“Je ne pensais pas que Like A Diamond van het Schaeck deviendrait le cheval qu’elle est aujourd’hui”, Marlon Módolo Zanotelli (1/3)
Comme chaque année ou presque, Marlon Módolo Zanotelli n’a pas manqué de réussite. Travailleur acharné, déterminé et passionné, le Brésilien a enregistré de sacrés résultats en cette année 2022. De Paris, à Doha, en passant par Hickstead, Madrid, Rome ou plus récemment Oslo, le sympathique père de famille a souvent trusté les places d’honneurs dans les plus belles épreuves du monde, que ce soit aux rênes de Like A Diamond van het Schaeck, VDL Edgar M ou Harwich VDL. La première citée l’a d’ailleurs accompagné jusqu’aux championnats du monde de Herning, où le Brésil a joué de malchance et laissé échapper sa qualification olympique. Qu’importe, le pilier des Auriverde reste motivé et les yeux rivés sur Paris 2024. Fort des valeurs transmises par sa famille, avec laquelle il a parcouru le Brésil en camion, de concours en concours, au milieu des années 90, Marlon s’est forgé une sérieuse carrière. Passé par les écuries Philippaerts, Stephex, puis la structure Ashford Farm, pilotée par son ami et collaborateur Enda Caroll, le trentenaire vole désormais de ses propres ailes, en Belgique, où ses parents, son frère, son épouse, Angelica Augustsson Zanotelli, et une équipe fidèle et soudée œuvrent autour de lui. Rencontré à l’occasion du CSIO 5* de Barcelone, en préambule de l’épreuve majeure de vendredi, l’actuel septième meilleur cavalier du monde s’est livré avec générosité. Il évoque, dans la première des trois parties de cet entretien, son piquet de chevaux étoffé, sa saison, et l’importance des gens qui l’entourent au quotidien.
Comment vous sentez-vous, ici à Barcelone, à moins de trois heures du coup d’envoi du Grand Prix ?
Nous avons vécu une journée un peu difficile hier, où nous avons été les premiers non qualifiés (pour la grande finale du circuit des Coupes des nations Longines, remportée dimanche 2 octobre par la Belgique, ndlr), mais ma jument (Like A Diamond van het Schaeck, Diamant de Semilly x Bamako de Muze, lauréate du Grand Prix du Longines Global Champions Tour de Paris cette année et au départ des Mondiaux de Herning, ndlr) a bien sauté. J’aurais pu mieux monter la ligne du triple où nous avons concédé quatre points. C’était ma faute. Malgré tout, je suis très satisfait de son comportement. Eduardo a fait du bon travail (auteur d’un sans-faute avec H5 Chaganus, ndlr), et les deux autres cavaliers (Francisco José Mesquita Musa et Pedro Veniss, ndlr) n’ont pas été très chanceux. Désormais, nous sommes concentrés pour demain (pour la consolante, de laquelle le Brésil a pris la troisième place, juste derrière la Suède, deuxième, et le Mexique, décerné vainqueur samedi 1er octobre, ndlr) et pour la compétition de ce soir. C’est une belle épreuve, qui va être passionnante et se jouera en nocturne, sous l’éclairage artificiel. Je suis impatient.
Vous présenterez l’excellent Harwich VDL (Arezzo VDL x Darco) dans cette compétition en deux manches. Ce cheval fait partie de votre piquet de chevaux depuis une petite année, mais semble avoir franchi un cap depuis cet été, où vous l’avez notamment lancé dans le grand bain à Aix-la-Chapelle puis Hickstead. Pouvez-vous nous parler un peu plus de lui ?
