Notre site web utilise la publicite pour se financer. Soutenez nous en desactivant votre bloqueur de publicite. Merci !

Olivier Perreau emmène un triplé tricolore et fait lever Equita Lyon !

Le doigt pointé en l'air, Olivier Perreau a remporté la plus belle victoire de sa carrière avec GL Events*Dorai d'Aiguilly.
Sport dimanche 2 novembre 2025 Mélina Massias

Le public du CHI Longines Equita Lyon, un brin chauvin, n’a pas boudé son plaisir de voir le Top 3 du Grand Prix de la Coupe du monde Longines être pris d’assaut par trois représentants tricolores. Olivier Perreau, Julien Epaillard et Antoine Ermann, qui ont conclu leurs barrages dans la même seconde, ont fait briller GL Events*Dorai d’Aiguilly, Fringan de Vesquerie ainsi que Floyd des Prés face à des gradins combles. Une conclusion rêvée pour toutes les équipes organisatrices, après un nouvel événement fort réussi.

“Je ne l’ai pas fait exprès !”, a lancé, plein d’humour, Julien Epaillard, répondant aux remerciements de Sylvie Robert d’avoir laissé Olivier Perreau, qu’elle soutien de longue date, décrocher la plus belle victoire de sa carrière, sur ses terres, dimanche 2 novembre, au CHI Longines d’Equita Lyon. Si réservé, le Tricolore, médaillé de bronze par équipe aux Jeux olympiques de Paris en 2024, a laissé exploser sa joie en coupant la ligne d’arrivée en 43’’25 sur GL Events*Dorai d’Aiguilly, une jument qu’il a fait naître, formée et menée au sommet. Si après l’échéance versaillaise le duo avait connu une baisse de forme, il remonte en puissance depuis plusieurs semaines. Cette victoire-là, la deuxième de la carrière du Rhône Alpin et la première de sa fille de Kannan et Bijou Orai (Toulon) à ce niveau, a forcément eu une saveur particulière. Partagée en famille, avec son épouse, ses enfants, sa groom, ses proches, toute son équipe et sous les yeux de plusieurs milliers de visiteurs, ce triomphe suit celui obtenu à Valence, en août 2021, avec GL Events*Venezia d’Aiguilly, première à avoir catalysé sa carrière. Et même si l’heure est à la célébration, l’actuel cent-dix-huitième mondial voit déjà plus loin. “Je suis content de gagner un Grand Prix 5*. C’était un objectif depuis un moment, et enfin l’accomplir ici à Lyon est génial. Je n’ai pas réalisé exactement le barrage que je souhaitais, mais j’ai essayé de donner le meilleur, d’aller plus vite, tout en restant calme à la fin. C’est super. Notre métier premier est d’élever les chevaux et de les former. GL Events*Dorai d’Aiguilly est la deuxième à s’imposer à ce niveau, après GL Events*Venezia d’Aiguilly. Je vais réfléchir au troisième !”, a réagi Olivier Perreau en conférence de presse. À cette occasion, il a également précisé que la finale de la Coupe du monde ne serait pas son objectif. “Dorai va encore faire un ou deux concours en cette fin d’année, puis je vais tacher d'établir le meilleur plan pour 2026. Les saisons 2023 et 2024 ont été assez intenses pour elle, avec deux championnats majeurs pour nous. Jusqu’à présent, elle était la seule à pouvoir affronter les épreuves les plus importantes, mais je devrais bientôt pouvoir m’appuyer sur d’autres chevaux. Je n’ai peut-être pas toujours très bien géré son programme, mais j’ai essayé de lui mettre moins de pression ces derniers temps. Elle a eu du repos et revient en bonne forme, ce dont je me ravi. Nous allons continuer ainsi pour l’an prochain !” En 2026, tous les regards seront rivés vers Aix-la-Chapelle, théâtre rêvé des championnats du monde. Sur cette vaste et mythique piste en herbe, l’équipe de France pourrait bien s’appuyer sur deux jeunes promesses, deux et troisièmes aujourd’hui.

Depuis cet été, GL Events*Dorai d'Aiguilly retrouve son pic de forme et son efficacité habituelle. © Mélina Massias

Ces dernières saisons, Julien Epaillard a régulièrement profité du début de l’automne pour révéler ses futurs cracks. Il y a eu Caracole de la Roque, puis son cadet Donatello d’Auge. Cette fois, c’était l’heure de Fringan de Vesquerie. Si le grand et puissant alezan par Mylord Carthago avait déjà laissé entrevoir l’étendue de son potentiel, il l’a cette fois confirmé, et avec la manière. Chanceux sur ses deux parcours, après avoir frôlé plusieurs barres, le Selle Français de dix ans né chez la famille Coulombier a arrêté la montre en 43’’33. Assez pour prendre la tête un instant, mais pas suffisant pour la conserver à l’issue des huit prestations de l’après-midi. Arrivé au sein des écuries du numéro un français en mai seulement, le petit-fils de Diamant de Semilly y a vite pris ses aises pour exprimer tout son talent. “Je suis très satisfait de ce résultat et mon cheval. J’aurais évidemment signé pour cette performance ! Il est en pleine progression depuis cet été. Il avait très bien sauté à Gijon déjà, sur une grande piste en herbe, puis dans la Coupe des nations de Gassin. Je l’ai gardé frais avant de venir ici. Il a sauté deux petites épreuves à Saint-Lô. Je savais que le Grand Prix de Lyon serait long et difficile, et que Fringan ne dispose pas d’énormément de métier. J’ai pas mal utilisé Donatello d’Auge ces derniers temps pour engranger des points comptant pour le classement mondial, dans l’espoir de pouvoir prendre part à la finale du Top Ten à Genève. On verra si cela à fonctionné la semaine prochaine ! En tout cas, Fringan montre vraiment de très grandes aptitudes”, s’est réjoui Julien Epaillard, qui en a profité pour saluer l’ensemble de l’organisation d’Equita Lyon. 

