Les jeux sont lancés à Milan, où se disputent les trente-septièmes championnats d’Europe de l’histoire moderne. Sans grande surprise, la Suède et la Suisse, favorites pour le titre, se battent à armes égales, dans une bataille qui s’annonce rude. Très, très solide, l’escouade d’Henrik Ankarcrona réalise même l’exploit de placer ses quatre couples dans un top 12 particulièrement serré. En tête, un certain Monsieur Fredricson, Jens de son prénom, juché sur un Markan Cosmopolit des grands jours. Le Scandinave a finalement doublé Martin Fuchs et Leone Jei, un temps en tête et finalement deuxième ce soir, juste devant Philipp Weishaupt et Zineday, troisièmes et meilleurs représentants de la Mannschaft, qui talonne le duo de tête. Retour sur les grands enseignements de cette première journée de compétition.
La Suède et la Suisse se sont rendus coup pour coup, mercredi 30 août à Milan, dans la Chasse des championnats d’Europe, traditionnelle épreuve d’ouverture de la compétition. À toi, à moi, Bryan Balsiger, puis Rolf Göran Bengtsson. Martin Fuchs, puis finalement Jens Fredricson. Les lauriers de cette compétition de vitesse, jugée au Barème C, où une barre vaut quatre secondes de temps supplémentaires, sont finalement revenus au dernier cité, auteur d’un parcours magistral sur un Markan Cosmopolit des grands jours, aérien et serein face au délicat tracé imaginé par le maestro local Uliano Vezzani. D’ailleurs, sur ce parcours, seuls vingt couples, sur les quatre-vingt-cinq alignés au départ - les cinquièmes membres des équipes ayant l’occasion de courir en individuel -, sont sortis de piste avec un score vierge.
Sans grande surprise, ce fût le cas du leader au soir de la première journée de championnat, tout comme de Martin Fuchs et son fantastique Leone Jei, né Hay El Desta Ali, en très, très grande forme. Le duo suisse, déjà en argent en individuel et en or par équipe il y a deux ans, sur une autre piste en herbe, celle de Riesenbeck, a fait forte impression, se jouant de toutes les difficultés comme s’il s’agissait d’un vulgaire parcours d’entraînement. De bon augure, alors que tous deux devront aider leur clan à se qualifier pour Paris cette semaine. Même impression du côté de Steve Guerdat et sa pépite Dynamix de Bélhème, qui a tout bonnement survolé tous les obstacles avec une classe et une facilité presque insolentes pour ses concurrents. La paire pointe au quatrième rang en individuel, à moins d’un demi-point de Jens Fredricson.
“Nous avons beaucoup d’expérience en championnats désormais et avons beaucoup appris au fil des années. Je pense que personne dans l’équipe n’est surpris. Nous avions un très bon sentiment, mais nous savons également que ce n’est que le début. Ces championnats sont un peu comme un slalom, et aujourd’hui était seulement la première descente !”, a déclaré Jens Fredricson, la tête froide.
Suède vs Suisse, un duel au sommet
En plaçant ses quatre couples dans les douze premiers du classement de la Chasse, l’équipe d’Henrik Ankarcrona a logiquement pris les commandes. Malgré une très bonne prestation, Wilma Hellström et Cicci BJN ont vu leur score être décompté du total de leur escouade. C’est dire si la Suède, qui est présente en Italie sans King Edward Ress, ni Peder Fredricson, ni Malin Baryard-Johnsson, a du réservoir. Sanctionné par une faute sur l’entrée du double numéro trois, qui précédait une autre combinaison placée en numéro quatre, le numéro un mondial Henrik von Eckermann et sa bouillonnante Iliana, qui avaient fait l’impasse sur la warm-up la veille, terminent malgré tout sixièmes, juste devant Rolf-Göran Bengtsson, de retour au sommet de son art avec un Zuccero aussi bon que surprenant sur cette épreuve d’ouverture. Rappelons que l’étalon gris n’a véritablement débuté le très haut niveau qu’il y a quelques mois.