J’ai récupéré Harwich VDL cette saison. C’est la première année que je le monte. Il a été très bon à Hickstead, où il a pris la troisième place du Grand Prix. Il a aussi réalisé une bonne performance dans la Coupe des nations, avec un parcours à quatre points et un sans-faute. Il a bien sauté à Valkenswaard également, où il était sans-faute dans deux épreuves majeures. Je pense que c’est un cheval qui peut tout sauter. Il a beaucoup de moyens et est très respectueux. Il n’est peut-être pas le plus rapide du monde, mais il signe beaucoup de sans-faute. Ce sera un bon atout pour ce soir (le couple a finalement concédé une malheureuse touchette sur le numéro 1 du Grand Prix ainsi qu’un point de temps, ndlr). Il est toujours en phase d’apprentissage, donc cette épreuve sera une nouvelle expérience pour lui. C’est toujours très chouette d’avoir un cheval qui gravit les échelons.
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Pensez-vous qu’Harwich puisse devenir un cheval de championnat à l’avenir ?
Oui, je le crois. Je pense vraiment qu’il peut tout sauter. Il adore les grandes pistes, les obstacles imposants, et il est très facile à monter. Pour prendre part à des championnats, on a besoin de chevaux à l’écoute et maniables. C’est un bon point lorsqu’on dispose de cette qualité dans un cheval, ce qui est le cas avec Harwich.
“Lorsque je monte Like A Diamond, je sais que j’ai une chance de gagner, peu importe les chevaux qui se trouvent en face de nous”
Like A Diamond van het Schaeck, qui vous a accompagné aux Mondiaux de Herning, a joué un rôle proéminent dans votre réussite cette année. Comment décririez-vous cette jument et le sentiment qu’elle vous procure en selle ?
Elle est assurément une jument très spéciale. La façon dont elle est arrivée à mes côtés, grâce à mon ancien patron, Enda Caroll, rend l’histoire plutôt rigolote. Enda et moi avons toujours une très bonne relation. J’ai travaillé pour lui pendant près de sept ans et nous sommes restés très proches, autant sur le plan amical que dans les affaires. Nous avons beaucoup de chevaux ensemble, et il m’a confié Like A Diamond. Pour être tout à fait franc, je ne pensais pas qu’elle deviendrait le cheval qu’elle est aujourd’hui. J’ai toujours pensé que, si je la formais bien, elle pourrait être un super deuxième cheval, parce qu’elle est extrêmement rapide et très compétitive. En revanche, l’idée qu’elle puisse être une jument de championnat ne m’a jamais traversé l’esprit. Cela en dit beaucoup sur son caractère. En termes de qualité, son talent naturel réside sans aucun doute dans son respect et sa compétitivité. Elle n’est pas celle qui a le plus de moyens, mais elle est si intelligente et a un cœur immense. Rien n’est trop dur pour elle. Si elle fait face à une difficulté, la fois suivante, elle se bat pour la surmonter. Elle n’est pas le genre de cheval qui devient petit ou trop respectueux face à l’adversité. Elle est toujours prête à y aller et à tout rendre possible. Nous avons une belle complicité : elle me fait confiance et réciproquement. Nous nous connaissons en piste. Si on la regarde à la détente, je ne pense pas qu’on puisse imaginer qu’elle se prépare pour aller sauter un parcours à 1,60m. Nous ne sautons jamais très haut. C’est ce qui lui convient et elle se sent bien ainsi. Nous avons cette confiance mutuelle qui fait que je sais qu’une fois en piste, elle sera à la hauteur. Pour moi, c’est une jument très spéciale. Encore une fois, j’ai la chance que la famille Gjelsten l’ai achetée pour moi et pour le sport. C’est une opportunité fantastique. Avec les chevaux, ce n’est jamais facile et tout peut arriver. Mais lorsque je la monte et que nous nous confrontons à un Grand Prix, je sais que j’ai une chance de gagner, peu importe les chevaux qui se trouvent en face de nous. Si je fais mon boulot et que je la guide bien, elle peut remporter n’importe quel Grand Prix dans le monde. C’est un sentiment incroyable.
