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Rik Hemeryck : le rêve d'un travailleur

Reportages mardi 10 avril 2012 Julien Counet

Après une année 2011 difficile, Rik Hemeryck commence 2012 sur les chapeaux de roues et se qualifie pour sa première finale de Coupe du monde en ayant disputé seulement quatre manches qualificatives, un véritable exploit. Il nous accueille chez lui pour un reportage en cinq volets, qui débute aujourd'hui !

Quels ont été vos premiers contacts avec les chevaux ?

« Je suis né tout à fait dedans. Mon père était dans les chevaux et ma vie a toujours été dans les chevaux, je n'ai jamais vu quelque chose d'autre. J'ai joué un peu au football quand j'étais jeune mais ça a duré 3-4 ans. Quand je me levais le matin, je voyais un cheval et lorsque je me couchais, je voyais un cheval … donc j'ai toujours été en contact avec les chevaux. »

Est-ce qu'on vous a poussé vers la compétition ou est-ce que vos parents ont été très réservés par rapport à cela ?

« Non pas du tout. Quand j'ai voulu joué au football, j'ai joué au football … puis petit à petit, il y avait un poney alors je me suis mis sur le poney. Ca commençait à venir, je montais bien … et mon père m'a envoyé faire un stage chez un cavalier de dressage, Jacques - Henry Ménard et là, je suis tombé amoureux d'un cheval que mon père m'a acheté. C'était un cheval qui faisait même du complet et avec qui j'ai fait mes années juniors jusqu'à 1m25-1m30.

Ensuite lorsque j'ai voulu avoir un autre cheval, mon père me répondait qu'il y avait des chevaux en prairie et que je n'avais qu'à m'en occuper. J'ai donc monté plein de jeunes chevaux que je débutais à 4 ans et que je faisais évoluer. Je pense que cela a été une expérience formidable pour moi. J'ai même participé aux championnats d'Europe junior avec un 6 ans. Mon père n'avait pas les moyens d'acheter un cheval tout mis, tout fait … à cette époque là, c'était en 1985, il n'y avait pas tant de concours internationaux partout comme aujourd'hui. »

Quand avez-vous décidé d'en faire votre métier ?

« Je devais avoir 20 ans. J'avais arrêté mes études deux ans auparavant, j'ai dû faire mon service militaire et après cela, avec mon père, nous avons décidé que ce serait une bonne chose que j'aille voir un peu ce qui se faisait à l'étranger. Comme j'étais jeune, c'était vraiment le moment idéal. Je suis parti six mois en Angleterre où j'ai travaillé pour Peter Charles ce qui représentait déjà une très bonne expérience, puis je suis ensuite revenu avant de partir deux ans chez Albert Voorn et je pense que là-bas, j'ai vraiment beaucoup appris. Que ce soit au niveau de la discipline, de la manière dont on doit travailler les chevaux durant la journée, du management de l'écurie… Là-bas, j'ai vraiment tout appris. Après je suis parti en Allemagne où j'ai travaillé durant deux ans et demi chez Hans Gunter Winkler. Avec tout ce bagage derrière moi, je suis revenu en Belgique après avoir passé cinq-six ans à l'étranger. J'ai tout de suite eu des gens qui ont accepté de me confier des chevaux et je suis de suite bien parti. » 

Quand vous décidez d'en faire une profession, vos parents vous ont-ils encouragé ou ont-ils été plutôt réticents face à cette décision ?

 « Non, pas du tout. Ils voyaient que j'étais un grand travailleur et ça, ça l'est toujours aujourd'hui. J'adorais les chevaux et mes parents étaient eux-mêmes dans le milieu… donc le matin, on parle chevaux ; à midi, on parle chevaux et le soir, on parle chevaux … C'était un grand plaisir que je m'y mette aussi et je pense que tout père est heureux lorsqu'un de ses fils continue son affaire finalement. Ils étaient donc très enthousiastes. »

Pourtant, on a l'impression que, tout en continuant à travailler dans les chevaux, vous avez pris une tout autre voie que celle de votre père qui était plus dans l'étalonnage alors que vous avez privilégié le sport...

« Oui, c'est vrai. D'une part, j'étais jeune, j'ai de suite monté en compétition et je suis quelqu'un qui a toujours aimé ça. Avec le recul, je ne dis pas qu'un jour je ne ferai pas d'élevage, mais tant que je peux privilégier la compétition, je le ferai. Quand mon père s'occupait de l'élevage et avait des étalons, nous devions faire des épreuves spéciales. Au BWP, il y avait un jour de cross, un jour d'obstacle, un jour de dressage … et pour lui, c'était aussi plus facile que son fils puisse le faire, comme c'était plus facile d'avoir un cavalier continuellement aux écuries. Ca lui permettait de ne s'occuper que de l'élevage alors que moi, je m'occupais plus des chevaux de sport puis comme j'étais compétitif et que j'adorais la compétition, je suis plus parti vers cette branche. »

Aujourd'hui, malgré Papillon Z dans votre piquet et même si cela va peut-être un peu changer avec Erco van't Roosakker , vous n'avez pas vraiment d'étalon qui font la monte chez vous. C'est un peu un paradoxe par rapport à vos débuts ?

« Non. La période de mon père était très différente. A cette époque, chaque éleveur allait avec sa jument à l'étalon de la région. Maintenant, cela fait dix ? douze ans que cela a fortement évolué. La plupart des gens aujourd'hui regardent la télévision et appellent le lendemain leur vétérinaire en lui demandant la semence de l'étalon qu'ils ont vu. C'est beaucoup plus difficile aujourd'hui, il faut avoir vraiment un très bon étalon qui soit sportivement très performant pour pouvoir dire qu'on est étalonnier. Pour le moment, je n'ai pas ça alors je continue dans le sport. »

Fin du premier épisode...