L’affixe van het Schaeck a le vent en poupe ! Entre Like A Diamond, brillante complice de Marlon Modolo Zanotelli, Parfait, son prometteur fils par Comme Il Faut, J’Adore, montée par Nicola Philippaerts, ou encore l’étalon du Holstein Million Dollar, Perry de Winter a de quoi être satisfait. Débuté avec des poneys Shetland, son élevage a pris une tout autre tournure il y a près de trois décennies, lorsqu’il a investi dans la prolifique souche de Qerly Chin. Un temps dans l’ombre de l’élevage de Muze, dont il partageait les honneurs avec Joris de Brabander, le sexagénaire est désormais bel et bien dans la lumière. Dans cet article à découvrir en deux épisodes, le Belge retrace son parcours, livre son point de vue sur les transferts d’embryons et autres ICSI, développe les critères qui le séduisent chez les poulinières et les étalons et prodigue quelques conseils à la nouvelle génération. Seconde partie.
Le premier volet de ce reportage est à (re)lire ici.
Des cracks en vogue
Depuis plusieurs mois, l’élevage de Perry de Winter tutoie les sommets. Cet été, la belle Like A Diamond a mis à l’honneur son affixe et son naisseur. D’abord, la fille du regretté Diamant de Semilly a décroché une victoire inoubliable aux pieds de la dame de fer, sous la selle de son pilote brésilien, Marlon Modolo Zanotelli, avant de s’envoler aux championnats du monde de Herning. “Diamond est assurément une jument très spéciale. Pour être tout à fait franc, je ne pensais pas qu’elle deviendrait le cheval qu’elle est aujourd’hui. J’ai toujours pensé que, si je la formais bien, elle pourrait être un super deuxième cheval, parce qu’elle est extrêmement rapide et très compétitive. En revanche, l’idée qu’elle puisse être une jument de championnat ne m’a jamais traversé l’esprit. Cela en dit beaucoup sur son caractère. En termes de qualité, son talent naturel réside sans aucun doute dans son respect et sa compétitivité. Elle n’est pas celle qui a le plus de moyens, mais elle est si intelligente et a un cœur immense. Rien n’est trop dur pour elle. Si elle fait face à une difficulté, la fois suivante, elle se bat pour la surmonter. Elle n’est pas le genre de cheval qui devient petit ou trop respectueux face à l’adversité. Elle est toujours prête à y aller et à tout rendre possible. Nous avons une belle complicité : elle me fait confiance et réciproquement. Lorsque je la monte et que nous nous confrontons à un Grand Prix, je sais que j’ai une chance de gagner, peu importe les chevaux qui se trouvent en face de nous. C’est un sentiment incroyable”, louait notamment l’Auriverde dans une interview accordée à Studforlife en octobre dernier.
En plus du plaisir de monter la mère, Marlon Modolo Zanotelli peut désormais profiter du fils, le bien nommé Parfait van het Schaeck. Le fils de Comme Il Faut semble réunir la quintessence de ses deux parents. Disponible pour les éleveurs auprès d’Ashford Farm, le bai brun a un avenir tout tracé. “Je crois qu’il a tout. Il n’a que sept ans, doit encore être formé et faire ses preuves, mais je fonde de grands espoirs en lui”, disait son pilote quelques semaines après leurs débuts.
J’Adore van het Schaeck, elle aussi, a porté haut les couleurs de son affixe, inspiré par un ancien pub situé non loin des terres de Perry de Winter. Sous la selle de Nicola Philippaerts, qui la décrivait comme très respectueuse et doté de beaucoup moyen lorsqu’il la montait encore en compétition, la bouillonnante BWP a disputé quelques épreuves majeures en 5*. “Je suis très fier de ce qu’a accompli J’Adore”, souligne son naisseur. “Elle porte fièrement le nom de mon élevage dans le sport et sa descendance est également extrêmement douée.” Pour preuve, l’étalon Cazan van het Schaeck, malheureusement déchu de son affixe d’origine, un fils de J’Adore et Comme Il Faut, s’affirme à son tour sur les pistes internationales, sous la selle de Jos Verlooy, et à l’élevage.
Parmi les gloires du Belge, impossible de ne pas citer aussi Gancia de Muze (Malito de Rêve x Nimmerdor), la pétillante complice de Niels Bruynseels, jeune retraitée, dont il est le co-naisseur aux côtés de son ami Joris de Brabander. “Gancia a gambadé dans mes prés de son premier jour de vie à ses trois ans. À l’époque, les clôtures étaient un peu plus basses qu’aujourd’hui et elle sautait tout !”, se souvient-il.
Les qualités d’une poulinière
Pour parvenir à ces résultats, Perry de Winter a évidemment pu compter sur des poulinières qui sont devenues, avec le temps, plus que confirmées. Mais, selon lui, quelles sont les différences entre une bonne et une excellente mère ? “Une poulinière d’exception doit assurément venir d’une lignée ayant produit plusieurs chevaux d’1,60m. Si l’on prend l’exemple de Walnut de Muze ou Qerly Chin, ce constat est incroyable. Elles ont évolué à 1,60m elles-mêmes et ont produit des chevaux du même niveau. Il y a quelques performeurs à 1,50 et 1,60m du côté de Like A Diamond aussi. Nous nous concentrons sur les chevaux qui ont obtenu des résultats sur ces hauteurs. Et ma démarche est similaire pour les étalons. J’apprécie ceux qui sont issus d’une mère ou d’une lignée qui a couru à 1,60m. Je regarde les trois premières générations de la souche maternelle des étalons. Au-delà, il devient compliqué d’avoir une trace des résultats sportifs. Bien sûr, j’observe aussi les produits des étalons en question”, répond-t-il.
