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Révélations des Mondiaux de Lanaken, Speedy van Klapscheut et Niels Van Rossem, une réussite familiale

Quelle semaine exceptionnelle à Lanaken pour la famille Van Rossem, ici représentée par Niels et son père Geert, et leur pépite Speedy van Klapscheut.
Elevage samedi 4 octobre 2025 Mélina Massias

En saut d’obstacles, il y a des prestations, des couples, qui touchent plus que d’autres. Acclamés de toute part à Lanaken, Niels Van Rossem et Speedy van Klapscheut, produit de l’élevage familial, ont vécu un rêve éveillé lors des championnats du monde des chevaux de sept ans. Du haut de ses seize ans, le Diable Rouge a parfaitement négocié cette échéance pour se parer d’argent au terme de quatre parcours parfaits, sous les yeux de ses proches et sa famille, dont ses parents, Els et Geert Van Rossem. Le point d’orgue d’une saison déjà pleine de réussite sur le circuit… Poney ! Pour Studforlife, le duo père-fils revient sur cette semaine inoubliable, la formation du génial Speedy van Klapscheut ou encore les origines de cet affixe remarqué depuis plusieurs années sur les plus belles pistes du monde. 

À Lanaken, ce ne sont pas toujours les champions qui marquent les esprits. Deuxième du championnat du monde réservé aux chevaux de sept ans, le couple formé par Speedy van Klapscheut (Chaiton F x Peppermill) et Niels Van Rossem a conquis le cœur du public tout au long de la semaine. Et pour cause. À seize ans, le Belge est entré dans l’histoire de la compétition en devenant le plus jeune cavalier jamais aligné au départ de ce championnat toujours très bien fréquenté ! Son âge ne l’a pourtant pas empêché de faire plus que rivaliser avec ses aînés, tout en montrant une très belle équitation, pleine de finesse et de calme. Encore élève, Niels a retrouvé le chemin de l’école en rentrant de Lanaken… et après un week-end sans doute bien différent de celui vécu par ses camarades de classe.

Quelles démonstrations de Niels Van Rossem et Speedy van Klapscheut à Lanaken ! © Dirk Caremans / Hippo Foto

Avec son bai, le jeune homme de seize ans monté sur la deuxième marche du podium des Mondiaux des sept ans à Lanaken. © Sportfot

“En allant à Lanaken, je n’avais pas beaucoup d’attentes, mais la semaine s’est conclue sur une super note ! C’était une semaine très spéciale et un très beau concours. Durant mes parcours, je n’ai pas vraiment fait attention aux réactions du public, mais une fois la ligne d’arrivée franchie, entendre tout ce soutien était vraiment une sensation unique”, a réagi le jeune homme, trois jours après son tour d’honneur. Pour sa première épreuve internationale de cette envergure, le Diable Rouge ne pouvait guère rêver mieux, d’autant qu’il a aussi vécu une saison de rêve sur le circuit Poney. “Ma ponette, Tesla van het Klavertje (Ulk d’Eté x Jimmerdor de Florys), a aussi été incroyable cette année. J’ai remporté un Grand Prix CSIOP à Opglabbeek en mars, puis j’ai terminé troisième d’un autre, toujours à Opglabbeek, un mois plus tard. J’ai ensuite monté une Coupe des nations, où j’ai concédé quatre puis huit points, puis nous avons été sélectionnés pour les championnats d’Europe. Tesla a réalisé trois sans-faute pour l’équipe (qui a décroché une médaille de bronze, ndlr) et j’ai également été sacré champion de Belgique avec elle !”, détaille Niels, qui devrait désormais se consacrer aux chevaux, son excellente grise de dix ans, sixième en individuel aux Européens du Mans, ayant été vendue à… Cian O’Connor ! 

