Classement mondial de novembre rime aussi avec finale du Top Ten à Genève. Si aucun représentant allemand, ni belge, ne sera de la partie cette année, la Suède, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la Suisse, la France, l’Autriche, les Pays-Bas et l'Irlande défendront leurs couleurs. Toujours en tête, Henrik von Eckermann a changé de dauphin, Julien Epaillard ayant perdu cinq rangs ce mois-ci. Quant à elle, Tiffany Foster est la nouvelle meilleure cavalière du monde.
Toujours pas d’inquiétude en vue pour Henrik von Eckermann, indéboulonnable numéro un mondial depuis août 2022. Le Suédois, qui compte sur de très précieux points acquis en grands championnats depuis les Jeux olympiques de Tokyo, et continue, mois après mois, d’enchaîner les performances de haut vol, trône sereinement à la première place du classement mondial Longines pour un mois supplémentaire. Et cela tombe à pic, puisque cette hiérarchie mondiale fait office de sélection pour le prestigieux Top Ten Rolex IJRC, disputé traditionnellement dans le cadre du somptueux CHI de Genève, début décembre, à Palexpo.
Lauréat de la première manche de la Global Champions League (GCL) à Riyad avec Glamour Girl et troisième du Grand Prix Coupe du monde de Helsinki aux rênes de Dzara Dorchival, Henrik von Eckermann totalise ce mois-ci 3416 points, soit plus de trois-cents d’avance sur son premier poursuivant, crédité de 3060 unités. Mais ce poursuivant, qui a longtemps été Julien Epaillard ces derniers mois, n’est plus français…
Le drapeau qui suit celui de la Suède au haut du classement mondial est bel est bien tricolore, mais il s’agit de celui de la Grande Bretagne ! Auteur d’un retour remarquable après ses pépins de santé en début d’année, le champion olympique Ben Maher revient comme un boulet de canon sur son grand rival scandinave. Pour autant, pas question pour le représentant de l’Union Jack de mettre la charrue avant les bœufs. À Lyon, il assurait ainsi que la place de numéro un n’était pas un objectif fondamental, lui qui a déjà goûté aux joies d’être le meilleur cavalier de la planète. Si cette récompense vient, il l’accueillera avec bonheur, évidemment, mais il ne poussera pas ses chevaux dans cette quête. Ses chevaux, justement, forment aux yeux de bon nombre d’observateurs l’un des meilleurs piquets du monde. Dallas Vegas Batilly, récente troisième de l’étape de la Coupe du monde Longines de Lyon, Faltic HB, quatrième des Mondiaux de Herning puis des Européens de Milan, Point Break, Ginger-Blue ou encore Exit Remo sont tous de sérieux candidats à des classements au plus haut niveau. Bien qu’Explosion soit encore convalescent, Ben Maher est en pleine forme et entend bien poursuivre sur sa lancée dans les prochains mois, en arpentant quelques terrains de la Coupe du monde, puis celui de Genève, évidemment, avant de possiblement s’envoler en direction de la Floride. Quoi qu’il en soit, la vie est belle pour le Britannique.
Si les montures de Ben Maher sont exceptionnelles, que dire de celles de l’Américain Kent Farrington ? En or par équipe et en argent en solo aux Jeux panaméricains de Santiago du Chili, l’ancien cavalier de Gazelle Ter Elzen revient en force, et a bien failli s’installer au deuxième rang de ce classement. Mais quelques points lui ont manqué, trente-huit exactement, soit… trois fois rien. Son cheval de tête, Landon, très justement nommé Crack de Nyze par ses naisseurs, la famille Nijs, et malheureusement débaptisé depuis, a été épaulé ces derniers mois par le toujours très compétitif Creedance, ainsi qu’Orafina, plus vue en compétition depuis avril, Toulayna van het Bloesemhof, lauréate d’un Grand Prix 5* au Canada en août, ou encore la prometteuse Greya, née Contina 47. Toujours très performant lorsqu’il vient en Europe, et particulièrement à Genève, Kent Farrington pourrait bien surprendre son monde dans le Top Ten.
Deux Suisses joueront à domicile en décembre
Si le haut du panier a été quelque peu chamboulé en novembre, restant toutefois très serré, les quatre et cinquième positions n’ont pas changé de propriétaires. Quatrième en octobre, Martin Fuchs reste à la même place en novembre. Le Suisse, qui semble avoir trouvé une certaine sérénité, tant dans ses vies professionnelle que privée, peut, lui aussi, compter sur plusieurs cartouches de haut rang. Commissar Pezi a franchi un véritable cap ses derniers mois, tandis que Leone Jei, né Hay El Desta Ali et Conner 70 tirent l’écurie vers le haut et permettent à d’autres montures, comme la démonstrative Bastille et le jeune Viper de poursuivre leur montée en puissance.
Cinquième, Steve Guerdat sera lui aussi de la partie à Genève, aux côtés de son ami Martin. Le Suisse, sacré champion d’Europe en septembre dernier avec la fantastique Dynamix de Bélhème est reparti dans une dynamique des plus positives. Contraint à observer la finale 2022 sur le bord de la touche, le double vainqueur du Top Ten aura à cœur d’ajouter son nom une fois de plus au palmarès. Portés par leur public, les deux meilleurs Suisses du moment partiront avec un certain avantage à Palexpo.
Sixième, McLain Ward ne sera pas de la partie à Genève, étant dans l’impossibilité de faire le voyage sur le Vieux Continent dans un mois et donc de défendre son titre dans le Grand Prix Rolex. Il cède ainsi sa place à Shane Sweetnam, onzième et récent vainqueur de l’épreuve reine du CSI 4*-W de Lexington.
Lui, en revanche, sera bien de la partie. Ancien numéro deux mondial, Julien Epaillard a chuté au septième rang. Pas de véritable surprise, tant le mois d’octobre 2022 avait été faste pour le Normand, rendant vaine la possibilité de faire aussi bien ou mieux. Au lendemain de sa victoire dans le Grand Prix Longines de Lyon, et de sa deuxième place dans l’étape de la Coupe du monde, le Tricolore le savait : conserver sa deuxième place était mission impossible. Pas de catastrophe toutefois, puisqu’il en sera à Genève, tout comme son compatriote Simon Delestre, en hausse de deux places ce mois-ci. D’ailleurs, le Lorrain domine désormais le classement par couples de la Fédération équestre internationale (FEI) avec son bouillonnant Dexter Fontenis, auteur de performances XXL ces dernières semaines ! Et le Top Ten pourrait bien être un objectif majeur de cette fin d’année pour le duo. Enfin, Max Kühner, neuvième comme le mois passé, et Harrie Smolders, passé de la six à la dixième place, complètent la liste des invités au Top Ten.
“Le Top Ten est un événement unique, passionnant et rempli d'émotions. Une compétition qui, même après plus de vingt éditions, représente un accomplissement que les cavaliers espèrent vivement atteindre. Remporter la finale du Top Ten Rolex IJRC signifie être couronné champion incontestable de l’année”, a rappelé Eleonora Ottaviani, notamment directrice de l’IJRC, le Club des cavaliers internationaux de saut d’obstacles.
Malgré ses bonnes performances à Santiago, Laura Kraut n’est plus la meilleure cavalière du monde ! Vingt et unième mondiale, l’Américaine a été détrônée par la Canadienne Tiffany Foster, qui pointe en dix-septième position.
Photo à la Une : Henrik von Eckermann, vainqueur du dernier Top Ten Rolex IJRC en 2022, défendra son titre à Palexpo dans un mois. © Mélina Massias