Il y a encore un an, Henrik von Eckermann rêvait de devenir numéro un mondial. Aujourd’hui, le Suédois entame son douzième mois consécutif dans le costume de meilleur cavalier du monde. Derrière lui, Julien Epaillard continue sa course folle, mais reste à distance du patron, tandis qu’Harrie Smolders revient à pleine vitesse sur ce duo de tête.
En août 2022, et après un petit couac de la Fédération équestre internationale (FEI), Henrik von Eckermann prenait les rênes du classement mondial Longines des cavaliers de saut d’obstacles. Onze mois plus tard, le Suédois entame juillet dans la même position, prêt à boucler la boucle et franchir le cap de l’année passée dans le costume de patron. Avec ses 3.655 points, soit près de cinq-cents d’avance sur son plus proche rival, l’heureux quadra semble à l'abri pour quelque temps encore. Absent à Aix-la-Chapelle, ayant préféré l’atypique piste en sable éphémère de Monte Carlo le week-end passé, où il n’a marqué aucun point malgré plusieurs classements, le numéro un mondial a garni son panier du côté de Ramatuelle, remportant une épreuve à La Baule, en juin, grâce à la très en forme Dzara Dorchival, mais aussi à La Baule et Stockholm. Du côté de la Loire-Atlantique, qui ne lui avait pas souri l’année passée, puisqu’il n’avait pas pu disputer la moindre épreuve, Henrik von Eckermann s’est appuyé sur Iliana, 0+4 dans la Coupe des nations et troisième du Grand Prix dominical, ainsi que sur Glamour Girl, lauréate de l’épreuve majeure du samedi. Enfin, sur ses terres, en Suède, le cavalier des écuries Cyor a levé les bras grâce à un certain King Edward Ress, plus franchement à présenter.
Harrie Smolders fuse vers le sommet
Lui aussi avait fait le choix de défier la minuscule piste de Monte-Carlo plutôt que l’immense et prestigieux écrin d’Aix-la-Chapelle. Mais, à l’inverse d’Henrik von Eckermann, qui a concédé huit points dans le Grand Prix de l’événement du Longines Global Champions Tour, Julien Epaillard a une nouvelle fois défiler en tête du tour d’honneur, aux rênes de son produit maison Donatello d’Auge. Cette victoire, au même titre que celle du Centaure Marcus Ehning au cœur du temple des sports équestres, a conféré cent cinquante points au Tricolore. Toujours à distance d’Henrik von Eckermann, qui bénéficie de davantage de points acquis en grands championnats, le Normand n’a pas dit son dernier mot. À son succès à Monaco, s’ajoute une autre victoire à 1,50m décrochée sur cette même piste, un double zéro dans la Coupe des nations de La Baule avec Dubaï du Cèdre, et un énième succès, toujours avec Donatello, acquis à Ramatuelle.
Dans un top ten toujours très serré, la plus grande progression est signée Harrie Smolders. Et ce n’est pas une véritable surprise, tant le Néerlandais est d’une régularité à toute épreuve depuis des années, et encore plus ces dernières semaines. Désormais numéro trois mondial, l’excellent pilote batave s’appuie sur un très bon week-end à Saint Gall, avec une Coupe des nations à 0+4 aux côtés de Bingo du Parc suivie d’une victoire dans le Grand Prix associé en compagnie du remarquable Uricas vd Kattevennen, ainsi qu’une septième place dans le temps fort du CSI 5* de Cannes avec Monaco, une deuxième position avec ce même complice du côté de Monte Carlo, et surtout un double zéro dans la Coupe de Rotterdam, toujours avec Monaco, et une troisième place à 1,50m avec la prometteuse Déesse de Kerglenn sur la piste néerlandaise. En somme, d’excellents résultats !
Conor Swail en baisse
Pour à peine quelques dizaines de points d’écart, McLain Ward, qui vient d’annoncer la retraite sportive de sa star HH Azur Garden’s Horses, recule au rang numéro quatre. Il devance désormais Maikel van der Vleuten, auteur d’un week-end endiablé sur la Croisette, et Martin Fuchs, lui aussi en baisse d’une position dans cette nouvelle hiérarchie mondiale, malgré une excellente semaine du côté d’Aix-la-Chapelle, avec des points engrangés dans toutes les épreuves ou presque, à commencer par la Coupe des nations, où il était double sans-faute sur le dos de Commissar Pezi, ou encore dans le Grand Prix, duquel il a terminé huitième avec son Leone Jei, né Hay El Desta Ali. À Sopot, La Baule et Saint-Gall, le Suisse n’avait pas été non plus en reste, preuve, donc, de la concurrence qui règne au sein de ce classement mensuel.
Simon Delestre, lui, n’en ressent pas les effets et reste stable, à la septième place. Le Lorrain peut se réjouir de la progression de ses montures, et notamment du génial Dexter Fontenis, pour regarder l’avenir sereinement. Derrière lui, tandis que Kent Farrington, primé à Calgary le week-end dernier avec son Crack de Nyze, et Shane Sweetnam ont retrouvé le top dix, l’Irlandais Conor Swail, lui, a dégringolé, passant de la six à la dixième position. Neuvième le mois dernier, Daniel Deusser est désormais douzième, malgré sa bonne deuxième place dans le temps fort du CHIO 5* d’Aix-la-Chapelle, juste devant Marlon Modolo Zanotelli, dixième en juin et désormais treizième.
Du côté de la gent féminine, Laura Kraut demeure la meilleure cavalière du moment et pointe à la dix-neuvième place.
Le classement mondial complet ici.
Photo à la Une : Henrik von Eckermann continuera de porter son brassard en juillet. Mélina Massias