Avant sa virée à Lanaken, Niels Van Rossem avait déjà réussi sa saison... à poney, avec une victoire en Grand Prix CSIP, une médaille de bronze européenne par équipe, une sixième place individuelle et un titre de champion national. © Dirk Caremans / Hippo Foto

Une passion familiale

Entre deux devoirs à rendre pour l’école, Niels profite des installations familiales, implantées sur la commune flamande de Dilbeek, à quelques kilomètres à l’Est de Bruxelles, pour poursuivre son ascension. Plus tard, il espère pouvoir se consacrer pleinement à sa passion, même s’il est déjà conscient des difficultés inhérentes au métier. Quoi qu’il en soit, les excellents produits de l’élevage maison, à l’instar de Speedy, devraient lui permettre de continuer sur sa lancée. “Il y a encore cinq ans, nous faisions naître cinq poulains par an. Désormais, nous en avons une dizaine par génération. En 2026, nous en attendons douze”, expose son père, Geert, lui aussi cavalier. “Nous élevons ensemble, mon frère, mes parents et moi. Nous faisons tout nous-mêmes : nous voyons nos chevaux faire leurs premiers pas lorsqu’ils naissent, puis gérons leur formation à partir de quatre ans. Comme nous sommes à leurs côtés à chaque étape de leur vie, nous connaissons très bien nos chevaux et leurs caractéristiques respectives.”

Coriana van Klapscheut est l'une des meilleures représentantes de l'affixe de la famille Van Rossem et s'est aussi montrée excellente à l'élevage. © Dirk Caremans / Hippo Foto

Perdurant depuis plusieurs années maintenant, le succès de la famille Van Rossem a initialement été permis grâce à une jument : Uriana (Heartbreaker x Joli Cœur). Née en 1997, la BWP a été l’une des premières à porter l’affixe Van Klapscheut. Vue en concours jusqu’à 1,45m, Uriana a surtout apposé sa marque à l’élevage. Trois de ses représentants les plus âgés ont sauté à 1,60m, tandis que ses filles ont, à leur tour, engendré de très bons produits. Parmi celles-ci ? Une certaine Coriana van Klapscheut (Darco), gagnante à 1,60m avec l’Espagnole Pilar Lucrecia Cordon, classée en Grand Prix 5*, onzième de la finale de la Coupe du monde de Bois-le-Duc en 2012 et au départ des Jeux olympiques de Londres avec Eric Lamaze, entre autres. Si elle est l’arrière-grand-mère de Speedy, Coriana est aussi celle d’Odina van de Klapscheut (I Am Moerhoeve’s Star, alias Zazu x Landor S), septième de l’étape de la Coupe du monde de Malines en 2023, sixième de l’épreuve reine du CSI 5* de Windsor puis troisième du Grand Prix CSIO 5* de Rome en 2024 et septième du temps fort individuel du CSIO 5* de Rotterdam cette année avec Petronella Andersson. Coriaan van Klapscheut (Comme Il Faut x Lord), neuf ans seulement, deuxième d’une épreuve à 1,55m à Aix-la-Chapelle avec Shane Sweetnam cette année, septième de son premier tour à 1,60m et onzième de son premier Grand Prix 5*, est, quant à lui, un petit-fils de Coriana. Bref, si elle n’est pas nouvelle, la souche de la famille Van Rossem semble plus au goût du jour que jamais ! “Nous avons eu beaucoup de chance avec cette lignée et nous avons, je crois, investi aux bons moments, notamment en faisant des transferts d’embryons, à une époque où cela n’était pas si courant”, estime Geert. 

À neuf ans, Coriaan van Klapscheut, oncle de Speedy, semble être un prometteur atout pour Shane Sweetnam. © Sportfot

Avec Petronella Andersson, Odina van Klapscheut brille régulièrement au plus haut niveau. © Dirk Caremans / Hippo Foto



Speedy van Klapscheut, élève modèle aux origines de rêve

Pour mener à Speedy, Coriana a d’abord engendré Iliana van Klapscheut, une fille de Lord. Accidentée à un an, l’alezane se consacre uniquement à la reproduction. Un choix bien senti, puisque son propre frère, Koriano, est sacré champion du monde à sept ans en 2017 sous la selle du Colombien Dayro Arroyave, avant de performer à 1,60m avec Dominique Hendrickx puis de faire, encore aujourd’hui, le bonheur de la jeune Suissesse Sira Accola. “Comme Iliana était la fille de Coriana, nous avons fait quelques poulains avec elle. Une année, nous avons utilisé Peppermill. Ce croisement nous a donné deux juments, dont Prima van Klapscheut”, retrace Geert, qui éduque Prima jusqu’à 1,40m. À sept ans, la représentante du stud-book Zangersheide fait ses premières apparitions sous la selle de Niels, puis devient sa première jument de concours en 2022. Le duo évolue ensemble durant deux saisons, allant jusqu’à 1,30m. 

