors que la fréquentation a doublé.” Une remarque entendue. 

 Les petites mains s'affairent à préparer les chevaux toute la journée.

Sur une piste particulièrement étroite, encore plus que les années précédentes, les parcours proposés aux jeunes chevaux semblent également pouvoir évoluer. Pour le Masters des étalons du vendredi soir, la mise en place d’une ou deux lignes, où les spectateurs pourraient observer de façon homogène tous les candidats, a également été évoquée. Cela permettrait de répondre à la problématique, puisque pousser les murs du pôle hippique n’est évidemment pas une option !

 Hitchkock Bois Margot en action dans le Masters des étalons.

Enfin, et même si Saint-Lô semble se suffire à lui-même, l’absence d’un autre événement d’élevage dans le reste de la France manque. Sur le sujet, des idées sont en cours de développement. “La force du Salon de Saint-Lô est celle du collectif, un peu comme pour le GFE. Nous nous regroupons tous, avec nos moyens, pour proposer une belle vitrine. Il y a une belle demande de l’étranger. Désormais, il faudrait que nous parvenions à développer des manifestations dans d’autres régions, mais cela est difficile et implique une énorme logistique”, complète Brice Elvezi. “Nous avons bien senti que les organisateurs de Bordeaux étaient déçus, mais l’événement était trop proche de celui de Saint-Lô au calendrier. Et, vis-à-vis du bien-être animal dont on parle beaucoup, nous faisons aussi attention à nos étalons. Déplacer certains chevaux d’âge deux fois de suite, dans des environnements stressants, avec beaucoup de monde, n’était peut-être pas l’idéal. Nous sommes forcément déçus que les étalons ne soient plus présentés à Bordeaux, mais nous comprenons également les enjeux économiques qui incombent aux organisateurs. Nous aurions aimé revenir, proposer un événement peut-être plus léger, mais conserver une fenêtre d’une ou deux heures pour présenter les étalons. Bordeaux est un bel événement sportif et il faut conserver une part d’élevage là-bas. [...] Je pense qu’il serait bénéfique que nous parvenions à créer, dans une autre région, un autre événement de ce type. Nous ne ferons jamais la même chose qu’à Saint-Lô, mais conserver cette émulation et cette vitrine est important. Même si beaucoup d’éleveurs viennent ou s’installent en Normandie, tous ne sont pas implantés à Saint-Lô. Il faut donc que nous soyons présents ailleurs aussi.” En attendant, rendez-vous est déjà pris à Saint-Lô pour 2024.

 Le doux regard de l'attachant Ivoire d'Elle.

Retrouvez dès mardi le bilan de Yann Adam, directeur du Pôle Hippique de Saint-Lô, sur Studforlife…

Crédit photo : © Mélina Massias. Photo à la Une : Vagabond de la Pomme et Camille Condé-Ferreira.