Récemment, vous avez pris les rênes de son fils, Parfait van het Schaeck (Comme Il Faut). Quelles sont vos premières impressions et à quel point vous rappelle-t-il sa mère ?
Je pense qu’il est un vrai mélange de son père, Comme Il Faut, et Diamond. Ils partagent beaucoup de similarités. Parfait est plus élastique dans son corps, là où sa mère est un peu plus raide. C’est un avantage indéniable pour lui. Il est très respectueux, comme sa mère, mais lorsqu’on le regarde, à mon sens, il ressemble beaucoup à son père. Il a du sang, de la qualité. Cela ne fait pas longtemps que je l’ai, donc il m’est difficile de porter un jugement sur sa mentalité, mais pour l’instant, je crois qu’il a tout. Il n’a que sept ans, doit encore être formé et faire ses preuves, mais je fonde de grands espoirs en lui. Nous avons beaucoup d’attentes, surtout connaissant les lignées desquelles il découle, tant du côté de son père (Comme Il Faut était un fils de l’illustre Ratina Z, jument du siècle dernier, et de Cornet Obolensky, ex Windows van het Costersveld, ndlr) que de sa mère. Pour moi, il est aussi très intéressant que Parfait ait été porté de façon naturelle par sa mère. Il n’est pas issu d’un transfert d’embryon. Savoir qu’elle lui a donné naissance elle-même est un sentiment fantastique pour moi. C’est très spécial. J’attends la saison avec lui avec impatience. Il va rester au calme pour l’instant, puisqu’il a disputé assez de concours. Je vais enchaîner beaucoup de compétitions importantes à la suite, mais en fin d’année, pendant la saison indoor, je vais essayer de disputer quelques compétitions avec lui, puis nous verrons ce qu’il advient l’an prochain.
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Est-il sur le marché, ou allez-vous pouvoir poursuivre l’aventure sur le long terme avec lui ?
C’est un étalon, donc nous avons également la carte reproduction à jouer avec lui. Nous verrons dans quelques temps ce que cela donne. Pour l’instant, nous prenons notre temps pour le former. C’est le plus important pour moi. Quoiqu’il arrive, je m’attache toujours à éduquer les jeunes chevaux comme si je le faisais pour moi, peu importe ce que le futur nous réserve.
“Je suis vraiment, vraiment chanceux de pouvoir compter sur plusieurs chevaux de ce calibre”
Comment se porte le sublime Grand Slam VDL (Cardento x Heartbreaker) ? En fin d’année dernière, faisait ses débuts en Grand Prix 5*. Cette année, à l'exception du temps fort du CSI 5* de Bois-le-Duc, votre complice n’a disputé aucune épreuve de ce niveau…
L’an dernier, nous l’avons pas mal sollicité en fin de saison, notamment pour les concours indoors, où il s’est comporté de façon fantastique. Il était d’ailleurs sans-faute en début d’année, en mars, dans le Grand Prix de Bois-le-Duc. Il va très bien. En raison de ses devoirs d’étalons, pour lesquels nous ne pensions pas qu’il serait autant sollicité, nous avons décidé, avec ses propriétaires, de lui accorder une pause sportive. Il a été énormément demandé à l’élevage cette saison, et il est difficile pour les chevaux de combiner la reproduction et les concours de haut niveau. Nous n’avons pas fait beaucoup de compétition ces trois ou quatre derniers mois. Ensuite, j’ai effectué une petite sortie, puis il a directement remporté son premier Grand Prix 2*, à Valkenswaard. Je l’ai également emmené à New York, où il a terminé troisième du Grand Prix dominical. Il revient très rapidement à son meilleur niveau sportif. Désormais, il va aller à Oslo, puis à Helsinki, où il devrait courir la Coupe du monde. Il est en très bonne forme en ce moment.