Côté Suisse, outre les performances majuscules de Steve Guerdat et Martin Fuchs, Bryan Balsiger a plus qu’assuré dans son difficile rôle d’ouvreur de la compétition. Dans le bon tempo dès le départ, sa délicate Dubai du Bois Pinchet s’est parfaitement laissé guider, pour terminer à une plus qu’honorable onzième place. Quatrième membre du quatuor en quête d’une qualification olympique, Edouard Schmitz et Gamin van’t Naastveldhof ont fait un peu moins bien aujourd’hui, avec une quarante-neuvième place finale. À coup sûr, ces deux-là auront à cœur de se racheter dès jeudi et la première manche de la Coupe des nations. Grâce à leurs temps cumulés, convertis en écart de points, la Suède et la Suisse affichent un total de 1,51 unité pour l’une, et… 1,92 pour l’autre !
“La Suisse a réalisé une bonne performance collective. Les Suédois étaient encore meilleurs, mais cela sent bon. Nous sommes en bonne forme, même s’il reste encore du chemin. Nous devons rester calmes, conserver notre forme et bien monter”, a déclaré Steve Guerdat, un peu déçu de sa prestation. “Je n’ai pas bien monté Dynamix, mais elle est incroyable et m’a aidé aujourd’hui. Alors, j’espère pouvoir la garder dans cette forme et améliorer la mienne.” Et d’ajouter sur le parcours : “Le parcours n’était pas aussi agréable à monter qu’il le semblait à la reconnaissance. C’était beaucoup plus difficile que prévu ! Il y a eu beaucoup de fautes, et on n’avait pas besoin d’imprimer un rythme démentiel, ce qui est ce que l’on veut pour une Chasse en championnat. Alors, bravo au chef de piste. Nous avons vu du bon sport aujourd’hui.” “Leone Jei a été fantastique. J’avais un bon plan avant d’entrer en piste, pour enlever quelques foulées sans prendre trop de risques. Il a une telle amplitude et toute l’expérience nécessaire à ce niveau que j’ai pu suivre mon idée”, a, quant à lui, déclaré Martin Fuchs.
À peine plus loin de la Suisse, l’Allemagne pointe ce soir au troisième rang, avec 5,31 points accrochés à son compteur. Pourtant bien mal partie avec les seize points de Gerrit Nieberg et son Ben 431, la Mannschaft s’est rattrapée, notamment grâce à Philipp Weishaupt et l’épatant Zineday, neuf ans et troisième du classement provisoire individuel. Un poil malchanceux, avec une faute chacun, Limbridge et Stargold permettent à leurs cavaliers, Jana Wargers et Marcus Ehning, de rester dans le coup.
Des individualités en réussite
L’Irlande, plutôt à son avantage, en attestent les bonnes copies de Mila 64 (née Mank), Cinca 3 et l’extraterrestre CSF James Kann Cruz, montés par Eoin McMahon, huitième ce soir, Michael Duffy et Shane Sweetnam est pour l’heure quatrième, devant une surprenante équipe autrichienne, de solidaires Italiens emmenés par Emanuele Camilli et son Odense Odeveld, en embuscade avec 1,18 point, et des Danois motivés. Malgré le parcours supersonique de Julien Epaillard, qui a enregistré le meilleur temps de cette après-midi ensoleillée avec Dubaï du Cèdre, mais a été sanctionné de quatre secondes supplémentaires pour se ranger au cinquième rang, la France est pour l’heure huitième. Au rendez-vous, Mégane Moissonnier et Cordial n’ont pas déçu, tandis que Simon Delestre et Kevin Staut sont passés à côté avec leurs respectifs Dexter Fontenis et Dialou Blue PS.
Du côté des bonnes surprises, à noter l’excellente copie de Dorai d’Aiguilly, complice d’Olivier Perreau, qui affronte son premier rendez-vous continental en solo cette semaine. Le Tricolore est quatorzième, derrière Jur Vrieling et Long John Silver 3, qui sauvent les meubles pour les Oranje, tout comme Wilm Vermeir et son fidèle Iq van het Steentje pour la Belgique. Le duo est pour l’heure quinzième. Rompu aux grands événements, Eduardo Alvarez Aznar s'intercale quant à lui au neuvième rang sur le Selle Français Bentley de Surry.
La compétition reprend jeudi, dès 13h15, pour la première manche de la Coupe des nations.
Les résultats complets de la Chasse ici.
Le classement provisoire complet par équipe ici.
Le classement provisoire complet en individuel ici.
Photo à la Une : Jens Fredricson et Markan Cosmopolit. © Mélina Massias
Toutes les épreuves des championnats d’Europe de Milan sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.