Sandra Auffarth est aussi à l’aise sur un terrain de cross que sur une piste de CSI 5*. Engagée dans le Grand Prix 5* de Falsterbo, l’Allemande a mis tout le monde d’accord avec son complice Quirici H. En réalisant le meilleur des deux doubles sans-faute de cette difficile épreuve, l’amazone aux multiples talents a signé la plus belle réussite de sa carrière de saut d’obstacles et devancé deux Selle Français de neuf ans : Fancy de Kergane, monté par Cian O’Connor, et Figueras de Laume, la nouvelle pépite d’Abdel Saïd.
Sandra Auffarth serait-elle la nouvelle Michael Jung ? À Versailles, l’amazone de trente-sept ans défendra les couleurs de la Mannschaft en concours complet, sa discipline de cœur, aux côtés de son Selle Français Viamant du Matz. Après un dernier tour de chauffe du côté du CCIO 4*-S d’Aix-la-Chapelle, l’Allemande a pris la route, direction Falsterbo. Là-bas, pas d’obstacles fixes au menu pour la trentenaire. Membre de l’équipe germanique dans la Coupe des nations, lors de laquelle elle a disputé trois parcours pour sceller la deuxième place des siens, Sandra Auffarth s’est alignée dans le Grand Prix du CSIO 5*, dimanche 14 juillet, toujours avec Quirici H, un hongre de treize ans né chez Gundula et Jens Hagemann. En signant le meilleur des deux seuls doubles sans-faute de l’après-midi, la championne olympique par équipe de 2012 et double championne du monde en 2014 a décroché la plus belle victoire de sa carrière… de jumping. Avec ce succès, loin d’avoir été volé, Sandra Auffarth fait mieux que son collègue Michael Jung, génie toutes disciplines confondues, mais jamais vu en tête du tour d’honneur d’un Grand Prix 5* jusqu’à présent.
Si Sandra Auffarth a acquis ses plus beaux succès sur les terrains de concours complets aux rênes des Selle Français Opgun Louvo et Viamant du Matz, son complice de saut d’obstacles est enregistré au stud-book hanovrien. Quirici H est un fils de Quaid I, père, entre autres, des tout bon Quatinka et Quincy 194, et Evita, par Escudo I. Initié aux joutes internationales par l’Allemande Stephanie Böhe, le hongre est passé sous la selle de Sandra Auffarth en toute fin d’année 2021. Plutôt discret sur la scène internationale, le couple n’avait, avant cette semaine, disputé que trois épreuves internationales à 1,60m : deux fois le Grand Prix 5* d’Hambourg, conclu au septième rang en 2023 et 2024, ainsi que celui de Falsterbo, achevé avec… vingt-sept points au compteur en 2023. Un an plus tard, bien des choses ont changé et les deux complices ont célébré leur deuxième victoire internationale, de loin la plus belle.
Les Selle Français aux honneurs
En ce jour de fête nationale, le Selle Français était… à la fête ! Aux deux et troisième places, deux jeunes pépites de l’élevage tricolore ont brillé, pour les bannières irlandaise et belge. Le premier, second double zéro de ce Grand Prix délicat, n’est autre que Fancy de Kergane. Né chez Louis Menier et Victor Jégu, le fils du regretté Berdenn de Kergane n’en finit plus de briller. Épatant de régularité lors de ses années de formation, assurées par Marine Roque, Victor Jégu puis Arthur Le Vot et Jonathan Chabrol, l’attachant étalon de neuf ans a enchaîné les prestations parfaites cette saison. La semaine dernière, il signait un parcours sans-faute dans la Coupe des nations d’Aix-la-Chapelle, avant d’en aligner deux dans celle de Falsterbo et de réitérer dans le Grand Prix de l’Officiel de Suède. De quoi assurer la relève de son cavalier, Cian O’Connor, qui peut nourrir de grandes ambitions avec son petit-fils de Cor de Hus.
Freinée dans son ascension en début de saison après une chute de son cavalier survenue en avril, Figueras de Laume a transformé l’essai à Falsterbo. Au départ de son deuxième Grand Prix 5*, après avoir concédée deux fautes du côté d’Aix-la-Chapelle la semaine dernière, la Selle Français Originel, née chez Denis Morel du croisement entre le regretté Kapitol d’Argonne et Ukraine de Laume, une fille de Pezetas du Rouet, n’a pas touché la moindre barre de ce Grand Prix, mais a été sanctionné d’un point de temps sur chacun de ses deux parcours. Avec une troisième place à la clef, Abdel Saïd ne peut qu’être satisfait de la montée en puissance de sa complice, lui qui ne pouvait plus compter que sur Bonne Amie pour affronter le très haut niveau, après avoir vendu ses grands espoirs Clown of Picobello, disparu des écrans radar depuis novembre 2023, et Obama van Oostayen à… Cian O’Connor il y a quelques mois. Et si Abdel Saïd s’est réjoui de cette très belle performance, elle a aussi dû donner le sourire à Marie-Flore Monier, Anne-Line Bagland, Pauline Nicoladort et Cédric Hurel, qui ont monté la jument alezan brûlé de ses quatre à huit ans, ainsi qu’à Julia Erlach, groom suédoise de Figueras.
Avec un sans-faute chacun, en deuxième manche pour la première et en seconde pour les deux autres, Giulia Martinengo Marquet, championne d’Italie en titre et très en forme ces dernières semaines, Kristaps Neretnieks et Pius Schwizer ont décroché de bons accessits sur Scuderia 1918*Calle Deluxe, Palladium Kjv et Just Special VK. Associée à Origa V/H Zuid-Pajottenland, un hongre de dix ans, l’Américaine Adrienne Sternlicht a conclu son Grand Prix avec un total de six points (2+4) et une septième place, le premier classement à ce niveau sur le Vieux Continent pour son fils de Thunder vd Zuuthoeve. Daniel Coyle, qui a décidément le vent en poupe depuis plusieurs mois, a été le dernier invité de la remise des prix grâce à un second parcours bouclé à toute vitesse sur le bien nommé Incredible, perle de l’élevage de la famille Bosch. Le couple n’a toutefois pu éviter une faute sur chacun de ses tours.
Henrik von Eckermann et Iliana, André Thieme et Paule S, Petronella Andersson et Odina van Klapscheut ainsi que Carsten-Otto Nagel et Gk Curacao, ont complété le classement de ce Grand Prix CSIO 5*.
Photo à la Une : Sandra Auffarth n'imaginait pas s'imposer dans le Grand Prix 5* de Falsterbo avec Quirici H. Crédit : Falsterbo Horse Show