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L'écurie Hof Thormählen retrouve ses deux super stars maison, Ornellaia et Zera

Ornellaia, Harm Thormählen et Zera prennent la pause pour célébrer cette belle histoire.
Elevage mercredi 10 mai 2023 Adriana Van Tilburg

Il est toujours très spécial que les cavaliers offrent à leur super stars une retraite sportive auprès de leurs éleveurs. Harm et Ingela Thormählen ainsi que Philipp et Bettina Baumgart ont l’honneur d’avoir retrouvé deux de leurs pépites, qui vont poursuivre leur œuvre à l’élevage, tout comme deux autres juments, parmi lesquelles une certaine Irenice Horta.

La boucle est bouclée. Monument de l’élevage allemand, les écuries Hof Thormählen, sises à Kollmar, une petite commune éloignée d’une cinquantaine de kilomètres d’Hambourg, ont assisté aux premiers jours de nombre de cracks, dont Capitol I ou encore une certaine Fein Cera. Deux petites-filles de cette immense jument ont retrouvé leurs terres natales, après une carrière sportive des plus réussies, pour tenter de transmettre leurs précieux gènes à la nouvelle génération.

Ornellaia

Désormais âgée de dix-huit ans, Ornellaia (For Pleasure et Kleine Cera x Calato) a été acquise par Team Harmony lorsqu’elle n’était qu’une jeune pouliche. À la tête de cette société impliquée au plus haut niveau, notamment auprès de la famille Charles, la Princesse Haya bint Hussein connaît déjà bien la souche de la Holsteiner, pour avoir elle-même vécu maintes réussites avec son arrière-grand-mère, Cera (Cor de la Bryère et Mandalayn x Capitano), qui, elle aussi, a vu le jour dans les prairies d’Harm Thormählen. 

Ornellaia et John Whitaker à Monaco. © Sportfot



Croisée à Landadel, Cera donnera un unique produit : Fein Cera. Formée dans le sport par Alison Robitaille-Firestone, la belle deviendra le meilleur cheval des Jeux équestres mondiaux (JEM) de Jerez de la Frontera, en 2002, sous la selle de Peter Wylde, entre autres succès. Première descendante de Fein Cera, Kleine Cera reste poulinière chez son naisseur, Harm Thormählen. Un jour de 2005, elle donne ainsi naissance à Ornellaia. Quelques années plus tard, la baie enchaîne les bonnes performances, aux côtés de divers cavaliers. Lancée sur la scène internationale en 2013 par Maggie Mclary, Ornellaia passe ensuite entre les mains de François Mathy Jr et atteint les épreuves à 1,50m. La jument entre ensuite dans la vie de John Whitaker, avec qui elle aligne les sans-faute en Coupes des nations et Grands Prix, allant jusqu’à prendre part aux Jeux olympiques de Rio, en 2016. 

Sous la selle de la légende anglaise qu'est John Whitaker, Ornellaia s'est envolée jusqu'aux Jeux olympiques de Rio, en 2016. © Sportfot

“Ornellaia a toujours fait de son mieux. En compétition, elle était toujours un peu plus regardante le premier jour. Avec la confiance, elle n’a fait que progresser. Elle a d’ailleurs probablement fait plus que ce dont elle était vraiment capable intrinsèquement”, se souvient la légende britannique. “C’était une vraie battante, qui était très régulière. Elle a toujours été très agréable aux écuries. Un bon étalon pour elle serait Diamant de Semilly, pour lui donner du moteur et plus de puissance.”

Expérimentée, la baie foncée a également permis à Sienna Charles de disputer les championnat d'Europe Jeunes Cavaliers en 2021. © Sportfot

Confiée par la suite à la Finlandaise Anna-Julia Kontio, avec qui elle a remporté le Grand Prix 4* de Rouen, puis à l’Irlandais Peter Moloney, Ornellaia a terminé sa carrière avec Sienna Charles. Ensemble, la paire a disputé les championnats d’Europe Jeunes Cavaliers de Vilamoura en 2021, décrochant le bronze par équipe, puis remporté l’épreuve d’ouverture du CSI U25 du Saut Hermès l’année suivante. Quelques mois plus tard, la fille de For Pleasure prenait officiellement sa retraite. “Tellement reconnaissante de l’opportunité de t’avoir eu comme partenaire ces trois dernières années. Tu es unique”, commentait alors la jeune amazone.