Propre frère de la grand-mère de Speedy, Koriano van Klapscheut a été sacré champion du monde des sept ans en 2017. © Dirk Caremans / Hippo Foto

Après avoir été monté par son père puis par son frère, Prima van Klapscheut, la mère de Speedy, est passée sous la selle de Margaux Van Rossem. © Dirk Caremans / Hippo Foto

Avant cela, Prima, désormais montée par Margaux, la sœur de Niels, a donné vie à Speedy van Klapscheut, un jour de juillet 2018. En 2017, Geert, son frère et son père, choisissent de miser sur le jeune Chaiton F (Clinton x Heartbreaker), alors âgé de quatre ans, pour leur jument de… trois ans. “Chaiton sautait plutôt bien et son propriétaire habitait seulement à quelques kilomètres de chez nous. Parfois, utiliser des jeunes étalons est aussi plus facile. Nous lui avions confié deux juments cette année-là”, se souvient Geert. Et de poursuivre : “Jeune, Speedy n’était pas très grand, mais a toujours été joli et solide. Lorsque nous l’avons fait sauter en liberté, il s’est montré très bon, mais on ne pouvait pas s’attendre à ce qu’il devienne le cheval qu’il est aujourd’hui ! À cinq ans, nous nous sommes dit qu’il s’agissait d’un très bon cheval, puis à six ans, il a encore progressé. Chaque année, il était meilleur que la précédente, et il l’a confirmé en 2025 ! Nous sommes ravis de son évolution.” 

D'abord initié à la compétition par Molly Bauduin à quatre ans, Speedy van Klapscheut a ensuite été monté jusqu'à six ans par Geert Van Rossem, le père de Niels, qui l'a mené jusqu'à une médaille d'argent lors des championnats de Belgique des Jeunes Chevaux en 2024. © Sportfot

Sacré vice-champion de Belgique à six ans en 2024 avec Geert, Speedy change de mains en début d’année suivante, pour le plus grand bonheur de Niels. “Speedy n’est pas très grand et nous savons que Niels a beaucoup de talent. Lorsque Speedy avait quatre ans, nous nous disions déjà qu’il pourrait être un bon complice pour lui”, explique son père. “Niels l’a monté quelques fois à six ans, mais je l’ai présenté moi-même au championnat de Belgique des Jeunes Chevaux, où nous avons terminé deuxièmes. Après cette échéance, j’ai dit à Niels qu’il pourrait le monter dans les épreuves réservées aux chevaux de sept ans. Il a pris les rênes et je me suis mis à l’écart. Je crois que Speedy saute mieux avec mon fils qu’avec moi ! (rires) J’ai une équitation sans doute un peu plus vieille école. Les jeunes ont plus de feeling et montent bien mieux que moi. Maintenant que Niels monte Speedy et sa sœur Prima, la boucle est bouclée !”  

"Je crois que Speedy saute mieux avec mon fils qu'avec moi !", rigole Geert Van Rossem. © Sportfot

Une semaine inoubliable

À Lanaken, au cours de ses quatre parcours, tous bouclés sans avoir effleuré la moindre barre, Speedy van Klapscheut a fait étalage de ses nombreuses qualités. “Lorsqu’il saute, il me donne toujours un sentiment incroyable ! On sent toute sa puissance et sa rapidité, ce qui est très agréable”, apprécie le jeune Niels. “Speedy sait parfaitement ce qu’il fait avec son corps”, complète Geert. “Il est respectueux, véloce. Il a un très bon équilibre, et, bien qu’il ne soit pas très grand par la taille, il dispose d’une grande amplitude et d’un galop rapide. Sa perméabilité aux aides commence aussi à être très au point. C’est aussi un cheval très gentil et facile, toujours heureux de nous voir. Il n’a pas beaucoup de défauts !”

