Sujet ô combien important pour les éleveurs, la prime aux naisseurs connaît une avancée en France sur le circuit réservé aux jeunes chevaux ! En effet, la Société hippique française (SHF), qui régit les épreuves ayant vocation à assurer la formation des cracks de demain, a annoncé la mise en place d’une récompense, destinée aux femmes et hommes à l’origine des trois pourcents des meilleurs chevaux des différents Top 100, édités chaque saison, à l’issue des finales nationales. Une nouvelle encourageante, qui s’inscrit aux côtés d’autres mouvements individuels ayant vu le jour ci et là en Europe ces dernières années.
Par voie de communiqué, la Société hippique française (SHF) a annoncé au grand jour un projet qu’elle mûrit de longue date : une prime aux naisseurs (PAN). Disparue en France depuis plusieurs années, cette noble et méritée récompense revient au goût du jour. Le Conseil d’administration de la société mère du circuit élevage a pris la décision de développer cette aide dès 2023. Ce pécule financier vient s’ajouter à la PACE (Prime d’aptitude à la compétition équestre destinée aux juments suitées) déjà en place et versée chaque année aux éleveurs par la SHF. Dans une volonté de valoriser le métier d’éleveur, souvent laissé dans l’ombre malgré les multiples sacrifices consentis et désillusions vécues avant d’espérer voir l’un de ses protégés éclore sous le feu des projecteurs, l’objectif est que cette récompense permette de “valoriser la performance, d’alimenter le cycle de production et donc de progrès génétique”. Par “ruissellement”, la SHF espère que sa PAN “bénéficiera à tous les acteurs de la filière”.
“Il paraissait important d’encourager et d’accompagner ces acteurs indispensables de la filière, souvent oubliés. L’éleveur est le premier maillon de notre filière et doit pouvoir vivre dignement de son métier ! Nous espérons ainsi revaloriser et soutenir ce métier”, souligne Michel Guiot, Président de la SHF, éleveur sous l’affixe de Talma et à l’origine de France Etalons.
La mesure s’appliquera à toutes les disciplines et tous les circuits de la SHF, qu’ils concernent les poneys ou les chevaux. Les naisseurs ou co-naisseurs des meilleurs équidés de quatre, cinq et six ans des classements du Top 100 pourront ainsi bénéficier de cette aide. Elle s’appliquera aux trois pourcents des meilleurs chevaux et poneys du Top 100 à l’issue des finales. “La répartition sera basée sur les Top 100 chevaux et non les Top 100 naisseurs, ce qui permettra de récompenser les éleveurs grâce aux gains de leurs produits et non grâce au volume de naissances”, précise le communiqué de la SHF. Les éleveurs devront posséder un compte SHF et être adhérent à la Société mère de l’élevage en France. La récompense concerne les races reconnues par l’institution, à savoir : les chevaux Anglo-Arabe, Arabe et Demi-sang Arabe, Cheval de Dressage Français et Selle Français ainsi que les poneys Connemara, Criollo, Dartmoor, Fjord, Haflinger, Highland, Irish Cob, Islandais, New Forest, Poney Français de Selle, Shetland et Welsh.
L’éleveur primé touchera entre 100 et 2 500€ au maximum. La moyenne de versement est estimée, selon les chiffres de l’année 2022, entre 500 et 1 000€ et devrait concerner trois cents naisseurs, toutes disciplines et circuits confondus. Pour financer ce pot commun, la SHF a instauré le prélèvement, à hauteur de trois euros, de tous les engagements de ses circuits. La somme accumulée sera entièrement reversée à l’issue de la saison, en un seul virement sur les comptes SHF des naisseurs concernés.
La Société hippique française ajoute espérer que “les autres institutions la suivront dans la mise en place de cet encouragement devenu nécessaire pour aider et valoriser les naisseurs français” et rappelle que “cette prime aux naisseurs existe depuis des années sur le circuit des courses, où elle est fortement plébiscitée”.
Crédit photo : © Mélina Massias. Photo à la Une : Huricane de Champloué entouré de son équipe lors de son sacre à Fontainebleau, et de son naisseur, Jean-Marie Charlot.