Willem Greve et Pretty Woman van’t Paradijs au-dessus de la mêlée à La Corogne !
Et si Willem Greve et Pretty Woman van’t Paradijs donnaient raison au dicton “jamais deux sans trois”, la semaine prochaine à Genève ? Le duo peut, pour l’heure, savourer son deuxième succès de rang sur le circuit de la Coupe du monde Longines. Trois semaines après leur sacre à Stuttgart, le Néerlandais et sa fabuleuse jument de dix ans ont remis le couvert à La Corogne, en signant le meilleur double zéro de la soirée. Derrière eux, la surprenante et très en forme Norvégienne Oda Charlotte Lyngvaer a mené Carabella vd Neyen au deuxième rang, tandis que Simon Delestre et Golden Boy DK, neuf ans seulement, ont complété le tiercé gagnant.
Pretty Woman van’t Paradijs avait déjà découvert le complexe sportif de La Corogne cet été, à l’occasion des championnats d’Europe. Cinq mois après ses prestations sur la piste extérieure espagnole, la fille de Vigo d’Arsouilles a pris possession du très chic manège qui accueille chaque année une étape de la Coupe du monde comptant pour la Ligue Longines d’Europe occidentale. Et comme à Stuttgart trois semaines plus tôt, elle et son cavalier, le passionnant et passionné Willem Greve, ont assommé la concurrence de leur classe et de leur talent, dimanche 7 décembre.

Et de deux pour Willem Greve et Pretty Woman van't Paradijs sur le circuit de la Coupe du monde ! © Mackenzie Clark / FEI
Coup double pour le couple du moment
En fin de journée, l’épreuve reine de l’événement - programmée à… 17 heures, un horaire certes adapté au rythme de vie espagnol mais guère aux programmes déjà éreintants des grooms et de leurs protégés à quatre jambes, dont certains, comme Pretty Woman, se rendront à Genève dès mercredi prochain - a couronné le couple du moment. À dix ans, Pretty Woman van’t Paradijs, perle de l’élevage des familles Rooms et Van Den Branden, assoit son statut de star. Sacrée championne des Pays-Bas au printemps, la BWP n’en finit plus de déployer ses ailes. Il faut dire que le début de sa carrière n’a pas été de tout repos, avec une gestation surprise et parfaitement menée à terme à sept ans, puis un accident survenu en balade et l’ayant obligée à rester sur le banc de touche durant plusieurs semaines pour soigner ses nombreuses plaies, heureusement superficielles. Surtout, cette attachante et efficace petite-fille de Bamako de Muze occupe une place particulière dans le cœur de son cavalier et de ses propriétaires, la famille Korbeld. Gerard Korbeld, fidèle soutien de Willem Greve, notamment à travers le regretté Carambole, premier grand cheval de sa carrière, lui avait permis de sécuriser Pretty Woman van’t Paradijs. Malheureusement, le Néerlandais est décédé à l’aube de l’éclosion de sa pépite. Pour honorer sa mémoire, il a été décidé que celle-ci poursuive sa route aux côtés de son plus fidèle cavalier, pour toujours. Une bien belle façon d’honorer la mémoire de ce grand homme de cheval.
Si Willem Greve avait son destin entre les mains à Stuttgart, ce ne fut pas le cas à La Corogne. Le Néerlandais a ainsi dû serrer les dents jusqu’à la fin du barrage. Troisième à tenter sa chance sur le tracé raccourci imaginé par Santiago Varela, le vingt-huitième mondial a quitté la piste avec une légère grimace. Pourtant, son parcours avait été parfaitement mené, comme celui de la première manche. Mais son chronomètre, fixé à 42’’76 était battable. Finalement, il a tenu le choc et poussé les paires lancées à sa poursuite à la faute.

L'incroyable Pretty Woman van't Paradjis dévore tout sur son passage. © Mackenzie Clark / FEI
Premier à tenter de rattraper Willem Greve et Pretty Woman, Olivier Robert a perdu sa connexion avec Iglesias DV en milieu de barrage, portant son score à seize points pour le septième rang final. À leur suite, Armando Trapote et le vif Tornado VS, dont le style est totalement opposé à celui de la grande fille de Vigo d’Arsouilles, semblaient partis pour faire lever leur public. À domicile, les deux complices ont été freinés par une faute commise sur l’avant-dernier effort du tracé. Même s’ils étaient allés plus vite en 42’’14, ils ont été rétrogradés au sixième rang.