Niels Van Rossem et Speedy van Klapscheut n'ont pas mis longtemps à faire couple. © Sportfot



Face à l’enjeu et des milliers d’observateurs aux aguets, Niels Van Rossem, encore peu aguerri à ce niveau, a pourtant donné l’impression d’avoir fait cela toute sa vie. “Je suis simplement resté concentré sur mon barrage, sur ce que j’avais à faire”, raconte avec simplicité celui qui a été mis à cheval par son père il y a dix ans et bénéficie depuis plusieurs années des conseils hebdomadaires de Lucy Cocchiarella sur le plat et Stefan Heymans à l’obstacle. Grâce à ses expériences avec sa ponette Tesla van het Klavertje, Niels a aussi gagné beaucoup de maturité. “Lanaken était peut-être un nouveau niveau pour Niels, mais les championnats d’Europe Poney lui ont appris à galoper, à rester concentré. Je pense que cela l’a aidé”, analyse aussi Geert, forcément aux anges après cette semaine de rêve au haras Zangersheide. 

Malgré la pression et l'enjeu de la finale du Mondial des sept ans, le jeune Belge a gardé un calme olympien pour négocier un excellent barrage. © Sportfot

S’il se rend chaque année ou presque à Lanaken, pour voir ou monter des chevaux de l’élevage familial, Geert n’oubliera pas de sitôt l’édition 2025 des championnats du monde des Jeunes Chevaux. “Lanaken est toujours notre grand objectif de l’année. Le fait que Niels y participe, pour la première fois et avec un cheval que j’ai monté jusqu’à l’année dernière, a rendu la chose très spéciale. Nous savions que Speedy était un super cheval, mais une erreur est vite arrivée et Niels n’a que seize ans. Dès le premier jour, tout s’est très bien déroulé, et cela a continué jusqu’à la finale. Il y avait beaucoup de tension. C’est beaucoup plus facile lorsque l’on monte soi-même que lorsqu’on regarde du bord de piste !”, rigole le père de Niels. “Toute la semaine, les gens parlaient de Niels et Speedy. C’est vraiment chouette et nous avons reçu beaucoup de soutien ! Lorsque Koriano a été sacré champion du monde des sept ans, nous l’avions déjà vendu, même si, en tant qu’éleveurs, les chevaux nés chez nous sont comme les nôtres toute leur vie. Avec Speedy, nous avons tout fait jusqu’à ce résultat avec Niels. C’est quelque chose de particulier.” 

L'explosion de joie du clan Van Rossem après le barrage époustouflant de Niels et Speedy van Klapscheut ! © Sportfot

Forcément, ces prestations ont attiré les convoitises. Pour l’heure, père et fils ne se projettent pas, et attendent de voir ce que l’avenir leur réserve. Mais, pour sûr, leur perle Speedy van Klapscheut est destinée à briller au plus haut niveau. “Je pense que Speedy a ce qu’il faut pour disputer de beaux Grands Prix, oui”, répond Geert Van Rossem, questionné sur les capacités de son bai brun. “Il est partant pour tout, et je pense que c’est l’une des meilleures qualités que puisse avoir un cheval. Chaque nouvelle étape, Speedy la franchit avec aisance. Je pense qu’il croit qu’il est capable de tout faire ! C’est aussi l’un de ses grands atouts.” Et si Speedy vient à être vendu, Diego (Don’t Touch Tiji Hero), son frère utérin âgé de deux ans, pourrait prendre la relève d’ici quelques années. “Nous l’avons fait sauter en liberté une fois, et il s’est bien comporté. Il va prochainement rentrer aux écuries et nous allons à nouveau le tester sur les barres”, complète le Belge, qui compte bien élargir la descendance de Prima. “Nous attendons trois demi-frères ou demi-sœurs de Speedy l’an prochain : un par Impress-K van’t Kattenheye, le cheval de Thibeau Spits, un par un étalon de cinq ans, Ustino vd Bisschop (Grandorado x Vigo d’Arsouilles), que monte aussi Thibeau Spits et un par Mosito van het Hellehof.” Après des années de réussite, et des générations de passionnés pour le faire perdurer, l’affixe de Klapscheut n’a pas fini de faire rayonner ses lettres de noblesse au plus haut niveau.

Peu importe ce que l'avenir réserve à Speedy van Klapscheut, son futur devrait être aussi brillant que celui de Niels Van Rossem, qui pourra toujours compter sur les produits de l'élevage familial pour poursuivre ses rêves. © Dirk Caremans / Hippo Foto

Photo à la Une : Quelle semaine exceptionnelle à Lanaken pour la famille Van Rossem, ici représentée par Niels et son père Geert, et leur pépite Speedy van Klapscheut. © Sportfot