Henrik von Eckermann reste numéro un mondial pour… le trentième mois consécutif et établit un nouveau record en la matière ! Son ancien mentor, Ludger Beerbaum, avait occupé ce rang durant trente-huit mois, mais “seulement” vingt-neuf d’affilée. Globalement, et même si la France ne compte plus aucun représentant au sein du Top 10, le haut du classement reste stable pour entamer 2025, Steve Guerdat et Ben Maher demeurant les deux premiers dauphins du Suédois.
Son rang de numéro un mondial, Henrik von Eckermann ne semble pas enclin à le laisser filer, du moins pas tout de suite. Pour le trentième mois consécutif, le Suédois conserve la tête du classement mondial Longines des cavaliers de saut d’obstacles, édité mensuellement par la Fédération équestre internationale (FEI). En embrassant son brassard de meilleur pilote du monde en janvier 2025, comme il le fait depuis août 2022 et sa prise de fonction au sommet de cette hiérarchie, le quadragénaire établit officiellement un nouveau record de longévité, en battant celui précédemment détenu par son ancien mentor, Ludger Beerbaum, vu au même rang de janvier 2001 à juin 2003 sans discontinuer. Toutefois, si le nombre de mois d’affilée vécu dans la peau de numéro un mondial est désormais battu, le Kaiser a régné au total trente-huit mois sur le monde du jumping. Peut-être un prochain objectif pour le Scandinave…
Le règne d'Henrik von Eckermann se poursuit pour un trentième mois d'affilée ! © Mélina Massias
Ce mois-ci, Henrik von Eckermann totalise 3345 points, soit 221 de plus que son premier dauphin, le Suisse Steve Guerdat. Les résultats du Suédois sur les douze derniers mois étant tels, il n’avait plus enregistré de performance suffisamment solide pour faire augmenter son total depuis octobre. Mais sa troisième place dans le Grand Prix de la ville du CSI 5*-W de Londres, fin décembre, aux rênes de la pétillante Iliana, lui a permis de faire bonne figure. Le classement mondial étant calculé sur une année coulante, le Suédois s’est toutefois délesté quatre-vingt-dix unités en un mois et vu son avance sur le deuxième rang fondre d’autant de points. Pour l’heure, rien de très inquiétant, mais le printemps à venir pourrait bien rebattre les cartes. En effet, Henrik von Eckermann verra les points que lui confèrent toujours sa victoire lors de la dernière finale de la Coupe du monde Longines être remis en jeu. Tenant de ce titre depuis deux ans avec le fabuleux King Edward Ress, le cavalier des écuries Cyor ne disputera pas l’échéance indoor de l’année, qui se déroulera à Bâle en 2025, avec son alezan. Il y a quelques semaines, le numéro un mondial a annoncé la fin de saison intérieure pour son fidèle complice, dont il tentera de retrouver toute la confiance en extérieur, de l'autre côté de l'Atlantique, après avoir subi trois dérobades inhabituelles, à La Corogne puis Genève. Durant l’été, Henrik von Eckermann et la Suède tenteront ensuite de conserver leur titre de champion d’Europe, en Espagne.
King Edward Ress ne concourra plus en indoor cet hiver. © Mélina Massias
Steve Guerdat et Ben Maher maintiennent le cap
Tout en suivant ses convictions en matière sportive, le Suisse Steve Guerdat parvient à garder le cap et conserve le deuxième rang du classement mondial. Si pour beaucoup cette hiérarchie mondiale n’est pas une fin en soi, elle reste le reflet de la régularité des performances et une belle récompense pour le travail de toutes les équipes qui œuvrent parfois dans l’ombre à la réussite des couples cavaliers-chevaux. Grâce à sa victoire dans la Coupe de Genève, la traditionnelle épreuve des combinaisons du CHI suisse, avec son fidèle Selle Français Originel Venard de Cerisy, et malgré la perte des points conférés par sa quatrième place dans le Grand Prix Rolex du même événement en 2023, le Jurassien reste parfaitement stable avec 3124 points au compteur.
Steve Guerdat reste le premier dauphin d'Henrik von Eckermann. © Mélina Massias
En très légère baisse avec 2967 points, Ben Maher, deuxième de l’étape de la Coupe du monde Longines de Londres et cinquième du Grand Prix Rolex de Genève avec son excellent Point Break, un styliste fils d’Action-Breaker et petit-fils de Balou du Rouet, conserve la troisième position du classement général et devance toujours Kent Farrington. L’Américain n’a participé qu’à un événement en décembre : le CHI de Genève, lors duquel il n’a marqué aucun point, malgré deux classements avec Greya, née Contina 47, sa brillante fille de Colestus, et une deuxième place dans le prestigieux Rolex Top Ten IJRC, dont les calculs du classement mondial ne tiennent pas compte.