Au Grand Palais, Sienna Charles et Ornellaia ont décroché l'une de leurs plus belles victoires. © Sportfot



Au cours de sa carrière sportive, Ornellaia n’a eu aucun poulain. Son rôle de mère débutera au sein des écuries Thormählen, là où tout a débuté pour elle. “Fein Cera et sa petite-fille Ornellaia ont toutes deux disputé les Jeux olympiques. C’est absolument unique ! Je suis très heureux qu’Ornellaia soit de retour à la maison”, se réjouit Harm.

Fein Cera et Peter Wylde aux Jeux olympiques d'Athènes en 2004. © Scoopdyga

Zera

Outre Ornellaia, Kleine Cera a donné vie à sept autres chevaux, dont Zera (Cero I). Âgée de seize ans, la Holsteiner a fait le même voyage que sa sœur utérine, pour retrouver ses terres natales. “Zera était la jument la plus volontaire pour le travail quotidien. Elle avait une excellente éthique de travail, un super galop, un contact fantastique avec la main de son cavalier, et le plus important : un cœur immense et honnête”, loue Pato Muente, avec qui elle a conquis le prestigieux Derby de Hambourg, en 2017.

Au lendemain de sa victoire sur la magnifique piste en herbe, Zera a été vendue à Victoria Vargas, avec qui elle est restée jusqu’à son dernier parcours, achevé le 17 février dernier à Vejer de la Frontera. “Zera a été une super professeure, camarade et amie. Sa loyauté et sa bravoure m’ont fait me sentir en confiance à chaque fois que j’entrais en piste. J’ai hâte de la voir profiter de sa retraite bien méritée aux écuries Thormählen”, apprécie la Vénézuélienne. Parmi les premiers produits de Zera, Castlefield Dream (Clinton I), notamment, se distingue outre-Atlantique avec l’Irlandais Julian Cournane jusqu’à 1,50m.

La styliste Zera 23 sous la selle de sa cavalière et propriétaire. © Sportfot

Harm ne peut évidemment que savourer de retrouver les deux sœurs utérines. “C’est un honneur d’avoir ces deux juments de retour à la maison”, se réjouit l’Allemand. “Ma femme et moi apprécions de les voir tous les jours et nous tenons à remercier Victoria Vargas et Team Harmony pour cette opportunité.”



Une autre recrue d’envergure mondiale

Comme une, et même deux bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules, la famille Thormählen peut aussi se réjouir d’autres arrivées ! Grâce à Team Harmony, l’élevage germanique va notamment pouvoir compter sur nulle autre qu’Irenice Horta (Vigo d’Arsouilles et Erenice Horta x Diamant de Semilly), née chez Wim van Rossem. Brillante sous les selles de Zoé Conter, Lorenzo de Luca, avec qui elle s’est emparée de la septième place des JEM de Tryon en 2018, Cian O’Connor et Harry Charles, la grise est déjà à l’origine d’une production prometteuse, avec en tête d’affiche Morris Horta (Eldorado vd Zeschoeck), régulièrement classé en Grand Prix 3* aux Etats-Unis. Plus apparue en compétition depuis juillet 2017, et un dernier parcours effectué sous la selle d’Harry Charles, la talentueuse BWP est désormais une heureuse retraitée.

Irenice Horta a disputé ses derniers parcours en 2021, aux côtés d'Harry Charles. © Sportfot

De la longue amitié qui lie Team Harmony et la famille Thormählen a également découlé un autre partenariat, pour la représentante du stud-book OS, AMS Catch Me (Clinton I et Bajou x Balou du Rouet), fleuron de l’élevage d’Ansgar Hiltgers. Cette dernière a évolué jusqu’à 1,50m avec Abdullah Mohd Al Marri.

“Nous avons hâte de voir ce que l’avenir réserve à ces juments, que je suis très heureux d’avoir à mes côtés”, glisse Harm. Grâce à son équipe fidèle et son œil expert, cette génétique de premier ordre est, à n’en pas douter, entre de bonnes mains pour prospérer dans les années à venir.

Photo à la Une : Ornellaia, Harm Thormählen et Zera prennent la pause pour célébrer cette belle histoire. © Josie Frahm