Au-delà de la souche de la prolifique souche de Qerly Chin, Perry de Winter a également développé celle de Fortis Fortuna, qui a évolué principalement en CSI 3 et 4* avec les Irlandais Conor Swail et Daniel Coyle. Fille de Quidam de Revel et Coco van’t Laernhof, par Carthago, la BWP est née chez Joris de Brabander et est notamment à l’origine du fidèle compagnon de Carlos Hank Guerreiro, H5 Just The Music. “Qerly Chin était une très bonne jument et ce qu’elle a produit est unique”, reprend l’expert du Plat-Pays. “La grand-mère de Fortis Fortuna, Lhasa, est aussi à l’origine d’une très bonne lignée. Un autre exemple pourrait être celui d’Usha van’t Roosakker, une top jument, dotée d’une super lignée, dont sont issus de nombreux chevaux de haut niveau.”
Quid d’un test sportif pour les mères de l’élevage van het Schaeck ? “Pour moi, ce n’est pas important à proprement parler. Les juments que j’utilise actuellement n’ont pas eu de carrière sportive. Nous avons des embryons de J’Adore, mais la mère de Million Dollar, par exemple, n’a jamais concouru. Idem pour les deux filles de Walnut de Muze. Lorsque nous avons débuté l’élevage, nous savions que nos juments descendaient de bonnes mères. Nous voulions vraiment qu’elles se consacrent à leur rôle de mère. De fait, je me suis vraiment appuyé sur la base des souches maternelles. Ainsi, je savais que ces juments seraient suffisamment bonnes pour la reproduction. Je prête également attention aux performances des étalons, leur comportement, et à la possibilité qu’il améliore ce que j’aimerais chez la jument. Je ne crois pas qu’un magnifique étalon soit si important. Leur manière de sauter l’est. Désormais, j’aimerais faire naître un peu moins de poulains, les conserver jusqu’à leurs sept ans, les confier à de bons cavalier et profiter de tout cela”, complète Perry de Winter. “Actuellement, j’élève principalement de mes juments plus âgées. J’en ai quelques-unes un peu plus jeunes, comme la propre sœur de l’étalon approuvé T’Is Parfait van het Schaeck (Parfait van het Schaeck et Walnut de Rêve x Nabab de Rêve), ainsi que Spicy-Bo, que j’ai déjà mentionnée.”
Le secret de la réussite ?
Généreux, Perry de Winter livre ses conseils à la nouvelle génération. Se cacherait-il parmi ceux-ci quelques ingrédients de sa réussite ? Peut-être. “Il est important de ne pas commencer avec trop de chevaux. Il faut prendre soin de ceux que l’on possède. L’hiver, j’avais deux groupes pour éduquer les poulains sevrés. Dans chaque lot, il y avait neuf nourrisseurs, de sorte que tous puissent manger. C’est primordial. Tous mes jeunes chevaux passent également l’année autour de la maison. Je veux être en mesure de les voir deux fois par jour. Pour le déroulé de leur carrière sportive, il est important que les chevaux aient reçu une bonne éducation, avec une nutrition correcte et les soins appropriés. Alors, investissez dans la qualité”, souffle le sexagénaire. “Je crois en tous les poulains qui naissent chez moi. C’est crucial. Même si certaines personnes ne sont pas d’accord avec moi, je continue à croire en ce principe. Jusque-là, cela m’a plutôt bien réussi !”
Etalons approuvés nés chez Perry de Winter
- Apple Jack van het Schaeck (E-Star – Eclips de Muze x For Pleasure)
- Cazan van het Schaeck (Comme il faut - J'Adore van het Schaeck x Vagabond de la Pomme)
- Look at me van het Schaeck (Diamant de Semilly - Eclips de Muze x For Pleasure)
- Kallip (Kannan - Eclips de Muze x For Pleasure)
- Kiran van het Schaeck Z (Kannan – Hally Bay de Muze x Shindler de Muze)
- Million Dollar van het Schaeck (Plot Blue - Gin Tonic de Muze x Vigo d'Arsouilles)
- Odarco van het Schaeck (Darco - Gin Tonic de Muze x Vigo d'Arsouilles)
- Parfait van het Schaeck (Comme il faut - Like a Diamond van het Schaeck x Diamant de Semilly)
- Que Alto van het Schaeck (Ugano Sitte - Money Maker van 't Schaeck x Diamant de Semilly)
- Rainbow-Dash van het Schaeck (Casall – Money Maker van het Schaeck x Diamant de Semilly)
- Remember Me van het Schaeck (Million Dollar van het Schaeck – Hally Bay de Muze x Shindler de Muze)
- Rockybo van het Schaeck (Diamant de Semilly – Walnut de Muze x Nabab de Reve)
- Royal Touch van het Schaeck (Untouchable – Gin Tonic de Muze x Vigo d’Arsouilles)
- S’il Vous Plait van het Schaeck (Casall – Walnut de Muze x Nabab de Reve)
- T’Is Parfait van het Schaeck (Parfait van het Schaeck – Walnut de Muze x Nabab de Reve)
Photo à la Une : Like A Diamond van het Schaeck, l'une des figures de proue de l'élevage de Perry de Winter. © Mélina Massias