En parallèle, votre fidèle VDL Edgar M (Arezzo VDL x Marlon) répond toujours présent. Cela porte à quatre le nombre de chevaux capables d’être compétitifs en Grand Prix 5* au sein de vos écuries. Que cela vous inspire-t-il ?
C’est un rêve qui devient réalité d’avoir la possibilité de compter sur quatre ou cinq chevaux capables d’évoluer à ce niveau, et surtout qu’ils soient très compétitifs. Je sais que si je monte bien et que mes chevaux sont en forme, j’ai une chance de figurer sur le podium de n’importe quel Grand Prix. Je pense que les résultats que j’obtiens viennent de là : du fait d’avoir des chevaux aussi géniaux, qui ont des propriétaires qui me soutiennent dans ce sens et qui me permettent de les conserver sous ma selle. Un cavalier sans cheval est une personne lambda. Aujourd’hui, sans un cheval vraiment spécial ou talentueux, on peut accrocher un résultat ci et là, mais il est très difficile d’être régulier dans ses performances. Aussi, les saisons de concours comptent énormément de Grands Prix, de supers concours, avec beaucoup de dotation. Si on n’a pas quelques bons chevaux, qui nous permettent d’alterner chaque semaine, d’établir le meilleur plan pour chacun d’entre eux et leur accorder des temps de repos, c’est difficile. Je suis vraiment, vraiment chanceux de pouvoir compter sur plusieurs chevaux de ce calibre.
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Vous avez également un solide piquet de jeunes chevaux. Parmi ces jeunes pousses prometteuses, certaines vous semblent-elles sortir du lot ?
Oui, nous en avons quelques-uns de très spéciaux. J’ai une super neuf ans par Cardento, Heureuse Nouvelle WH (mère par Indoctro, ndlr), en laquelle je crois beaucoup. Elle est encore un peu verte pour son âge, mais je prends mon temps avec elle. Elle s’est déjà classée dans quelques Grands Prix 2 et 3* (elle a notamment terminé cinquième de celui d’Oslo le week-end dernier, après avoir remporté une épreuve à 1,40m, ndlr). Elle aligne les sans-faute, est très respectueuse et a beaucoup de moyens. Elle est un peu dans le style des Cardento, un peu raide, mais est une formidable sauteuse. Ensuite, j’ai un très bon huit ans, Zy-Zento (Zento x Indoctro), que je ne monte pas depuis très longtemps. J’ai fait trois concours avec lui et il a gagné la finale des huit ans à Opglabbeek et a réalisé deux doubles sans-faute dans les épreuves 2* comptant pour le classement mondial à Saint Tropez. Il me semble être très spécial et appartient à Ashford Farm. Il est de la trempe des chevaux qu’on apprécie : très respectueux, du sang, compétitif, très léger. J’ai également une super fille d’Emerald (van’t Ruytershof, ndlr), âgée de sept ans (Perle van’t Ongereet, avec une mère par Cento, ndlr), dont je suis propriétaire avec Vincent Lambrecht. Il s’agit probablement d’une des meilleures sept ans que je n’aie jamais montée. Mais, comme je l’ai dit, les jeunes doivent faire leurs preuves. En tout cas, la matière première est là. Elle a des moyens, est respectueuse, présente un modèle très léger, est très grande, a un mental fantastique. Je suis vraiment impatient pour la saison à venir avec elle. Il y a aussi Parfait, que j’ai déjà évoqué, et d’autres chevaux vraiment plaisants qui arrivent. Notre but est d’essayer de toujours avoir des chevaux en formation, parce que nous savons que certains seront peut-être vendus, tandis que d’autres prennent de l’âge ou peuvent se blesser. Nous avons toujours besoin de pouvoir compter sur ces jeunes qui montent et d’être prêt à les faire passer au niveau supérieur.
“Diego Linares, de Rider Balance, a changé mon équitation”
Vous avez connu une saison 2022 assez exceptionnelle, avec plusieurs succès significatifs au plus haut niveau. Quel bilan dressez-vous de votre année, bien que celle-ci ne soit pas encore terminée ?
