Julien Epaillard ne montera plus Dubaï du Cèdre. Après Caracole de la Roque, le Français se sépare d’une autre crack. Son alezane, avec qui il est monté sur le podium des trois grands championnats qu’il a disputés, rejoint l’Allemagne et l’écurie Iron Dames, qui ne compte pas ses dépenses ces dernières semaines. Une page se tourne dans l’histoire de la Selle Français Originel, dont la descendance est déjà assurée chez ses naisseurs et désormais anciens co-propriétaires, avec le sentiment du devoir accompli pour toutes celles et ceux ayant contribué à son retentissant succès.
Julien Epaillard a dit au revoir à sa meilleure complice. Depuis quelques heures et l’annonce de la nouvelle par nos consœurs de l’excellent site anglophone Worldofshowjumping, la vente de l’olympique Dubaï du Cèdre affole tous les passionnés. Après avoir atteint les sommets de son sport sous couleurs tricolores, l’alezane, Selle Français Originel, défendra désormais les couleurs de la Mannschaft. Selon plusieurs sources, dont GRANDPRIX.info et Spring Reiter, la fille de Baloubet du Rouet et Urgada de Kreisker (Diamant de Semilly) aurait été acquise par l’écurie Iron Dames, qui investit massivement depuis plusieurs mois dans des chevaux de très haut niveau, mais aussi dans de plus jeunes montures. Deborah Mayer, à la tête de cette société des plus ambitieuses, sponsorise notamment une équipe entièrement féminine de la très onéreuse Global Champions League, dont font par exemple partie Sophie Hinners, Sanne Thijssen, Katrin Eckermann ou encore Janne Friederike Meyer-Zimmerman. C’est d’ailleurs sous la selle de cette dernière, qui peut déjà compter sur les chevaux de Grands Prix 5* Messi van’t Ruytershof et Iron Dames*Calvino II de Nyze, que devrait désormais évoluer Dubaï du Cèdre.
Dubaï du Cèdre aura permis à ses naisseurs, Perrine Cateline et Sylvain Pitois, de se faire un nom dans le milieu de l’élevage, mais aussi de réaliser de nombreux rêves. Restés co-propriétaires de leur championne pendant onze années, les deux passionnées l’ont accompagnée vers deux médailles de bronze, décrochées en individuel aux Européens de Milan ainsi qu’en équipes aux Jeux olympiques de Paris, il y a quelques semaines. “Nous nous sommes fixé l’objectif d’amener Dubaï du Cèdre au plus haut niveau”, confiait Sylvain Pitois dans les colonnes de Studforlife, en 2022, avant l’avènement de sa star. Mission accomplie, et haut la main.
Avant de briller sous la selle de Julien Epaillard, l’un si ce n’est le cavalier le plus rapide de la planète, et de remporter trois Grands Prix de niveau 5*, Dubaï du Cèdre a été formée au sein de la maison Rocuet, habituée à dénicher les pépites de demain. Initiée à la compétition par Côme Couturier à quatre ans, Dubaï du Cèdre a ensuite passé les deux années suivantes de sa formation sous la selle de Valentin Besnard, avant de rejoindre la selle de Margaux Rocuet début 2020. La jeune Bretonne et celle en laquelle elle a toujours cru et fondé de grands espoirs ont conclu cette saison particulière avec une deuxième place lors du championnat de France des chevaux de sept ans, à Fontainebleau. Moins de deux ans plus tard, la paire féminine s’alignait au départ de sa première épreuve à 1,55m. Finalement, Margaux Rocuet a laissé sa place à Julien Epaillard sur le dos de la fille de Baloubet du Rouet fin 2022.
Outre ses trois victoires en Grands Prix et ses médailles de bronze européenne et olympique, Dubaï du Cèdre s’est également classée deuxième de la finale de la Coupe du monde Longines au printemps dernier, à Riyad. Côté élevage, la Selle Français Originel laisse pas moins de neuf poulains à ses éleveurs, dont Jakarta du Cèdre (Dollar dela Pierre), déjà mère de quatre produits, et son propre frère, l’étalon Joli Coeur du Cèdre, à l’origine d’une centaine de descendants.
Photo à la Une : Julien Epaillard et Dubaï du Cèdre à Milan, lors du premier des trois championnats qu’ils ont disputés ensemble. © Mélina Massias