Ben Maher et son exceptionnel Point Break. © Mélina Massias
Grâce à un excellent mois de décembre, et notamment quatre performances significatives, Martin Fuchs bondit en cinquième position et progresse de quatre rangs. Le Suisse a marqué des points à Genève, évidemment, en remportant les épreuves majeures du jeudi et du samedi avec Conner 70 et Commissar Pezi, puis en se classant huitième du Grand Prix Rolex sur Hay El Desta Ali, alias Leone Jei, puis à Londres, au mérite de sa deuxième place dans le Grand Prix de la ville avec Commissar Pezi. Après avoir achevé 2024 en tête du classement par gain, l’Helvète débute 2025 en très bonne position dans la hiérarchie mondiale, à un peu plus de cent unités du Top 3.
Jolie progression pour Martin Fuchs au classement mondial de janvier ! © Mélina Massias
Pour les Etats-Unis, McLain Ward, deuxième meilleur représentant de sa nation, progresse de deux rangs, grâce à une victoire à 1,50m décrochée au CSI 5* de Thermal début décembre aux rênes de First Lady, ainsi qu’à sa quatrième place dans le Grand Prix Rolex de Genève aux côtés d’Ilex. Il est désormais sixième et devance le champion olympique Christian Kukuk, toujours septième. Au mois de décembre, l’Allemand a marqué des points dans trois concours différents, lors des CSI 2* de Riesenbeck, au 5* de Genève et 4* de Francfort, avec Mumbai van de Moerhoeve et Chageorge. Alors qu’il vient de prendre les rênes du très compétitif Cepano Baloubet et que sa compagne, Veronica Tracy, et lui attendent un heureux événement dans les mois à venir, tous les voyants semblent être au vert pour le disciple de Ludger Beerbaum.
Christian Kukuk démarre 2025 sous les meilleurs auspices. © Mélina Massias
Laura Kraut entame 2025 dans le rôle de meilleure cavalière du monde
Alors que la procédure pénale lancée à son encontre durant l’été, “en raison d’une entrave aux lois sur le bien-être animal” et à la suite d’une plainte déposée par la branche allemande de l’association Personnes pour le traitement éthique des animaux (PETA), vient d’être classée, Max Kühner peut entamer l’année sur le bon pied. L’Autrichien, auteur d’une saison particulièrement réussie, notamment sur la première moitié 2024, est huitième mondial. Profitant de la fin d’année pour donner de l’expérience à certaines de ses jeunes pousses, le cavalier, qui fêtera son cinquante et unième anniversaire le 15 janvier, a perdu deux places et quelques points, mais les écarts restent serrés entre les numéros 5 et 10.
Max Kühner est le huitième meilleur cavalier du monde en janvier. © Mélina Massias
Comme Max Kühner, Richard Vogel recule légèrement, et passe du six au neuvième rang. Le cavalier de l’OVNI United Touch S a perdu les points de sa victoire dans le Grand Prix Rolex de Genève en 2023, ayant cédé sa couronne à Harrie Smolders en 2024. Pour autant, il permet à l’Allemagne de se joindre à la Suisse et aux Etats-Unis avec deux représentants chacun dans le Top 10. Aussi, Richard Vogel est le troisième cavalier passé par les écuries Beerbaum à figurer parmi les tout meilleurs du monde, au même titre que Christian Kukuk, qui continue d’arborer la veste grise caractéristique de son écurie, et Henrik von Eckermann.
Richard Vogel et United Touch S. © Mélina Massias
Onzième en novembre, Conor Swail gagne une place et éclipse Julien Epaillard du Top 10, où plus aucun représentant Tricolore ne figure. La fusée française n’a toutefois pas dit son dernier mot. Après avoir vu sa meilleure cartouche, l’olympique Dubaï du Cèdre, filer outre-Rhin, le Normand s’attèle à former de nouvelles montures pleines de potentiel avec, à n’en pas douter, l’ambition de réaliser bien d’autres moissons de victoires.
Si le Top 20 mondial reste dépourvu de représentante féminine, Laura Kraut bondit au vingt-deuxième rang et reprend le titre de meilleure cavalière du monde à Tiffany Foster, vingt-quatrième. Erynn Ballard est désormais vingt-septième, devant Lillie Keenan, vingt-huitième, tandis que Kendra Claricia Brinkop est trente-deuxième.
Le sommet du classement réservé aux cavaliers de moins de vingt-cinq ans (U25) reste inchangé et est toujours emmené par le Britannique Harry Charles, talonné par l’Irlandais Michael Pender. Du côté du classement par couple, le Top 3 reste lui aussi identique, avec Henrik von Eckermann et King Edward Ress en tête, suivis par Maikel van der Vleuten et Beauville ainsi que Karl Cook et sa pétillante Caracole de la Roque. À noter les jolies percées de Robert Whitaker et Vermento, qui passent du vingt-cinquième au cinquième rang, et de Ben Maher et Point Break, vingt-neuvièmes en novembre et désormais huitièmes.
Le classement mondial des cavaliers complet.
Le classement mondial U25 complet.
Le classement mondial par couples complet.
Photo à la Une : Henrik von Eckermann garde son brassard de numéro un mondial pour le trentième mois consécutif ! © Mélina Massias