Armando Trapote et son fils de Toulon, Tornado VS, ont réussi la meilleur performance espagnole à domicile. © Mackenzie Clark / FEI
Surmotivé, Philipp Schulze-Topphoff avait certainement envie de regoûter au sentiment vécu il y a quatre ans, lors de sa première victoire sur le circuit hivernal de la Fédération équestre internationale (FEI) aux rênes de Concordess NRW. Cette fois associée à la géniale Carla NRW, une fille du bondissant Comme Il Faut, l’Allemand semblait avoir une autoroute face à lui au moment d’aborder la dernière ligne du parcours. Mais son alezane et lui ne se sont pas compris et ont tout bonnement emporté avec eux l’ultime oxer… Rageant, car leur barrage aurait mérité mieux qu’une cinquième place et leur temps, 41’’24, est resté invaincu. Dernière à tenter sa chance, Edwina Tops-Alexander a permis à Willem de souffler. D’entrée, l’Australienne a affiché sa stratégie sur Fellow Castlefield : assurer un sans-faute. Chose faite sans forcer pour la paire qui se connaît par cœur. La toute bonne fille de Je T’Aime Flamenco désormais âgée de quinze ans a terminé quatrième, juste derrière deux autres duos.
Ode à Oda !
En effet, Simon Delestre et surtout Oda Charlotte Lyngvaer rentreront chez eux avec le sourire ! Si le Lorrain s’est classé troisième sur l’excellent Golden Boy DK, de plus en plus régulier et impressionnant à haut niveau malgré quelques signes de tensions, dont ses ruades plus ou moins fortes, la performance de son homologue norvégienne est encore plus impressionnante. La trois-cent-trentième mondiale a bien failli signer le coup de maître de l’année. Après deux parcours de très bonne facture aux rênes de sa plaisante Carabella vd Neyen, l’amazone a terminé à une brillante deuxième place, qui lui a mis les larmes aux yeux.
Installée au sein des écuries Hendrik, la Norvégienne vit un véritable rêve. Il y a dix ans, lorsqu’elle a quitté la Scandinavie sur une idée de son ancienne coach, pour qui elle montait alors, Oda Charlotte Lyngvaer s’est frottée à un univers complètement nouveau pour elle. Alors qu’elle a débuté la compétition en concours complet, notamment à poney, la sympathique trentenaire a rapidement progressé en saut d’obstacles. Depuis plusieurs mois, elle affirme sa place sur la scène internationale. Grâce à sa fille de Balou, alias Carrera VDL, elle s’était déjà classée quatrième de l’étape Coupe du monde de Göteborg en début d’année et neuvième de celle d’Oslo il y a quelques semaines. Si sa complice, nièce de l’inoxydable Faldiano de Jens Vandenberk, n’est pas vendue, il faudra assurément compter sur celle qui monte aussi un certain Farzack des Abbayes, impressionnant champion de France des mâles de quatre ans en 2019, dans les mois à venir.

Que d'émotions pour Oda Charlotte Lyngvaer, qui vit une année exceptionnelle aux côtés de sa précieuse Carabella vd Neyen. © Mackenzie Clark / FEI
Willem Greve, déjà un pied au Texas
Si la surprenante Norvégienne pourrait bien être de la partie lors de la prochaine finale de la Coupe du monde Longines, au printemps 2026 à Fort Worth, Willem Greve, lui, a déjà son ticket (quasiment) assuré avec un total de quarante points. Historiquement, il s’agit de la barre symbolique à atteindre pour espérer figurer parmi les dix-huit meilleurs de la Ligue d’Europe occidentale. Avec deux victoires, le Néerlandais peut donc souffler, lui qui espère bien vivre une deuxième échéance indoor. Richard Vogel, Yuri Mansur, Kevin Staut et Alain Jufer le suivent, tandis que Daniel Deusser est sixième au classement général provisoire, juste devant… Oda Charlotte Lyngvaer !
Le classement général provisoire complet.
Photo à la Une : Après Stuttgart, Willem Greve et Pretty Woman van’t Paradijs ont mis La Corogne à leurs pieds. © Mackenzie Clark / FEI
Les épreuves du CSI 5*-W de La Corogne sont à (re)voir sur Clipmyhorse.tv.