Julien Epaillard et Fringan de Vesquerie n'ont pas mis de temps à trouver leurs marques. © Mélina Massias



Dans la même seconde que ses deux aînés, Antoine Ermann incarne plus que jamais la relève des Bleus. Après un championnat d’Europe fort concluant à La Corogne cet été, le cavalier des écuries Chev’El n’en finit plus d’impressionner avec son démonstratif Floyd des Prés. S’il est capable de monter tout type de chevaux et d’en faire des alliés, son fils de Vigo Cécé sort clairement du lot. Enchaînant sans-faute sur sans-faute, le protégé d’Arnaud Bazire, son naisseur, progresse encore et encore. Une aubaine pour Edouard Coupérie en vue des championnats du monde. “Je ne sais pas trop quoi dire pour le moment”, s’est ému celui qui confiait déjà vivre un “rêve de gosse” dans le Grand Prix secondaire vendredi soir. “Sauter les épreuves principales du CSI 5* de Lyon était un rêve d’enfant. J’avais déjà goûté au label 5*, mais uniquement sur des parcours intermédiaires. Le week-end à très démarré vendredi. Avoir un cheval comme Floyd aide à être à l’aise à ce niveau là. Il est de plus en plus compétitif à ce niveau, et nous allons tout faire pour continuer de progresser !”

Quelle consécration pour Antoine Ermann et Floyd des Prés, un cheval acheté foal par son père, Jean-Yves ! © Mélina Massias

Si la relève de l’équipe de France à truster le haut de tableau avec deux excellents hongres de dix ans, l’Irlande n’était pas en reste avec son couple star formé par Bertram Allen et Qonquest de Rigo. L’impressionnant et aérien fils de Fantomas de Muze réalise une saison démentielle, faisant presque oublier qu’il n’a que… neuf ans ! Remarquable, le bai aligne un nouveau double zéro, sans avoir donné l’impression de forcer. Troisième à Vienne, double sans-faute dans la finale de la Ligue des nations de Barcelone, Qonquest de Rigo conquiert les sommets et sera un sacré candidat lors des prochaines grandes échéances. 

Qonquest de Rigo fait partie des meilleurs chevaux de neuf ans de sa génération. © Mélina Massias

Derrière, les quatre autres barragistes n’ont pas réussi à déjouer les pièges du barrage imaginé par Grégory Bodo. Harry Charles a concédé une faute avec Casquo Blue, mais leur chronomètre n’aurait pas pu leur offrir meilleur classement. La paire a devancé celle formée par Wilma Hellström et sa fidèle Cicci BJN, en très bonne forme depuis quelques mois. Suivent Pénélope Leprevost, également sanctionnée de quatre points avec l’atypique et imposant Baloubet de Talma, ainsi que Barbara Schnieper, qui a poussé deux barres à terres aux rênes de sa petite mais efficace et régulière Canice. Un point de temps a privé son compatriote, Edouard Schmitz, de barrage. Certainement frustré, le Suisse pourra toutefois se réjouir, à juste titre, du comportement de son fabuleux Gamin van’t Naastveldhof. Le charmant hongre de treize ans semble avoir retrouvé tout le brillant qui avait pu lui manquer ces dernières saisons. 

Pétillant, le génial Gamin van't Naastveldhof a retrouvé toute sa fraîcheur. © Mélina Massias

Richard Vogel, Nathan Budd et Robin Muhr n’ont pas pu échapper non plus à cette sanction. Le premier avait sellé United Touch S, vainqueur sortant de ce Grand Prix et d’une aisance impressionnante aujourd’hui, tandis que le deuxième misait sur son fantastique Touardo Blue. Auteur d’une nouvelle démonstration, le fils de Toulon grimpe, grimpe et grimpe encore, si bien que son avenir pourrait - devrait ? - le conduire à intégrer durablement les rangs de l’équipe belge. Le public français semble en tout cas avoir été séduit par cet attachant bai au caractère en or. Enfin, Robin Muhr conclut son week-end en fanfare avec le démonstratif Galaxy HM, pénalisé par trois points de temps dépassé.

Les résultats complets. 
Le classement général complet de la ligue d’Europe occidentale de la Coupe du monde Longines.

Photo à la Une : Le doigt pointé en l'air, Olivier Perreau a remporté la plus belle victoire de sa carrière avec GL Events*Dorai d'Aiguilly. © Mélina Massias