Oui, il s’est définitivement passé beaucoup de choses cette saison et nous avons connu une super année. Même si de l’extérieur ce millésime apparaît comme exceptionnel, j’ai forcément connu des bas et des hauts. En tant que cavalier, on se souvient plus facilement des mauvais que des bons côtés, mais, comme le dit un de mes amis “les mauvais moments sont ceux lors desquels on apprend ; les bons moments ceux où on profite”. J’ai beaucoup appris cette saison. Tout ce qui m’est arrivé cette année est avant tout dû à mes chevaux, mon équipe, mes propriétaires, le soutien de la famille Gjelsten, à qui appartiennent deux de mes meilleurs chevaux, VDL, et tous les autres propriétaires qui me font confiance, régulièrement, avec leurs chevaux. C’est ce qui apporte cette réussite. En concours, nous voyons beaucoup les cavaliers et leurs grooms concours, mais de nombreuses autres personnes sont impliquées dans l’aventure. Il y a toute une équipe à la maison : mon chef d’écurie, ma famille, ma femme (la cavalière suédoise Angelina Augustson Zanotelli, ndlr) et tous les gens qui me soutiennent pour rendre ma progression sportive possible. Voilà pourquoi j’ai connu du succès cette année. J’ai un cavalier maison qui évolue dans notre système depuis trois ans maintenant, Sacha (Detaeye, ndlr), une jeune femme, Manu, qui fait également partie de notre équipe depuis trois ou quatre ans, et beaucoup d’autres personnes dans l’ombre. Et bien sûr, Andrea (Hoenack, ndlr), ma groom concours, qui est à mes côtés depuis dix ans et envers qui je suis très reconnaissant. Je la connais depuis plus longtemps que ma femme (rires). Tout ce groupe de personnes fait tourner la machine et il y a tant de petits détails qui sont primordiaux. Chaque petite pièce du puzzle contribue à cette aventure.
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Vous collaborez également avec le fondateur de Rider Balance, qui propose un service de coaching physique dédié aux cavaliers. Quels bénéfices tirez-vous de ces entraînements et pensez-vous que ceux-ci vous aient aidés dans l’accomplissement de vos performances cette année ?
L’homme derrière l’entreprise Rider Balance se prénomme Diego (Linares, ndlr). Et il a changé mon équitation. Je suis toujours en quête de progrès et d’amélioration. J’ai fait appel à d’autres entraîneurs privés par le passé, mais je n’ai jamais vraiment obtenu l’effet que je recherchais. Diego m’a fait une formidable proposition et j’ai trouvé qu’il avait une approche vraiment différente des autres, avec des entraînements physiques vraiment tournés vers l’équitation, et de façon intelligente. Nous avons donc commencé à travailler ensemble et cela a changé beaucoup de choses pour moi. J’avais beaucoup de maux de dos, comme de nombreux cavaliers, et ils ont disparu. Diego m’a aidé à devenir plus fort physiquement, et m’a apporté de nombreuses connaissances sur mon corps. De ce fait, je comprends mieux mes erreurs et je peux améliorer de nombreux points. Je pense vraiment qu’il a modifié ma façon de monter, pour le meilleur. Je suis très chanceux de l’avoir à mes côtés, tout comme Robyn (van Lijsdonk-Taylor, ndlr), mon ostéopathe, et, par ricoché, le vétérinaire de mes chevaux, Frédéric, ainsi que leur ostéopathe, Cédric (Marie, ndlr). Comme je l’ai dit, il y a de nombreuses personnes impliquées autour de nous. Mais sans aucun doute, Diego a fait une différence dans ma carrière.
La deuxième partie de cette interview est disponible ici.
Photo à la Une : Marlon Mòdolo Zanotelli et Like A Diamond van het Schaeck à Barcelone. © Mélina Massias